lundi 31 janvier 2011

Interview de Fabrice COLIN à propos de "A vos souhaits"



Suite à la lecture commune de A vos souhaits organisée par Acro avec Bartimeus, Christelle, Coeur de Chêne, Endea, Julien, Laure, Lelf, Lhisbei, Olya, Pauline et Tortoise, sur  vos souhaits de Fabrice Colin, nous avons décidé d'organiser une "interview commune" sur ce livre. L'auteur, pourtant surchargé par la sortie de son bal de givre a accepté de se prêter au jeu, tout en s'excusant de la brièveté 
de ses réponses. Merci infiniment à lui.






Les Lecteurs Communs: Pourquoi ce livre s'intitule-t-il "A vous souhaits"? Y'a-t-il une histoire particulière liée à ce choix?

Fabrice Colin: Pas vraiment. Je cherchais une formulation liée à la magie, quelque chose d'un peu léger : "A vos souhaits", c'est l'expression ultime de la pensée magique. On peut difficilement trouver plus primaire.

 
LLC: Quel mardi doit-on se tenir prêt pour la parution de "A vos amours" ?  De quoi ou de qui parlera ce livre?

FC: A vos amours est prévu depuis une petite dizaine d'années. Pour l'heure, j'en ai écrit trois chapitres. J'ignore s'il verra jamais le jour.
Le roman raconte la vie de John Moon après les succès que l'on sait.  Notre héros est marié, et sa belle-famille lui pose pas mal de problèmes. Pour ne rien arranger, il veut faire du cinéma. Il y tient, douloureusement.


LLC: Je sais que dans le cochon tout est bon, mais tout de même pourquoi une telle obsession ?

FC:
Aucune idée. Si on commence à réfléchir à ce genre de trucs, le monde s'écroule.


LLC: Le personnage de John Moon est-il la représentation de quelque chose ou de quelqu'un en particulier? Une référence spéciale au batteur de The Who, vous sachant fan de rock?

FC: John Vincent Moon est un personnage d'un récit de Borges dont j'ai spectaculairement oublié le titre. Il y a aussi des références à Joyce dans A vos souhaits, mais personne ne les voit.


LLC: Concernant le prénom de Prudie, est ce que son prénom vient de l'adjectif prude, car elle a pas l'air très dégourdie pour gérer l'attention que lui porte Gloïn, ou alors est ce que ça vient plutôt de l'adjectif prudente, dans le sens où elle prend vraiment toutes les précautions nécessaires pour John, et où elle est très attentive à lui ? Ou alors peut être que son nom a une autre origine, ou simplement votre imagination ?

FC: Honnêtement ? Je ne me souviens pas. Mais votre analyse, et l'attention que vous semblez porter aux noms et à leur possible signification cachée, me comble de joie.

 
LLC: Histoire de pinailler, quel est le nom de la deuxième goule du baron Mordayken dont il s'aide pour entreprendre de délivrer le Diable? Parce qu'une petite incohérence s'est glissée dans les deux éditions, et il semblerait que Mordayken ait un bug sur le brave Nozdriov...
FC: On appelle ça une contamination prosaïque : le réel et ses imperfections s'invite dans une mécanique romanesque censément irréprochable. Je suis absolument navré.


LLC: L'elfe qui rate son examen de première année peut-il être une référence prémonitoire à Jean Sarkozy ?

FC: Je ne suis pas sûr que j'aimerais détenir ce genre de pouvoir. Mais Jean Sarkozy mériterait assurément un roman à lui seul. Enfin, disons une nouvelle.

  
LLC: Pourquoi les dragons sont-ils tenus en laisse ? Avez-vous un grief contre cette espèce ?


FC: Les dragons sont les symboles de l'imagination naïve, de la colère injustifiée et de la fantasy en général : évidemment, qu'il faut les tenir en laisse ! On pourrait aussi leur donner des calmants.


  
LLC: Le Quartek n'est pas un sport comme les autres... D'où vient-il, de quel sport existant ou imaginé par un autre, vous êtes vous inspiré ?


FC: Le Quartek est un gros bordel : un mélange de Blood Bowl, de football américain et de cour de récréation. A ce stade, si j'ose dire, on ne parle plus d'inspiration, mais de chaos assumé.


 
LLC: Ce livre peut se lire comme une référence à Terry Pratchett, comparaison facile pour l'humour et la fantasy, Mais y'a-t-il d'autres références ou dédicaces au travers de "A vos souhaits"?


FC: Je n'ai jamais lu Pratchett, mais je suppose que la référence est inévitable : humour, fantasy => Pratchett. Les références sont plutôt à chercher du côté de P.G. Wodehouse et de mon amour immodéré pour l'Angleterre - son humour tordu et sa grisaille tenace.



(le passage pour la question 6 :
"- Allez! vitupérait le baron au milieu des deux morts-vivants, vous y êtes presque, bon sang, plus vite que ça, le match s'est arrêté depuis cinq minutes et Nozdriov! s'énerva-t-il en attrapant l'une des deux goules par le bras, tu es sur la feuille de match pour la deuxième manche, alors il faut absolument que le travail soit terminé maintenant
(...)
- Nozdriov, ordonna-t-il, approche un peu ici. Voilà. Maintenant, baisse-toi. Attention... Nous y sommes!
La goule se redressa en ahanant. Juché sur ses épaules, le baron Mordayken contrôlait la situation.
- Maître, objecta le mort-vivant au moment de mettre un premier dans l'eau, cha ne va pas faire de bien à ma chirculation.
- Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse? rétorqua le baron en levant sa lanterne bien haut. Un mort de perdu, dix de relevés. De toute façon, tu n'es pas sur la feuille de match."



3 commentaires:

Dup a dit…

Ya pas, il faut vraiment que je découvre l'écriture de ce monsieur !

Anne Sophie a dit…

Merci pour ce chouette interview !!

Neph a dit…

Colin, Wodehouse, Pratchett : tout ce que j'aime ! J'ai moi aussi lu A Vos Souhaits il y a quelque temps et j'ai hâte de lire un autre Colin du même acabit !