jeudi 24 mai 2018

HAZEL WOOD de Melissa Albert





Editions MILAN
Date de parution: 25/04/2018
462 pages
17.90 euros


« Ne t’approche sous aucun prétexte d’Hazel Wood. »

Ces quelques mots laissés par la mère d’Alice juste avant son enlèvement scellent à tout jamais le destin de la jeune fille.

Hazel Wood, la résidence légendaire d’Althéa Proserpine, auteur des célèbres « Contes de l’Hinterland ».
Hazel Wood, dont vient d’hériter Alice.
Hazel Wood, où Alice doit s’aventurer pour espérer sauver sa mère.
Hazel Wood, cette demeure d’où semblent s’échapper des personnages inventés par Althéa.
Hazel Wood, dont personne ne revient jamais.

Et si Hazel Wood était bien plus qu’un simple manoir ? Un leurre ? Une porte d’entrée sur l’Hinterland ?
Et si Alice était bien plus qu’une simple New-Yorkaise ? Une princesse ? Une tueuse ?

Il était une fois… Hazel Wood.










Pas facile de parler d'Hazel Wood, un roman inclassable à mi-chemin entre conte, thriller, fantastique et limite horreur. Un joli mélange de genres qui lui donne une identité tout à fait à part et très réussie.

Le roman démarre doucement. Le lecteur fait la connaissance d'Alice, une adolescente "presque" normale qui suit tranquillement ses cours au lycée. "Presque" seulement car pour une raison qui nous échappe au début, il semble qu'Alice et sa mère n'ont jamais été capables de s'établir quelque part plus de quelques mois. Toute sa vie Alice a eu sa valise prête à partir sous son lit. Elle a vécu dans des chambres de motel pourries ou squattant chez des amis. Mais là, sa mère, Ella, s'est mariée avec Harold, un richissime homme d'affaire et par conséquent Alice se retrouve dans une prestigieuse école privée avec sa demi-soeur qu'elle ne porte pas dans son coeur. Elle fait contre mauvaise fortune bon coeur et si elle ne comprend pas pourquoi sa mère a épousé Harold, elle "fait avec".

Jusqu'au jour où sa mère disparaît. Alors Alice va mener son enquête et remuer ciel et terre pour la retrouver !

Ce qu'il faut préciser pour bien situer le contexte c'est qu'Alice est la petite fille d'Althéa Proserpine, une femme qui a fait toute sa réputation avec un livre. Un livre et un seul. Et pas n'importe lequel, un livre de contes: Les contes de l'Hinterland. Un livre devenu culte, impossible à trouver, jamais réédité. A tel point qu'Alice n'a jamais pu le lire. Ce qu'elle sait c'est que L'Hinterland est le pays des histoires et des créatures magiques de toutes sortes. Elle sait aussi que sa grand-mère s'est isolée dans sa propriété d'Hazel Wood, "quelque part dans le Nord du pays". Elle ne l'a jamais vue, et petite elle avait développé une fascination pour cette grand-mère si mystérieuse, mais sa mère l'en avait rapidement et fortement dissuadée. Persuadée que la disparition d'Ella a un rapport avec Hazel Wood, Alice aidée de Finch un copain de lycée fan des contes de l'Hinterland, va se mettre en quête d'Hazel Wood.

La première moitié du roman se déroule de façon classique, des mômes, des ados plutôt qui décident d'enquêter. Quoi de plus normal finalement puisque la mère d'Alice a disparu. Puis petit à petit, des détails étranges attirent l'attention. Ce fichu bouquin qui semble toujours disparaître, des gens bizarres qui rôdent, des faits étranges. Plus on avance, plus le roman dérive vers le conte. Mais pas le conte Disney, pas du tout. C'est sombre, étrange et ça fiche les chocottes. Le tout est bien dosé. Le lecteur suit l'enquête, essaye de comprendre les relations entre les différents protagonistes de l'histoire. Qui est cette Althéa Prosepine? Pourquoi Alice semble être la clé de tout ce récit? Et puis on est tout aussi curieux de ce domaine d'Hazel Wood et de ce qu'il peut cacher. Sans compter cet Hinterland qui semble si réel ...

Quant aux héros, Alice en tête, ils sont bien campés et réalistes. Alice, en ado parfaite est tout aussi attachante, qu'agaçante. On l'aime mais son comportement est en dépit du bon sens parfois. Son pote Finch est du même accabit. De ce fait ils sont très rééls, tous les deux.

Les chapitres sont courts et le récit rythmé, ce qui en fait une lecture prenante en plus d'être étonnante. La première partie est plus lente. C'est la partie dans le monde réel et la présentation des personnages. Je suppose que certains y trouveront à redire, mais en ce qui me concerne, j'ai toujours apprécié ces approches lentes et la mise en place du récit en bonne fan de longes saga de fantasy. Cela permet de s'immerger dans l'histoire, de prendre possession du monde créé par l'auteur et de s'attacher au protagonistes. Ceci étant, aucun moment mort en vue, ni aucun ennui, loin de là. La seconde moitié est plus dense, car nous sommes plongés dans un autre monde, mais là je n'en dirai pas plus. A vous de le découvrir.

Bref, si vous aimez les contes de fées et les princesses tout de rose habillées, ce roman risque de vous retourner. Mais si vous aimez gratter le surface et découvrir la noirceur qui se cache dessous, alors vous allez vous régaler. Hazel Wood, n'est pas un livre banal. C'est ce qu'on appelle sur Bookenstock, un OLNI "Objet Littéraire Non Identifié". Ce mélange des genres est savoureux, épicé juste comme il faut. 

Hazel Wood attire d'abord par sa belle couverture, mais vous piège ensuite par son contenu atypique et fascinant. Un roman pas comme les autres c'est clair et une vision noire des contes de fées qui en régalera plus d'un!





1 commentaire:

Nath Aely a dit…

oui oui oui je le note :), ma WL d'anniv augmente lol c'est pas bien j'avais réussi à la stabiliser :p