vendredi 27 mars 2015

LE PREMIER de Nadia Coste




Editions Scrineo
312 pages
16.90 euros
Couverture Aurélien Police





 Vaïn n’est pas mort. Pourtant, son frère l’a tué. A-t-il ressuscité ? Pourquoi le soleil brûle-t-il sa peau ? Pourquoi seul le sang le rassasie-t-il ?
Alors que son désir de vengeance augmente, Vaïn se convainc que la Nature l’a sauvé de la mort pour éliminer son frère et sa descendance maudite… une traque terrible et périlleuse commence… Elle durera des siècles.

La quête du Premier Immortel depuis la fin du néolithique jusqu’au début de Rome.





L'avis de Phooka:




Voilà une drôle d'histoire qui nous est contée par Nadia Coste. Je dois reconnaître n'avoir même pas jeté un œil sur la quatrième de couverture, trop fascinée par la couverture elle-même et la magnifique illustration d'Aurélien Police.
Du coup, j'ai été très surprise de voir que le roman commençait au néolithique. Surprise ... et inquiète. Oui, inquiète, parce qu'il me faut reconnaître que la préhistoire n'est pas ma tasse de thé.

Mais mon inquiétude n'a duré que l'espace de deux pages, car le récit m'a immédiatement happée, préhistoire ou pas !

Le néolithique, c'est la période de la préhistoire pendant laquelle les hommes ont commencé à se sédentariser. Ils se sont constitué en petits villages et ont développé l'agriculture, ce qui ne les empêchait pas d'être aussi chasseurs/cueilleurs.

Urr et Vaïn sont frères. Urr est l’aîné, un type costaud, à qui tout réussi. Il va bientôt passer le rite initiatique qui le fera devenir homme, obtenir une épouse et son propre foyer. Vaïn, lui, est plutôt maigrichon et maladroit. A tel point qu'à chaque fois qu'il part en forêt pour faire des cueillettes, il se blesse et ses parents s'étonnent toujours de le voir revenir ...
Vaïn admire Urr, dont il envie la force et le courage.Il l'admire et le jalouse, car ces deux sentiments sont liés.

Lorsque Urr part pour sa quête initiatique, Vaïn le suit dans le secret espoir de le voir échouer, mais Urr se rend compte que son frère est derrière lui et le piège. La rencontre dégénère en bagarre. Vaïn est laissé pour mort dans la rivière. 

A travers le récit de la vie (et de la mort) de Vaïn et d'Urr, Nadia Coste nous conte sa version de l'origine des loup-garous et des vampires. Une origine, presque naturelle, qui donne un aspect très particulier au mythe. Une vision originale et décalée, loin des clichés sur les beaux vampires et les loup-garous aux abdos proéminents ! :)
Vaïn est un couard, maladroit et pas très malin et si on ne l'aime pas particulièrement, on suit sa progression avec intérêt. Il va évoluer au fil du temps, je devrais même dire au fil des âges, puisque le roman nous entraîne jusqu'aux portes de Rome. Enfin "évoluer" est un grand mot pour Vaïn, car il vit reclus et les progrès de l'humanité le laisse indifférent. Il continue à avoir une arme en silex, plutôt qu'en acier.

Il est difficile parfois de suivre un héros qui n'inspire aucune empathie, difficile mais pas inintéressant. C'est le cas ici. Le roman se dévore, on a vraiment envie de savoir ce qui va arriver à Vaïn. Son mode de pensée est atypique. Ses choix sont responsables de ses difficultés. Et pourtant il va progresser à sa façon, une façon bien à lui. Il va apprendre à se connaître. Il se croyait immortel, mais l'est-il vraiment. La réponse va le déstabiliser profondément. Tout un parcours que le lecteur suit avec intérêt.

Le premier est un roman vraiment étonnant, avec un personnage principal peu banal, peu attirant, mais passionnant. Le livre se lit avec beaucoup d'intérêt. Sans être un coup de coeur, il mérite vraiment le détour. Vous verrez qu'il est réellement possible d'innover sur le sujet des vampires, et rien que pour ça je tire mon chapeau à Nadia Coste.





3 commentaires:

sophinette73 a dit…

Tout ça me donne vraiment envie de le lire. Je le note. Merci!

Acr0 a dit…

Je trouve la couverture très réussie :) Moi aussi j'ai été surprise de voir que le récit commençait au Néolithique (je ne lis pas les 4e de couv). Nadia Coste reprend les attributs du vampire en servant une histoire originale, chapeau. J'ai eu la même impression : aucune empathie pour le protagoniste, mais je pense que c'est totalement voulu par l'auteure ;)

Phooka a dit…

Oui je pense effectivement que c'est voulu. C'est un roman pas commun!