jeudi 3 novembre 2011

Venez poser vos questions à Ludovic Rosmorduc!





Voici donc le premier billet d'échange avec Ludovic dans le cadre de son "Mois de ...". Venez lui pose toutes les questions que vous voulez (il n'a pas de Joker! héhé!! :)). Venez lui parler des livres que vous avez lu, que vous ayez aimé ou non ! N'hésitez pas , lancez-vous. ici c'est un espace d'échange et plus on est de fous mieux c'est non? :))

En donc, partagez, donnez le lien de ce billet sur votre blog, sur FB, twitter, Google+, chez vôtre boucher et même chez votre toiletteur pour chien, si,si la pub c'est important!






Allez je laisse la parole à Ludovic:


Bonjour à tous, fidèles de Book en Stock ou internautes de passage.
Je me dois de commencer en remerciant Dup et Phooka de m’avoir proposé ce « Mois de… » Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’elles pensent à un jeune auteur euh pardon, à un auteur débutant, pour cet exercice. J’ai évidemment accepté avec enthousiasme.
Quelque temps plus tard, j’ai alors découvert les deux premiers invités : Thomas Géha auteur, libraire et éditeur, puis Eli Anderson alias Thierry Serfaty, l’écrivain « deux en un »! Je dois avouer que ça met un petit coup de pression !
Maintenant que mon tour arrive, je me dis que bien sûr la place est chaude, mais j’espère surtout qu’elle ne sera pas trop grande ! Pas facile en effet de passer après ces deux illustres personnages.
Bon allez trêve de monologue, on est là pour discuter, merci donc d’avance à tout ceux qui prendront le temps de s’arrêter pour papoter avec moi.



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Une fois n'est pas coutume, c'est Olya qui lance le bal ! :)

Bonjour Ludovic et bienvenue par ici ! J'espère que vous allez vous plaire sur Bookenstock et que vous prendrez plaisir à répondre à nos questions. 

Je vais pour le moment faire assez généraliste. Vous avec deux livres édités, mais depuis quand écrivez vous ? Est ce une passion de toujours, ou alors est ce relativement récent.
Est ce que ça a été difficile de vous faire éditer ? Vous avez du essuyer des refus, ou vos manuscrits ont plu immédiatement à votre maison d'édition ?

Vos romans sont classés en jeunesse. Est ce que vous pensez rester dans ce registre, ou alors est ce que vous prévoyez à terme, d'écrire pour un public plus adulte (même si les adultes prennent du plaisir à lire vos livres jeunesse) ?

Voilà pour le moment, je repasserai par ici pour que nous parlions de votre Héritière du temps plus en détail une prochaine fois !


Ludovic :

Bonjour Olya,

Une fois encore tu es la plus rapide pour commencer ce « Mois de… », il me semble bien que
tu avais aussi ouvert le bal avec Eli ! Tu m’avais dit être une grande bavarde et je vois que
c’est effectivement le cas, il y a plusieurs questions en une.
Je vais donc essayer de répondre à toutes.
Je n’écris pas depuis très longtemps, en fait. J’ai commencé fin 2006, encouragé par quelques
proches. Ce n’est donc pas une passion d’enfance, mais plutôt une passion de l’enfance. En
effet, j’ai tout de suite compris que, par le biais de l’écriture, je pouvais me replonger dans
les ambiances médiévales fantastiques qui avaient bercé ma jeunesse (au travers des jeux de
rôle, des livres dont vous êtes le héros, des contes autour des chevaliers de la table ronde…).
C’est comme ça qu’est né le tertre des âmes. J’ai simplement voulu écrire le genre d’histoire
que j’aurais eu plaisir à lire il y a 25 ans. Ce qui fait que ce premier roman est aussi mon tout
premier texte, et je n’imaginais alors pas qu’il deviendrait un livre, un vrai !
Ce qui nous amène à ta deuxième question (bien joué la transition non ?) concernant l’édition.
Si le chemin a été long, il n’a pas été trop difficile, enfin moins que prévu. J’avais sélectionné
cinq maisons dont la ligne éditoriale me semblait correspondre au texte que je venais de
terminer. J’ai donc fait mes cinq envois (mail ou papier suivant les maisons) puis j’ai patienté.
J’ai eu rapidement deux refus, puis après quelques mois, j’ai eu la joie, et la grande surprise,
d’avoir deux réponses positives, dont une chez BAAM ! Mais j’ignorais alors que l’aventure
ne faisait que commencer. En effet, tu me demandes si mes textes ont plu immédiatement à
ma maison d’édition, alors la réponse est oui… et non ! En fait, et j’imagine surtout dans le
cas d’un premier roman, l’éditeur voit souvent dans un texte qui lui plait de nombreux points
à corriger ! Commence alors un long travail « main dans la main » avec lui. Cette étape a été
plus longue sur mes deux premiers romans que sur le troisième, comme dans d’autres activités
on progresse avec l’entraînement. J’espère qu’elle sera encore plus courte sur le quatrième, à
supposer que celui-ci voit le jour (Benjamin, si tu me lis… ;o) )

Pour ce qui est du registre jeunesse, je ne pense pas changer tout de suite, et pour deux
raisons. D’une part parce que cela impliquerait de repartir en quête d’un éditeur, et que
les quêtes longues et incertaines je préfère les laisser à mes héros ! Ensuite, je crois que
je suis plus à l’aise dans les textes jeunesses. Je me suis lancé, il y a peu, dans un texte
adulte contemporain, mais si l’expérience est tout aussi plaisante je crois qu’elle est moins
concluante. J’ai donc mis ce projet de côté.
Mais à l’intérieur même de la catégorie jeunesse, on peut mettre des textes bien différents. Je
pense déjà que l’héritière du temps s’adresse à un public plus large que le tertre des âmes. Il
en sera de même de mon troisième roman, et du quatrième que je viens tout juste de terminer.
Ce sont des textes jeunesses en ce sens que le cœur de cible sera plutôt les ados, mais les
adultes pourront aussi prendre plaisir à la lecture. Enfin j’espère ! Je crois donc au final que,
tant que l’inspiration sera là, je vais essayer d’écrire dans ce registre.
Voilà j’espère que j’ai été clair et complet pour cette première réponse du « Mois de… »
À bientôt donc pour parler de l’héritière, ce sera avec plaisir, même si je sais que tu n’as pas
été enchantée par ta lecture !


Bonjour,

Merci à toi de venir discuter avec nous et merci à Phooka et Dup d'organiser ces fameux "Mois de ..."

Est-ce que tu pourrais nous en dire un peu plus sur ton troisième roman - Trahisons et faux-semblants - qui paraitra en janvier 2012 ? Un mini teasing en quelques sortes, histoire de nous faire baver d'envie (même si c'est déjà mon cas !).

A très vite ^^



Ludovic :


Merci de passer me faire un petit coucou ici, même si nous avons déjà échangé un peu sur FB.
Tu me demandes un exercice pas facile ! Le teasing, c’est d’habitude la maison d’édition qui
s’en charge, ils savent y faire ce sont des pros. Mais bon, puisque c’est toi, je vais essayer de
m'y coller.
Si tu le permets, je vais commencer par le titre. « Trahisons et faux-semblants ». Au départ,
j’avais intitulé le roman « Faux-semblants ». Mais quelques jours avant que BAAM ! ne
commence à parler du projet, l’éditeur s’est rendu compte que ce titre était déjà pris… Alors
il a fallu cogiter en quatrième vitesse. J’ai proposé « Le crépuscule du magicien » mais pareil
c’était pris. De plus l’éditeur pensait qu’il était mieux de garder faux-semblants dans le titre,
car un peu de communication avait déjà été faite avec. Voilà donc comment au final mon
troisième roman s’intitulera « Trahisons et faux-semblants ».
Bon là normalement tu as déjà oublié la question que tu m’as posée, et si j’étais un politique,
je passerai à la suivante ! Mais bon allez je me lance, vu que de toute façon tu m’as dit que tu
bavais déjà.
Ce troisième roman est donc un « one shot » comme on dit. Aucun lien avec les deux
précédents. L’univers reste médiéval, et fantasy. Proche du tertre des âmes en ce sens que
la magie est très présente, proche de l’héritière du temps en ce sens que l’ambiance y est
sombre, que la religion y joue un rôle très important et que le texte ne soit pas exclusivement
jeunesse. En revanche il s’en distingue par la trame. Dans « Trahisons et faux-semblants »
point de quête, tout se passe à l’intérieur d’une cité portuaire. On ne retrouve pas un groupe de
héros soudés face à l’adversité, mais des personnages solitaires.
L’histoire est celle du dernier des magiciens et…. Allez le mieux c’est encore que je mette en
avant première le résumé fait par l’éditeur :

« Je me nomme Aurèle d’Angarande, je suis magicien.
Autrefois, ce seul titre suffisait à entrouvrir bien des portes, à faire se courber bien des
puissants. Mais ce temps est révolu. Aujourd’hui, plus personne ne peut s’enorgueillir d’être
magicien. Moi excepté. Je suis le dernier d’entre eux. »


Dans un monde où religieux et chevaliers se livrent une lutte sans merci pour le pouvoir,
Aurèle d’Angarande s’est exilé d’Anoth au moment où sa guilde en a été bannie. Ce qui ne
l’empêche pas de garder un œil curieux sur la cité et sur ses habitants. Quand, un matin, c’est
un cadavre crispé et bleui par le froid qui s’offre à la vue du magicien, celui-ci décide de
rompre le serment qu’il s’était fait et de franchir une nouvelle fois les murs de la cité fortifiée.
Quitte à mettre les pieds en enfer.

J’espère que ça te donnera envie, ainsi qu’à tous ceux qui prendront le temps de lire cette
réponse !
Vozrozhdenyie, Galléane et Iluze, je ne vous oublie pas, mais je fais une petite pause
déjeuner ! A tout de suite.

Herisson08, si tu souhaites malgré tout poser des questions, pas de soucis ;o)



Question de Vozrozhdenyie :
Bonjour,
merci de prendre le temps de répondre à nos questions.

- Quels sont vos livres préférés?
- Vous ont-ils influencés quant au genre de roman que vous écrivez?

Passez un bon mois sur BES ^^

Ludovic :
Bonjour Vozrozhdenyie,

J’espère que je ne me suis pas trompé en recopiant ton pseudo, il n’est pas simple !
Il n’y a pas longtemps à la fin d’une interview, un journaliste m’a demandé quel était mon
vrai nom, et comment j’avais choisi ce pseudo Rosmorduc qui sonnait bien mais était
compliqué. Rosmorduc en l’occurrence n’est pas un pseudo, et je ne sais pas ce qu’il en est
pour toi, mais au niveau complexité pas de doute, tu me bas !
Allez, pardonne ma taquinerie. Merci à toi de faire escale ici pour ce « Mois de… ». Je
suis content d’avoir un peu de monde, je craignais de moins attirer les foules que mes
prédécesseurs !

Voilà un petit préambule qui me permet de réfléchir à ta délicate question. Difficile de parler
de ses livres préférés, on en laisse forcément sur le bord du chemin…
Je dirais en fait que plusieurs livres m’ont marqué au fil du temps. Les goûts évoluent avec
l’âge. Adolescent, j’ai vraiment été scotché par « La nuit des temps » de Barjavel. Je crois
que c’est la première fois que j’étais à ce point embarqué dans une histoire. J’ai toujours été
un gros dormeur, mais là, je n’hésitais pas à rogner sur mes heures de sommeil pour en savoir
plus. C’était aussi ma première vraie rencontre avec la science-fiction.
Plus tard, à la fac, j’ai découvert l’aliéniste. Je devais être en licence ou en maîtrise à
l’époque, et je me souviens avoir eu la mauvaise idée de commencer ce livre alors que les
exams approchaient. Mes révisions ont été plutôt perturbées par cette lecture, mais au final
j’ai validé l’algèbre et la topologie, je n’ai donc pas eu à porter plainte contre Caleb Carr !

Enfin plus récemment j’ai adoré des livres comme « Les piliers de la terre » de Ken
Follet, « La cathédrale de la mer » de Ildefonso Falcones ou encore « Les pyramides
de Napoléon » de William Dietrich. Epiques, moyenâgeux pour les deux premiers, ces
romans d’aventure m’ont vraiment enchanté. J’aime aussi beaucoup Heinning Mankell, et
dernièrement j’ai acheté les « chaussures italiennes » sans même lire le 4e de couverture,
mais juste parce que c’était « du Mankell ». Je lui fais une confiance aveugle ! Je pensais me
plonger dans un de ses polars, et en fait ce n’en était pas un. Mais j’ai adoré ma lecture. Une
claque. Un livre qui fait réfléchir, et qui, chose rare, m’a même fait verser quelques larmes.

Donc au final et comme tu l’auras compris, ce ne sont pas mes livres « coup de cœur »
qui m’influencent pour mes romans. C’est plus ma nostalgie d’enfant pour les univers
merveilleux qui m’ont poussé, et me poussent à écrire. Les ambiances médiévales me
transportent et quand je visite châteaux ou églises, mon imagination s’emballe toujours !

À bientôt Vozrozhdenyie, n’hésite pas à repasser et bonne lecture, il me semble avoir vu sur
livraddict que tu commençais l’héritière du temps !


Ps de Dup: Nous on dit Voz', ça va plus vite :))

Bonjour Ludovic.

En plein lecture de L'héritière du temps je suis sous le charme. Le style me plaît beaucoup et l'histoire aussi. Bien que ne l'ayant pas encore fini j'ai néanmoins une question:
Pourquoi avoir choisi un tel sujet pour ce livre (même si je sais qu'il s'inscrit dans la continuité du précédent) avec l'église et ses interventions?
En tout cas moi j'adore, c'est envoûtant et effrayant de voir ce qu'on peut faire en justifiant ses actes selon la seule foi de Dieu.


Ludovic :
Bonjour Galleane,

Tout d’abord merci de venir mettre ton grain de sel !
Je suis vraiment très heureux que tu sois sous le charme de l’histoire et du style. Rien ne fait
plus plaisir qu’un lecteur enthousiaste. J’espère que la suite de ta lecture ne démentira pas tes
impressions plus que favorables !

Pourquoi ai-je choisi un tel sujet pour mon deuxième roman... Bonne question. D’autant plus
que contrairement à ce que tu pouvais croire n’ayant pas lu le premier, ces thèmes ne sont pas
abordés dans le tertre des âmes. Donc la raison n’est pas à chercher là.
Si je te dis que je ne sais pas, ce n’est pas une réponse, ce n’est pas satisfaisant, pourtant il y
a un peu de ça. En fait, au départ, quand je me lance dans un texte, je ne sais pas vraiment où
je vais, je n’ai pas de plan en tête. C’est plutôt l’envie d’écrire autour d’une ambiance d’un
univers qui me pousse à débuter un roman.
Pour le tertre des âmes clairement, c’était l’envie d’écrire une aventure épique et fantastique
qui m’a fait prendre la plume. Je voulais reprendre « à ma sauce » les histoires de dragons et
de licorne de mon enfance, et laisser aller mon imagination.
Dans le quatrième roman que je viens de terminer et que je retravaille un peu avant
soumission, je me suis lancé simplement car j’avais envie de raconter une histoire de chasse
au trésor, de pirates. Je suis donc parti comme ça, sans idée précise en tête.
Pour l’héritière du temps donc, puisque la question concerne ce roman là, au départ j’avais
envie d’écrire un roman « médiévalisant », car cette ambiance nourrit vraiment mon
imagination. Mais n’étant absolument pas historien, j’ai voulu rester dans un monde fictif qui
permet plus de libertés. C’est pour cette raison que j’ai gardé l’univers du « tertre des âmes »
tout en voulant écrire quelque chose de plus « réaliste ».
Le cadre général était posé.
Ensuite, l’ancien étudiant en maths que je suis a toujours été intéressé par l’histoire des
sciences, et marqué par les grands conflits entre scientifiques et religieux au moyen âge. Je
tenais donc là le thème propice à une aventure. Ensuite je me suis laissé entraîner, une phrase
après l’autre.
Je pense aussi que consciemment ou non, j’ai aussi été influencé par le « nom de la rose ».
Plus le film que le livre d’ailleurs, le roman d’Umberto Eco n’étant à mon avis pas forcément
toujours très accessible au commun des mortels. J’ai en effet vu le film de nombreuses fois
et il m’a vraiment marqué. Peut-être est-ce la raison pour laquelle l’Inquisition a vite fait son
apparition dans le récit, sans que j’y pense en commençant l’écriture.

Voilà dans le désordre, tous les éléments qui m’ont amené à écrire ce texte. Je suis désolé de
te faire une réponse un peu floue. Dis-toi cependant qu’elle est sincère. Je ne sais vraiment
pas pourquoi les idées me viennent ainsi toutes seules, un peu comme par enchantement, au
fur et à mesure que j’avance dans une histoire. C’est un mystère que je préfère ne pas trop
décortiquer de peur qu’il ne disparaisse !

Bonne fin de lecture à toi, et peut-être à bientôt pour un « débrief » ?


Question de Iluse :
Bonjour Ludovic,

Comme Olya, je vais commencer par des questions générales.

Je me suis toujours demander comment les auteurs créer leurs personnages. Leurs caractères sortent tout droit de votre imagination ou vous reprenez des qualités/défauts que vous apercevez chez votre entourage ?

Merci de participer au "Mois de..." de Bookenstock, je sens que l'on va apprendre plein de choses !

Ludovic :
Bonjour Iluze,

Merci à toi aussi de passer dès le premier jour de ce « Mois de… » Tout comme Olya
donc, tu commences par une question générale, histoire qu’on apprenne à se connaître avant
de « décortiquer l’héritière », et ma fois ça me va. Je ne vais donc pas utiliser mon joker tout
de suite ;o).
Comme je le disais à Galleane, et au grand dam de mon éditeur, je ne suis pas de ceux qui
préparent un synopsis avant de se lancer dans une histoire. Comme je cumule tous les défauts,
je ne fais pas non plus de fiches de personnages. Ce n’est tout simplement pas ma façon de
fonctionner. Je me sentirais un peu prisonnier de devoir suivre un sentier trop balisé. Donc
pour en revenir à ta question avant que tu ne la perdes de vue, je ne réfléchis pas trop aux
personnages en amont. D’autant plus que je ne sais pas à l’avance quels personnages vont
apparaître dans l’histoire, en dehors d’un ou deux.
Dans mon premier roman, j’avais clairement privilégié l’action aux personnages. Pour risquer
une comparaison farfelue, je ferai un parallèle avec James Bond, on se moque un peu de sa
psychologie, pourvu que les péripéties s’enchaînent ! Je me suis seulement attardé sur l’un
d’entres-eux, le vieux sage Ambroise. Mais je ne me suis pas servi de mon entourage pour
piocher ses traits de caractères. Je me suis plus inspiré de deux personnages fictifs que j’ai
toujours eu plaisir à fréquenter : Sherlock Holmes et le Guillaume de Baskerville du nom de
la rose, si brillamment interprété par Sean Connery. Voilà. C’est à eux que je pensais quand
Ambroise a fait son apparition dans le récit. Certains de mes proches m’ont demandé s’il
n’y avait pas également en lui ce côté chercheur que j’aurai aimé être pendant un temps. La
réponse est oui, certainement, même si cela était moins conscient.
Dans l’héritière du temps, les trois héros principaux sont repris du tertre des âmes, si bien
qu’en commençant l’histoire, j’avais l’impression de les connaître déjà. Je n’ai donc pas eu
besoin de trop réfléchir pour les mettre en scène.
Enfin, pour ce qui concerne les deux méchants je vais te faire la même réponse qu’à Galléane,
je ne sais pas trop. À un moment dans l’histoire j’ai compris que Théophraste et Gorgance
devaient apparaître, mais je ne savais pas encore à quoi ils ressembleraient. Ils ont « surgis du
néant » ! Tout d’un coup ce vieux cardinal pas fondamentalement méchant mais dévoré par
l’ambition m’est apparu. Mais je ne sais pas trop ni comment ni pourquoi. Quand j’écris, j’ai
parfois un peu l’impression que je regarde un film qui se déroule dans ma tête (suffisamment
lentement pour que je puisse raconter ce qui s’y passe !). Je découvre presque l’histoire au
moment où je l’écris.
Peut-être les idées viennent-elles justement parce que je ne les cherche pas. Peut-être que
l’inspiration, la mienne en tout cas, préfère s’inviter seulement lorsqu’elle en a envie. En
tout cas c’est encore comme cela que j’ai fonctionné dans mes deux romans suivants. J’ai
laissé les personnages naître d’eux-mêmes. L’histoire créé le besoin d’un personnage, et
celui-ci apparait. Mais cette façon de fonctionner présente l’inconvénient d’un travail plus
important une fois le texte terminé. L’auteur qui a tout balisé en amont, a probablement peu
de retouches à effectuer une fois le point final posé. C’est n’est pas mon cas. Qu’il me soit
donc permis de remercier ici mon courageux éditeur !
Voila Iluze, j’espère avoir répondu à ton interrogation. A bientôt donc !


Bonjour Ludovic,

j'avais promis de venir te faire un petit coucou alors coucou ! Je vais en profiter pour te poser une petite question... une toute pitite. Voilà. Je me demandais. Quel est ton environnement de travail quand tu écris ? Ecoutes-tu de la musique à fond ou privilégies-tu le silence ? Est-ce que tu frappes comme un fou sur un clavier ou au contraire brosse les traits de tes romans à l'aide d'un papier et d'un crayon ? Quelles sont pour toi les conditions optimales à l'écriture ? Oui, je sais... Ca fait plus d'une question mais dans les faits, ça tourne autour du même sujet.

A bientôt.


Ludovic :

Très chère Bénédicte,

Merci beaucoup de me faire un petit coucou, et d’avoir gardé dans ta manche ta question
difficile. D’ailleurs, tu as bien fait, car un jour prochain tu seras peut-être à ma place, et je suis
très rancunier !!
La seule condition vraiment indispensable pour que je puisse écrire, c’est le silence, ou
tout du moins l’absence de conversations aux alentours. J’ai déjà essayé d’écrire dans
un train par exemple, alors que j’étais cerné de gens en pleines discussions. Rien à faire.
Impossible d’écrire une ligne. Mais si c’est possible, j’aime aussi me créer un univers propice.
L’ambiance sonore est très importante. J’ai une « playlist » toujours à portée de main. C’est
une sorte de pot pourri qui m’aide à plonger dans l’ambiance que je souhaite créer. Cela
va de la musique classique à Enya, en passant par Loreena McKennitt, ou même certaines
musiques de jeu vidéo particulièrement réussies comme celles d’Oblivion. Je me suis même
fait aménager un petit nid douillet il y a un an : une pièce mansardée dont on ne se servait
pas et que j’ai transformée en bureau. J’ai collé aux murs quelques copies de planisphères
moyenâgeux, j’ai acheté un fauteuil confortable, bref maintenant j’ai la pièce rêvée pour
écrire (manque juste le minibar mais ça ne serait pas raisonnable ;-) ).
Quand je peux, j’aime écrire le soir, tard quand tout est calme et que je sais que je ne serai
pas dérangé. Mais en règle générale j’écris en fin d’après midi, après ma journée de bureau.
J’oublie alors les stats, les tableaux et les graphiques pour me plonger dans un tout autre
univers.
J’écris toujours sur pc. Je ne pourrai même plus envisager de prendre un papier et un crayon.
Quand on a pris le rythme, on peut écrire assez vite sur PC, et puis surtout quel confort pour
corriger reprendre ce qu’on a écrit ! On efface comme on veut, on copie, on colle, bref, c’est
à mon sens plus facile et plus agréable que de travailler sur une feuille couverte de ratures !
J’écris rarement une phrase qui me va du premier coup, je change, je teste, et je n’imagine
pas faire ça sans PC. Je me suis trouvé un mini-portable facile à transporter, qui est devenu
le compagnon d’écriture idéal. De toute façon, pour travailler ensuite avec l’éditeur il faut
un fichier bureautique, et même si mes romans sont plus courts que les tiens Bénédicte, je
n’imagine même pas quel enfer ça serait d’avoir à ressaisir sous Word 400 000 caractères !
Voila un peu comment j’écris, rien de bien original sûrement !
À bientôt.


Salut Ludovic,

J'ai lu L'héritière du temps (je dois recevoir le premier bientôt, je commence pas dans l'ordre, aïe) que j'ai beaucoup apprécié, notamment pour la belle retranscription de l'inquisition. Les personnages sont une réussite aussi (Dungal, par ex, mais j'ai moi-même une affection particulière pour les roux!) ; et puis pas de pyrotechnie dans la magie, on est dans une veine de fantasy très "historique" qui puise, comme j'aime, plus sa magie dans les décors, dans la façon d'écrire les personnages, de développer les us & coutumes, etc. Tu pourrais nous parler un peu de ton approche de la fantasy ? Perçois-tu la magie comme une facilité trop fréquente en fantasy (la magie résout tout comme un deus ex machina), qu'il faut donc plutôt rendre rare pour qu'elle soit plus... percutante quand elle apparaît dans le récit ?


Ludovic :

Salut Thomas,



C’est sympa de passer me saluer, et c’est très gentil de ta part d’avoir pris le temps de lire

l’héritière. Tes compliments à son sujet me font extrêmement plaisir. Je te rassure quant à

l’ordre des livres, cela n’a aucune importance ! Les deux bouquins peuvent vraiment être

lus indépendamment l’un de l’autre. Ils sont d’ailleurs assez différents, le premier est plus

jeunesse, et beaucoup plus axé fantasy et magie, ce qui nous amène à ta question. Je ne sais

pas qui du libraire, de l’écrivain, de l’éditeur ou du lecteur me la pose, mais peu importe de

toute façon, ça sera la même réponse !


Je n’ai jamais été, et je ne suis toujours pas, un lecteur de fantasy, sans pour autant que je
sache dire pourquoi. J’ai plus tendance à acheter du polar, ou du roman d’aventure historique.
Mes connaissances en fantasy sont minces, pour ne pas dire inexistantes. Elles se résument
comme je le disais dans une autre réponse, à des lectures de « livres dont vous êtes le héros »
quand j’avais 13-14ans, à des jeux de rôles estampillés « médiéval-fantastique », ou des films
comme le Seigneur des anneaux bien sûr, mais aussi Excalibur par exemple. Bref pas grand-
chose ! N’ayant pas de culture livresque sur le sujet, il va m’être difficile de parler de mon
approche comparativement à d’autres auteurs. Je vais donc simplement essayer d’exposer ma
façon de voir les choses. C’est complètement personnel et basé sur rien d’autre que ma propre
sensibilité.
Pour moi la fantasy, plus qu’un monde différent du notre, c’est notre passé revisité. C’est
notre propre Moyen-Âge tel que j’aime à penser qu’il était vraiment, tel que j’imagine que
les hommes d’alors le voyaient. Ils étaient sûrement nombreux à croire aux animaux fabuleux
comme les licornes et les dragons, à croire à la magie, à la sorcellerie ; et de ce fait tout cela
existait bien pour eux. Aujourd’hui si on regarde cette époque en tant qu’adulte rationnel,
on l’ampute de tout son côté merveilleux. En résumé, pour moi, la fantasy c’est l’époque
médiévale vue par quelqu’un qui a gardé son âme d’enfant.

Concernant la deuxième partie de ta question, elle contient déjà une partie de la réponse.
Je n’imagine effectivement pas la magie comme un festival de boules de feu et autres sorts
guerriers dignes de jeux vidéos. Je ne l’imagine pas non plus toute puissante à la manière du
magicien qui, seul, pourrait décider du sort du monde. Non pas en réaction allergique face à
des facilités d’auteurs, c’est plutôt une question de sensibilité personnelle.
D’ailleurs pour l’anecdote, quand j’ai envoyé la première mouture du « tertre des âmes »
chez BAAM !, Yorel avait le qualificatif de magicien, et non d’alchimiste. L’éditeur m’a
alors dit qu’il serait peut-être plus sage de changer cette dénomination car dans « l’imaginaire
collectif », un magicien fait des choses bien plus extraordinaires que ce que propose Yorel. Il
avait donc peur que ses talents ne déçoivent mes lecteurs. Cela confirme bien que j’ai peut-
être une vision de la magie un peu particulière.
Je ne rends cependant pas la magie plus rare pour qu’elle soit percutante, même si je suis
ravi de cet effet dans l’héritière. La magie est bien plus présente dans mon premier et mon
troisième roman. Disons plutôt qu’il me plait de penser qu’en plein cœur du Moyen-Âge,
magie et sciences allaient un peu de pair. Un peu comme si la magie n’était qu’une branche
des sciences qui n’a pas survécu jusqu’à aujourd’hui. Quand on y réfléchit, les alchimistes du
Moyen-Âge étaient de vrais érudits qui, s’ils poursuivaient souvent des chimères, n’en sont
pas moins à mes yeux les pères de la chimie. C’est donc ainsi que j’aime à imaginer la magie,
une sorte de science balbutiante qui ne sait pas encore démêler l’utopique du possible. Mais
malgré cela, il m’arrive parfois de créer une magie on ne peut plus invraisemblable !
Je ne sais pas si j’ai été clair, ni si j’ai répondu à ton interrogation, mais j’ai fait au mieux ! Je
ne possède pour ma part que la casquette auteur, et depuis moins longtemps que toi, alors je

compte sur ton indulgence !
À bientôt,
Ludovic

Question de EloDesigns :
Bonjour Ludovic et bienvenu pour ce mois spécialement pour vous! ^^
Alors moi comme vous le savez, j'ai adoré L'héritière du Temps et je compte bien lire également le Tertre des âmes! J'ai vraiment été séduite par l'univer, le style, l'histoire, les personnages, etc...
Mes questions seraient:
Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire, pourquoi avez-vous choisi ce thème ?
Où trouvez-vous l’inspiration pour l’intrigue de vos livres ?
En tout cas encore merci d'être autant à l'écoute et proche de vos lecteur! ^^

Ludovic :
Hello Elo,
Tu es bien matinale ! C’est sympa de venir sur Book en Stock pour me poser quelques
questions comme ça au saut du lit !
Je te remercie à nouveau pour tes compliments, c’est vraiment un grand bonheur, et un petit
soulagement aussi, quand j’apprends qu’un lecteur s’est laissé entraîné dans mon univers.
Quant à être proches des lecteurs, ça n’est pas un effort, je trouve toujours profitable d’avoir
des retours, de connaître les ressentis, fussent-ils mauvais. En plus, j’ai légèrement moins de
fans que JK Rowling, alors je peux gérer !

Pour en revenir à nos moutons, je vois trois questions en une dans ton message. Pour les
deux dernières, « pourquoi ce thème ? » et « où je trouve mon inspiration » mes réponses à
Galleane et Iluze devraient, je crois, satisfaire ta curiosité. Si tu n’y trouves pas ton compte
n’hésite bien sûr pas à me le dire. Je vais donc m’attarder sur ta première question : qu’est-ce
qui me donne envie d’écrire ?
En fait, tu vas dire que j’ergote, mais avant même l’envie d’écrire, il y a deux caps à franchir,
du moins dans mon cas. Le premier, tout bête, c’est tout simplement de penser à le faire.
Personnellement, je crois bien que justement je n’y aurais pas pensé si l’on ne m’avait pas
soufflé l’idée. C’est mon frère, avec qui j’aimais inventer de petits scénarios pour des jeux
vidéos, qui m’a dit un jour : « Et si plutôt tu essayais d’écrire un roman ? » Voilà, c’est
comme ça que tout a commencé.
L’autre cap, plus difficile à mon sens, c’est celui qui vient juste après. J’avais l’idée en tête
et j’y pensais comme ça de temps en temps, mais sans plus. Je n’osais pas me lancer tout
simplement. Ce n’est pas évident de s’asseoir à son bureau, d’allumer son ordinateur, d’ouvrir
Word et de se dire le plus sérieusement du monde : « Allez, je vais commencer un roman ! ».
En fait ça semble complètement fou. Présomptueux aussi. Alors plusieurs fois j’ai refermé
Word en me disant : « Redescend sur terre, ce n’est pas possible ».
Et puis un jour j’ai osé. Je crois que c’est l’étape fondamentale. Oser se lancer dans un défi
un peu fou. Et c’est ce jour là que j’ai fait une découverte. J’aimais écrire. Vraiment. J’avais
pourtant passé trois heures à produire deux trois pages dont je n’étais pas spécialement fier,
mais j’y avais pris du plaisir. Alors j’ai décidé de continuer.
D’ailleurs, aujourd’hui je n’écris que lorsque j’en ai envie. Je ne veux pas me forcer. Je ne
voudrais pas que le plaisir se transforme en contrainte. Mais pour le moment l’envie est
souvent là. Après ma journée le nez dans les programmes, les courbes et les tableaux, je suis
content de me mettre à écrire.
Voilà tout bonnement pourquoi j’écris, c’est parce que j’aime ça !

Réponse et questions de Lady K :
Merci beaucoup pour cette merveilleuse réponse. J'ai du mal à m'en remettre d'ailleurs, j'ai encore plus envie (si c'est possible) de lire Trahisons et faux-semblants ! :)

Je rebondis d'ailleurs sur ta réponse à ma précédente question. Tu dis que la maison d'édition t'a demandé de changer le titre et que tu as pu faire des propositions. Comment se passe la relation auteur-maison d'édition, d'après ton expérience.
Je pense notamment aux corrections qu'il faut apporter au livre, si tu n'es pas d'accord sur un point que se passe-t-il ? (oui, je pense toujours aux conflits :P) Est-ce que tu peux donner ton opinion sur la couverture ? Enfin, ce genre de choses, tout m'intéresse ;D



Ludovic :

Recoucou Lady K,

C’est vrai que j’ai tendu une perche en abordant le choix du titre !
Pour le titre, effectivement je pense que cela revient à l’auteur. En l’occurrence mon
premier choix n’était pas valide, l’éditeur m’a conseillé de changer. Donc j’ai fait d’autres
propositions, déjà prises elles aussi. Comme on était dans l’urgence, l’éditeur m’a fait une
suggestion qui me convenait, on l’a gardée.
Pour la couverture c’est assez différent. C’est plutôt l’éditeur qui fait des propositions à
l’illustrateur. En l’occurrence on me demande aussi mon avis, mais par rapport au titre
les rôles sont un peu inversés. J’aurai tendance à dire que le titre est plutôt du domaine de
l’auteur, et la couverture de celui de l’éditeur. Bien sûr j’imagine qu’en cas de profond
désaccord chacun peut avoir son mot à dire, mais pour le moment je n’ai pas connu ce genre
de situation.
Pour répondre à ta question, je vais donc étaler au grand jour ma relation…. avec mon
éditeur !
C’est un travail d’équipe, un aller-retour de fichiers entre lui et moi. Tout débute donc avec
une soumission de manuscrit. Si on est chanceux, cela débouche sur un contrat, et c’est à
partir de là qu’on entre dans le vif du sujet (même si parfois il peut arriver que l’éditeur
demande du retravail avant signature du contrat).
L’éditeur me renvoie mon texte avec une foule d’annotations. Il pointe tout, du plus bénin
comme la faute d’orthographe, au plus gênant comme les incohérences, le cas échéant. Mais
il relève aussi tout ce qui lui passe par la tête à la lecture, sur l’enchaînement des actions, le
caractère des personnages… Pour tout cela, tout ce qui n’est pas une erreur flagrante de ma
part, l’éditeur propose plus qu’il n’impose.
Je dirais que c’est en quelque sorte une discussion entre lui et moi pour améliorer le texte
au maximum. On a un intérêt commun, avoir la meilleure histoire possible ! Je dois le
reconnaître, en règle générale, comme je trouve ses propositions pertinentes, je les adopte.
Pour autant comme il me l’a déjà dit, l’idée n’est pas non plus que mon texte devienne le sien.
Je dois apprendre à faire le tri dans ses propositions. Son but est de m’aider à réfléchir sur
mon texte avec un œil neuf. Quand on planche sur une histoire pendant plus d’un an, on n’y
voit plus forcément très clair !
Ce travail « main dans la main » avec l’éditeur, qui n’est pas toujours le plus amusant, m’a
aussi permis de progresser. Dans mon troisième les corrections sont moins importantes que
sur les deux premiers. Elles existent toujours mais sont un peu moins lourdes. Ce qui ne veut
pas dire pour autant que je pourrais me passer de lui !
Donc voilà je ne sais pas si mon expérience est représentative, mais je dirai pour résumé que
ma relation avec mon éditeur est aussi constructive que conviviale !

 Vozrozhdenyie :
Bonjour,
merci d'avoir répondu à mes questions. Je suis bien en train de lire "L'héritière du temps" en ce moment grâce à Book en Stock et j'aime beaucoup :)

Sinon côté pseudo, c'est vrai qu'il est compliqué(plus tant que ça quand on l'a écrit 50 fois ^^) car il vient du russe et tout le monde dit Voz'. Mais c'est bien un pseudo, mon vrai nom est bien belge.

Encore merci! :D



Ludovic:
Merci pour ces précisions Voz'! Il me reste à te souhaiter une agréable lecture, en espérant que tu repasseras pour un petit débriefe!


Questions de Hécléa :
Bonjour Ludovic et déjà merci pour toutes ses réponses passionnantes !
Comme pas mal de copines je vais commencer par une question généraliste.

Comment prépares-tu un livre ? Est-ce que tu te fais un plan général très détaillé ou que tu te laisses beaucoup de marge ? Remplis-tu des dossiers entiers d'informations ou de recherches sur le sujet que tu vas traiter ? Construis-tu tes personnages et toute l'évolution avant de rentrer dans le processus d'écriture ?

Ça fait plus d'une question, mais j'ai vu que tu gérais bien ;)

Encore merci



Ludovic :
Bonjour Heclea,
J'avais posé à peu près les mêmes questions à Thomas Géha, pour comparer un peu ma façon d'écrire avec la sienne. Il m'avait alors appris que, comme Mr Jourdain faisait de la prose sans le savoir, moi, sans le savoir j'étais un "scriptural". Thomas disait que schématiquement on peut classer les écrivains en deux grands blocs, les scripturaux, qui ne préparent rien, qui se lancent dans l'histoire et improvisent au fur et à mesure, c'est donc mon cas, et les structurels qui eux planchent beaucoup en amont, synopsis, fiches de personnages etc.


Pour plus de détails je me permets de te renvoyer aux réponses à Iluze et Galleane, ou je décris un peu plus précisément comment ça se passe pour moi, je crois que ça répondra vraiment à ce que tu souhaites savoir. Toutefois si ces réponses ne permettent d'étancher ta curiosité, n'hésite pas à repasser me le dire!


Question de Didi


Et ma petite question en fin de billet : D'autres aventures attendent-elles Sixela et Yorel ?

et puis une autre question mais en fait je ne peux la poser ...

Bonne soirée et merci les filles et merci Ludovic Rosmorduc pour cette agréable lecture !


Ludovic:

Bonjour Didi,

Merci pour cette jolie chronique. Tu sais vraiment bien faire passer ton ressenti de lecture. Merci d'avoir la prévenance de ne pas "spoiler"! Pour la question qui te turlupine, que je crois deviner et que tu ne peux pas poser ici, viens me la poser en MP sur Facebook, je me ferai un plaisir d'y répondre!
Concernant une autre aventure avec Yorel et Sixéla, tu n'es pas la seule à le souhaiter. Même mon éditeur m'a posé la question. Il pense que Yorel et Whitlock ont peut-être encore des choses à régler.
Moi en revanche je ne sais pas. Je pensais en avoir fini avec cet univers, d'où un épilogue qui n'appelle pas de suite. Mon troisième roman à paraître en janvier sera donc un one shot sans aucun lien avec les deux premiers, et le quatrième dont je viens de terminer l'écriture non plus. Cependant, je ne m'interdis pas de revenir à Yorel et Sixéla un jour si l'envie s'en fait sentir. Mais après ces deux premiers romans, j'ai voulu "aller voir ailleurs". Alors pour conclure, disons qu'en fait tout est possible!
Merci à toi Didi et à bientôt pour discuter en privé des livres de pierre!
PS: Didi je sais que tu n'as pas de facebook alors si tu veux envoie moi ta question par mail, je ferai suivre. Phooka

24 commentaires:

Marion a dit…

Bonjour Ludovic et bienvenue par ici ! J'espère que vous allez vous plaire sur Bookenstock et que vous prendrez plaisir à répondre à nos questions.

Je vais pour le moment faire assez généraliste. Vous avec deux livres édités, mais depuis quand écrivez vous ? Est ce une passion de toujours, ou alors est ce relativement récent.
Est ce que ça a été difficile de vous faire éditer ? Vous avez du essuyer des refus, ou vos manuscrits ont plu immédiatement à votre maison d'édition ?

Vos romans sont classés en jeunesse. Est ce que vous pensez rester dans ce registre, ou alors est ce que vous prévoyez à terme, d'écrire pour un public plus adulte (même si les adultes prennent du plaisir à lire vos livres jeunesse) ?

Voilà pour le moment, je repasserai par ici pour que nous parlions de votre Héritière du temps plus en détail une prochaine fois !

Lady K a dit…

Bonjour,

Merci à toi de venir discuter avec nous et merci à Phooka et Dup d'organiser ces fameux "Mois de ..."

Est-ce que tu pourrais nous en dire un peu plus sur ton troisième roman - Trahisons et faux-semblants - qui paraitra en janvier 2012 ? Un mini teasing en quelques sortes, histoire de nous faire baver d'envie (même si c'est déjà mon cas !).

A très vite ^^

Vozrozhdenyie a dit…

Bonjour,
merci de prendre le temps de répondre à nos questions.

- Quels sont vos livres préférés?
- Vous ont-ils influencés quant au genre de roman que vous écrivez?

Passez un bon mois sur BES ^^

Galleane a dit…

Bonjour Ludovic.

En plein lecture de L'héritière du temps je suis sous le charme. Le style me plaît beaucoup et l'histoire aussi. Bien que ne l'ayant pas encore fini j'ai néanmoins une question:
Pourquoi avoir choisi un tel sujet pour ce livre (même si je sais qu'il s'inscrit dans la continuité du précédent) avec l'église et ses interventions?
En tout cas moi j'adore, c'est envoûtant et effrayant de voir ce qu'on peut faire en justifiant ses actes selon la seule foi de Dieu.

herisson08 a dit…

J'avoue n'avoir lu encore aucun livre de cet auteur, je vais donc suivre avec attention cet article, histoire de voir :)

Anonyme a dit…

Bonjour Ludovic,

Comme Olya, je vais commencer par des questions générales.

Je me suis toujours demander comment les auteurs créer leurs personnages. Leurs caractères sortent tout droit de votre imagination ou vous reprenez des qualités/défauts que vous apercevez chez votre entourage ?

Merci de participer au "Mois de..." de Bookenstock, je sens que l'on va apprendre plein de choses !

Dup a dit…

Bon, et bien voilà, je suis comme Lady K...je bave !

Benedict Taffin a dit…

Bonjour Ludovic,

j'avais promis de venir te faire un petit coucou alors coucou ! Je vais en profiter pour te poser une petite question... une toute pitite. Voilà. Je me demandais. Quel est ton environnement de travail quand tu écris ? Ecoutes-tu de la musique à fond ou privilégies-tu le silence ? Est-ce que tu frappes comme un fou sur un clavier ou au contraire brosse les traits de tes romans à l'aide d'un papier et d'un crayon ? Quelles sont pour toi les conditions optimales à l'écriture ? Oui, je sais... Ca fait plus d'une question mais dans les faits, ça tourne autour du même sujet.

A bientôt.

Dup a dit…

Une toute pitite dont j'ai hâte de lire la réponse ! Dis moi comment tu écris, je te dirai qui tu es :))

Phooka a dit…

Bon, moi je rentre tout juste et je viens faire un coucou. Je suis ravie de voir que ce mois de commence sur les chapeaux de roues!
Je reviendrai plus tard pour mes questions!
En tout cas j'ai hâte de découvrir le prochain Rosmorduc c'est sûr!!

Dup a dit…

Pas le prochain, LES prochains !!! :ko:

Thomas Geha a dit…

Salut Ludovic,
J'ai lu L'héritière du temps (je dois recevoir le premier bientôt, je commence pas dans l'ordre, aïe) que j'ai beaucoup apprécié, notamment pour la belle retranscription de l'inquisition. Les personnages sont une réussite aussi (Dougal, par ex, mais j'ai moi-même une affection particulière pour les roux!) ; et puis pas de pyrotechnie dans la magie, on est dans une veine de fantasy très "historique" qui puise, comme j'aime, plus sa magie dans les décors, dans la façon d'écrire les personnages, de développer les us & coutumes, etc. Tu pourrais nous parler un peu de ton approche de la fantasy ? Perçois-tu la magie comme une facilité trop fréquente en fantasy (la magie résout tout comme un deus ex machina), qu'il faut donc plutôt rendre rare pour qu'elle soit plus... percutante quand elle apparaît dans le récit ?

Thomas Geha a dit…

oups, j'ai fait une faute, fallait lire Dungal, pas Dougal.

EloDesigns a dit…

Bonjour Ludovic et bienvenu pour ce mois spécialement pour vous! ^^
Alors moi comme vous le savez, j'ai adoré L'héritière du Temps et je compte bien lire également le Tertre des âmes! J'ai vraiment été séduite par l'univer, le style, l'histoire, les personnages, etc...
Mes questions seraient:
Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire, pourquoi avez-vous choisi ce thème ?
Où trouvez-vous l’inspiration pour l’intrigue de vos livres ?
En tout cas encore merci d'être autant à l'écoute et proche de vos lecteur! ^^

Vozrozhdenyie a dit…

Bonjour,
merci d'avoir répondu à mes questions. Je suis bien en train de lire "L'héritière du temps" en ce moment grâce à Book en Stock et j'aime beaucoup :)

Sinon côté pseudo, c'est vrai qu'il est compliqué(plus tant que ça quand on l'a écrit 50 fois ^^) car il vient du russe et tout le monde dit Voz'. Mais c'est bien un pseudo, mon vrai nom est bien belge.

Encore merci! :D

Lady K a dit…

Merci beaucoup pour cette merveilleuse réponse. J'ai du mal à m'en remettre d'ailleurs, j'ai encore plus envie (si c'est possible) de lire Trahisons et faux-semblants ! :)

Je rebondis d'ailleurs sur ta réponse à ma précédente question. Tu dis que la maison d'édition t'a demandé de changer le titre et que tu as pu faire des propositions. Comment se passe la relation auteur-maison d'édition, d'après ton expérience.
Je pense notamment aux corrections qu'il faut apporter au livre, si tu n'es pas d'accord sur un point que se passe-t-il ? (oui, je pense toujours aux conflits :P) Est-ce que tu peux donner ton opinion sur la couverture ? Enfin, ce genre de choses, tout m'intéresse ;D

heclea a dit…

Bonjour Ludovic et déjà merci pour toutes ses réponses passionnantes !
Comme pas mal de copines je vais commencer par une question généraliste.

Comment prépares-tu un livre ? Est-ce que tu te fais un plan général très détaillé ou que tu te laisses beaucoup de marge ? Remplis-tu des dossiers entiers d'informations ou de recherches sur le sujet que tu vas traiter ? Construis-tu tes personnages et toute l'évolution avant de rentrer dans le processus d'écriture ?

Ça fait plus d'une question, mais j'ai vu que tu gérais bien ;)

Encore merci

Didi a dit…

Voici mon petit billet sur l'héritière du temps lu en partenariat ;-)
http://imagimots.blogspot.com/2011/11/lheritiere-du-temps-de-ludovic.html

Et ma petite question en fin de billet : D'autres aventures attendent-elles Sixela et Yorel ?

et puis une autre question mais en fait je ne peux la poser ...

Bonne soirée et merci les filles et merci Ludovic Rosmorduc pour cette agréable lecture !

Phooka a dit…

Puisque les question se calment je me lance! :))
J'aimerais bien que tu nous dises deux mots de ton expérience cocyclics parce que si je me souviens bien, tu es passé par là non?
Comùment ça se passe?
comment en as tu entendu parler?
qu'est ce que cela t'a apporté?

oui je sais c'est une groooose question! :))

Dup a dit…

Une belle réponse de normand par un breton !!! :))

Lady K a dit…

Comme je trouve qu'on te laisse un peu trop tranquille, j'ai une autre pitite question :D

Dans plusieurs de tes précédentes réponses, on peut lire que tu as un travail (dans les statistiques d'après ce que j'ai compris ?!) et qu'en rentrant l'après midi/soir tu te mets avec plaisir devant ton ordinateur pour écrire.

Est-ce que pour toi cette séparation entre travail / écriture est nécessaire (pour le moment, sans parler du côté économique). Est-ce que tu as besoin de cette division de ton temps pour vraiment prendre plaisir à l'écriture. Préférerais-tu pouvoir te consacrer qu'à l'écriture ou bien cela serait-il au contraire un "frein" ?

Et maintenant si on s'intéresse au côté "financier" en découle une autre question. Si tu en as la possibilité, est-ce que tu aimerais pouvoir vivre de ton travail d'écrivain uniquement (sauf si c'est déjà le cas ;P) ?

J'espère avoir réussi à être claire dans ma formulation car j'ai eu un peu de mal ^^

(oups, j'ai dis une question ? Bah il y en avait plusieurs ... ^^)

Phooka a dit…

Rhoo la question que je voulais poser!! :))
Miss Lady K, j'ai ouvert un tome 2 pour l'ITv! ;)
Je fais suivre ta question! Merci

Lady K a dit…

Nanananèreuh c'est moi qui l'est posée !! (pas le droit de me traiter de gamine :P)

Je viens de voir ça pour le tome 2 ^^ Mais quand j'ai cliqué sur envoyer il n'y était pas encore, c'est à la même heure 14h56 (quelle synchro ! ^^)
Merci à toi :)

Didi a dit…

Merci beaucoup pour cette réponse et je comprends aussi votre volonté de créer d'autres personnages et d'autres univers.
Merci également pour la proposition du MP sur FB mais je n'ai pas de FB :o)et du coup je remercie Phooka qui pourra transmettre ma petite question.
J'avais un autre question mais Lady K l'a posé :-) concernant le décalage entre votre métier fait de chiffre et votre second métier l'écriture.
Bonne soirée