mardi 9 décembre 2014

AMERICAN FAYS d'Anne Fakhouri et Xavier Dollo





Editions CRITIC
Sortie le 06 novembre 2014
Relié toilé
400 pages
23 euros




Ce Chicago de 1925 a tout du chaudron prêt à exploser ! Entre les Leprechauns mouillés dans la fabrication de faux billets et les gangs qui s'activent en coulisses pour s'emparer des marchés de l'alcool et des speakeasies, autant dire qu'il y a de l'orage dans l'air. Et tandis qu'Al Capone tente de retrouver son influence sur la ville, voilà que des Drys, farouches partisans de la Prohibition, sont atrocement assassinés.


Scarface devient, aux yeux des autorités, le suspect idéal. Furieux et persuadé que les Fays sont dans le coup, il charge une bande de chasseurs de Fays, les No Ears Four, de débusquer les véritables coupables.



Pour Old Odd et son équipe, les ennuis ne font que commencer. Contraints de plonger dans les entrailles d'une ville corrompue et en proie aux guerres des gangs, les quatre nettoyeurs ont intérêt à se serrer les coudes s'ils veulent survivre à la tempête qui s'annonce. Car, quand la Fayrie est impliquée, mieux vaut ne pas trop traîner dans l'oeil du cyclone !





L'avis de Phooka:



Chicago, les années 20. La prohibition bat son plein, la pègre domine la ville.

Les No Ears Four, à la botte de Capone, roulent leurs bosses dans ce monde impitoyable. Les No Ears Four, c'est Old Odd, Bix, Bulldog et Jack the Crap. Quatre personnages hors du commun et très différents les uns des autres. Old Odd, comme son nom l'indique c'est le "vieux", le chef quoi, celui qui prend les décisions. Bix, c'est le jeune, un peu fougueux, trompettiste et fan de musique noire (ce qui est un sacré défaut à l'époque), Bulldog c'est le garde du corps de Old Odd. Son nom résume bien le personnage. Jack c'est le tueur, il n'hésite pas, il tire, il tue.

Ces quatre là vont se retrouver mêlés à une étrange histoire dans les bas-fonds de Chicago. Ha oui, il faut préciser que dans cette version de Chicago vue par Xavier Dollo (oui,oui "notre" Thomas Geha) et Anne Fakhouri, la ville héberge de nombreux habitants assez peu ordinaires. Les Fays du logis côtoient les Leprechaun et autres nymphes, les croiser n'est pas rare, loin de là.

Dans ce Chicago parallèle, il se trame d'étranges choses qui impliquent humains et Fays. Nos quatre héros vont s'y retrouver mêlés et ce ne sera pas une sinécure.

Un roman atypique, bourré de clichés, nerveux et dense. American Fays est clairement un livre à part, qu'il est difficile de classer. Urban fantasy ? Mouais, beaucoup de gens le classent dans cette catégorie. Moi je dirais plutôt, coup de folie, roman déjanté. On sent que les auteurs se sont fait plaisir. Ils ont revisité des "classiques" tels les "Incorruptibles" (que ce soit la série ou le film de De Palma), pour mieux les détourner à leur sauce Fay-érique.

Un atmosphère parfaitement reconstituée, de l'action, du suspense, le grain de folie nécessaire. Tout y est ... ou presque.

Ben oui "presque" et ça me peine de le dire parce que, si j'ai pris du plaisir à ma lecture, je n'ai pas été totalement convaincue (pardon ô grand Thomas et grande Anne, moi qui suis fan de vos écrits !). D'abord j'ai eu un peu de mal à m'approprier les personnages. Il m'a fallu du temps pour les apprivoiser, pour les cerner et les comprendre. Par contre, une fois acquis, on ne peut plus les oublier c'est certain.
Ensuite, la seconde chose qui m'a perturbée c'est la ville. Il se trouve que je connais Chicago et que c'est une ville que j'adore. Or, on ne la voit pas ... et moi ça m'a manqué. Je sais c'est sans doute idiot de ma part, mais je m'étais réjouie à l'idée de passer un moment de lecture dans cette ville précisément
Et puis j'ai trouvé le côté Incorruptible, un peu trop prononcé, un peu trop caricatural parfois, on avait presque l'impression d'être dans un épisode de la série (oui je suis assez vieille pour l'avoir suivie:)).

Bon la liste de mes "griefs" semble longue, mais en réalité ce ne sont que des détails (mes remarques sur Chicago ne gêneront sans doute que moi), les personnages sont vraiment originaux, et inoubliables, le récit est prenant. Mais il me manque la petite touche qui aurait fait pencher la balance vers un coup de coeur.

Un dernier point sur lequel je tenais à insister, c'est la beauté du livre en tant qu'objet. Une pure merveille que je suis fière d'avoir dans ma bibliothèque. Bravo aux éditions CRITIC pour cette oeuvre d'art. Si vous cherchez un cadeau de Noyel, il est tout trouvé croyez moi.

La beauté du contenant alliée à la qualité du contenu en font un ouvrage à posséder pour tout amateur de SFFF, c'est une évidence. Mais je regrette quand même de ne pas pouvoir en faire un coup de coeur. Quel dommage !

5 commentaires:

Léa Touch Book a dit…

La couverture m'avait déjà fait flasher mais après cet avis : je le veux !! :D

Thomas Geha a dit…

Tu as raison, Emma, nous avons privilégié l'action, la trame et les personnages, pas Chicago, parce que nous sommes partis du principe qu'un habitant de Chicago n'a pas besoin de raconter la ville et ce qu'il y voit, justement parce qu'il y vit... C'est sans doute un tort...
Merci, Ô Vénérable, pour ta jolie chronique ;)

Phooka a dit…

En ce qui concerne Chicago, je comprends votre choix et c'est bien pour ça que j'ai écrit "(mes remarques sur Chicago ne gêneront sans doute que moi)". Mais c'est une ville nqui aurait pu être un"personnage" elle aussi :)

Thomas Geha a dit…

ptêt que dans une suite on prendra plus le temps de se promener ;) bises !

Acr0 a dit…

En tout cas, le livre-objet est bien joli. J'ai noté le titre, je suis intriguée. Dans l'ensemble, bien que quelques points négatifs soient soulevés, j'ai lu des chroniques de lecteurs contents.