mercredi 18 avril 2012

NADIA COSTE attend vos questions !



Et c'est parti pour un tome 2 !
Pour lire le début de l'interview de Nadia, c'est ICI




Et je laisse son texte d'intro car je l'adore !


— Quatrième étage. C’est là.
L’ascenseur s’ouvre. Je m’engage dans le couloir sombre, bientôt suivie par les bruissements d’ailes de Cahyl et Sperare. Au sol, les bonds de Glark sont étouffés par l’épaisse moquette rouge. Je caresse les murs, autant pour me guider que par curiosité : ils sont entièrement composés de livres aux reliures de cuir.
Nous distinguons bientôt une large porte en bois massif. La plaque « Book en stock » confirme que nous arrivons à destination.
— Tu es sûre que c’est une bonne idée, Nadia ? On va te poser des questions sur nous…
— Attends, Sperare, de quoi tu as peur ? Que je raconte à tout le monde que c’est un anophèle qui me parle à l’oreille pour m’inspirer ? Personne ne me croira, de toute façon.
— Nadia a raison, p’tit moustique. T’as vu les regards qu’on nous a lancés quand on a traversé la rue ? Comme s’ils n’avaient jamais vu de gorderive, par ici…
— Tu veux qu’on t’accompagne ? me demande Cahyl en se tordant les mains.
— Oh, je crois que je peux me débrouiller toute seule !
— Dis, Nadia ?
— Oui, Cahyl ?
— Elles nous aiment bien, Dup et Phooka ?
Je lui souris.
— Mais oui ! Sinon, on ne serait pas là !
— Moi, ce sont les autres qui m’inquiètent, coasse Glark. J’les connais pas, d’abord. Ils viennent d’où ?
— D’un peu partout. C’est ça qui est magique avec Internet. Allez, tout ira bien… rappelez-vous que c’est mon Monde, ici. Pas le vôtre.
— Tu en as pour longtemps ?
— Un mois.
— Tant que ça ?! Qu’est-ce qu’on va faire, nous, pendant ce temps ?
— Ben, vous n’avez qu’à aller faire un tour, même vivre une nouvelle aventure si vous voulez ! Et puis vous me raconterez tout ça quand j’aurais terminé. Je vous rappelle qu’on a un tome 4 à préparer.
— Pfff, c’est encore nous qui faisons tout le travail pendant que Madame papote avec des blogueuses.
Je lève les yeux au ciel. Si mes personnages ne se montrent pas plus coopératifs, je devrais peut-être songer à les remplacer…
— C’est bon, c’est bon, maugrée Cahyl, qui a perçu ma pensée. Mais ne dis pas trop de bêtises, d’accord ?
— Je vais essayer. Allez, j’y vais, elles vont s’impatienter.
Tandis que je frappe à la porte, Cahyl, Glark et Sperare se faufilent dans l’ascenseur. Je respire profondément et tourne la poignée.
C’est parti !


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Bonjour Nadia, et merci à vous et à Bookenstock de nous offrir ce mois spécial!
C'est déjà très intéressant, comme toujours!
Comme Olya, cette intro m'a redonné une furieuse envie de me jeter sur le tome 2 au plus vite :p
Je vois que tu sembles écrire sur ordinateur et que tu carbures au thé: peux-tu nous en dire un peu plus sur la manière dont tu écris? Est-ce que tu as des rituels, des heures bien précises, une organisation ou une particulière? 

Nadia :
Pour la petite anecdote, j’ai écrit les quatre tomes des fedeylins d’abord à la main ! (Alors que, pour toutes mes autres histoires, je peux me lancer directement sur ordinateur). En réfléchissant un peu, je pense que c’est parce que leur monde n’est pas technologiquement assez avancé ^^
Sinon, j’écris en général entre 21 h et 23 h. J’ai appris à me mettre à écrire à la minute où mes enfants sont couchés, donc je n’ai pas de rituel spécial pour me mettre dans l’ambiance. Lorsque j’étais en congé parental pour mon deuxième enfant (et qu’il faisait encore beaucoup de siestes), j’arrivais à écrire jusqu’à 6 h par jour !
Par contre, je levais mon stylo à la minute où il se réveillait, que ce soit au milieu d’une phrase… ou même d’un mot ! Du coup, mon cerveau est habitué à cette gymnastique, et j’arrive à replonger dans le texte facilement, sans période d’adaptation du type « bon, où en étions-nous ? »
Sinon, je prends l’écriture comme un vrai travail, avec ses horaires et ses contraintes (même si, souvent, l’envie de s’écrouler devant la télé en famille se fait forte, je résiste… ou je me fais aider pour résister à la tentation – bon, je suis humaine, je craque tout de même parfois). J’ai fait des doubles (triples ?) journées pendant au moins 6 ans…

Moi je vais faire mon indiscrète dès maintenant, car ma question rejoint un peu celle de Tortoise : Est-ce-que vous avez ou aviez, un métier à côté, dit "alimentaire"? J'imagine bien pour l'instant que la nombreuse couvée de larveylins suffit amplement à vous occuper, mais je suis curieuse, étant passée par la même étape :)) 

Nadia :
Eh oui, j’ai aussi un travail-qui-fait-manger ! Lorsque je suis entrée dans la vie active, j’avais deux choix de carrière possibles. L’une avec des horaires de folie, mais des possibilités d’évolution et le salaire qui va avec… j’ai choisi l’autre, peut-être moins épanouissante, mais avec des horaires qui me permettent de m’occuper de mes enfants et de mes bouquins !
Mon métier exact est « Technicienne des opérations bancaires » dans une filiale d’une banque. Oui, je sais, tout de suite, ça fait rêver ^^
Bref, avec l’arrivée de mon troisième enfant, je vais pouvoir prendre un nouveau congé parental et me contenter de doubles journées : les enfants d’un côté, les livres de l’autre ! Avec un peu de chance, d’ici quelques mois, je pourrais retrouver mon rythme de 6 h par jour !

Merci pour vos réponses Nadia :) Oh ! Nous avons les mêmes goûts. Forcément, Robin Hobb, comment ne pas l'apprécier :) Et puis j'ai découvert Greg Keyes avec Le Royaume d'épine et d'os (j'en suis au tome 3, il faudrait que je continue cette série un jour ou l'autre !). 

Nadia :
N’hésitez pas à lire aussi Les élus du Changelin, il n’y a que deux tomes, et j’ai beaucoup aimé. Presque plus que les Royaumes d’épines et d’os ^^

J'ai une autre petite question ! Que pensez vous des chats ?! Ahhh, le chat et la lecture, le chat et les écrivains, le chat et les lecteurs. Mais vous, qu'en est il réellement ? Est ce que vous avez un chat ? Etes vous attirée par les félins ? Et sinon, ne soyons pas sectaires, peut-être êtes vous attirée par d'autres animaux (les amphibiens peut être ? :D). 

Nadia :
Ah ! Excellente question ! J’aime les chats. J’ai vécu presque toute ma vie avec un ou deux chats chez moi. D’ailleurs, j’ai une anecdote à ce sujet (et je vais encore placer Robin Hobb ^^).
Donc, comme on l’a compris, je suis une fan absolue de Robin Hobb. J’ai découvert un jour l’une de ses nouvelles qui s’appelle « How I became a famous writer (a true story) » où elle explique comment elle a recueilli un chat qui lui a dit, grosso modo, que si elle le sauvait, il ferait d’elle un écrivain célèbre (cette nouvelle était lisible en ligne il y a quelques années). Le chat efface ses textes sur son ordi, salit les feuilles qui s’impriment, etc, pour l’obliger à recommencer encore et encore. Quand elle et le chat sont satisfaits, le chat appose une trace de patte sur le manuscrit « pour le chat de l’éditeur » (parce que c’est lui qui décide, en fait).
Lorsque j’ai lu cette nouvelle, mes démarches éditoriales ne donnaient rien. Mon chat était une crapule, plus proche d’un wookie que d’une peluche (s’il venait sur nos genoux – ce qu’il faisait rarement – et qu’on avait le malheur de le caresser : il partait !). Je n’ai jamais vu un chat aussi peu câlin. Pour couronner le tout, il était parfois agressif… Bref, ce n’était pas un gentil chat (mais c’était mon chat, alors je l’aimais quand même).
J’ai rencontré Robin Hobb à Paris en 2007 lors d’une séance de dédicaces. Je lui ai dit que j’écrivais mais que mon chat ne voulait pas que je sois un écrivain célèbre ^^. Elle m’a donné un conseil en riant : « feed the cat ». C’était donc ça le secret !!!
Sauf que mon abruti de chat n’avait rien trouvé de mieux que s’abîmer le foie en buvant l’eau d’un vase quelques années plus tôt, et qu’il était soumis à un régime strict de croquettes de véto. Bref, l’astuce de Robin Hobb ne pouvait pas fonctionner avec lui...
Mon chat est mort début janvier 2010. Mon éditeur m’a contacté quinze jours après.
Quelque temps plus tard, j’y ai repensé et je me suis dit « alors c’était donc vrai ! Ce chat ne voulait pas que je sois publiée ! », la coïncidence était troublante ^^
Je crois que j’ai failli éclater de rire le jour où j’ai rencontré le chat de mon éditeur : « alors, c’est toi qui a accepté les fedeylins ! »
Aujourd’hui, mon chat me manque. Je n’aurais pas imaginé pouvoir tenir plus d’une semaine sans chat chez moi, et pourtant, ça fait déjà deux ans. Heureusement, je sais que ce n’est que temporaire (avec l’arrivée du bébé, c’était plus raisonnable d’attendre avant d’en reprendre un).
Pourvu que le prochain chat soit plus coopératif !

 Bonjour Nadia,
Je suis contente que ce mois vous soit consacré et encore plus heureuse d'avoir été choisie pour lire le tome 3 (que je trouve très bon pour l'instant^^). Je vous remercie vraiment pour ce que vous apportez à la littérature jeunesse. Vous nous proposez quelque chose d'inédit, de poétique et de tendre. Le monde des Fedeylins est incroyable!
Vous pouvez compter sur moi pour faire du bruit et en parler autour de moi en tout cas.
Je souhaiterais comme Tortoise savoir comment vous vous organisez pour écrire. Suivez-vous un plan établi ou bien fonctionnez-vous davantage à l'instinct? Peut-être un mélange des deux? (ce que je fais pour ma part lorsque j'écris)
Merci d'avance pour votre réponse et bonne soirée à tous 

Nadia :
Que de compliments ! Merci ! (et, au passage, merci à tous pour vos questions !).
Alors de manière concrète, je suis une psychopathe de la trame détaillée. C'est-à-dire que lors de la préparation du roman, je pose toute l’histoire en résumant chaque chapitre en une phrase. J’ai donc une ossature relativement solide qui me sert de base. C’est là que je vois, par exemple, combien de tomes il me faudra !
Ensuite, je détaille chaque chapitre en 4 ou 5 points (ça peut être des scènes précises, ou des éléments plus flous du type « il trouve une solution »). Je sais que le chapitre va commencer par un point A et qu’il va se terminer par un point B. Par contre, le chemin pour aller de l’un à l’autre est plus libre au cours de l’écriture (il faut parfois réajuste la trame, d’ailleurs : des chapitres s’allongent et se dédoublent, d’autres sont finalement plus courts que prévu… il faut rééquilibrer).
Je dis souvent que je n’attends pas que l’inspiration me tombe dessus (sinon, je peux attendre longtemps !) : je vais la chercher. C’est aussi pour ça que le fait d’avoir des horaires fixes m’aide. En s’y mettant un peu tous les jours, ça avance forcément. Et, comme je sais que je n’écris pas de premier jet parfait, parfois je préfère écrire mal que ne pas écrire du tout (de toute façon, ce sera corrigé et recorrigé, autant avancer !). Ça évite de bloquer des jours sur un passage.
Ma phase de préparation (avec les recherches) peut donc être assez longue. Je ne me lance dans la rédaction pure que lorsque je suis sûre de savoir très exactement où je vais.
L’année dernière, j’ai testé la méthode « des flocons » : on part d’une seule phrase qui résume le roman, puis on développe petit à petit l’histoire et les personnages, comme des ramifications autour du noyau dur. Je couple cette nouvelle méthode avec mes trames détaillées pour ne pas perdre mes repères. Je suis plutôt satisfaite, pour l’instant, mais je ne l’ai appliquée que sur des textes beaucoup plus courts que les fedeylins.

Iluze :

Bonjour Nadia,

Dans votre saga des Fedeylins, j'ai l'impression que les personnages masculins et féminins ont des rôles assez différents. Les premiers me semblent plus présents et plus nombreux tandis que pour les femmes/femelles restent dans un halo de mystère. Alors ma question est : est-ce un choix conscient ? Si oui, par quelles raisons est-il motivé ?

Un grand merci d'offrir de votre temps pour répondre à nos questions ! 



Nadia :

Oui, c’est volontaire. Dans ce cycle, l’une des questions qui m’intéressaient était la place de l’homme (ou du mâle ^^) en tant que reproducteur dans la société. C’est donc assez naturellement qu’ils ont pris le devant de la scène.
Il y a aussi une inversion volontaire des rôles mâles/femelles entre les fedeylins et les gorderives (où les femelles sont peu nombreuses et détiennent le pouvoir… mais ça n’empêche pas le peuple d’être violent, au contraire !).
Quand j’ai réfléchi au personnage de Cahyl, il était évident pour moi de choisir un mâle comme personnage principal car une femelle ne se serait pas posé les mêmes questions. Même sans marque (sans destin ?) elle pouvait toujours pondre, avoir des petits, aider à renouveler l’espèce, bref, être utile (d’un point de vue purement animal). Ce qui n’était pas aussi évident pour un simple mâle non-fécondant.
Je voulais aussi un duo comme on peut en voir au cinéma, les deux opposés qui finalement se comprennent mieux qu’ils ne le pensaient au départ (on est presque visuellement avec un grand mince et un petit gros…). Bref, Glark devait évidement être masculin pour moi, sinon la dynamique aurait été complètement différente (et le déroulement de leur aventure n’aurait plus rien à voir, je pense).
Par contre, je dirais qu’il y a quand même quelques personnages féminins importants, ne serait-ce que la mère de Cahyl, ou Naïlys… même si, effectivement, il y a plus de mystère autour d’elles (mais les femelles ne sont-elles pas toutes mystérieuses pour un jeune mâle ? ^^).
Je ne vais pas développer plus, car je risque de révéler des spoilers du tome 4. Tout ce que je peux dire, c’est que si je me lance dans un autre cycle dans l’univers des fedeylins, ce sera du point de vue d’une femelle cette fois-ci (car il y a des choses que je ne pouvais pas aborder via l’histoire de Cahyl).


Bonjour Nadia !

Les Fedeylins se terminent bientôt (snif...) et ta série des Aiglons sort bientôt. Pour l'instant, que du jeunesse ! Est-ce un choix conscient ? Est-ce que tes idées te portent naturellement vers un public plus jeune ? Et enfin, est-ce que tu as déjà envisagé d'écrire pour les adultes ?
Je ne dis pas que la jeunesse c'est pas bien (au contraire, j'adore !!) mais ce sont des questions que je me pose depuis un moment alors... voilà :)
Bises et bon mois d'Avril !! 

Nadia :

Quand j’ai écrit Fedeylins, pour moi, c’était pour adultes (dans le sens où j’en suis une moi-même et que c’est le genre de romans que j’aime lire). Ce n’est qu’en démarchant les éditeurs que je me suis rendu compte que ça pouvait entrer dans la fameuse case « young adult » et être lu à partir de 13 ans (surtout le tome 1, très initiatique, avec des codes plutôt ados). Bref, ce n’était pas du tout un choix conscient.
Les manuscrits  qui ont suivi étaient dans le même cas (je les pensais pour adultes, mais les bêtas-lecteurs s’interrogeaient toujours sur le lecteur visé, m’indiquant très souvent que les histoires passeraient bien en jeunesse). J’avoue qu’au début, ça m’agaçait ! Et puis j’ai compris ce qu’ils voulaient dire. J’ai réalisé que, finalement, j’étais plus à l’aise en jeunesse. Ça correspondait mieux à ce que j’avais à dire et au style que je voulais développer.
Alors, je m’y suis mise consciemment.
En parallèle, ma fille aînée (qui avait 8 ans) râlait de ne pas encore pouvoir lire l’un de mes livres. J’ai donc décidé de foncer côté jeunesse (très jeunesse) avec « Les Yeux de l’Aigle », une trilogie qu’elle et ses copines pourraient lire. J’avais envie d’une histoire entre « Le club des cinq » et « Les cités d’or ». Je me suis régalée à l’écrire !
Aujourd’hui, sur les 4 ou 5 romans que j’ai en tête, la plupart peuvent être classés en jeunesse. Certains pour les primaires, d’autres qui, je l’espère, seront lus (et appréciés) aussi par les adultes comme les fedeylins.

Rhaaa, faudrait savoir, c'est Gabrielle ou Cécile ???


Dup : 

Allez, je reviens à la charge !

Aussi bien dans le tome 1 que le tome 2, on ne parle que de Fedeylins et de Gorderives. Les descriptions sont suffisamment précises pour que chacun se fasse une idée de ces peuples.
Or quelle ne fut pas ma surprise de voir passer dans le tome 3 une ou deux fois le terme "libellule". Est-ce volontaire ? 

Nadia :

Hé hé hé. Oui, c’est volontaire ^^
Je dirais bien « toutes les réponses dans le tome 4 », mais je vais me contenter de dire qu’on voit aussi passer des poissons, des araignées, des fourmis et des papillons…
J’ai volontairement changé, adapté ou créé, les noms des peuples/espèces, s’ils avaient une différence avec des animaux qu’ont connait. Ne serait-ce qu’une différence culturelle. Et encore, pas systématiquement (j’ai parfois utilisé d’autres noms, comme pour les scrofas, alors qu’il n’y avait pas vraiment de différence avec nos sangliers. Dans d’autres cas [spoiler tome 4] j’ai conservé les noms que l’on connaît, même s’il s’agit d’un peuple avec une culture propre). 
Pour revenir aux libellules, je crois qu’on voit déjà passer le terme dans le premier tome pour décrire les ailes des Pères Fondateurs. Dans les premières versions, j’avais employé le mot « paléoptère » pour parler de leurs ailes translucides, en opposition au côté « lépidoptère » des fedeylins communs, mais en fait, ce n’était pas très parlant au premier coup d’œil. J’ai donc préféré utiliser des comparaisons plus visuelles.


Phooka : 

Bonjour Nadia et encore merci pour votre présence sur Bookenstock.

Je viens de finir le tome 1 de Fedeylins et je me suis vraiment régalée (pourquoi donc ai je attendu si longtemps pour découvrir cette série, on peut se poser la question! :))

Bref, une chose m'a frappée, c'est l'omniprésence de la mort. La mort qui fait partie de la vie des Fedeylins et qu'ils acceptent comme étant le destin. Pas de dramatisation, c'est juste le cours des choses.

Est ce que c'est quelque chose qui vous touche particulièrement? 

Nadia :

Hum, disons que la mort me touche (comme tout le monde), mais ce n’est pas spécialement l’un des thèmes que je veux développer à tout prix dans mes histoires (consciemment ou non). Pour les fedeylins, en réfléchissant au côté animal des fé(e)s, il me paraissait logique de jouer sur leur faiblesse physique, leur fragilité. Et cette philosophie d’accepter pour continuer à vivre, n’est-ce pas un peu ce que nous devons tous faire lorsque nous perdons un proche ? J’ai voulu pousser cette réflexion à l’extrême, pour avoir un univers où les dangers sont nombreux, l’espérance de vie très réduite, alors que l’ambiance doit être heureuse à tout prix. Sans cette acceptation du destin, les fedeylins passeraient leur temps à déprimer, à pleurer leurs morts… ce n’était pas ce que je voulais.
Et ça m’intéressait aussi de voir l’évolution de Cahyl par rapport à ça : lui qui, petit à petit, n’accepte plus le concept du destin, acceptera-t-il la mort de ceux qu’il aime ? Ou les morts causées par sa faute ? Certaines de ses réactions viennent de cette culture de l’acceptation, et d'autres s’y opposent.
C’est aussi pour cela que j’ai conservé le tome 1 en l’état [à une époque, j’envisageais de commencer le cycle au début du tome 2] : sinon, on ne comprenait pas cette culture et les réactions qui y étaient liées. 





Christina :  

Bonjour Nadia
étant suissesse et germanophone, c'est par hasard que j'ai découvert les Fedeylins. J'aimerais bien partager les livres avec mes amis, mais la plupart d'eux n'oserait pas lire des livres en français. Donc voilà ma question: est-ce que des traductions dans d'autre langues sont déjà prévues? Ce serait génial!
Merci beaucoup pour ces merveilleux livres! 

Nadia :

J’aimerais beaucoup ! Et mon éditeur aussi, j’avoue ! Mais ce n’est pas simple…
En tout cas, les personnes qui s’occupent de la négociation des droits à l’étranger chez Gründ travaillent dans ce sens. J’espère avoir de bonnes nouvelles à ce sujet dans les mois à venir, mais il n’y a rien de fait pour l’instant.



11 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Nadia,

Dans votre saga des Fedeylins, j'ai l'impression que les personnages masculins et féminins ont des rôles assez différents. Les premiers me semblent plus présents et plus nombreux tandis que pour les femmes/femelles restent dans un halo de mystère. Alors ma question est : est-ce un choix conscient ? Si oui, par quelles raisons est-il motivé ?

Un grand merci d'offrir de votre temps pour répondre à nos questions !

Wilhelmina a dit…

Merci de vos réponses Nadia (^-^) c'est amusant de découvrir que des auteurs, tous plus talentueux les uns que les autres, ont des méthodes très différentes pour écrire ; autant dire qu'il y a autant de méthodes que d'auteurs =)
Et j'aime beaucoup votre réponse sur l'importance des mâles dans la saga Fedeylins, c'est vrai que c'est un parti pris très intéressant qui ne m'avait pas encore sauté aux yeux.
Je viens de me commander le tome 3 de votre série et j'y serai plus attentive ^^

Cécile Duquenne a dit…

Bonjour Nadia !
Les Fedeylins se terminent bientôt (snif...) et ta série des Aiglons sort bientôt. Pour l'instant, que du jeunesse ! Est-ce un choix conscient ? Est-ce que tes idées te portent naturellement vers un public plus jeune ? Et enfin, est-ce que tu as déjà envisagé d'écrire pour les adultes ?
Je ne dis pas que la jeunesse c'est pas bien (au contraire, j'adore !!) mais ce sont des questions que je me pose depuis un moment alors... voilà :)
Bises et bon mois d'Avril !!
Gabrielle.

Dup a dit…

Allez, je reviens à la charge !
Aussi bien dans le tome 1 que le tome 2, on ne parle que de Fedeylins et de Gorderives. Les descriptions sont suffisamment précises pour que chacun se fasse une idée de ces peuples.
Or quelle ne fut pas ma surprise de voir passer dans le tome 3 une ou deux fois le terme "libellule". Est-ce volontaire ?

Cerisia a dit…

Bonjour Nadia, je viens de finir le tome 1 et qu'est-ce que j'ai aimé !!! un très grand coup de coeur qui me donne envie de continuer très vite avec le tome 2. Merci beaucoup Bookenstock de m'avoir permis de découvrir cet excellent cycle.
Je n'ai pas encore écris mon billet mais il sera très très positif ! Je me suis régalée avec cette univers, les personnages, c'est original, touchant, beau, esthétique. Fedeylins est magnifique un immense plaisir de lecture.
J'ai lu le tome 1 de l'interview et je me suis régalée aussi.
Nadia vous êtes un auteur que je suivrais certainement et même sûrement tout au long de vos romans :)

Phooka a dit…

Bonjour Nadia et encore merci pour votre présence sur Bookenstock.

Je viens de finir le tome 1 de Fedeylins et je me suis vraiment régalée (pourquoi donc ai je attendu si longtemps pour découvrir cette série, on peut se poser la question! :))

Bref, une chose m'a frappée, c'est l'omniprésence de la mort. La mort qui fait partie de la vie des Fedeylins et qu'ils acceptent comme étant le destin. Pas de dramatisation, c'est juste le cours des choses.

Est ce que c'est quelque chose qui vous touche particulièrement?

Dup a dit…

Bonjour Nadia,

J'ai oui dire (lol), que vous aviez des craintes concernant les retours sur le tome 3. Les quatre chroniques d'hier ont du vous rassurer donc.
Ma question est donc la suivante, pourquoi ce doute ? Votre écriture est toujours aussi envoûtante. Est-ce parce qu'il y a moins d'action ? Mais c'était déjà le cas au premier tome. Est-ce parce qu'on n'y croise plus guère les amis de Cahyl ? Est-ce... non, je vous laisse répondre !

Lady K a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Lady K a dit…

Bonjour Nadia :)

J'ai terminé le tome 1 ce week-end et j'ai vraiment bien aimé. Cela change totalement de ce qu'on peut lire habituellement. Très original cet univers. J'ai hâte d'en savoir plus (surtout sur les Pères).

Mais ma question est d'un autre sujet (elle s'éloigne peut-être un peu trop mais je suis curieuse de nature ^^). J'aurais aimé savoir si vous pourriez partager avec nous une "anecdote", quelque chose qui vous a ému ou touché ou fait rire/sourire lors d'une rencontre avec vos lecteurs ?

Et également comment vous sentez-vous avant de découvrir le contenu d'une critique/chronique (pas forcément que "bloguesque") ? Anxieuse, euphorique ?

Encore merci à vous :)

BlackWolf a dit…

Bonjour Nadia,
J'ai découvert le premier tome des Fedeylins justement pour votre passage sur Book en Stock mais je dois dire que j'ai pas complètement été emballé.

J'ai trouvé que ce premier tome possède un background et tout un univers magique, la plume est plaisante mais il reste trop statique à mon Goût. On a parfois l'impression que rien ne se passe.

Justement je viens de voir qu'à la base les deux premiers tomes ne formaient qu'un seul. Pourquoi justement ce choix? Pourquoi par exemple ne pas avoir joué sur des flashback et mélanger ainsi le tome 1 et le tome 2?

Sinon je me posais une autre question, à quel moment vous vous êtes dis tiens je sens que mon histoire peut être publiée? A quel moment on quitte l'écriture personnel pour tenter de la partager?

Unknown a dit…

Bonjour Nadia !

C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai lu les tomes 2 et 3 d’affilé ! Ce tome 3 était vraiment très intéressant et nous permet d’en apprendre vraiment plus sur toute la mythologie des Fedeylins ! J’ai vraiment aimé retrouvé Cahyl ! Vous avez parlé d’une série spin-off à Fedeylins après la fin des aventures de Cahyl… Ce projet est-il toujours d’actualité ? Serait-ce une suite direct, y aura-t-il l’espoir d’y trouver une allusion à Cahyl (Si je me souviens, vous avez dit l’an dernier aux Imaginales qu’il s’agirait des aventures d’un personnage apparaissant dans le tome 4 ) ?

Merci beaucoup à Book en Stock pour avoir organisé ce superbe partenariat !