lundi 4 mai 2015

DUST de Sonja Delzongue (CONCOURS INSIDE )




Éditions Denoël
Collection Sueurs Froides
510 pages
20,90 euros


4ème de couv :

Quelque part en Afrique, la mort rôde...
2010. Dans un terrain vague de Nairobi, un gamin à vélo s’amuse à rouler dans une grande flaque sur le sable ocre. Du sang humain, répandu en forme de croix. Sans le savoir, le garçon vient de détruire une scène de crime, la première d’une longue série. 

2012, à Nairobi. Une femme albinos est décapitée à la machette en pleine rue. Le tueur a emporté la tête, un bras aussi. Elle a été massacrée, comme beaucoup de ses semblables, parce que ses organes et son corps valent une vraie fortune sur le marché des talismans. 
Appelée en renfort par le chef de la police kenyane, Hanah Baxter, profileuse de renom, va s’emparer des deux enquêtes. Hanah connaît bien le Kenya, ce pays où l’envers du décor est violent, brûlant, déchiré entre ultramodernité et superstitions. Mais elle ne s’attend pas à ce qu’elle va découvrir ici. Les croix de sang et les massacres d’albinos vont l'emmener très loin dans les profondeurs du mal.



L'avis de Dup :

Débordé par les évènements qui surviennent dans son pays, le kenyan Ti Collins, chef de la police criminelle de Nairobi fait appel à Hanah Baxter, profileuse de New-York avec qui il avait déjà travaillé auparavant. D'ailleurs, plus qu'une relation de travail, une solide amitié relie ces deux là.

Des croix sanglantes apparaissent un peu partout sur le sol du Kenya, mais jamais de corps. Hanah n'est pas une profileuse classique, son cursus n'est pas Quantico et ses méthodes diffèrent quelque peu. Armée d'un pendule (si, si) et d'un glock (faut pas déc non plus) elle arpente les "scènes de crime". Mais le pendule et le glock sont secondés par un cerveau aux capacités d'analyses hors du commun, boosté par des prises de coke fréquentes. 

Comme toujours, l'arrivée au sein d'une équipe d'un spécialiste, supposé meilleur, ne se fait jamais sans accroc. Alors quand en plus ce spécialiste est une femme, lesbienne qui plus est, je vous laisse imaginer le séisme dans ce microcosme qui suinte la testostérone...

L'enquête va cependant vite progresser grâce à Hanah. Hélas, le tueur en série, car il s'agit bien de cela malgré ses méthodes peu communes, ne va pas tarder à se sentir acculé et devenir menaçant. Et comme une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule, l'enquête semble avoir des ramifications avec une autre histoire sordide qui préoccupe également Collins : un sombre trafic touchant les Yellow Men, les albinos.

L'intrigue développée par Sonja Delzongue est sombre et glaçante. Le terrain choisi étant l'Afrique, il y est question de sorciers aux pratiques rituelles difficilement concevables pour des européens pure souche. Étant née et ayant vécu toute mon enfance jusqu'à l'âge adulte pas très loin de là, ce roman me parle beaucoup et résonnera longtemps en moi. L'énorme richesse et la pauvreté extrême de ce continent qui se côtoient en permanence. L'importance des légendes ancestrales où les croyances se mêlent étroitement aux coutumes, voire aux religions pour former un magma difficilement compréhensible. un continent encore profondément marqué par les séquelles indélébiles de la colonisation. Tout cela est parfaitement décrit, on sent bien que le sujet est dominé. L'auteur nage comme un poisson dans l'eau au milieu de cette noirceur et nous sert un thriller choc, terriblement trash, âme sensible s'abstenir.

Les personnages principaux sont bien fouillés et on les suit avec plaisir. J'ai beaucoup apprécié Ti Collins et son humanité vis à vis des victimes m'a beaucoup touché. Hanah aussi, par son côté tranché, incisif. J'aime beaucoup les personnages anticonformistes qui s'affirment et s'imposent dans la littérature. Cependant son penchant nettement marqué pour la coke m'a dérangé car réellement décrit par Sonja Delzongue comme une habitude normale. Si certains ont besoin d'une tasse de café pour démarrer la journée, Hanah elle, c'est son rail de coke. Cette banalisation d'une drogue forte, on est loin de la beuh là, me choque et il me fallait le dire. 

J'ai beaucoup apprécié ma lecture, malgré ce petit bémol. Malgré sa noirceur, c'est une ode au continent africain, et au Kenya en particulier. Je garde malgré tout ma préférence pour Le hameau des purs dont la résonance psychologique m'avait fortement impactée il y a quatre ans ! Encore une auteur qui se renouvelle à chaque parution, qui change de genre, de style, et ce n'est pas pour me déplaire, loin de là ! Une auteur que je classerai dans le même "panier" que Karine Giebel et Sandrine Collette, donc une auteur à suivre !


10ème roman à inscrire à mon challenge "Les dames en noir"
initié par Zina



[ CONCOURS ]

Ayant en ma possession deux exemplaires de ce roman, 
je vous propose un mini concours sur une semaine pour en gagner un.

Un mail intitulé Concours DUST sur
bookenstock(point)concours(at)gmail(point)com

Dites moi ce qui vous attire dans ce roman, 
et puis comme je suis curieuse et que je manque d'idées...
que lisez vous en ce moment ? :)

N'oubliez pas votre pseudo et vos coordonnées

Date limite de participation le 11 mai à minuit.

NB : Nous ne sommes pas responsables des éventuelles pertes de colis par la poste.
Aucune réclamation ne sera donc acceptée. 

8 commentaires:

Les lectures de Licorne a dit…

Ça me fait penser à Zulu de ferey comme ça.. Surtout avec l héroïne accro à la drogue.. Ce fait me dérange aussi, le pendule et le klock s etaient suffisants et plus "charmant "... Non ? Bon...

Les lectures de Licorne a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Olivier Bihl a dit…

as tu reçu mes commentaires précédents ?merci pour le concours, j'espère que tu as reçu mon mail surtout

Dup a dit…

Tes commentaires non, mais ton mail de participation est bien là ;)

Ge Chapelle a dit…

Merci beaucoup!!!!

Lady K a dit…

Brr ça fait froid dans le dos. Il a l'air intéressant, mais la petite âme sensible que je suis ne va pas s'aventurer là-dedans :P

Jason a dit…

Je l'ai terminé hier.
Je ne serais pas étonné de le voir un jour adapté au cinéma (à la manière de Zulu), tant le livre s'y prête. Extrêmement cinématographique, que ce soit au niveau du découpage presque organisé en séquences, des images véhiculées qui feraient de magnifiques plans, du style plutôt efficace (hormis les dialogues,mais j'y reviendrai plus tard), et du récit...
Le trafic humain décrit est souvent glaçant, sordide (même si je m'attendais à des passages plus difficiles à supporter). Le décor kenyan, riche de traditions, magnifique et terrible à la fois, est très bien exploité, passionnant à explorer. J'ai beaucoup apprécié Hanah, le personnage principal, même si elle répond à quelques clichés. Par contre, j'ai trouvé que trop souvent les autres personnages manquaient de profondeur, comme leur relation (l'amitié solide entre Hanah et Collins n'est, par exemple, jamais évidente si on se fie à leurs interactions, on ne le sait vraiment que parce qu'on nous le dit tout de go).
Dans les points négatifs à mes yeux : la mort de certains personnages dans la dernière partie, qui m'a semblé très artificielle. L'intrigue sur le monstre albinos du volcan qui finalement fait pschitt. Le point Godwin atteint alors que ce n'était franchement pas nécessaire. Mais surtout, j'ai trouvé que TOUS les dialogues manquaient complètement de naturel, faussant ainsi les relations et interactions entre les personnages dans ces moments-là.
Du coup, même si j'ai plutôt apprécié le roman, je n'en suis pas ressorti conquis. Je jetterai tout de même un œil au Hameau des Purs, pour la voir dans un genre différent en espérant que l'écriture des dialogues y soit plus maîtrisée.

En tout cas encore merci pour la découverte, Dup !

Dup a dit…

Merci pour ce retour et cette analyse pointue. Je te rejoins sur le point de certains dialogues comme ceux entre Hanah et l'autre fille du groupe de Collins (dont je ne me souviens plus du nom déjà :P) qui ne me semblaient pas naturels et exempts de sentiments. Comme tu dis, des sentiments dits mais non ressentis par le lecteur. Et oui, l'intrigue du monstre albinos, je l'avais noté d'ailleurs durant ma lecture et puis en écrivant ma chronique c'est passé à l'as !
Bref... ravie quand même d'avoir fait un heureux avec ce concours !