mardi 4 avril 2017

SURÉQUIPÉE de Grégoire Courtois




Éditions FolioSF
162 pages
6,60 euros


Résumé :

Lorsque la BlackJag a été mise en vente, il était évident qu’elle allait révolutionner le marché de l’automobile. Constitué uniquement de matériaux organiques, qui en font pour ainsi dire une voiture vivante, ce nouveau modèle a tout pour plaire. Le prototype qui a servi aux séances de démonstration devant la presse est aujourd’hui revenu en atelier : son propriétaire a disparu ; peut-être la BlackJag a-t-elle gardé en mémoire des éléments qui permettront de le retrouver. Écoutons-la nous raconter son histoire.



L'avis de Dup :

BlackJag est la première voiture organique créée par l'homme. En quelque sorte elle est le prototype qui a servi à la promotion, la présentation, avant le lancement de la production. Elle a été de tous les salons internationaux de par le monde pendant plusieurs d'années en compagnie du professeur Fransen, son créateur. C'est un ingénieur généticien qui a tout du savant fou et nous sommes en 2090. 

Cette tournée promotionnelle étant achevée BlackJag a été vendue. Or quelques temps après son propriétaire disparaît. BlackJag retourne à l'atelier et retrouve Fransen. En compagnie d'un huissier ils  vont analyser toutes les données enregistrées par la voiture... un peu comme l'audition d'un témoin. 

Une voiture vivante donc, qui pense, qui analyse, mais qui pour des raisons d'éthique évidentes, est bridée. Fransen vous dira qu'elle ne pense pas, qu'elle enregistre des données, que ce que retranscrit l'ordinateur n'est qu'un flux informationnel. Oui il dit ça, car encore une fois c'est pour l'éthique. Mais nous lecteurs, lui le concepteur, nous savons. Et c'est plus d'une fois dérangeant, je vous promets. Quelles seront les conclusions de l'huissier ? 

Une voiture animale conçue pour servir au mieux les desiderata de son propriétaire, tout en veillant à sa sécurité maximale. Ses phares, qui sont en fait des yeux, ont l'acuité visuelle d'un rapace de jour, d'un grand duc de nuit. Son pare-brise est l'équivalent d'une cornée. Elle n'a pas de roues, enfin si mais ce ne sont des enjoliveurs car l'homme n'est pas prêt à assimiler une voiture sans roues, mais se déplace avec des pieds situés sous son ventre, etc... 

Imaginez messieurs, voire mesdames pourquoi pas, une voiture chaude et douce, au pelage noir et soyeux, qui ronronne quand vous lui caressez le capot ou le toit. C'est la relation homme/voiture qui est bien sûr l'échine dorsale de ce roman et c'est édifiant... L'hommage à Christine de Stephen King est bien visible. 

Et pour accentuer le tout, Grégoire Courtois, par le biais de ces rapports analysés fait de BlackJag la narratrice principale de cette histoire. Je ne peux pas vous en dire plus sous peine de spoiler ce petit roman et ce serait bien dommage car il est succulent. Une écriture fluide, une intrigue bien maîtrisée et ma foi, sous couvert de futilités, pas mal de thèmes bien sérieux abordés. À commencer par l'éthique, on la considère uniquement du point de vue de l'humain. Et si on pensait dans l'autre sens ? Parce qu'elle en subit des maltraitances notre BlackJag. 

Petit roman, petite chronique, que je terminerai en vous encourageant à le lire, à le croquer. 160 pages qui se dévorent en un rien de temps, mais qui accapareront votre esprit bien longtemps après la fermeture de cet ouvrage.



2 commentaires:

La chèvre grise a dit…

Tout à fait d'accord avec toi. J'ai beaucoup apprécié, sous un premier abord léger, tous ces sujets abordés : l'éthique, la relation aux nouvelles technologies, la course en avant, la société de consommation besoin/superflu....

Dup a dit…

Voilà, sous des airs de ne pas y toucher, il aborde beaucoup de sujets sérieux et intéressants. Très sympa ce petit livre !