vendredi 16 septembre 2011

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Thomas Geha Volume 2



La discussion avec Thomas Geha ayant un énorme succès, nous créons un nouveau sujet car le précédant devient trop long et difficile à lire (faut mouliner beaucoup avec la souris! :))

Voici donc le Volume 2 (comme dans Kill Bill) et peut-être aura t'on un volume 3! :))

Pour ceux qui n'ont pas encore lu le début de la discussion, ça se passe ICI (et franchement je vous conseille d'aller lire)

Thomas vous attend toujours de pied ferme!



Et on attend vos questions et commentaires!

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Jean-Hugues Villacampa
Bonjour Thomas,
Quelques questions plus orientées éditeur qu'auteur (quoique...)
Pourquoi ne pas imaginer fédérer des libraires militants sous un label qui feraient la promotion des "petits éditeurs" SF/fantastique/fantasy ?
Comment créer un lien éditeurs-libraires dans une spécialisation poussée de la SF.
D'où devrait venir l'initiative ?
Comment impliquer les auteurs dans un tel lien ? (et qu'ils ne se sauvent pas en courant dès que leurs bouquins tombent chez Leclerc).
Comment impliquer les lecteurs dans un tel lien ?
Les illustrateurs ?
Bon,je sais que tu ne peux pas répondre simplement à toutes ces questions, mais il est clair qu'il ne s'agit pas d'un comportement capitalistique même si à long terme on peut espérer que les acteurs y trouvent un profit. 





(Je fais une petite parenthèse avant de commencer à répondre. Jean-Hugues, l'auteur de ces questions, est non seulement un ami mais aussi le tenancier de la magnifique librairie-bouquinerie Phénomène J à Angers. Si vous passez par cette ville, n'hésitez pas à aller y faire un tour. Je crois que dans le domaine de l'imaginaire, c'est la plus belle boutique que j'ai vu de ma vie. Les livres d'occasion y sont nombreux, très très nombreux, en état toujours incroyablement bons et les prix pratiqués sont justes. En plus, l'accueil y est toujours formidable. Un véritable guet-apens comme je les aime)
Personnellement, je trouve que ce sont d'excellentes idée, mais je souhaite bon courage à la personne qui parviendra à mettre ça en place.
Les petits libraires indés travaillant seuls ou à deux ont en règle générale une tonne de travail qu'ils ramènent ensuite à la maison. Leur principale activité est de s'occuper de leur propre commerce, alors celui des autres... là ça devient compliqué. Néanmoins, à Rennes, il existe quelque-chose qui se rapproche de ça avec l'association Alires qui regroupe les libraires indépendants de la ville. Il y a quelques actions mises en place de temps en temps mais, comme je le disais, la masse de travail de chacun ne permet pas forcément de pousser plus la chose.Qui plus est, j'ai, au départ avec Ad Astra, beaucoup axé ma communication sur les libraires spécialisés. Résultat, peu nous suivent tandis que des monstres de librairies (librairies de premier niveau) nous commandent des livres à la pelle... j'avoue que je n'ai jamais compris. J'imagine que quand j'étais libraire spécialisé moi-même, je devais être une sorte d'idéaliste puisque moi je fouillais partout pour avoir la plupart des petits éditeurs. Bref, j'ai essayé de créer le lien dont tu parles et parfois cela a réussi, la plupart du temps, non. Mais je n'ai pas renoncé, je crois que c'est un travail de longue haleine. Et je crois que si tu veux impliquer auteurs, lecteurs, illustrateurs, c'est vraiment un travail de longue haleine, sans aucun gage de réussite. Mon petit doigt me dit que c'est ce que tu essaies de faire avec le salon ImaJ'n'ère à Angers et je soutiens totalement ton initiative que je trouve à la fois donquichottesque et essentielle et indispensable à la fois.
Si je n'ai pas assez répondu à tes questions, Jean-Hugues, n'hésite pas à rebondir.

 
Lune:
Bonjour :D

Que penses-tu du e-book ?
Aimerais-tu que tes romans soient édités en numérique et/ou proposer certains livres des Editions Ad Astra en numérique ?
Est-ce : a) en projet, b) une éventualité, c) inenvisageable, d) la réponse D ?


Thomas Geha:
Mes romans A comme Alone et Alone contre Alone ont été piratés (ma boîte mail l'avait été) et se sont retrouvés sur le net en version numérique. Cela m'a fait ni chaud ni froid. Au mieux, cela m'a apporté de nouveaux lecteurs.
Donc, je ne suis certainement pas contre le numérique. Celui-ci ne fait pas partie de mes habitudes de lecture (hormis ce que je lis sur écran toute la journée of course^^) et je préfère prendre un vrai livre papier, parce qu'il me donne vraiment l'impression de me couper de toute technologie moderne et par ce que je n'ai toujours rien trouvé de mieux pour m'évader que l'odeur des feuilles. D'ailleurs, je vais te dire : je ne considère pas l'ebook, malgré son nom, comme un livre. Un livre est un objet déterminé depuis des siècles, il a ses règles de fabrication, ses matières, etc. Un ebook, hormis le texte, ne suit aucune des ces "technologies" séculaires. C'est autre chose, c'est immatériel, ça n'a ni goût ni odeurs et ne dégage aucune des sensations qui permettent (chez moi en tout cas) l'immersion dans un texte. Non, l'ebook n'est donc pas un livre, c'est une autre technologie qui devrait trouver un autre nom et qui, à mon sens, ne tuera pas le papier de sitôt.
Ensuite, je n'ai rien contre ce support de lecture, bien au contraire. Et je serais ravi de proposer un jour les titres Ad Astra en numérique. J'ai des projets en ce sens mais je ne me presse pas parce que je veux obtenir certaines garanties : 1/ au moins 50% de droits pour les auteurs, 2/ un prix très accessible, 3/ pas de DRM, c'est à dire de protection contre le piratage. Je me fiche du piratage comme je le disais. Donc, chère Lune, je cocherais les réponses a), b), c) et d).



Lorhkan:
Bien vu Lune, je voulais en parler aussi.
Je rebondis sur ta question Lune (en tout bien tout honneur...^^), et je me permets d'interroger Thomas sur l'initiative d'Ayerdhal sur l'édition numérique (voir ici http://www.fantasy.fr/articles/view/16891/ayerdhal-cree-sa-maison-d-edition-numerique et ici : http://www.fantasy.fr/articles/view/16891/ayerdhal-cree-sa-maison-d-edition-numerique).
Qu'en penses-tu ? Ça va dans le bon sens ? D'autres éditeurs s'y sont mis récemment (Bragelonne, le Belial), comment vois-tu tout cela, alors que parallèlement Ayerdhal a été très critique avec le Bélial (voir ici : http://www.ebouquin.fr/2010/09/01/un-auteur-de-sf-critique-loffre-de-belial/).



Thomas Geha:
 
Oui, je connais bien l'initiative d'Ayerdhal et je connais aussi un peu l'homme et l'écrivain, que j'adore. Je soutiens son idée de coopérative à 98% et j'attends de voir ce que cela va donner. J'ai d'ailleurs un projet d'anthologie chez Ad Astra et je compte bien y associer la coopérative d'Ayerdhal en des termes que je n'ai pas encore définis mais ma réflexion sur la chose devrait finalement être la suivante : je cèderai gratuitement les droits numériques de l'anthologie (dirigée par Sara Doke) à la coop d'Ayerdhal.
 Les 2% qui restent sont notre point de divergence : sa vision des libraires que je trouve totalement injuste et il me semble en avoir déjà discuté avec lui. Je ne parle même pas d'associer les libraires au numérique, les libraires feront ce qu'ils veulent ou peuvent. S'ils participent à l'évolution numérique, tant mieux pour eux, mais il s'agira d'une minorité. Non, je parle plutôt de la vision pour moi fausse des libraires que véhicule Ayerdhal. Quand on est soi-même libraire de cœur et de métier, on a du mal à avaler la pilule : nous roulerions tous en rolls. Ah bon ? Mon banquier va être content de l'apprendre, tiens. Celui de 90% des libraires aussi.
Pour le reste, je crois au développement du numérique, en parallèle du papier. Les deux seront complémentaires car, comme je le disais - et j'assume pleinement cette idée - pour moi nous avons affaire à deux technologies totalement différentes, voire opposées, qui ont tout intérêt à se nourrir mutuellement plutôt que d'essayer de se détruire. C'est là tout l'enjeu des prochaines années, d'observer comment se comportent les acteurs de ce secteur. Moi, j'ai choisi ma vision des choses, je l'ai exposée plus haut avec cette envie de collaborer avec la plateforme d'Ayerdhal pour certains titres, avec dans l'idée que cela ne peut être que bénéfique au papier. Oui, je suis un optimiste de nature. On doit se battre ensemble pour aider l'accès à la lecture, pas se combattre.



Eric Lequien Esposti
Salut Thomas (et bonjour à tous),

Trois questions assez personnelles concernant la perception que tu as de ton écriture et sa trajectoire (tu connais en partie la mienne, alors j'aimerais connaitre la tienne plus en détail) :

1) Quel type d'auteur penses-tu être ? Je veux dire, dans quel habit te sens tu le plus en phase avec toi-même, à ton aise ? L'auteur-artisan, l'auteur-artiste, l'auteur-technicien ou un tout autre ?

2) Que vises-tu en premier lieu lorsque tu écris un roman ? Plaire (et donc, au fil des textes, tenir compte de ce qui plaira à ton public existant) ou expérimenter (et donc te laisser le moins influencer possible par la peur de ce que tu aurais à perdre) ?

3) Dans ta propre écriture (je ne parle donc pas littérature en général, car toutes les proportions existent), quelle est la répartition style/histoire ? Du moins, dans ton intention, ce qui t'anime, te préoccupe (voire t'occupe et te postoccupe, de partout - rire)

Et bon courage pour l'écriture de ton space opera sur le feu.

Bon fin-de-semaine à tous ;o)

Eric 


Thomas Geha:
1) Salut Eric !
Je ne me pose pas ce genre de questions globalisantes, parce que tout ce qui m'intéresse, c'est d'écrire. Donc, tout dépend du texte que j'ai en tête. Et je ne me pose pas la question de l'ambition ou de la non-ambition. Je n'ai pas de posture particulière là-dessus.

2 ) Plaire à moi-même d'abord, plaire au lecteur tant qu'à faire. Ensuite, tout dépend de l'éditeur qui me publie. Je m'adapte très bien. Parce que j'aime écrire de tout.

3)  Je n'écris pas mes romans de la même façon que mes nouvelles, pour l'instant c'est ma seule certitude. Notamment parce que la nouvelle me donne plus de libertés. Tout dépend de ce que je veux faire ou des opportunités que j'ai, une nouvelle fois. Un éditeur qui sait ce qu'il veut et qui sait je peux lui donner ce qu'il veut, il sait donc qu'il peut obtenir de moi ce qu'il veut si le projet me botte. Tu me suis ? :-D
 Je me permets de recopier ici un article de mon blog sur la question : pourquoi est-ce que j'écris des nouvelles ? - je pense qu'il te donnera quelques autres pistes sur mes démarches. Ce n'est qu'un fragment de réflexion, mais il donne des pistes, oui.

"Une première chronique de Brins d’éternité #28 vient de tomber. Ce numéro contient ma nouvelle Mécanique de ta disparition. Il s’agit d’une histoire fantastique qui met en scène un homme à la recherche de sa femme disparue du jour au lendemain sans laisser de traces. Le pitch en est tout simple, donc. La critique du chroniqueur, assez sévère, ne m’a bizarrement pas foutu le moral en l’air : d’abord il donne plus que la moyenne à mon texte, ce qui n’est déjà pas si mal, et ensuite il dit quelque-chose de très vrai à son propos. Il la décrit comme une fiction au « rythme lent », et à « l’émotion cérébrale ». Je suis tellement d’accord que ça m’a limite choqué !

J’ai trouvé là une bonne occasion d’aborder le sujet de la nouvelle, en tant que forme littéraire que j’utilise, et à me poser la question : « Pourquoi est-ce que j’écris des nouvelles ? ».
Quand on est un simple débutant en écriture – je crois que je ne suis plus totalement débutant ? – il se trouve que l’on cherche des formes d’expression adaptées. La nouvelle, tout comme la poésie d’ailleurs, en est une. Pour quelle raison au juste ? Sans doute parce que la forme est courte, le scénario condensé, et qu’il est donc plus aisé de finir une histoire par ce biais. Je place le verbe finir en italique parce qu’il me semble que ce verbe définit assez bien le sentiment que peut avoir un apprenti écrivain. Le texte achevé, l’auteur en herbe exprime – en lui – un sentiment de jouissance qui aboutit à une conclusion logique : j’en suis capable. Peu importe la qualité, on en est capable. Démarrer par un roman, au contraire, peut apporter le dégoût et l’insatisfaction : c’est un travail plus long (je n’ai pas dit plus difficile) et la tentation de l’abandon peut-être rapide et définitive.
J’ai publié depuis près de quinze ans maintenant un certain nombre de nouvelles, du fanzine à l’anthologie en passant par la revue. Je ne peux pas assurer que j’excelle dans ce domaine, et d’ailleurs je ne le crois pas. La nouvelle est un exercice difficile. Les textes de certains grand maîtres comme Buzzati, Lovecraft, Sturgeon, Leiber, Bradbury, m’ont donné un vertige souvent supérieur à la majorité des romans que j’ai pu lire. Une nouvelle est un récit court, a priori structuré, concentré, qui aboutit à un effet, lequel est en règle générale une chute. Certes. Parti de ce postulat, je me suis demandé si, effectivement, je me situais de ce côté de la barrière, ou pas.

En réalité, hormis ce qui concerne les short short stories ou les micronouvelles, je dois bien admettre que je ne suis pas adepte de la nouvelle à chute. Je ne dis pas que la chute n’a pas d’importance, elle en a, mais le terme est trop fort. Je parlerais d’impression, d’aboutissement,  plutôt que de chute. Et ainsi voir la fin d’une nouvelle comme l’aboutissement d’une réflexion ; que cet aboutissement soit surprenant ou pas, qu’il laisse cette sensation au lecteur que la boucle est bouclée parce qu’une certaine logique interne au récit est respectée. Je me rends de plus en plus compte – et le fantastique, la new weird, la SF en particulier  permettent cela – c’est que quand j’écris une nouvelle, je n’ai plus qu’à de rares exceptions l’envie de chercher à respecter le schéma traditionnel de la nouvelle, j’ai envie au contraire de l’exploser et de l’explorer. Ce n’est pas tant que j’aime briser les cadres, c’est juste que je ne suis pas quelqu’un de schématique. Je ne vois plus la nouvelle comme une forme d’expression classique qui à mon sens a un but précis : plaire rapidement au lecteur, avec concision, avec une idée forte, et la résolution d’une intrigue basée sur cette idée forte. Je suis tout simplement en train d’insinuer, depuis le début de ce billet, que j’écris des nouvelles, mais qu’en réalité je ne suis pas nouvelliste et que je ne cherche pas souvent à l’être (ça arrive) (et de plus en plus au fil des propositions que je reçois).

Je n’écris donc pas vraiment de nouvelles. J’écris des fictions qui y ressemblent mais n’en sont peut-être pas. J’écris des fictions de laborantin. J’expérimente, je tente, j’essaie, je joue avec le fond et la forme, parce que cette fiction de laborantin est la seule façon que je connaisse et qui fonctionne sur moi pour continuer à progresser dans ma démarche d’écriture (et notamment de romancier), sur le fond et la forme. Pour pouvoir ensuite varier les plaisirs.

En outre, je vis bien plus dans une littérature d’images que d’idées – parce que les images apportent les idées, en tout cas chez moi. Ce sont des images que je mets en mots et qui m’aident à progresser. Ce sont les images qui me fascinent et qui m’apportent des histoires à raconter. Les images s’assemblent et finissent par former un tout ; ces images ont une musique. C’est cette musique que j’expérimente dans mon laboratoire, et j’aime explorer, juste pour voir où elle va me guider, et dans quelles conditions.La nouvelle, comme je la conçois, me donne la sensation de vraiment écrire, pas de simplement aligner des mots.

Alors, je peux le dire ainsi : je n’écris pas de nouvelles parce que je ne les écris pour personne d’autre que moi, sans autre horizon d’attente que le plaisir de l’expérimentation, et l’expérimentation du plaisir que cela me procure. Je comprends que le chroniqueur qui a lu Mécanique de ta disparition trouve le texte lent : il l’est. Je comprends qu’il parle d’émotion cérébrale : c’est tout à fait l’idée. Qu’il l’apprécie ou pas, en fait, cela ne fait pas partie du processus de l’écriture du texte. Qu’il soit publié ne fait pas non plus partie de ce processus – et d’ailleurs je l’ai dans mon tiroir depuis très longtemps. Dois-je pour autant arrêter de soumettre ce genre de récit ? J’avoue que je ne sais pas trop. Un de mes précédent texte a reçu un excellent accueil : Sumus Vicinae (in Flammagories). Ce texte correspond tout à fait à ce que je veux écrire en terme de « nouvelles », et que j’ai décrit. C’est de l’expérimental, du bizarre, inoculé par des images et une musique. La nouvelle – contrairement au roman pour lequel je ressens d’autres envies – est un espace de totale liberté, et ça me plaît d’investir cet espace. Je dis que je ne suis pas schématique, que je n’aime pas en tant qu’auteur le cadre de la nouvelle et c’est vrai, mais cette forme de récit me permet de m’épanouir vers des voies – des voix – qui n’ont rien d’habituelles pour moi, qui permettent tout (de se surprendre notamment), sans contraintes, même pas celles de la publication et de la réception.

La question à se poser était donc : « Pourquoi n’écris-je pas de nouvelles ? »

Parce que je ne sais pas vraiment y faire. Parce que je n’ai pas vraiment envie de savoir y faire.  Alors je fais autre chose, comme bien d’autres écrivains."

Phooka:
J'ai une question qui me taraude depuis un moment et qui a été amplifiée par le buzz crée par Nathalie Dau sur facebook a propos des SP et des blogueurs.

Qu'en pensez-vous? Pensez-vous que les chroniques/billets (et surtout pas critiques car ce n'en sont pas!) écrits par le blogueurs ont un effet sur les ventes et/ou la connaissance (ou reconnaissance) d'un livre? Quels sont vos expériences? Enfin bref, quel est votre point de vue là dessus en tant qu'auteur et éditeur ? 


Thomas Geha:
En fait, je crois que la réponse est d'une simplicité enfantine. Dès le début d'Ad Astra j'ai axé ma communication sur deux vecteurs :
- Les libraires
- Les blogueurs.

Pourquoi les blogueurs ? Hum, je m'y intéressais de plus en plus avant la création d'Ad Astra. J'y ai trouvé l'engouement sain que je recherchais : celui du lecteur qui parle de ses passions et qui s'en fout un peu du reste. Et j'ai toujours pensé que les personnes les plus à même de faire passer quelque chose, ce sont les gens passionnés. Donc, peu importe, entre guillemet, la qualité intrinsèque des billets (elle en a évidemment, mais je ne suis pas là pour parler critères), ce qui m'intéresse, c'est la passion qu'ils dégagent. Voilà pourquoi - sans flagornerie - j'adore Book en Stock par exemple ; j'en ai d'autres : les blogs de Lefl, Laure Darreau, du Traqueur Stellaire, d'Anudar, Lael, Archessia, Cachou, Lishbei et son RSF blog, Blackwolf, El JC, etc, etc ; eux ne me connaissent pas tous mais moi si. Je fréquente assidûment leurs places fortes. J'aime vraiment beaucoup les blogs, pour leur diversité, leur éclectisme (j'aime l'éclectisme). Et je pense que toute cette communauté a effectivement un impact sur les ventes, sans doute plus que certains sites généralistes de critiques, même si je ne saurais vraiment l'assurer. Le blogging, c'est la communauté du mouvement, celui qui fait, je crois, la différence (comme du bouche à oreilles) sur le statique, l'immobile, le fixe. Le blogueur bouge sur la toile, curieux, il n'attend pas, il interagit, il ne reste pas à un endroit, il va en visiter d'autres et s'y exprime. Un article sur Book en Stock me fait vendre trois ou quatre livres. Sur un site généraliste, voire un article en presse, c'est souvent zéro pour le moment. Bizarre, mais c'est comme ça. On est sans doute pas assez (re)connus dans les milieux autorisés^^


 (Note de Phooka: Merci, c'est super gentil ça! Et je suis sûre que tous les blogs cités vont apprécier aussi. Comme par hasard ce sont des blogs sur lesquels je traine mes guêtres tous les jours ou presque ...)

Dup:
D'où t'es venue ton envie de changer de nom pour publier ?
Cela ne te fait-il pas drôle que tout le monde s'adresse à Thomas plutôt qu'à Xavier ?
Où est-ce pour préserver, voire te différencier de ta famille ?

Cette dernière question me vient de la première page d'un livre que j'ai lu récemment. L'auteur dédie son livre:
A Rob,
qui m'a donné la meilleure motivation
qu'un petit frère puisse donner :
il a été publié avant moi

:)) 


Thomas Geha:
Ahah, question de Dupinette !
En réalité, je n'ai jamais spécialement désiré changer de nom pour publier. D'ailleurs, j'ai publié la grande majorité de mes nouvelles sous mon vrai nom, Xavier Dollo. A présent, je ne peux plus le faire parce que la plupart des lecteurs que j'ai me connaissent sous le nom Thomas Geha. Un pseudo que j'ai choisi en hommage à mon écrivain fétiche Gilles Thomas (alias aussi Julia Verlanger) quand Rivière Blanche m'a proposé de publier dans sa collection. Je voulais aller jusqu'au bout de l'hommage : au Fleuve Noir Anticipation, beaucoup des auteurs de l'époque publiaient sous pseudonyme. J'ai tout simplement voulu faire la même chose pour coller encore plus à l'esprit. Bon, ça ennuie un peu ma mère, c'est sûr, puisqu'elle m'a dit un jour, et j'ai rarement autant ri : "tu as honte de ton nom, c'est ça ?"
J'avoue qu'ensuite, cela ne me fait rien de m'entendre appeler Thomas à la place de Xavier : la plupart des gens que je connais m'ont toujours appelé selon mes pseudos ou sobriquets, comme Kanux par exemple.
Sinon, Dup, j'aime beaucoup cette dédicace à Rob, Dup^^ mais je n'ai donc pas changé de nom pour me préserver de quoi que ce soit.



Dup:
Sinon, pour en revenir Au sabre de sang (je viens de relire ta réponse à Ludovic :)) ), l'idée du dyptique était donc déjà là quand tu l'as écrit. Savais-tu que tu allais tant transformer Tiric ? Et oui, je suis rancunière !
Je me demande encore comment peut-on arriver à faire tant aimer un personnage pour après le détester.
J'ai l'impression que si j'écrivais, mes personnages seraient en quelques sortes mes bébés. Je pourrais leur faire subir plein de choses pas bien, cela les rendrait plus forts, plus beaux. Mais les rendre moches non !
Et donc ma question sous-entendue, quelle est ta relation avec tes personnages ? 



Thomas Geha:
Oui, l'idée du diptyque était présente dès le départ, et dès le départ je savais comment finirait Tiric, tout comme je savais comment finiraient d'autres personnages, comme Kahrzoa. Difficile d'écrire en sachant tout cela parce que j'aime bien rendre mes personnages attachants, leur donner pleinement vie. Voilà pourquoi j'utilise souvent le "je" de narration. Cela ne signifie pas que je n'aime pas Tiric parce qu'il ne finit pas comme le lecteur le voudrait, et cela ne signifie pas que, malgré ses défauts, le lecteur ne peut pas aimer Tiric. Au contraire, la contamination par le sabre de sang le rend d'autant plus attachant parce que l'on sait qu'il n'est pas totalement responsable de ses actes. Mais, dès le départ, j'ai toujours pensé que Kardelj était le vrai héros de l'histoire : d'abord le gars dans l'ombre, avec ses mystères, puis qui peu à peu, dans le premier tome, commence à entrer dans la lumière. J'aime aussi Tiric, cela a été un crève-coeur que de le faire finir comme il finit, mais c'était la base des deux romans : une confrontation entre deux amis, et deux vengeances, l'une contre les qivhviens, l'autre contre Tiric. Évidemment, pour ces deux vengeances, j'ai tout fait pour que mes personnages soient empathiques... que le destin de Tiric déstabilise autant Dupinette me satisfait pleinement, ça signifie que je n'ai pas si mal réussi ce que j'ai entrepris avec le diptyque :-))
Ma relation avec mes personnages est donc trouble, parce que moi aussi je les aime, mais je suis aussi intransigeant : c'est rare que je les laisse passer entre les mailles du scénario initial. Je ne vois, dans le sabre, qu'un seul contre-exemple : Le Masque. Au départ il ne devait être présent que un ou deux chapitres... puis ils est devenu mon personnage chouchou :-D




Céline:
2 ) Plaire à moi-même d'abord, plaire au lecteur tant qu'à faire. Ensuite, tout dépend de l'éditeur qui me publie. Je m'adapte très bien. Parce que j'aime écrire de tout.

Ma question :
Est-ce à dire que tu peux écrire sur commande ?

Je constate suite à différents échanges que les éditeurs tendent à diriger "un peu" les auteurs.
Ainsi, j'ai plus l'impression qu'ils souhaitent répondre à un lectorat, pour vendre, et cette méthode me semble se faire au détriment de l’envie des auteurs, enfin de certains...

PS : je profite de ce message pour te féliciter d'avoir accepté l’aventure avec Emma et Dup. C'est passionnant de découvrir un auteur de cette façon et pourtant je n'ai rien lu de toi, je ne suis pas vraiment fan de SFFF ! 


Thomas Geha:
Bonjour Céline et merci pour cette question très pertinente.
D'abord, pour répondre à ton PS : j'ai été vraiment ravi que Dup et Emma me proposent cette tribune exceptionnelle. J'avais dû le préciser quelque-part mais, quand on me pousse un peu, je peux devenir très bavard !

Pour répondre à ta question, oui je peux travailler sur commande. Cela m'arrive même de plus en plus. Peut-être est-ce aussi un signe que certains éditeurs s'intéressent plus à mon travail. Je ne sais pas, c'est peut-être juste une période faste. Toujours est-il que je peux même segmenter cela entre :
- les éditeurs ou anthologistes qui me commandent des nouvelles. C'est le cas de Jacques Baudou pour le Destination Reims de cette année et pour une anthologie qui doit paraître l'an prochain. Dans ce cas précis, cela fonctionne à l'instinct, l'envie et l'inspiration. Comme je le disais dans une autre réponse, je ne suis pas un adepte de l'appel à textes et  les appels thématiques ont tendance à m'ennuyer. Ils ne sont que rarement en phase avec mes envies du moment. Mais bon, quand on fait appel à moi et qu'on me demande un texte sur un sujet global comme du "space opera" et pas sur "la théorie des poils métamorphes de wookie dans l'univers de star wars" ça peut donc fonctionner. Pour le conte de noël demandé par Jacques Baudou, deux paramètres sont venus s'ajouter à ma réflexion : 1/ c'était très bien payé (sisi, c'est un excellent stimulant), 2/ le conte de noël permettait de débloquer un texte que j'avais envie d'écrire depuis très longtemps. Sinon, pour tout dire, j'ai refusé ou éludé plusieurs propositions d'intégrer le "casting" d'un certain nombre d'anthologies... Lucie Chenu pourra vous le dire, par exemple, elle m'a souvent demandé des textes pour ses anthos mais je n'ai jamais su y répondre... dommage.
- Les éditeurs qui me commandent des romans : ça, c'est de toute façon très rare. Mais mon premier roman, A comme Alone, était une commande. Là, je dois dire qu'il me fallait écrire un roman d'aventures dans la veine de ceux édités au Fleuve Noir. Pas de problèmes, j'ai toujours adoré le roman d'aventures. Je m'éclate parfaitement à en écrire. J'ai eu quelques propositions d'éditeurs ces derniers temps, mais je n'ai pas donné suite parce que j'ai toujours... trois romans en projet et que j'aimerais vraiment les écrire avant de pouvoir faire tabula rasa et de me dire : "ok, maintenant que j'ai écrit les romans que je voulais faire en priorité, je peux écouter plus facilement ce que l'on me demande".
Alors oui, effectivement, pour répondre à ta question, l'éditeur est en droit de te diriger dès que tu as accepté sa proposition. Plus qu'un droit, même, c'est à mon sens un devoir puisqu'il a opté pour une ligne éditoriale précise. Si toi, en tant qu'auteur, tu lui as dit oui, tu te dois de respecter cela. Cela ne signifie pas que tu vas brider ton imaginaire ou ton écriture ou je ne sais quoi, cela signifie qu'il va y avoir un travail en commun pour que les deux parties soient contentes. Après, je parle juste de mon expérience. Je n'ai jamais été dirigé pour appauvrir le style, simplifier, ou quoi que ce soit. Cela se pratique sans doute, mais pas chez les éditeurs avec qui j'ai collaboré. Je n'ai jamais été un auteur qui voulait "publier à tout prix" et mon parcours s'est forgé avec de la patience, de la logique, et une connaissance du "terrain", c'est à dire que je sais avec quel éditeur je peux collaborer puisque je connais son travail et que je sais que le mien peut s'y accorder. De toute façon, tu le dis bien, l'envie est primordiale et moi, sans envie, je ne peux rien faire. Vous ne lirez jamais un texte de moi que je n'ai pas voulu écrire.


Deux commentaires de Phooka (moi quoi! :)) :
1/ Bon sang ce que c'est génial d'avoir un auteur aussi bavard (et même qu'on n'a pas besoin de le pousser). C'est vraiment du pur plaisir
2/ Flûte moi qui espérait lire une nouvelle dans le cadre "space opera" et pas sur "la théorie des poils métamorphes de wookie dans l'univers de star wars". Quel déception ...mdr


Phooka:
Une petite question d'ordre général Thomas.

Perso je lis de la SFFF depuis des lustres (et ils sont grands les lustres) et "de mon temps" il y avait finalement assez peu d'offres dans le domaine. Et comme tu l'as dit tout était allégrement mélangé entre SF, Fantasy, Fantastique etc...

Depuis quelque temps l'offre en Fantasy est devenu énorme ! Et quand je dis énorme, en fait je devrais dire ÉNORME !! Parfois même au détriment de la qualité sans doute. Est ce une bonne chose pour le genre ou non?

Thomas Geha:
J'aurai donc appris depuis le début de ce mois que notre chère Emma est une grand-mère grabataire mais néanmoins dynamique dans sa tête, férue de science et de romans en tout genre, dont l'arthrose avancée lui permet tout de même d'enfoncer encore quelques touches de clavier.

Pour répondre à ta question... difficile : En règle générale tout système économique est régi par la notion d'offre et de demande. Je serais donc tenté de te dire que s'il y a offre pléthorique, c'est qu'il y a une demande à sa mesure ! Oui, ce serait super simple de répondre ça et tellement plus optimiste ! Mais nous sommes aussi dans une ère technologique où l'accès aux technologies se fait assez facilement. Maîtriser, au moins en apparence, l'art de l'édition, est devenu beaucoup plus aisé ; internet a globalement démultiplié, au moins en France, le nombre de microéditeurs (dont je fais partie). Microtirer est devenu plus aisé. Le développement et la simplification d'accès aux logiciels de mise en page, n'en parlons pas. La communication entre artistes, fans, amateurs, a explosé. Les projets sont devenus plus faciles à monter (de mon temps, comme tu dis Emma, tout se faisait via la poste ou le minitel, ça prenait beaucoup de temps pour monter n'importe quel truc, alors que maintenant tout est quasi instantané). Alors oui, il y a sans doute trop d'offre et pas assez de demande. Au lecteur de séparer le bon grain de l'ivraie, ce que je ne me risquerai pas à faire de mon côté. Tout ce que je peux dire, c'est que Ad Astra ne publie que de la science-fiction. Dans ce domaine bien précis, je ne trouve pas que l'offre soit si pléthorique (contrairement à la fantasy), surtout dans le domaine du roman d'aventures, globalement méprisé l’intelligentsia française (Autre époque autres mœurs : on oublie souvent que Zola a été un auteur populaire avant d'être étudié dans les écoles). Je prends donc ce créneau sans remords puisque les deux mots d'ordre d'Ad Astra sont avant-tout "plaisir" et "divertissement" (non, non, ça n'empêche pas des récits intelligents). On ne cherche pas à donner des lettres de noblesse à la SF (c'est tellement vain  et futile), on cherche à la rendre accessible à tous, plus populaire. Le polar y a très bien réussi, les lecteurs ont suivi le mouvement. Un exemple à suivre sans doute.




19 commentaires:

Eric Lequien Esposti a dit…

Salut Thomas (et bonjour à tous),

Trois questions assez personnelles concernant la perception que tu as de ton écriture et sa trajectoire (tu connais en partie la mienne, alors j'aimerais connaitre la tienne plus en détail) :

1) Quel type d'auteur penses-tu être ? Je veux dire, dans quel habit te sens tu le plus en phase avec toi-même, à ton aise ? L'auteur-artisan, l'auteur-artiste, l'auteur-technicien ou un tout autre ?

2) Que vises-tu en premier lieu lorsque tu écris un roman ? Plaire (et donc, au fil des textes, tenir compte de ce qui plaira à ton public existant) ou expérimenter (et donc te laisser le moins influencer possible par la peur de ce que tu aurais à perdre) ?

3) Dans ta propre écriture (je ne parle donc pas littérature en général, car toutes les proportions existent), quelle est la répartition style/histoire ? Du moins, dans ton intention, ce qui t'anime, te préoccupe (voire t'occupe et te postoccupe, de partout - rire)

Et bon courage pour l'écriture de ton space opera sur le feu.

Bon fin-de-semaine à tous ;o)

Eric

Phooka a dit…

J'ai une question qui me taraude depuis un moment et qui a été amplifiée par le buzz crée par Nathalie Dau sur facebook a propos des SP et des blogueurs.

Qu'en pensez-vous? Pensez-vous que les chroniques/billets (et surtout pas critiques car ce n'en sont pas!) écrits par le blogueurs ont un effet sur les ventes et/ou la connaissance (ou reconnaissance) d'un livre? Quels sont vos expériences? Enfin bref, quel est votre point de vue là dessus en tant qu'auteur et éditeur ?

Dup a dit…

D'où t'es venue ton envie de changer de nom pour publier ?
Cela ne te fait-il pas drôle que tout le monde s'adresse à Thomas plutôt qu'à Xavier ?
Où est-ce pour préserver, voire te différencier de ta famille ?

Cette dernière question me vient de la première page d'un livre que j'ai lu récemment. L'auteur dédie son livre:
A Rob,
qui m'a donné la meilleure motivation
qu'un petit frère puisse donner :
il a été publié avant moi

:))

Eric Lequien Esposti a dit…

Merci de tes réponses, Thomas ; et qui me permettent de mieux te situer. Je ne relance pas pour que cette interview collective (nous vers toi) en reste une...

Archessia a dit…

Un peu que ça fait plaisir <3
(oui, je suis Le mois de Thomas Geha silencieusement ... Heureusement que les intervenants posent des questions très intéressantes ! =D )

Phooka a dit…

M'enfin, mais pourquoi ce silence Stef? :))

Phooka a dit…

Et pourquoi t’appelle t-on Kanux?
Bon je sais ce n'est pas une vrai question, mais bon.... :)))

Lune a dit…

T'as fait de l'éclectisme à l'école ?
Pour ma part, je vois aussi le e-book comme un complément (non indispensable) au livre, et pas comme une menace !
Sinon pour les blogueurs SF : je prends souvent leurs avis en compte dans mes achats pour la médiathèque (et perso), c'est même super pratique !

Anonyme a dit…

Pourquoi Kanux ?
Oh, c'était mon pseudo sur des forums SF... minitel, dans les années 90.
C'était le nom d'un... lutin dans mon premier roman, resté heureusement sur les pages d'un cahier.

Dup a dit…

Sinon, pour en revenir Au sabre de sang (je viens de relire ta réponse à Ludovic :)) ), l'idée du dyptique était donc déjà là quand tu l'as écrit. Savais-tu que tu allais tant transformer Tiric ? Et oui, je suis rancunière !
Je me demande encore comment peut-on arriver à faire tant aimer un personnage pour après le détester.
J'ai l'impression que si j'écrivais, mes personnages seraient en quelques sortes mes bébés. Je pourrais leur faire subir plein de choses pas bien, cela les rendrait plus forts, plus beaux. Mais les rendre moches non !
Et donc ma question sous-entendue, quelle est ta relation avec tes personnages ?

Nicole Provence a dit…

Je ne vois, dans le sabre, qu'un seul contre-exemple : Le Masque. Au départ il ne devait être présent que un ou deux chapitres... puis ils est devenu mon personnage chouchou :-D

Oui, oui, oui, le personnage " secondaire" qui devient le chouchou, et parfois fort jusqu'à frôler le héros et devenir incontournable dans le dénouement.... J'ai connu cette aventure dans l'écriture de chacun de mes romans, et pour moi qui avait arrêté le nombre de mes personnages et leur destinée c'était la découverte d'un autre, plutôt inattendu, qui petit à petit venait à ma rencontre et que je devais deviner, sonder et suivre. J'ai beaucoup aimé le Masque dans ton roman et je te souhaite beaucoup d'autres rencontres de ce genre.

Phooka a dit…

Une petite question d'ordre général Thomas.

Perso je lis de la SFFF depuis des lustres (et ils sont grands les lustres) et "de mon temps" il y avait finalement assez peu d'offres dans le domaine. Et comme tu l'as dit tout était allégrement mélangé entre SF, Fantasy, Fantastique etc...

Depuis quelque temps l'offre en Fantasy est devenu énorme ! Et quand je dis énorme, en fait je devrais dire ÉNORME !! Parfois même au détriment de la qualité sans doute. Est ce une bonne chose pour le genre ou non?

Céline a dit…

2 ) Plaire à moi-même d'abord, plaire au lecteur tant qu'à faire. Ensuite, tout dépend de l'éditeur qui me publie. Je m'adapte très bien. Parce que j'aime écrire de tout.

Ma question :
Est-ce à dire que tu peux écrire sur commande ?

Je constate suite à différents échanges que les éditeurs tendent à diriger "un peu" les auteurs.
Ainsi, j'ai plus l'impression qu'ils souhaitent répondre à un lectorat, pour vendre, et cette méthode me semble se faire au détriment de l’envie des auteurs, enfin de certains...

PS : je profite de ce message pour te féliciter d'avoir accepté l’aventure avec Emma et Dup. C'est passionnant de découvrir un auteur de cette façon et pourtant je n'ai rien lu de toi, je ne suis pas vraiment fan de SFFF !

Dup a dit…

Tiens...la mémée grabataire ne commente même pas !

Mdr, mdr, mdr

Phooka a dit…

Hein? quoi? Attends que je retrouve mes cannes, tu vas voir!

Archessia a dit…

Allez, je me lance !
Pure curiosité (en espérant que la question ne soit pas trop perso >.< ) : As-tu vécu des anecdotes cocasses, amusantes ou même émouvantes, en tant qu'auteur ou éditeur ?
Ou alors un souvenir marquant dû à l'une ou l'autre de ces casquettes ?
Du genre t'es t-il déjà arrivé de te dire "Haaa, rien que pour ça, je suis contente de faire ce métier." ?

lael a dit…

Bonjour Thomas,
je ne sais pas si tu liras ce message mais en tout cas merci pour ces réponses, je m'y retrouve beaucoup c'est marrant. Merci aussi de m'avoir cité, cela me touche bcp (s'il s'agit bien de moi, il y en a quelques unes de Lael XD)

Thomas Geha a dit…

Salut Lael !
Effectivement, je n'avais pas vu ton message ! Oui, il s'agit bien de toi et de ton blog que j'ai découvert il y a un an environ et que je suis depuis ! J'aime beaucoup le ton de tes billets :-)

lael a dit…

waw XD