lundi 28 novembre 2011

Venez poser vos questions à Ludovic Rosmorduc : Tome 3!




Vu le succès de l'Interview de Ludovic et la longueur et la qualité de ses réponses, on ouvre le tome 3 de son interview!

Vous trouverez la première partie ici, et la deuxième partie

Partagez ce lien sur FB, twitter et vos blogs. Grâce à Ludovic on apprend des tonnes de choses et plus il y aura de questions, mieux ce sera! 

On attend vos questions et commentaires!! :)


Phooka:

Puisqu'il y a une accalmie dans les questions je me lance:


Etais-tu un grand lecteur étant enfant?
Penses -tu que tu aurais aimé tes propres livres :)) ?
Ecris-tu finalement les livres que tu aurais aimé lire étant ado?

Ludovic:
Coucou Emma 
Merci de me tirer de ma torpeur, même si tes questions ne sont au final pas si simples que ça !

Enfant je lisais régulièrement, sans être pour autant un grand lecteur.
Ne lisant pas très vite (à peine plus vite que j’écris !) et étant également incapable de lire plusieurs livres en même temps, je n’ai jamais été et ne suis toujours pas un grand lecteur. Certains « blogueurs » dévorent un livre par semaine ou davantage, c’est pour moi de la science-fiction ! Mais cependant, à mon rythme, j’ai toujours lu.

Comme chez tous les enfants j’imagine, il y avait deux lecteurs en un à l’époque. Celui qui devait lire les bouquins de classe et celui qui ne cherchait que l’évasion. Parfois ces deux lecteurs se rencontraient. « Un sac de billes » et « Oliver Twist » sont des exemples de livres que je n’aurais pas choisis mais que j’ai vraiment appréciés. Donc voilà, ado je n’étais pas ce qu’on peut appeler un grand lecteur, mais j’aimais bien m’évader le soir avant de dormir.

Je me souviens avoir beaucoup lu de bouquins de la bibliothèque familiale : le « Tour du monde en 80 jours », les Sherlock Holmes, « La nuit des temps » par exemple. Mais celle-ci ne contenait pas de fantasy. Je ne n’ai pas donc pas souvenir d’avoir lu du « médiéval fantastique » alors même que cet univers me fascinait déjà. Bien sûr je me faisais offrir ou j’allais dépenser mon argent de poche dans la série « Loup solitaire » des « livres dont vous êtes le héros », mais en dehors de ça, je ne crois pas avoir véritablement lu de la fantasy à cette époque. C’est peut-être la raison pour laquelle je me suis mis à inventer des scénarios de jeu de rôle et qu’au final et sur le tard, j’ai pris la plume. Peut-être avais-je besoin de combler une sorte de vide ; de raconter des histoires que j’aurai aimé lire.

Donc pour répondre d’abord à la dernière question, « Écris-tu les livres que tu aurais aimé lire étant ado ? » je crois après réflexion que la réponse est oui. Quand j’écris, le statisticien laisse sa place à l’auteur tout comme l’adulte laisse la place au gamin que j’étais, et que je suis toujours un peu finalement. C’est sans doute aussi pour cela que mes textes sont jeunesse.

En revanche, aurais-je aimé mes propres livres ? C’est difficile à dire, sauf si bien sûr le gamin que j’étais savait que c’était son « lui futur » qui les avait écris !

Même si je raconte des histoires qui se déroulent dans des univers qui me plaisaient ado, elles sont quand même passées par le prisme de l’adulte que je suis aujourd’hui, comme par exemple des références scientifiques dans « le tertre des âmes » ou le rôle important joué par la religion dans « l’héritière du temps ». Alors il est difficile de répondre à la question de façon sûre. Certains aspects me font cependant penser que oui. Le fait par exemple que j’avais tendance à aimer des livres ayant des caractéristiques proches de ceux que j’écris : sans temps morts, avec de l’action et des rebondissements ; l’aventure pour l’aventure en quelque sorte.

Mais difficile de dire quelles chroniques l’ado que j’étais aurait bien pu écrire à propos de mes bouquins. Disons, pour conclure, qu’il n’aurait sûrement pas abandonné sa lecture, comme cela lui arrivait pourtant parfois !





Eli Anderson:
Passionnante itv, Ludovic, merci et bravo ! j'essaie de ne pas venir tout y lire, de peur de déflorer l'intrigue de "L'héritière du temps", que j'ai commandé et reçu mais pas commencé en raison d'un agenda un peu chargé. Hélas, mille fois hélas, je ne résiste pas !
J'ai une petite question (en réalité, j'en ai plein, mais on va limiter la déferlante, tu dois être sur les rotules et tu dois tenir encore 15 jours, je te le rappelle !) au sujet de ta manière d'écrire. Tu nous dis que tu avances au gré de ton imagination, de tes expériences et de tes envies (cf. épisode de la chapelle), et ça, vraiment, j'ai du mal à le concevoir ; d'abord parce que ça me semble tenir du miracle, ensuite et surtout parce que je suis sur ce point carré et structuré ; je suis incapable d'écrire sans un plan très détaillé. Je t'admire ; traces-tu tout de même des lignes directrices ? Sinon, comment éviter des incohérences dans l'histoire et le temps ? Par ailleurs, le fait de ne rien prévoir en amont ne te pénalise pas dans l'éventualité d'une suite à ton roman ? Je ne sais pas si je suis très clair : je veux dire que si tu n'anticipes pas tes textes et a fortiori une suite, le jour où tu écris cette suite, n'es-tu pas coincé par les choses que tu as glissées dans le premier roman et qui sont en opposition avec la suite ou qui créent des impasses ?
Pardon pour le côté brouillon de mes questions, et si elles te semblent encore compliquées, je les reformulerai. Et encore bravo pour ces réponses sincères et vivantes.
Eli 

Ludovic:
Passionnante itv, Ludovic, merci et bravo ! j'essaie de ne pas venir tout y lire, de peur de déflorer l'intrigue de "L'héritière du temps", que j'ai commandé et reçu mais pas commencé en raison d'un agenda un peu chargé. Hélas, mille fois hélas, je ne résiste pas !
Merci Eli, comme je le disais j’appréhendais un peu l’exercice!
C’est vraiment sympa de prendre le temps de lire et de venir poser des questions si tu as un emploi du temps chargé. Pour l’héritière ne t’inquiète pas, elle est patiente ! De ton côté, soit sympa avec elle, comparée à Oscar c’est encore une novice à qui la Warner Bros n’a pas passé un seul coup de fil !

J'ai une petite question (en réalité, j'en ai plein, mais on va limiter la déferlante, tu dois être sur les rotules et tu dois tenir encore 15 jours, je te le rappelle !) au sujet de ta manière d'écrire. Tu nous dis que tu avances au gré de ton imagination, de tes expériences et de tes envies (cf. épisode de la chapelle), et ça, vraiment, j'ai du mal à le concevoir ; d'abord parce que ça me semble tenir du miracle, ensuite et surtout parce que je suis sur ce point carré et structuré ; je suis incapable d'écrire sans un plan très détaillé.
Je confirme pourtant. C’est vraiment comme ça que ça se passe, je ne suis on ne peut plus sincère, même si je peux comprendre que ça semble étrange. D’ailleurs, pour être honnête, je trouve ça un peu étrange moi-même.
Il y a quelques années, dans l’émission « Le bateau livre » me semble-t-il, émission hélas disparue aujourd’hui, un auteur que je ne connaissais pas et dont le nom m’échappe, racontait un peu la même chose, avec des mots plus savants. Je me souviens « grosso modo » de sa conclusion. Il disait qu’il avait l’impression de n’être qu’un interprète, comme s’il couchait sur papier une histoire préexistante qui lui était soufflé par magie. À l’époque j’avais du mal à voir ce qu’il voulait dire, maintenant que j’écris, je comprends mieux. Bon je ne veux pas non plus tomber dans le mystique attention, mais je me disais que les mots de cet écrivain, que j’ai plus ou moins adroitement retranscrits, seraient plus clairs que les miens.
Je procède ainsi puisque ça a bien fonctionné jusqu’à présent et pour une autre raison. Après une journée de stats, d’informatique, où tout est carré, planifié, etc, j’ai besoin de liberté. C’est dans l’écriture que je la  trouve. Je peux enfin donner libre cours à mon imagination, sans contrainte. Et c’est pour cette raison que les idées viennent. Je crois que, faute d’enthousiasme, je resterais complètement sec si je m’évertuais à essayer de construire d’abord un synopsis. D’ailleurs rien que le nom barbare et terre à terre m’angoisse ! Peut-être parce qu’à l’époque où je cherchais un éditeur, certains demandaient seulement un synopsis. Et même avec mon roman terminé, je peinais à le rédiger.

Je t'admire ;
Eli qui m’admire, c’est le début du succès!
traces-tu tout de même des lignes directrices ? Sinon, comment éviter des incohérences dans l'histoire et le temps ? Par ailleurs, le fait de ne rien prévoir en amont ne te pénalise pas dans l'éventualité d'une suite à ton roman ? Je ne sais pas si je suis très clair : je veux dire que si tu n'anticipes pas tes textes et a fortiori une suite, le jour où tu écris cette suite, n'es-tu pas coincé par les choses que tu as glissées dans le premier roman et qui sont en opposition avec la suite ou qui créent des impasses ?
Je vais tâcher de répondre à toutes ces questions en une seule fois. Je ne trace que très peu de lignes directrices, d’ailleurs au moins une fois sur deux quand je le fais, je ne les suis pas, l’histoire et les personnages font que je pars sur autre chose…
Mais, et c’est là que ma façon d’écrire n’a rien de magique, oui ça me pénalise sur un point bien précis, le retravail du texte. Je ne le nie pas, la traque aux incohérences est plus lourde que si j’avais tout planifié en amont. Mon éditeur pourra te le confirmer! Donc ma façon de faire me convient, mais encore une fois elle n’a rien de magique, elle ne fait pas gagner de temps, car tout le travail préparatoire que tu effectues, je le fais finalement aussi quelque part, à la relecture du texte! Et ce n’est vraiment,  mais vraiment pas la partie que je préfère!
Par contre, le fait d’écrire à l’aveuglette, ne veut pas dire que j’oublie l’histoire précédente. Quand j’ai commencé l’héritière du temps, je suis encore une fois parti dans l’inconnu, mais avec  quelques lieux et personnages connus dans mon sac à dos. Parfois c’était une bénédiction, parfois c’était un fardeau je te l’accorde, car mon imagination devait s’adapter au passé de ces personnages.
Cependant ça n’a pas été trop compliqué car l’héritière est une suite sans en être une, ce deuxième livre peut être lu complètement indépendamment. Certains lieux et personnages sont repris mais ça s’arrête là.
Mes deux autres bouquins à venir (l’un de façon certaine, l’autre attendant la réponse de l’éditeur) sont des « one shot ». Et suis d‘accord avec toi, ma façon de travailler s’accorde mieux à un « one shot » qu’à une série en plusieurs volumes.
Enfin, ça ne m’est heureusement pas arrivé jusqu’à présent, mais sur le dernier point que tu soulèves, tu as raison et je l’avais identifié: le problème de partir sans plan ni boussole, c’est qu’on peut arriver dans une impasse. Le danger est réel, et peut-être que si cela se produit un jour je changerais ma façon d’écrire!
Si je n’ai pas été suffisamment clair, précis ou convaincant n’hésite pas à repasser!






Phooka:


Certains de tes lecteurs n'hésitent pas à te traiter (très gentiment et avec bcp d'humour) de "sadique". Il est vrai que c'est rare dans un livre jeunesse de faire mourir des personnages importants, et encore pire...des héros!

T'es tu posé la question s'il fallait le faire ou non, quel pouvait être l'impact sur tes lecteurs.
Pourquoi es u un "tueur de héros"
En profites tu pour régler des comptes? :)))


Ludovic:


Coucou Phooka,


C’est vrai que je ne m’attendais pas à autant de réactions à ce sujet. Visiblement, j’ai un peu choqué. Peut-être ai-je transgressé quelques codes?

Ces morts « choquantes » me sont apparues inéluctables à mesure que j’écrivais, et comme pour toutes les idées qui me viennent pendant la rédaction, et que je juge bonnes ou cohérentes, je n’hésite pas. Ayant assez peu de références en fantasy ou en jeunesse, je ne me suis pas dit que je risquais de déstabiliser le lecteur. Je n’ai pas fait ça dans un but de provocation, ou d’originalité malsaine. Mes héros vivent des aventures dangereuses, côtoient des méchants sans scrupule, je crois donc qu’il aurait été plus surprenant que tous s’en sortent indemnes.


D’un autre côté, je n’ai rien prévu à l’avance non plus. Je ne suis donc pas un « sadique avec préméditation », j’ai des circonstances atténuantes!

Moi aussi je les aime bien mes héros, et quand je les crée, ce n’est pas en me disant tiens, celui-ci et celui-là ne verront pas la fin de l’histoire ! Non, ce sont les évolutions de l’intrigue qui, à un moment donné, imposent la tragédie.


Peut-être qu’un psy aurait plus de choses à dire sur le sujet et à mon sujet, mais je ne règle aucun compte en faisant mourir certains personnages. En fait je n’ai aucune arrière-pensée. Encore une fois, c’est arrivé car, à mon sens, il ne pouvait en aller autrement dans l’histoire.

Maintenant je ne vais pas non plus prétendre que je ne pense jamais à la mort, que l’idée de la mort ne m’effraie pas, mais ce n’est pas spécialement pour aborder le sujet que j’élimine certains personnages. Ce ne serait pas forcément le lieu dans un livre jeunesse. Cependant même les jeunes savent que la mort fait partie de la vie et qu’elle se moque bien de savoir si elle frappe un homme bon ou mauvais. C’est la raison pour laquelle, même si j’avais le choix, je ne changerais pas le destin tragique de mes héros. Au final d’ailleurs, ne serait-il pas plus choquant que seules les personnes promises à des destinées exceptionnelles soient ainsi « immortelles »?
 


Bonjour tout le monde ! Je suis passée lire l'interview et je rebondis car je n'aime pas trop cette tendance où les histoires finissent toujours bien, au cinéma, dans les films. A la longue, on n'y croit pas... La vie ne se passe pas ainsi !

J'en profite et je me lance avec une petite question pour Ludovic: si j'ai beaucoup aimé le livre, j'y ai apprécié cette idée des livres de pierre et cette façon de transmettre le savoir à ceux qui en semblent a priori éloignés. D'où vous est venue cette idée ? Est-ce un sujet qui vous tient particulièrement à coeur ?

Déjà merci de votre réponse et un grand bravo pour ce roman ! 

 Ludovic:



Bonjour Nahe,


Merci de faire escale ici un moment, et merci pour ta jolie chronique, enthousiaste et motivante!


Cette idée des livres de pierre, ça fait un moment que je l’avais en tête, finalement. Mais elle a mis un peu de temps à germer. En fait, d’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours adoré flâner dans des cités médiévales. Ado, en vacances en Dordogne, je préférais déjà les visites d’abbayes, de cathédrales ou de châteaux, aux baignades ou aux balades en canoë. C’est durant une de ces visites, au cours de laquelle un guide formidable nous détaillait les sculptures d’un portail de cathédrale, que j’ai compris qu’elles n’avaient pas uniquement un but décoratif. Elles racontaient des histoires. Je me souviens que cela m’avait marqué à l’époque. Peu de gens étaient lettrés au Moyen-âge, et donc quel meilleur moyen de faire passer des messages ?


Cette idée, je l’avais donc en moi depuis longtemps sans le savoir, et elle s’est rappelée à mon bon souvenir durant la rédaction de l’héritière du temps alors que je cherchais comment, en cette période moyenâgeuse, des secrets pouvaient tout à la fois être cachés et accessibles. De plus, je trouvais amusant qu’au lieu de raconter des épisodes de la bible, des scènes de la vie des saints ou l’affreux destin promis aux âmes des pécheurs, comme cela est presque toujours le cas sur les portails de cathédrale, certaines sculptures transmettent des connaissances non admises, non reconnues par l’Église.

Voilà comment est né cet épisode du roman.

Au final, cette idée me vient de ma passion pour les vieilles pierres, les ambiances médiévales dans lesquelles je m’invente des mondes merveilleux. C’est cet univers là qui m’a guidé pendant toute la rédaction de l’héritière du temps.

Tu retrouveras d’ailleurs une ambiance similaire dans mon troisième roman à sortir en janvier 2012 : Trahisons et Faux-semblants ;o).


Encore merci pour ta chronique, que je relirai dans les moments de doutes, pour y puiser de la motivation !




Merci de cette réponse, Ludovic ! J'ai beaucoup aimé L'héritière du temps et je suis contente que cela transparaisse dans ma chronique et que cela puisse te motiver ^^. J'ai, moi aussi, passé de nombreuses vacances ado en Dordogne avec un programme similaire et passionnant; je comprends que cette région puisse inspirer à condition d'avoir le talent. Car moi personnellement ...
J'ai pris bonne note de la prochaine sortie également ! Tant que j'y suis, une petite question un peu curieuse : Yorel porte le patronyme d'Orval. Serait-ce une référence à la Belgique ?

Ludovic:

Re Nahe,

Si cette ambiance t'inspire aussi, pourquoi ne pas te laisser aller à l'écriture? Comme je le disais dans une réponse précédente, je crois qu'une des étapes les plus diffciles à franchir c'est justement de "s'autoriser" à le faire. Après c'est sûr qu'il faut aussi un peu de persévérance car c'est un travail de longue haleine (pour moi en tout cas). Mais tant qu'on n'a pas essayé, il ne faut pas dire qu'on n'y arrivera pas, même si cela parait irréaliste.

Donc si tu t'en sens l'envie lance-toi sans ,hésiter tu sais déjà faire passer ton ressenti de lecture dans tes chroniques, il n'y a pas de raison!


Pour le patronyme de Yorel il n'y avait pas de référence particulière, j'ai choisi simplement une sonorité. A toi de m'éclairer, Orval désigne une ville de Belgique?


Au vu de ta réponse à Nahe Ludovic, j'aimerai te poser la question justement sur le choix des prénoms et noms de tes personnages. Comment t'y prends tu ?
La réponse de Thomas m'avait fait trop rire à ce sujet ! 


Ludovic:


Salut Dup,



Je redoutais un peu cette question, mais il fallait bien qu’elle soit posée. Si cela ne te gêne pas, cette réponse pourrait être cachée, comme pour les « spoiler ». Je préférerais en effet qu’elle ne soit pas lue avant les bouquins, pour ne pas que les lecteurs soient sortis de l’histoire.
Je m’explique ci-dessous :


Quand j’ai commencé à écrire « le tertre des âmes », c’était plus un jeu, qu’autre chose, un petit défi lancé par des proches. Je n’imaginais alors vraiment pas aller au bout de l’aventure, et encore moins être publié. Aussi, je me suis laissé aller à quelques fantaisies sur les noms et les lieux, en clin d’œil à mon entourage. Sixéla par exemple, lu de droite à gauche donne Alexis. En référence à mon jardon de statisticien, le mot modalités à donné naissance à la ville de Sétiladom, …

Peu à peu, ces noms sont devenus très familiers pour moi, de véritables « noms propres ». Plongé dans mon projet, j’ai en effet oublié ces clins d’œil. À tel point que cela ne m’est revenu qu’au moment de la sortie du livre…

Il était trop tard pour revenir sur ces « private joke ». Si j’avais su à l’époque que mon histoire aurait la chance d’être publiée, je crois que j’aurai changé tout cela. Voilà pour la première façon sûrement un peu inadaptée de choisir des prénoms, méthode que j’ai bien sûr abandonnée par la suite !


L’autre façon est de surfer sur les sites « spécialisés » en prénoms moyenâgeux, c’est là que j’y ai trouvés les prénoms de Vitéric et Dungal. Le prénom Héribold, je l’ai vu sur une antique plaque funéraire dans une petite chapelle de la Somme. Il m’avait beaucoup plu je l’avais trouvé inspirant.

D’autres prénoms connus et anciens me semblent parfois appropriés : Ambroise, que je ne présente plus, Théophraste, le cardinal de « l’héritière du temps ».

Mais j’aime aussi inventer des noms juste pour leur sonorité, pour essayer d’en faire des noms représentatifs du personnage que je vais créer. Zeldor, pour le méchant du « tertre des âmes », Gorgance pour le maléfique conseiller de « l’héritière du temps ». Dans « Trahisons et Faux-Semblants » parmi les personnages principaux, vous retrouverez le cardinal Thored, Gui de Longroi. Ces noms sonnent bien, à mon oreille du moins, et m’aident à construire les personnages que j’ai en tête.

C’est pareil pour les lieux.

Bramald, la cité des papes de « l’héritière du temps » m’évoquait assez bien l’ambiance glaciale de cette ville de montagne. Le nom de l’université cléricale Saint-Horlonne me semblait bien représentative de l’ambiance pesante et plein de mystères. L’histoire de « Trahisons et Faux-Semblants » se déroulera dans la cité portuaire d’Anoth.

Voilà j’essaie de plus en plus de créer des noms de toutes pièces, pour leur « musique » qui m’aide à me mettre dans l’ambiance !


Mais parfois, involontairement, l’invention n’en est pas une. Ainsi j’ai donné le patronyme de d’Orval à l’alchimiste Yorel, qui se trouve en fait être le nom d’une abbaye belge, ce que j’ignorais !

Nahe
 
Re Ludovic !

Oserais-je ,après t'avoir lu, dire que j'enseigne, entre autres, les statistiques et que je suis passée totalement à côté de Sétiladom ^^ Je vais y penser souvent...

Quant à l'écriture, qui sait ? J'imagine qu'il faut oser prendre le temps et oser tout court, toute une étape. Quoi qu'il en soit merci de tes encouragements !


Quant au patronyme de Yorel, Orval est en effet une abbaye belge, célèbre notamment pour sa bière très prisée. Un endroit chargé d'histoire et de légendes, qui aurait bien pu s'insérer dans ton univers... 
 
Ludovic:


Pour l'abbaye, c'est Emma qui me l'a expliqué hier, devinant ma curiosité! Habitez-vous loin de cette abbaye?
Je demande car si par hasard je viens m'égarer dans le coin à l'occasion de vacances, je vous fais signe avant, qu'on puisse vider quelques chopines ensemble dans ce lieu qui me semble effectivement propice à nourrir l'imagination!

Sinon Nahe, tu enseignes les stats où ça? collège, lycée, fac?

Message de Phooka: Euhhh Ludovic si j'ai bien compris, on passe à l'interview de Nahe c'est ça? mdr

iluze
Ah toutes ces questions et réponses sont tellement intéressantes !

Je reviens avec une deuxième question :

Dans l'héritière du temps, j'ai adoré le journal d'Ambroise. Avez-vous déjà pensé écrire tout un roman sous forme de nouvelles ou de journal intime ?

Un grand merci :) 
 
Ludovic:
Hello Iluze,

Content de te revoir !


Ta question est très pertinente, car en me lançant dans la rédaction de l’héritière je n’imaginais pas que j’allais arriver au roman tel qu’il est aujourd’hui. J’avais une idée très floue de ce que je voulais raconter : une histoire moyenâgeuse dans laquelle le passé venait au secours du présent. En gros et pour résumer, je me voyais faire un roman avec ce qui au final n’est que la première partie de « l’héritière du temps » : c'est-à-dire deux histoires menées en parallèles, l’histoire « présente » trouvant sa solution dans l’histoire « passée ».

Je songeais donc à faire un roman à moitié basé sur des mémoires.

Mais en fait, au cours de la rédaction, je me suis aperçu que mon récit avançait trop vite pour cela. C’est ainsi que sont nées les parties deux et trois, et que l’idée de départ n’occupe au final qu’un tiers du roman.


Avec ta question, on rejoint un peu sur tout ce qui revient en filigrane dans cette interview. J’ai quelques idées au départ, qui non seulement sont floues, mais qui de plus ne se retrouvent pas complètement dans le roman terminé.

Dans mon troisième roman « Trahisons et Faux-semblants » (dont je rappelle la date de sortie, le 11/01/2012, un peu de matraquage commercial ne fait jamais de mal !) c’est un peu l’inverse qui s’est produit. J’avais l’idée d’écrire un roman en trois parties, dans lequel trois principaux protagonistes raconteraient la même histoire, mais de leur propre point de vue. J’ai commencé en partant du magicien. Et en cours de rédaction, je me suis cette fois-ci rendu compte que j’avais suffisamment de matière pour écrire un roman avec ce seul point de vue. Et heureusement car je l’avoue, l’idée de départ était peut-être ambitieuse

 ___

Nahe

Hi hi, passée lire la suite de l'interview de Ludovic, je vais tout de même répondre ^^ Disons qu'en Belgique, rien n'est finalement très loin, vu la taille du pays. Je suis donc bien sûr partante pour une visite et une dégustation d'Orval(pour la petite histoire : ici, le terme désigne aussi bien le lieu que la bière qui y est brassée). Pour les stats, ce sont des études supérieures non universitaires. Bac+3 pour vous, je crois.

En revenant au journal d'Ambroise, j'ai eu l'impression que Sixéla n'en a découvert qu'une partie. Serait-ce une piste pour un autre roman ?




Ludovic:
Ah oui, tu enseignes à haut niveau!

Pour en revenir à ta question sur le journal d'Ambroise, j'ai précisé que Sixéla avait retrouvé seulement la première partie et cela laisse effectivement une porte ouverte, mais j'avoue que jusqu'à présent je n'y avais pas songé!

Je garde donc précieusement ton idée en tête, qui sait. En tout cas si jamais la deuxième partie des mémoires se transforme un jour en roman, je te fais signe.


Phooka :




Oops le temps passe, je me dépêche de te poser ma dernière question (enfin dernière pour le moment! :)).
Je voulais savoir si ton statut d'auteur correspondait à ce que tu imaginais avant de l'être? On se fait souvent des idées sur la vie des auteurs, leur relation avec leurs lecteurs, leur éditeur etc..
Y'a t'il des choses qui t'ont vraiment surpris, ou étonné , voire même déçu?
Ludovic :


Tu es encore dans les temps Phooka !

En fait je n’avais aucune idée préconçue sur le statut d’auteur, à supposer qu’il y en ait un
d’ailleurs. Tout comme je ne fais pas de plan à l’avance pour mes histoires, je ne m’étais pas
non plus projeté sur « l’après publication ». À tel point que c’est seulement une fois passée
la joie de voir mon premier roman dans les bacs, que je me suis inquiété de l’accueil qui lui
serait réservé. Je n’y avais curieusement pas songé avant. Je ne me suis donc jamais dit qu’il
y aurait un « avant » et un « après ». Au final j’avais vu juste, il n’y en a pas vraiment eu me
concernant.
À quelques détails près.
J’avoue que si l’écriture reste un loisir, j’y consacre désormais un plus temps et je considère
cette activité d’un œil plus sérieux (sans toutefois me prendre au sérieux!). Je fais au mieux
pour essayer de progresser, de me perfectionner. Être publié apporte un peu de pression
supplémentaire, à mon sens. Je crois qu’on est en quelque sorte condamné à faire de « mieux
en mieux » pour ne pas décevoir les lecteurs ayant aimé les premiers ouvrages, et pour essayer
de séduire ceux qui n’avaient pas aimé.
Je m’inquiète bien sûr aussi un peu des ventes. L’éditeur a fait un pari en me faisant confiance
(ce n’est pas évident de lancer un premier auteur anonyme) et même si je n’ai rien de plus
à faire que croiser les doigts pour que ça marche, j’espère qu’il ne regrettera pas son choix.
C’est aussi plus valorisant de se dire que le livre a trouvé son public.
Mais malgré tout, cette aventure reste vraiment plaisante à vivre, et j’espère qu’elle durera le
plus longtemps possible. D’une part parce que, inutile de faire de la fausse modestie, c’est une
vraie satisfaction de voir ses histoires publiées et de savoir qu’elles seront lues. D’autre part,
parce que cela m’a permis de rencontrer des gens très sympas, à commencer par tout le petit
monde de book en stock ! C’est aussi vraiment agréable de pouvoir échanger quelques mots
avec ses lecteurs.
Mais en dehors de ça, je dois dire que le quotidien est le même qu’avant.
Si mon prochain bouquin se vend à un million d’exemplaires, promis, je reviens vous parler
de mon nouveau statut ;o)

Lady K :
Ah, j'adore pour les noms de Sixéla et Sétiladom ... C'est une bonne anecdote à raconter ;)

J'ai une autre petite question, je ne crois pas qu'elle ait été déjà posée, mais si c'est le cas excuse-moi, je suis un peu poisson rouge dans ma tête :/

Comment as tu appréhendé ta première dédicace et première rencontre (enfin, j'imagine) avec tes lecteurs ? Et-ce que tu étais angoissé, nerveux ou totalement détendu ? Et ensuite, est-ce que ça a changé pour les suivantes ?

Enfin (et je t'embête plus avec ça !) comment trouves-tu l'inspiration pour les dédicaces (j'imagine que ce ne doit pas être facile de varier pour ne pas dire/écrire la même chose à tout le monde !).
:))

Ludovic :

Salut Lady K,

C’est effectivement un sujet qui n’avait pas été abordé, et qui s’enchaîne bien avec la question
de Phooka. Encore quelque chose auquel je n’avais pas vraiment pensé avant la sortie du
bouquin !
Bon je ne vais pas mentir, avant la première séance de dédicaces, je n’en « menais pas large ».
Mais au final l’exercice s’est révélé moins difficile que prévu. Un petit échange amical suivi
de quelques lignes écrites en première page, rien de bien compliqué en somme (même si la
crainte de la vilaine faute d’orthographe stresse toujours un peu). Pour la dédicace d’ailleurs,
tu abordes un point tout à fait juste, c’est assez difficile de se renouveler. En dehors des gens
que l’on connait et à qui il est facile d’écrire une dédicace personnalisée, pour les autres c’est
plus délicat. Parfois, après avoir papoté un peu, l’idée vient d’elle-même, parfois non, d’où
l’intérêt d’avoir quelques formules toutes prêtes sous le coude. Je t’avouerai même que c’est
encore plus difficile d’être original sur le deuxième bouquin, quand on a déjà dédicacé le
premier ! Mais ce n’est pas l’événement qui me stresse le plus.

Par exemple, l’interview sur Book en Stock me tracassait davantage, car il s’agissait là
d’aller plus « au fond des choses » et je n’étais pas certain d’avoir beaucoup à dire, qui
soit intéressant qui plus est. Je ne me sens pas vraiment dans la peau d’un auteur comme
pourraient l’être ceux qui font ça à plein temps ou qui baigne dans l’univers du livre. De plus
les réponses sont bien plus longues à écrire qu’une dédicace, ce qui multiplie d’autant les
risques de fautes! Donc cet exercice est pour moi plus stressant que la séance de dédicaces.
Mais il y a encore pire!

Ce que je redoute le plus, et que je n’ai fait qu’une fois pour l’instant, c’est l’intervention à
l’oral devant un public. Il y a un mois j’ai été invité par une médiathèque, pour parler de mes
deux premiers romans, et du processus d’écriture devant des lecteurs. Ca c’est vraiment le
stress! Je sais que certains auteurs interviennent micro en main dans des tables rondes lors de certaines manifestations, c’est typiquement l’exercice que je redoute le plus. D’une part car la prise de parole en public n’est pas forcément quelque chose d’aisé pour moi, et d’autre part car je n’ai pas encore une grande expérience en tant qu’auteur, donc je ne me sens pas très sûr de moi!




Nahe (tiens Nahe, ça faisait longtemps! mdr mdr ;)

Je repasse lire la suite, toujours aussi intéressante ! Je retiens les RV pour les prochains romans ;D
Je vais rester dans le même sujet : les rencontres avec le public cible de tes romans, jeunesse donc, sont-elles différentes ? Plus faciles ou plus difficiles à gérer ? En quoi ? 


 Ludovic:


J’ai pour l’instant participé à une seule rencontre avec mes lecteurs, et j’ai aussi relativement
peu d’expérience d’interviews, difficile donc de comparer. Dans les grandes lignes
cependant :
Lors de mon intervention en médiathèque, il n’y avait pas que des jeunes, cœur de cible de
mes histoires, mais des gens de tous les âges. N’étaient pas non plus présents uniquement des
gens ayant lu mes bouquins, comme ici sur Book en Stock. Donc j’ai moins eu de questions
sur l’intrigue, d’autant que ceux qui m’avaient lu ne voulaient pas spoiler. De même, le public
était différent de celui de Book en Stock, c'est-à-dire des gens aimant lire, bien sûr, mais
pas forcément des passionnés au point de tenir un blog, d’avoir l’habitude de rédiger des
chroniques de lecture etc…
En fait il s’agissait pour moi d’essayer de donner envie de lire mes livres, plutôt que de débriefer les impressions de lectures. Voilà à mon sens la principale différence entre l’expérience médiathèque et les interviews.
Sinon les quelques échanges que j’ai eus avec les jeunes, n’étaient pas forcément évidents, car ils aiment souvent faire des parallèles, des comparaisons avec d’autres livres classés fantasy jeunesse, certains me demandent si je ressemble à tel ou tel auteur, et bien souvent je ne connais pas assez les livres ou les auteurs en question pour pouvoir répondre !


 Note de Phooka: L'interview de Ludovic s'arrête ici. Il doit partir à Montreuil où il sera en dédicaces jeudi 1er de 16 à 18h. J'espère que vous aurez l'occasion de le rencontrer et de lui faire un bisou de la part des mémés de Bookenstock parce que grâce à lui nous avons eu une itv de fou!!

18 commentaires:

Eli Anderson a dit…

Passionnante itv, Ludovic, merci et bravo ! j'essaie de ne pas venir tout y lire, de peur de déflorer l'intrigue de "L'héritière du temps", que j'ai commandé et reçu mais pas commencé en raison d'un agenda un peu chargé. Hélas, mille fois hélas, je ne résiste pas !
J'ai une petite question (en réalité, j'en ai plein, mais on va limiter la déferlante, tu dois être sur les rotules et tu dois tenir encore 15 jours, je te le rappelle !) au sujet de ta manière d'écrire. Tu nous dis que tu avances au gré de ton imagination, de tes expériences et de tes envies (cf. épisode de la chapelle), et ça, vraiment, j'ai du mal à le concevoir ; d'abord parce que ça me semble tenir du miracle, ensuite et surtout parce que je suis sur ce point carré et structuré ; je suis incapable d'écrire sans un plan très détaillé. Je t'admire ; traces-tu tout de même des lignes directrices ? Sinon, comment éviter des incohérences dans l'histoire et le temps ? Par ailleurs, le fait de ne rien prévoir en amont ne te pénalise pas dans l'éventualité d'une suite à ton roman ? Je ne sais pas si je suis très clair : je veux dire que si tu n'anticipes pas tes textes et a fortiori une suite, le jour où tu écris cette suite, n'es-tu pas coincé par les choses que tu as glissées dans le premier roman et qui sont en opposition avec la suite ou qui créent des impasses ?
Pardon pour le côté brouillon de mes questions, et si elles te semblent encore compliquées, je les reformulerai. Et encore bravo pour ces réponses sincères et vivantes.
Eli

Eli Anderson a dit…

Chère Dup, pardon d'avoir été "frustrant" et "stressant" ; j'ai fait de mon mieux, car comme je l'avais dit, il y avait la sortie imminente du tome 4 d'Oscar Pill, mon déménagement, 5 jours sans connexion, et cerise sur la cerise, ça buggait ici pour moi... J'espère que Mickaël redorera le blason de tes recrues - et bravo à Phooka pour son choix manifestement plus fiable !

Dup a dit…

Cher Eli, ne prend pas mal mes paroles ! Stressant oui, j'ai bien cru au début que tu nous avais fait faux bond et j'ai fait mon méa culpa.
Quant au côté frustrant, je m'explique: Je t'envoyais par mail toutes les questions et jamais tu ne m'as répondu. Visiblement tu n'allais pas sur ta boite mail, en fait tu venais direct sur le blog piocher les questions et y répondre. Du coup, oui, je me suis sentie mise à l'écart, en quelque sorte... mais c'est pas grave hein, tes réponses ont toujours été là et plus que passionnantes !
Encore un grand merci à toi.
J'espère bien te recroiser un de ces quatre ;)

Magali a dit…

Je n'aurais pas de questions mais ne pouvez pas faire autrement que de passer te faire un coucou sur "Le Mois de Ludovic Rosmorduc". Et que de succès...déjà au Tome3...Whaou !!!! J'ai lu que ton 4ème était en lecture chez l'éditeur, alors M**** :))) En attendant la sortie de ton 3ème, je vais finir le livre que tu m'as conseillé.
A bientôt au détours d'un plateau entre l'entrée et le dessert :))))

Phooka a dit…

Certains de tes lecteurs n'hésitent pas à te traiter (très gentiment et avec bcp d'humour) de "sadique". Il est vrai que c'est rare dans un livre jeunesse de faire mourir des personnages importants, et encore pire...des héros!
T'es tu posé la question s'il fallait le faire ou non, quel pouvait être l'impact sur tes lecteurs.
Pourquoi es u un "tueur de héros"
En profites tu pour régler des comptes? :)))

Dup a dit…

Merci Phooka :))

Dup a dit…

J'adore ta réponse Ludovic !

D'ailleurs, va falloir moi aussi que je me fasse psychanalyser car je remarque que la plupart de mes coups de coeur en Fantasy se trouve là où le héros (ou pas d'ailleurs) en bave, voire même meurt...

Nahe a dit…

Bonjour tout le monde ! Je suis passée lire l'interview et je rebondis car je n'aime pas trop cette tendance où les histoires finissent toujours bien, au cinéma, dans les films. A la longue, on n'y croit pas... La vie ne se passe pas ainsi !

J'en profite et je me lance avec une petite question pour Ludovic: si j'ai beaucoup aimé le livre, j'y ai apprécié cette idée des livres de pierre et cette façon de transmettre le savoir à ceux qui en semblent a priori éloignés. D'où vous est venue cette idée ? Est-ce un sujet qui vous tient particulièrement à coeur ?

Déjà merci de votre réponse et un grand bravo pour ce roman !

Nahe a dit…

Merci de cette réponse, Ludovic ! J'ai beaucoup aimé L'héritière du temps et je suis contente que cela transparaisse dans ma chronique et que cela puisse te motiver ^^. J'ai, moi aussi, passé de nombreuses vacances ado en Dordogne avec un programme similaire et passionnant; je comprends que cette région puisse inspirer à condition d'avoir le talent. Car moi personnellement ...
J'ai pris bonne note de la prochaine sortie également ! Tant que j'y suis, une petite question un peu curieuse : Yorel porte le patronyme d'Orval. Serait-ce une référence à la Belgique ?

Dup a dit…

Au vu de ta réponse à Nahe Ludovic, j'aimerai te poser la question justement sur le choix des prénoms et noms de tes personnages. Comment t'y prends tu ?
La réponse de Thomas m'avait fait trop rire à ce sujet !

Nahe a dit…

Re Ludovic !

Oserais-je ,après t'avoir lu, dire que j'enseigne, entre autres, les statistiques et que je suis passée totalement à côté de Sétiladom ^^ Je vais y penser souvent...

Quant à l'écriture, qui sait ? J'imagine qu'il faut oser prendre le temps et oser tout court, toute une étape. Quoi qu'il en soit merci de tes encouragements !


Quant au patronyme de Yorel, Orval est en effet une abbaye belge, célèbre notamment pour sa bière très prisée. Un endroit chargé d'histoire et de légendes, qui aurait bien pu s'insérer dans ton univers...

Dup a dit…

Wow ! Merci Ludovic pour cette réponse plus que bien argumentée ! Tes réponses à tout le monde m'ont ravie mais là, je dois dire que je suis comblée !
Sincèrement, je trouve ça passionnant de découvrir le pourquoi du comment. Chaque auteur a sa recette et c'est vraiment sympa de le découvrir Et le fait que le patronyme de Yorel soit un hasard, c'est énorme !!!

Anonyme a dit…

Ah toutes ces questions et réponses sont tellement intéressantes !

Je reviens avec une deuxième question :

Dans l'héritière du temps, j'ai adoré le journal d'Ambroise. Avez-vous déjà pensé écrire tout un roman sous forme de nouvelles ou de journal intime ?

Un grand merci :)

Nahe a dit…

Hi hi, passée lire la suite de l'interview de Ludovic, je vais tout de même répondre ^^ Disons qu'en Belgique, rien n'est finalement très loin, vu la taille du pays. Je suis donc bien sûr partante pour une visite et une dégustation d'Orval(pour la petite histoire : ici, le terme désigne aussi bien le lieu que la bière qui y est brassée). Pour les stats, ce sont des études supérieures non universitaires. Bac+3 pour vous, je crois.

En revenant au journal d'Ambroise, j'ai eu l'impression que Sixéla n'en a découvert qu'une partie. Serait-ce une piste pour un autre roman ?

Phooka a dit…

Oops le temps passe, je me dépêche de te poser ma dernière question (enfin dernière pour le moment! :)).
Je voulais savoir si ton statut d'auteur correspondait à ce que tu imaginais avant de l'être? On se fait souvent des idées sur la vie des auteurs, leur relation avec leurs lecteurs, leur éditeur etc..
Y'a t'il des choses qui t'ont vraiment surpris, ou étonnée , voire même déçu?

Lady K a dit…

Ah, j'adore pour les noms de Sixéla et Sétiladom ... C'est une bonne anecdote à raconter ;)

J'ai une autre petite question, je ne crois pas qu'elle ait été déjà posée, mais si c'est le cas excuse-moi, je suis un peu poisson rouge dans ma tête :/

Comment as tu appréhendé ta première dédicace et première rencontre (enfin, j'imagine) avec tes lecteurs ? Et-ce que tu étais angoissé, nerveux ou totalement détendu ? Et ensuite, est-ce que ça a changé pour les suivantes ?

Enfin (et je t'embête plus avec ça !) comment trouves-tu l'inspiration pour les dédicaces (j'imagine que ce ne doit pas être facile de varier pour ne pas dire/écrire la même chose à tout le monde !).

:)

Nahe a dit…

Je repasse lire la suite, toujours aussi intéressante ! Je retiens les RV pour les prochains romans ;D
Je vais rester dans le même sujet : les rencontres avec le public cible de tes romans, jeunesse donc, sont-elles différentes ? Plus faciles ou plus difficiles à gérer ? En quoi ?

Virginie a dit…

excellent Sétiladom !