mardi 26 juin 2018

L'ANTI-MAGICIEN de Sébastien De Castell


Tome 1






Gallimard Jeunesse
464 pages
18 euros

Parution: le 17 mai 2018





Kelen, 16 ans, est l'héritier d'une des grandes familles qui se disputent le trône de la cité. Il prépare son premier duel pour devenir mage. Mais ses pouvoirs ont disparu. Il doit ruser... ou tricher, quitte à risquer l'exil, voire pire. Ses seuls soutiens, deux acolytes explosifs: Furia, la vagabonde imprévisible et Rakis, un chacureuil féroce et acerbe. La saga d'un jeune héros tiraillé entre rébellion et loyauté envers les siens. 






Pour appartenir à la société des Jan'Tep, il n'y a qu'une possibilité. Il faut être sorcier et être capable à 16 ans de passer toutes les épreuves pour éveiller les six pouvoirs de magie: Sang, braise, fer, souffle, soie et sable. Il existe bien une magie de l'ombre, mais elle est associée au démon et ses porteurs sont impitoyablement traqués. Lorsque la magie s'éveille, elle "allume" des bandes de glyphes sur les bras de sorciers. Si les bandes ne brillent pas à 16 ans, alors c'est que la personne n'a pas de pouvoirs. Elle devient un Sha'Tep et est reléguée aux tâches subalternes de domesticité, voire de travail aux mines. Être Sha'Tep, c'est ne pas être du tout! C'est un statut bien peu enviable, à la limite de l'esclavage. Ainsi du jour au lendemain, dans une même famille un frère peut devenir grand sorcier tandis que l'autre devient un serviteur transparent aux yeux de tous. C'est d'ailleurs ce qui est arrivé dans la famille de Kelen. Son père est l'un des plus puissants sorciers de la cité, promis très certainement à devenir le futur prince régnant, tandis que son oncle est serviteur pour la maisonnée, n'adressant la parole à personne ...

Dans une société aussi dure et marquée par ce système de castes, ne pas voir briller ses bandes est une catastrophe, surtout quand on est le fils du plus puissant sorcier de la cité et que sa propre soeur, plus jeune, montre déjà des pouvoirs extraordinaires. Tel est le destin de Kelen. Pour Kelen, ne pas être sorcier signifie devenir un Sha'Tep, mais aussi affaiblir toute sa maisonnée. Heureusement pour surmonter cette épreuve il va avoir des alliés inattendus: Furia, une femme aux capacités étonnantes même sans magie, et Rakis un ...chacureuil!

Kelen fait partie de ces personnages que le lecteur adopte immédiatement. Sa "descente aux enfers" noue les tripes. Ses amis le lâchent petit à petit, soit par conviction puisqu'il devient Sha'Tep, il est donc "infréquentable", soit pas intérêt car il n'est pas bon pour un apprenti Jan'Tep de traîner avec un moins que rien qui ne peut même pas faire briller une bande. Mais Kelen ne s'avoue pas vaincu. C'est un battant et son combat va prendre plusieurs tournures. Il va d'abord croire de toutes ses forces que sa volonté lui permettra de gagner ses galons ou plutôt ses bandes de sorcier, et même quand la réalité s'imposera à lui il continuera à lutter. Ce qui est attachant avec ce héros c'est sa lucidité. Dans chaque situation difficile, voire critique, il espère que le stress ou la douleur fera "venir sa magie" tout en réalisant qu'il n'y a que dans les romans que cela fonctionne ...

Mais au fait, nous sommes dans un roman non? Alors comme dans toute bonne histoire qui se respecte, le héros devrait souffrir un peu puis enfin récupérer ses pleins pouvoirs dans un halo de soleil. Oui ... mais non ! Et c'est ça justement qui fait la force de ce récit. Rien n'est facile pour Kelen, rien de lui tombe du ciel, sauf peut-être l'aide de Furia une jeune femme, étrangère à la cité qui arrivera à point nommé pour le sauver et surtout pour lui montrer qu'on peut survivre et même se battre sans magie. Elle va surtout lui montrer que l'on peut penser différemment, que le système de castes n'est pas acceptable, mais aussi que les femmes peuvent elle aussi jouer un rôle important dans la société. Tout ceci serait bien sérieux, mais heureusement Kelen a un autre ami, Rakis, le chacureuil. Si vous voulez savoir ce qu'est cette bébête, vous n'avez qu'à lire. Ce qui est sûr c'est que son sale caractère et son mordant (dans tous les sens du terme) apportent la fraîcheur nécessaire pour contrebalancer l'atmosphère parfois dure du roman. Et sans en faire "trop", Rakis c'est la bouffée de fraîcheur en temps de canicule. Mais attention, il n'est pas un clown, loin de là. C'est un combattant hors pair et gare à ceux qui se mettent en travers de son chemin. Combattant et incroyablement courageux. Un partenaire à part entière pour Kelen qui en a bien besoin. Tout comme il a besoin des remontrances de Rakis qui lui permettent d'ouvrir les yeux. Kelen, Furia et Rakis, le trio improbable, mais auquel le lecteur s'attache totalement.

Tout est bien dosé dans cet ouvrage. La longueur des chapitres, l'action, l'humour, le suspense et les remises en question. Le style (et sa traduction) est parfaitement maîtrisé et c'est une belle réussite. C'est un roman qui se dévore et qui apporte son lot de surprises, de frayeurs et même de larmes. Bref, le tome 2 sort en septembre, ce qui est une excellente nouvelle et je serai à coup sûr au rendez-vous !


Quelques infos ...

Sortie du tome 2 en septembre 2018

Pour insister sur la beauté du livre ...




4 commentaires:

Nemo du blog abrrracadabra a dit…

Contente qu'il t'ait plu! Même si je n'ai pas eu un coup de cœur (sans être capable d'expliquer pourquoi), j'ai vraiment trouvé qu'il sortait du lot et j'ai hâte de lire la suite!

Phooka a dit…

Oui je trouve aussi ue ce roman sort du lot, il est très fin et complexe, loin de certains jeunesses stéréotypés. IL me tarde aussi de découvrir la suite

Rachel a dit…

Cool! Ça donne envie xomme lecture estivale 😊 Je note

Zaphrina Makichan a dit…

Il me fait envie ce roman. Je sais pas pourquoi.