jeudi 4 décembre 2014

LE PUITS de Ivan Repila




Éditions Denoël
107 pages
11 euros

Résumé :

Deux frères, le Grand et le Petit, sont prisonniers au fond d’un puits de terre, au milieu d’une forêt. Ils tentent de s’échapper, sans succès. Les loups, la soif, les pluies torrentielles : ils survivent à tous les dangers. À leurs côtés, un sac de victuailles donné par la mère, mais ils ont interdiction d’y toucher. Jour après jour, le Petit s’affaiblit. S’il doit sauver son frère, le Grand doit risquer sa vie. Le Petit sortira-t-il? Le Grand survivra-t-il? Comment surtout se sont-ils retrouvés là?


L'avis de Dup :

Je vous présente aujourd'hui un petit livre de littérature contemporaine publié chez Denoël. Ayant beaucoup apprécié la première incursion que j'avais faite chez eux avec Le clan suspendu d'Etienne Guéreau, j'ai voulu réitérer l'expérience... Misère, bien mal m'en a pris ! Ce livre d'une petite centaine de pages a été un calvaire pour en venir à bout. Je me suis sentie propulsée dans mes années de lycée, où on avait des lectures obligatoires plus souvent soporifiques que sympathiques. Et surtout de se dire, tout en le lisant, mais qu'est-ce-que je vais pouvoir en dire ? Et d'imaginer un prof m'en expliquer la substantifique moelle, argh !


Deux frères qui n'ont pas de prénoms, seulement le Grand et le Petit, se trouvent au fond d'un puits. Sont-ils tombés ? Les a-t-on poussés ? Mystère, mais le fait est qu'ils sont là et incapables d'en sortir. Les parois sont pentues car le fond du puits est bien plus grand que son ouverture. Ils ont un sac de victuailles avec eux, qu'ils devaient rapporter chez eux. Mais le Grand déclare qu'il est interdit d'y toucher : " C'est à maman", point et on ne discute pas. Enfin si, il va discuter le Petit, aligner tous les arguments possibles et imaginables. Le Grand restera inflexible.

Ils vont boire dans les flaques de boue, manger les insectes et les vers qu'ils peuvent trouver, sucer ou mâcher les racines. Établir un rationnement drastique favorisant nettement le Grand, car lui seul est costaud, lui seul pourra arriver à les sortir de là. Un emploi du temps quasi militaire : dormir, chercher à manger, se partager la pitance, faire de l'exercice et hurler à l'aide aussi, bien sûr. Mais au bout d'un mois passé là, l'inutilité de ces cris est flagrante.

Ils vont souffrir de la faim, de la soif aussi lorsqu'il se succédera plusieurs jours de canicule. De la fièvre également lorsque le Petit aura attrapé froid. Ce dernier va également être victime de graves troubles du langage. Il pense "frère" et sa bouche prononce "palère". Il pense "cheval" et dit "marnipole". En revanche, la folie qui les guette, ils ne la voient pas arriver et l'amour fraternel va être souvent mis à mal.

Je suis incapable de dire si j'ai aimé ou détesté ces deux personnages. Leur sort ne m'indifférait pas sinon je ne serai pas allée au bout du roman, et pourtant je n'ai éprouvé absolument aucune empathie ni pour l'un, ni pour l'autre.

Quant à la fin, sa "glauquitude" me laisse totalement perplexe. Je crois que je vais laisser la place aux spécialistes pour l'analyse pertinente de ce roman. Zoé Valès en fait la préface et conclut par "un indispensable"... Moi je n'en ressors qu'une cruelle leçon de survie, et je cherche toujours l'espoir que j'aurais dû y trouver. Ce qui me sidère également, c'est le titre original de ce roman : El niño que robó el caballo de Atila ; L'enfant qui a volé le cheval d'Attila... ?!?!?! ou ???!!!



2 commentaires:

Micmelo a dit…

Coup de coeur pour moi ! J'ai trouvé ce livre "glauque" magistral.

Dup a dit…

Comme quoi ! Il en faut vraiment pour tous les goûts ;)