vendredi 15 juin 2018

Septième page de l'ITV de FABIEN CERUTTI




Pour relire les précédentes pages :





« C'est cool, ça se calme un peu ! »







Correspondance du journaliste anglais Charles Chevais Deighton avec le professeur Léopold Delisle, administrateur général de la Bibliothèque Nationale de France. 

           Maulnes, le 20 avril 1899



           Cher professeur,

     Le surprenant questionnaire que l’équipe de fouille a mis au jour dans les ruines de la Bibliothèque circulaire du château de Maulnes ne devrait pas exister. Les caractères utilisés pour l’impression sont parfaits, le papier d’une légèreté et d’une blancheur incomparable, et le contenu fait chavirer la raison. Jugez par vous-même : la date de l’entête indique juin 2018, à cent dix-neuf ans d’ici dans l’avenir !… Quant aux noms qui apparaissent, ils sont singuliers : Dup, Phooka, Celindanaé, Aely Nah, Aelinel, Xapur. Il ne s’agit pas de prénoms usités dans les civilisations connues, pas plus qu’ils ne rappellent les sonorités elfiques ou une quelconque retranscription de phonèmes runiques. En tout cas, la présence de ce texte à l’intérieur de la bibliothèque circulaire de Maulnes indique que quelqu’un a voulu le mettre à l’abri des bûchers de la Croix d’Adombrement. Et qu’il y est parvenu durant plus de trois siècles. 
        Quant à la teneur, elle se révèle stupéfiante. Il s’agit à n’en pas douter d’un questionnaire adressé à un écrivain, par ailleurs enseignant d’histoire, répondant au nom de Fabien Cerutti. Un patronyme originaire d’Italie du Nord, peut-être du village de Gozzano dans la province de Novare. Celui-ci serait l’auteur de romans et de nouvelles tournant autour du fameux chevalier mercenaire, Pierre Cordwain de Kosigan, l’ancêtre médiéval de notre ami Kergaël dont nous cherchons depuis plusieurs mois à démontrer l’existence ! Une partie de l’intrigue se déroulerait à notre propre époque, entre Londres et Paris. 
        La présence de ce document dans un passage scellé d’un château ravagé par les flammes il y a trois cents ans semble inexplicable. Sauf à envisager que les théories d’Hamilton sur les voyages dans le temps (parues en 1887 dans le Science Schools Journal et reprises par mon ami Herbert George Wells), comportent un fond de vérité. Vous ais-je dis que Wells et moi avions déjeunés ensemble il y a deux mois dans sa propriété du Kent ? La conversation avait dérivé sur Kosigan et ses mystères, et j’avais évoqué la possibilité un peu folle d’un voyage dans le temps. Wells m’avait ri au nez, assurant qu’il ne fallait accorder nulle foi aux thèses de son roman, La machine à explorer le temps, et je n’avais pas insisté. Cependant en y réfléchissant, je me dis que j’ai peut-être eu tort. Il est de notoriété publique que Wells a brûlé ses notes d’écriture à la mort de Hamilton, et qu’il a passé plusieurs années à racheter, un par un, la totalité des exemplaires des premières versions de son œuvre, afin de les détruire. Son prétexte était de faire disparaître ses maladresses de débutant. Et s’il en allait autrement ? Je jurerais en tout cas que le questionnaire que nous avons entre les mains n’est pas de notre époque. 
         Néanmoins, pour être tout à fait honnête, il existe une seconde possibilité. La feuille comportant le questionnaire se trouvait dans une étagère consacrée à d’épais carnets intitulés Almanachs séculaires, signés de Michel de Nostre Dame, surnommé Nostradamus. Des manuscrits originaux tenant lieu de brouillons à ses fameuses Prophéties. Étant lui-même alchimiste et versé dans l’art de l’imprimerie, il se peut qu’il ait conçu, à la fin de sa vie, un papier et une encre d’un genre nouveau pour coucher par écrit ses visions. Peut-être avons-nous en notre possession la dernière de ses prédictions ? 
         Le titre du document est « mois2 ». 
        J’ignore précisément ce que cela signifie, mais je vous l’envoie sous pli scellé, en compagnie de cette lettre. Faites-moi connaître au plus vite votre opinion, 
         En hâte, 



Charles Chevais Deighton




Ô Grimoire :

Mon dieu, trois jours sans pouvoir passer, et deux pages d'interview de plus... et avec des réponses... wahou !

Je n'avais pas pensé à lire avec Carmina Burana ou Loreena McKennit en fond sonore, mais depuis que j'ai lu ça, je vais forcément essayer. Déjà sans son, je suis ailleurs (enfin, au milieu du tome 4, je suis essentiellement à Cologne), mais avec ces deux là qui sont pour moi des incontournables, raison de plus...

J'en profite aussi pour rebondir sur la question des séries. J'ai toujours adoré les séries - Robert Jordan, Tad Williams, Régis Goddyn (découvert aux Imaginales, également), Stephen Lawhead... et je trouve que c'est l'occasion de découvrir vraiment les personnages, qui ont le temps de s'installer, d'évoluer, d'apprendre... bref, de se confronter à la vie. Le seul bémol, c'est que, parfois, quand il faut attendre 1 an 1/2 la parution du tome 14, on finit par décrocher (c'est ce que cela m'avait fait avec Le trône de fer, il a fallu la série pour que je m'y remette). Mais que c'est génial de pouvoir retrouver périodiquement et dans la durée les personnages, les suivre, les accompagner... Cela me fait cela aussi avec d'autres types de personnages, par exemple Harry Bosch, l'inspecteur de Michael Connelly, ou - mais c'est malheureusement terminé, désormais - Bernie Gunther, de Philip Kerr. Tout cela pour dire que je suis RAVI que le Bâtard occupe quatre tomes et qu'il y en ait au moins autant à venir...

Ma question du soir : je reviens à la question des lieux. J'écrivaillone à mes heures perdues, et autant je visualise clairement les situations, autant j'ai du mal avec les lieux, pour les décrire mais même, moi, pour me les représenter. Du coup, ça m'intrigue beaucoup. J'ai essayer en utilisant des plans, des cartes, Google Maps... est-ce que c'est juste que je me complique la vie pour rien ? Est-ce que c'est juste que ça demande énormément de travail... comme tout le reste ? Est-ce que tu as une méthode, une démarche, une façon de procéder qui fonctionne pour toi ? Help ! :-)



          Fabien :


Oui, les lieux et surtout leur ambiance, leur atmosphère, est quelque chose de délicat à rendre.

Pour ma part, je n'aime guère les descriptions à rallonge, même si elles sont imagées et précises. À mon sens elles remontent à une nécessité d'un autre temps, un temps (au XIX° et au début du XX° siècle) où l'écrivain avait également pour fonction de faire découvrir à ses lecteurs des lieux qu'ils ne connaissaient pas et se trouvaient même dans l'incapacité d'imaginer puisque ni la télévision, ni internet ne leur en avait fourni d'image préalable. 


Aujourd'hui, presque tout le monde sait plus ou moins à quoi ressemble, une forêt primaire, la jungle, les îles paradisiaques, l'Himalaya ou les déserts de dunes. Beaucoup de gens ont déjà aperçu des bâtiments médiévaux, européens ou asiatiques, les principaux monuments mondiaux, de la Tour Eiffel à la grande muraille ont déjà imprimé leur image mentale. Cela nous aide beaucoup et permet de brosser assez vite un lieu, une ambiance. J'aime bien, utiliser des termes qui montrent la patine des lieux ou des objets (vieux, ancien, craquelé, usé, poli, rongé de lichen, effondré etc.) pour qu'on sente l'entropie; on peut à l'inverse insister sur le caractère lisse, propre, immaculé, parfait de certains endroits. Le chêne, la boue, la rouille, la pluie d'un côté, le verre, le marbre, le soleil de l'autre. Et les odeurs humides, suantes, musquées, légère ou parfumées pour couronner le tout. 


L'esprit des lecteurs peut facilement invoquer tout cela et quelques mots suffisent pour le pousser à le faire. Ce qui permet de se concentrer sur l'essentiel (à mes yeux) à savoir l'histoire et conserver le rythme enlevé qui de nos jours paraît nécessaire au livre d'aventure pour avoir une chance face à ses principaux concurrents-assassins: les ignobles (mais si agréables) séries télévisées... :)





Bon je me réveille enfin et j'arrive avec une petite liste de questions bâteaux:

Comment t'organises tu pour écrire? As tu des horaires? un emploi du temps? Colles tu un DS à tes élèves pour avoir le temps de noter quelques idées ? :)

Si un éditeur te proposait d'écrire sur un sujet donné, aurais tu des restrictions, c'est-à-dire des thèmes ou des genres sur lesquels tu ne souhaites pas écrire?

Comment as tu vécu la sortie du tome 1 du Bâtard? Stress? Impatience? T'es tu jeté sur les chroniques ou critiques avec un noeud à l'estomac?

est ce que cela a changé pour le tome 4?

Tu as 2h! :)

Emma





Fabien :


Alors, pour écrire, je cloisonne, travail au lycée et activité littéraire. Après, lorsque je suis sur un roman, c'est tout simple: une fois que j'ai terminé de travailler pour mes chers élèves, je donne la priorité à mes proches, et la totalité du temps qui reste, j'essaie d'écrire. Je ne fais presque plus du tout de vrai jeu video (je ne m'y lance que lorsque je suis entre deux tomes), pas de lectures (ni roman, ni BD), pas de préparation de jdr...rien. Eventuellement quelques petits morceaux de jeu video de courte durée comme Hearthstone, pour essayer de décompresser (ce qui marche d'ailleurs moyennement) mais je consacre tout mon temps et toute mon énergie à vous pondre les meilleures histoires que je peux réaliser, écrites de la plus habile façon qu'il m'est possible de faire. :)
(Ce qui est un peu gênant parce que ces saletés d'histoires ont une fâcheuse tendance à phagocyter mon esprit même quand je fais autre chose, une peu comme les horribles "tâches d'arrière-plan" sur les ordinateurs qui ralentissent tout... Et c'est pour cela que j'ai décider de lever drastiquement le pied en terme d'écriture... Il faut bien se préserver un peu)
En ce qui concerne les propositions d'éditeurs, je n'en accepte pas. En tout cas pas tant que j'ai des projets personnels en cours... ce qui ne risque pas d'arriver avant au moins 10 ans :) Mais pour répondre totalement à la question, l'univers d'écriture qui s'ouvre à moi à présent que j'ai fini la saga principale est immense et peut aller de la plus haute antiquité jusqu'à l'anticipation, voire la science fiction, je peux me vautrer dans l'histoire secrète, faire des récits de voyages à toutes les époques, m'intéresser à tous les personnages historiques possibles et imaginables pour réécrire leur histoire etc. etc. je crois qu'il y a de quoi faire pour une bonne centaine d'écrivains pour encore 20 ou 30 ans... :)

Pour ce qui est de la sortie du tome 1, j'ai un peu fait l'ascenseur émotionnel: quand j'ai su que j'allais être édité, j'ai sauté au plafond, je me voyais déjà réorienter ma carrière, prendre un poste à mi-temps pour écrire davantage etc. J'espérais beaucoup des éditeurs, de la com, une mise en avant réelle, évidemment pas d'ampleur nationale mais de vrais efforts de promotion. J'ai été déçu: un éditeur nous donne surtout son nom et sa réputation; il se contente majoritairement (je parle pour un premier tome) de nous légitimer... par le simple fait de nous avoir choisi. Cela relève de l'économie dont je parlais dans une réponse précédente: l'économie de l'auteur jetable: si ça marche, très bien (et on commence à accompagner), si la sauce ne prend pas, on s'intéresse à l'auteur suivant.
Alors j'exagère un peu, l'éditeur peut également envoyer des services presses (mais en général c'est à destination de blogueurs, non de médias régionaux ou nationaux), faire participer les livres à des prix (en tout cas, évoquer l'idée), parler de la sortie sur ses propres réseaux sociaux, et inviter à des salons.
Mais (et c'est là que l'ascenseur émotionnel redescend) on se rend cruellement compte que bien qu'ayant été édité, il va falloir faire une énorme partie du boulot soi-même... Dans les salons par exemple ou lorsqu'on est en signature dans des fnac ou autres, il faut alpaguer le client, devenir vendeur, présenter, convaincre; il faut soit-même démarcher les librairies et les journaux de sa ville, des lieux où on a passé une partie de sa vie, faire fonctionner ses réseaux si on en a (moi pas trop), faire des affichettes, les coller à proximité des fnacs etc.
Le sentiment de réussite peut vite être détruit si on passe tout un après midi dans une convention, assis derrière ses livres, à voir passer des gens à bonne distance qui détournent le regard ou vous observent avec pitié... :) C'est presque le syndrome du sdf :) Je ne l'ai pas trop vécu, mais ça arrive malheureusement.
Peu à peu, cependant, la persévérance paye (surtout si en parallèle on raconte de bonne histoires), on retrouve quelques personnes d'une année sur l'autre, certains commencent à vous suivre et on a moins besoin de déployer une énergie de dingue pour convaincre.
Evidemment, on se jette sur les chroniques et les critiques (autant pour le tome 4 que pour le tome1). :) On a désespérément besoin de retours positifs. C'est ce qui donne l'envie de continuer à s'investir. Dans mon cas, sans trop de nœud à l'estomac: j'ai confiance dans ce que j'écris, je sais le temps que j'y ai passé et à quel point j'ai chouchouté ma petite oeuvre de bâtardise. Bien sûr tous les goûts sont dans la nature et il est impossible de plaire à tout le monde, mais normalement, une bonne histoire, écrite avec sincérité et enthousiasme, a de quoi séduire le plus grand nombre.
Pour l'instant (je touche du bois, la totalité des chroniques de blog a été positive, sur plus de 130 chroniques pour le tome 1, la plus méchante dis en substance "ça n'a pas inventé le fil à couper le beurre mais c'est quand même prenant"). Je ne suis évidemment pas d'accord avec cette assertion erronée d'un lecteur ayant survolé à la va-vite, mais je suis tout de même fier de dire que c'est le plus terrible auquel j'aie dû faire face.
J'ai eu une petite poignée (3 ou 4?) de critiques plus acerbes, mais elles ont été verbales ou sur des commentaires rédigés sur des sites type Babelio. D'aucun(e)s m'ont reproché (à tort) un certain sexisme (surtout dans le tome 1), d'autres que mon héros était trop puissant et qu'il réussissait trop facilement tout ce qu'il entreprenait (je m'inscrits en faux également pour ces deux critiques, ou en tout cas, affirme qu'il y a des raisons).
Quelqu'un m'a incendié une fois parce que j'avais écrit que le musée Maxime Gorki existait déjà en 1899 alors qu'en réalité il a été ouvert bien plus tard au XX° siècle. Mais il faut bien que je fasse (volontairement bien sûr) ce genre d'erreurs pour éviter que les gens ne prennent trop ce que j'écris au sérieux, n'est-ce pas? :)
La dernière attaque en date, concerne l'utilisation des adverbes. Une utilisation abusive de ces mots délaissés de la langue française dans le Bâtard de Kosigan. Il se trouve que Stephen King, dans le livre où il donne des conseils d'écriture (très bon bouquin par ailleurs), clame haut et fort sa détestation pour ce type d'amalgame de caractères d'imprimerie. Je l'ai lu le livre et je ne suis pas hostile à l'idée, mais pas de là à en faire une règle universelle à appliquer sous peine d'anathème!... :)
Bref, oui, je suis à l'affût des chroniques. Dans notre société, on peut juger de la qualité du travail qu'on accompli, à travers l'argent que l'on en retire. En tout cas, en théorie. Comme ce n'est pas le cas pour l'immense majorité des écrivains, les retours positifs sont quasiment l'un des seuls marqueurs de qualité que l'on peut recevoir. Donc, vous lecteurs, n'oubliez pas: quand vous aimez un livre, il faut le dire, le crier, le clamer! Même si vous ne voulez pas perdre trop de temps, vous pouvez toujours vous contenter de le noter ici ou là... Sur Babelio, Booknode, Goodreads, Livreaddict, Senscritique, Critiques libres, sur la fnac.com, sur Amazon. :)


(Incitation subtile qui devrait pousser la majorité d'entre vous à agir sur le champ :)) 


Dup 

Et toi Fabien, est-ce que tu es adeptes des séries télé ?
Avec ce boulot d'écriture en plus de ton métier, trouves tu encore le temps de jouer ? de lire ?


Fabien:



Ahhh! Oui... Ils m'ont eu les salauds!... Moi aussi je suis adepte des séries (le format est malheureusement parfait) et j'en consomme beaucoup. Mais uniquement le soir après manger, 2 ou 3 épisodes... C'est comme toutes les drogues (douces), si on arrive à leur appliquer une volonté forte, c'est nous qui en sommes les maîtres et non l'inverse! :)
Et donc, non, je n'avais plus le temps de jouer à des jeux informatiques ni de lire, lorsque j'écrivais à haute dose (cf réponse à la question précédente). Mais maintenant ça va changer! :)
(J'ai toujours continué à jouer à des jeux de plateaux, parce que j'ai des plages horaires dédiées à cela, le vendredi soir entre copains, ainsi que deux ou trois fois par mois avec mes enfants (entraînés dès leur plus jeune âge))



Phooka

Et si tu lis, tu lis quoi ? ;)





Fabien:



Je recommence doucement à lire, Nabil Ouali, Stefan Plateau, Jean-Philippe Jaworski, Estelle faye etc.





Et si tu joues, tu joues à quoi? (sans aucun sous entendu!)



Fabien:


Il y a des tonnes de jeux de plateaux différents à la maison: du bon vieux (mais indémodable et extraordinaire) Seven Wonders, à Paper Tales, Splendor, Catane, Carcassonne, Outlive, L'âge de Pierre, Cyclades, Diamants, l'or des dragons, démocrazy, Time stories, Sherlock et Holmes, Small World, Not alone, Loup garou, Mafia, en passant par des jeux un peu moins stratégiques et d'aventure, comme bluffer ou même le bon vieux pictionary... :)
Je joue au poker/tarot/bridge aussi parfois.
Et Gabriel Katz m'a refait goûter aux jeux de rôle sur table, l'année dernière. (le fourbe...)





Dites que mes questions sont incomplètes pendant que vous y êtes !!!



Fabien:


Oui, il y a comme un air de critique cachée... :)

 Régina Falange 

Je crois que le sujet des couvertures a été un peu abordé (trop de pages d'ITV, trop de pages haha), je reviens un peu dessus. As-tu ton mot à dire sur les couvertures? Que se soit celles de Mnémos comme celles de Folio. Les 2 partis pris étant très différents d'ailleurs, as-tu une préférence, si oui laquelle et pourquoi?
Concernant les titres des tomes comme celui de la série, est-ce ton choix également depuis le début? Ou est-ce un travail de recherche en collaboration avec la maison d'édition?



Fabien:


Concernant les couvertures, effectivement, il y a une vraie collaboration avec l'éditeur et l'illustrateur. J'ai la chance de partager ma vie avec une spécialiste des images en tout genre et on nous laisse notre mot à dire sur les choix qui sont faits dans ce domaine.
Mnemos a tout de même imposé l'idée des portraits sous forme de médaillon et le visage du Bâtard. Du moins ses traits, car sa barbe de départ était plus une micro barbe de 3 jours, un peu bad boy, un peu trop contemporain, et ses cheveux longs brillaient de mille feux comme une crinière Loréal. ais on a pu collaborer avec le très sympathique Emile Denis pour obtenir un résultats plus proche de nos attententes :)
La plupart du temps, depuis, c'est nous qui préparons le brief (c'est à dire, la description de la couverture telle que nous l'imaginons, avec de nombreuses photos et illustrations secondaires à l'appui, afin de définir, la ressemblance des personnages avec tel ou tel acteur (sauf pour le tome 1 curieusement), l'ambiance lumineuse, les couleurs, les objets éventuellement présents, la positions des éléments de décors etc.) Cela fait un gros travail supplémentaire mais l'avantage c'est de ne pas être déçu par le choix de ce qui se trouve en couverture. :)
Le titre de la série est bien celui que j'avais choisi au départ. Le titre du tome 1 ("l'ombre du pouvoir") a fait l'objet d'une négociation/discussion avec Mnemos après que mon titre original ("Champagne!") ait été écarté. Et pour les tomes suivants, j'ai à chaque fois proposé entre 2 et 7 possibilités et on s'est mis d'accord avec Mnemos.
Une excellente collaboration. :)


Sur le choix des visuels, nous avons volontairement changé d'angle d'approche avec les poches. L'idée était cette fois, de donner un aperçu de l'un des moment fort de chaque roman, avec également l'envie de pouvoir éventuellement toucher un public différent.


Bonjour, 
Ma chronique est en ligne. Bien sûr il me reste quelques réflexions que je n'ai pas trop exploré comme l'importance des couleurs. ou en ce qui concerne le choix du mois de novembre pour l'un et avril pour l'autre partie de l'histoire. 


Le tome 2 est réservé à la médiathèque... j'espère l'avoir avant la fin de ce mois.




Fabien:



Alors, pour les couleurs, il faudrait préciser la question... :)
Pour les mois de l'année: j'aime bien le printemps (et, affreux Narcisse que je suis, je fais souvent commencer mes histoires un 29 mars, jour lumineux de ma naissance (merci Maman ;) ), et la plus jolie des saisons restera toujours l'automne (vu mon êge je trouve d'ailleurs cette réflexion juste à tous les niveaux :)) 






Du coup, je suis obligée de te demander: quelles sont tes séries préférées?

Et même si tu n'as plus le temps de lire actuellement, quels sont les livres qui t'ont le plus marqués? Et ceux que tu conseillerais à tous de lire (ce ne sont pas forcément les mêmes).



Fabien:

Rien de bien original je suppose: j'aime beaucoup l'adaptation de Game of thrones, que je trouve sur certains points (notamment le rythme), encore meilleure que les romans, mais il y en a un grand nombre de très bonne qualité: (dans le désordre) Walking Dead, Breaking Bad(!!!), Better call Saul, Big Bang Theory, Black mirror, Californication, le bureau des Légendes, Fargo, 11.22.63, Homeland, 24h, Dix pour cent, House of cards, how I met your mother, Kaamelott, La Casa del Papel, Narcos, Real Humans, Shameles(!!!), Stranger Things, The 100 (horriblement ado pendant les 4-5 premiers épisodes, mais très bien après), The handmaid's tale, Turn, Versailles, Viking, West World etc.
Mais arrêtez de regarder des séries, ça prend trop de temps, revenez à la lecture! :)
Nooooon, les livres qui m'ont le plus marqué? Mais j'en ai pour des jours!... :)
Bon, comme il faut que je me prépare pour le week-end, je vais synthétiser:Zelazny: les princes d'Ambre! C'est la meilleure histoire (d'aventure) du monde dans un univers hyper original. J'ai lu et relu et rerelu les bouquins, en français et en anglais, j'ai souligné les passages les plus mystérieux, échafaudé des théories, envisagé des possibilités, joué des milliers d'heures au jeu de rôle et ai haïs tous ces dessins animés débiles qui tournaient les licornes en ridicule (symbole de la famille d'Ambre) :)
Après j'ai lu à peu près tous les Jack Vance (fabuleux!) et pratiquement tous les Van Voght (excellents!).
Philipp José Farmer a produit 2 séries que j'adore ("le monde du fleuve" dans lequel la totalité des êtres humains ressuscitent et se retrouvent livrés à eux-même le long d'un fleuve a priori sans fin à la fin des temps... Et la saga des hommes dieux, assez proche d'Ambre par de nombreux aspects).
Voilà, il y en a des dizaines et des dizaines d'autres, peut-être bien des centaines (y compris des BD et des comics), mais je vais m'arrêter à ceux-ci! :)

12 commentaires:

Dup a dit…

Et toi Fabien, est-ce que tu es adeptes des séries télé ?
Avec ce boulot d'écriture en plus de ton métier, trouves tu encore le temps de jouer ? de lire ?

Phooka a dit…

Et si tu lis, tu lis quoi ? ;)

celindanae a dit…

Et si tu joues, tu joues à quoi? (sans aucun sous entendu!)

Dup a dit…

Dites que mes questions sont incomplètes pendant que vous y êtes !!!

=D

Regina Falange a dit…

Je crois que le sujet des couvertures a été un peu abordé (trop de pages d'ITV, trop de pages haha), je reviens un peu dessus. As-tu ton mot à dire sur les couvertures? Que se soit celles de Mnémos comme celles de Folio. Les 2 partis pris étant très différents d'ailleurs, as-tu une préférence, si oui laquelle et pourquoi?
Concernant les titres des tomes comme celui de la série, est-ce ton choix également depuis le début? Ou est-ce un travail de recherche en collaboration avec la maison d'édition?

Ramettes a dit…

Bonjour,
Ma chronique est en ligne. Bien sûr il me reste quelques réflexions que je n'ai pas trop exploré comme l'importance des couleurs. ou en ce qui concerne le choix du mois de novembre pour l'un et avril pour l'autre partie de l'histoire.

Le tome 2 est réservé à la médiathèque... j'espère l'avoir avant la fin de ce mois.

Phooka a dit…

Du coup, je suis obligée de te demander: quelles sont tes séries préférées?

Et même si tu n'as plus le temps de lire actuellement, quels sont les livres qui t'ont le plus marqués? Et ceux que tu conseillerais à tous de lire (ce ne sont pas forcément les mêmes).

Regina Falange a dit…

Je n'ai aucune question mais je viens d'acheter le tome 2 et je suis tellement contente de l'avoir que je viens crier ma joie ici avec tout ce beau monde qui me comprendra ;) (je deviendrai donc après ma lecture de celui ci :p )

Quoi que en fait j'en ai une mouhaha:
Comment choisis-tu les prénoms? As-tu fais des recherches pour coller à la mode médiévale? pour les "non humains" les prénoms ont-il une signification ou une origine particulière?

Unknown a dit…

Quand je vois tout les jeux de plateau que je ne connais pas j'ai juste envie de tous les découvrir ahah bref...
Ma question est la suivante: Depuis maintenant l'âge où je commençais à m'intéressé vraiment à la lecture, j'écris de temps en temps mais j'ai toujours eu le même problème (et je l'ai encore aujourd'hui),c'est que j'ai des idées,des intrigues qui me plaisent beaucoup mais je n'arrive pas à trouver une fin et à développer une histoire avec des péripéties utiles à celle-ci. Quelques petits conseils pour un roturier de l'écriture ? :) Comment toi tu t'y es pris la première fois que tu as penser au Bâtard (même avant les livres) ?

Oui vu que c'est le troisième message, je commence à te tutoyer :)

Ramettes a dit…

Bonjour,
je vais essayer de développer ma question. Bon c'est juste une sensations ... mais par exemple Pierre est souvent lié aux couleurs chaudes de l'automne, du sang et des entrailles, la vie on va dire. Kergaël est aussi entouré de rubis, de dorure, des couleurs chaudes tournées vers l'extérieur lié au printemps et donc à la vie ou renaissance. Robert de France c'est plutôt le gris, la lune et la mort...
Je n'ai pas tout noté, mais est-ce juste une interprétation de lectrice qui délire, ton inconscient, ou ton talent d'écrivain... lol !

Ô Grimoire a dit…

J'ai terminé le T.4, et la chronique est en ligne (le lien est sur Ô Grimoire, juste en haut). Quelle fin, même si, naturellement, je vais me retenir de spoiler - à grand peine.
Ma question, pour cette fois : après la fin - c'est à dire après l'indication "fin du cycle 1", apparait cette lettre adressée à Lucia. Ce courrier... il est extraordinaire ! Expliquer en 5 pages comment et pourquoi la littérature de l'imaginaire s'est développée, tout en étant tellement en ligne avec ce qui précède. Avais-tu déjà l'idée de cette lettre en commençant le cycle ? Est-ce une partie de la genèse de l'histoire, ou est-ce venu après ? En tout cas, j'espère qu'un jour tous les lecteurs fans de ces littératures sauront ce qu'ils doivent à Joseph... qui, c'est drôle, dans la description que tu en fais, me rappelle tellement mon grand-père (mais, pour autant que je sache, lui n'a jamais fréquenté l'Arche...).

Mariejuliet a dit…

Avec cette avalanche de question et les réponses fournies, j'avoue que je n'en ai plus en tête :-)
En tout cas j'ai dévoré le tome 1 et je vais mettre le tome 2 sur ma wish list car c'est quand même bien sympa de se faire offrir des livres qu'on est sûr d'apprécié.