vendredi 16 août 2013

ANIMALE de Victor Dixen




Animale, la Malédiction de Boucle d'Or



Editions Gallimard Jeunesse
Sortie le 22 août 2013

Présentation de l'éditeur:


En 1832, Blonde, une jeune orpheline de 17 ans, vit dans un couvent. Elle se sait différente, et cherche à savoir pourquoi elle doit cacher ses cheveux d'or et sa beauté, pourquoi elle est victime d'évanouissements répétés, et qui sont ses parents. Pour tenter de répondre à ces questions, elle va remonter le fil de son passé.




Les avis de Dup et Phooka:


Dup et Phooka ont décidé de se faire plaisir et de lire 
Animale en chœur . Elles en ont discuté, le mail a chauffé et voici ce qui en ressort.


Ca fait drôlement plaisir de retrouver Victor Dixen. C'est un auteur qu'on aime bien sur Bookenstock. Son Mois de (voir les liens à la fin de cet article) a été passionnant et on adore toutes les deux ses Jack Spark (voir liens à la fin). Au fait, tu en es où Dup dans les Jack Spark ? En tout cas, là on change totalement de monde avec Animale !



Toujours au tome 2... le côté SF de la suite m'a brusquement freinée...ah préjugés quand tu nous tiens !

Mais j'ai quand même fait dédicacer le tome 4 à Victor aux Imaginales pour me motiver à lire la suite :))

Ce que je ne manquerai pas de faire car la lecture d'Animale me fait apprécier encore plus sa plume !



Moi aussi j'ai vraiment apprécié sa plume dans Animale. Victor Dixen a du talent, il sait embarquer ses lecteurs dans les univers qu'il crée et d'ailleurs je serais drôlement curieuse de voir ce qu'il pourrait faire en littérature plus "adulte", je suis sûre que ce serait énorme. En attendant Animale est un YA, avec une héroïne, Blonde qui est brune  blonde, original non? Çà me fait penser à une discussion lancée sur FB par Galleane. Elle parlait de la sortie de ce roman avec couverture et résumé et elle se demandait pourquoi ce "prénom" de Blonde, qui n'est justement même pas un vrai prénom. Ca semble tellement péjoratif. Je lui ai répondu qu'il fallait lire le livre pour comprendre, parce que Blonde a une histoire et quelle histoire ... Et l'origine de ce prénom si étrange en fait partie. Elle n'est pas une jeune fille comme les autres, élevée dans un couvent, elle ne connaît que cet univers et c'est son destin que va raconter ce roman. Tu la perçois comment Blonde toi?

Oui, il faut lire ce livre pour savoir le pourquoi de ce prénom... il choque ( la preuve en est avec la réaction de Galleane ) et c'est sans aucun doute fait exprès par Victor. C'est un prénom qui interpelle et on s'en souvient. Et pourtant ce n'était pas nécessaire car le sort et le destin que lui réserve l'auteur marque bien les esprits ! Je l'ai beaucoup appréciée pendant une grande partie du roman, moins sur la fin, mais c'est parce que mon empathie a été accaparé par d'autres personnages. Il faut avouer que la montée en puissance du personnage de Gaspard dans la quatrième et dernière partie est énorme. Il en éclipserait presque Blonde...mais le presque est bien là, car elle continue à subir cette pauvre Blonde. Je trouve que Victor n'est vraiment pas tendre avec elle, qu'en penses-tu ?


C'est clair ! Victor n'est pas tendre avec cette pauvre Blonde. Cette jeune fille n'a vraiment pas une vie facile. Abandonnée dans un couvent dès son plus jeune âge, elle ne connaît que les soeurs. Elle n'a jamais vu l'extérieur des murs et quand elle va enfin avoir la possibilité de sortir, et de toucher du doigt cette Liberté qu'elle a tant attendue, c'est pour se heurter à de plus en plus de problèmes. Quelle vie ! C'est pas pour rien que le sous-titre c'est "la malédiction de Boucle d'Or" ... Pour en revenir sur ton point à propos de l'empathie, je suis d'accord avec toi. Blonde est sympathique et on ne peut s'empêcher d'avoir de la peine pour elle, mais on a aussi du mal parfois à comprendre son mode de pensée et du coup on ne ressent pas pour elle, les sentiments forts qu'on pourrait attendre. Malgré ça, elle reste une héroïne qu'on est pas prêtes d'oublier parce qu'elle est hors du commun. Pour ma part, mon intérêt a été très fort pour certains personnages secondaires tels Gaspard ou Mme Lune, une sacré femme celle-ci. Elle m'a vraiment beaucoup plu. J'aurais bien aimé la voir encore plus. Elle a un rôle clé dans toute cette histoire, je l'adore ! Il faut bien reconnaître que Victor a un don pour créer des personnages atypiques, en plus d'avoir une belle plume, non?


C'est vrai qu'elle est carrément à part Mme Lune, et la magie qu'elle pratique aussi. J'aime les détails fournis pour l'expliquer ! Victor a un don oui, mais pas que pour les personnages atypiques. Gabrielle est on ne peut plus classique et pourtant j'aurai aimé un roman rien qu'avec elle ! Maître Gregorius aussi je l'aime beaucoup, dommage qu'il ne se dévoile que vers la fin. En fait, si tu regardes bien, on les a tous aimé ces personnages, le diacre Ambrogio, Sven et même Baldur son sort m'émeut ! Il fait fort quand même notre Victor !


Mais il y a un autre personnage dont j'aimerai beaucoup parler et qui mérite un chapitre à part en quelque sorte, c'est la région des Vosges et ses forêts. Quand on connait un peu la région, on s'y retrouve complètement. C'est un petit plus de cet auteur que j'apprécie beaucoup, il sait nous faire voyager. Connaissais-tu cette région toi ? Elle est tellement similaire au Jura que je me la suis appropriée immédiatement ! Et que dire du contraste entre cette région verdoyante, boisée, où la nature est exubérante avec les plages danoises, pelées, rasées, épilées... par le vent incessant. Bon, d'accord, des plages épilées, ça ne le fait pas... et pourtant cela aurait pu, car il est bien souvent question d'épilation ! Ah ces hommes qui ne savent pas de quoi ils parlent ! :))




C'est vrai que Victor Dixen nous fait voyager. Il a un sacré don pour nous emmener là où il veut. On la voit cette région,on la sent et puis on ne peut pas s'empêcher de penser que ce n'est pas un hasard si Epinal est le centre géographique du récit. Quel formidable clin d'oeil aux Imaginales ! J'ai effectivement pensé à ton Jura en lisant le roman, ses forêts, son atmosphère si parfaitement recréée. On s'y croirait vraiment et du coup le lecteur est totalement immergé dans le récit, c'est un vrai plaisir.
(Quant aux épilations , j'ai eu horriblement mal .... :))

Mais attends, je voudrais revenir un moment sur les personnages. Tu as raison Ambrogio, Sven et même Baldur nous émeuvent. Tout ce qu'ils ont vécu ne peut pas nous laisser indifférentes. Et puis il y a Gabrielle. Quel personnage ! Comme tu le dis, elle est plus "classique", mais elle a une aura, un charisme et un réalisme tel qu'on voudrait rester avec elle. J'adore ce personnage. Et ce que j'aime aussi c'est la façon dont l'auteur nous la fait découvrir. Par petites touches, comme un peintre qui crée son tableau. On apprend à la connaître à travers des lettres, des rapports et des récits oraux, petit à petit. C'est incroyablement addictif et ce procédé rend le personnage encore plus touchant, plus attachant. Sans compter que l'alternance entre ces lettres dans lesquelles on découvre Gabrielle et la réalité du moment avec Blonde, donne un rythme vraiment soutenu à la lecture. J'ai bien eu du mal parfois à me forcer à reposer le livre ! Te connaissant j'imagine qu'il en a été de même avec toi, non?



D'autant que j'ai toujours eu un énorme faible pour les romans épistolaires. Là, découvrir Gabrielle, ce personnage si intense via des lettres, des rapports de police même, m'a beaucoup plu. Cela me donne presque l'impression de la connaître plus intimement, que le courrier m'était adressé à moi personnellement. 

Victor a été un chef de l'alternance dans ce roman : alternance des personnages principaux ( au début c'est Blonde, à la fin c'est Gaspard ), alternance des périodes, entre le passé de Gabrielle et le présent de Blonde. Alternance de rythme entre les passages de narration et les passages d'action, de traque. C'est le véritable guet-apens du lecteur ça, on ne peut qu'avancer, poursuivre, courir à la page suivante... sauf quand on se force à attendre sa copine :sifflote:


Oui c'est vrai que j'ai eu du mal à t'attendre (gniark,gniark), c'est même pour ça que je dis que c'était dur parfois de reposer le roman. Moi aussi, j'ai toujours aimé les romans épistolaires et si celui-ci n'en est pas un au sens strict du terme, il s'en rapproche pas mal et l'effet est similaire. En tout cas, je me suis régalée et vu la longueur et teneur de nos échanges pendant notre lecture, j'ai bien l'impression qu'il en est de même pour toi. Il est doué cet auteur, hein ? Moi je suis épatée de la façon dont il arrive à nous embarquer dans ses mondes, aussi bien pour Jack Spark que pour Animale. Il nous prend par la main et nous entraîne derrière lui et on le suit avec plaisir. D'ailleurs on ne demande pas mieux parce qu'il sait nous surprendre et nous accrocher. Je me demande ce qu'il nous réserve pour la suite, je suis sûre qu'il va continuer à nous surprendre


(morute !!! mdr )

Ah non, non, non ! C'est moi qui t'es attendue la preum's ! Mon thriller avait un drôle de goût d'ailleurs...

C'est vrai qu'une fois qu'on a posé ce roman, à la toute fin, on n'a pas envie d'arrêter là. Pas envie de quitter ces personnages. Alors on se dit : Et s'il y avait une suite ? Soit, le conte de Boucle d'Or est bouclé, mais Animale, elle, peut poursuivre. D'ailleurs il reste encore bien des points d'interrogations. La fin arrive un peu trop vite, et si c'était fait exprès ? Pis le vilain dans l'affaire il va s'en sortir comme ça, les fingers in the noze? Nan, pas possible ça ! Et la morale Monsieur Dixen !!! 


Houlaaaaaa, ma Dup, je viens de me rendre compte que nous avions omis le conte ( elle est belle ma phrase non ? :).. Comme tu le soulignes, Animale est basé ou se réfère en tout cas à Boucle d'Or et Victor Dixen détourne très joliment ce conte et avec de l'imagination. C'est un genre qui se développe ( voir Blanche Neige et les lances missiles ou Loup y es-tu ? )( voir La griffe et le sang qui détourne les trois petits cochons aussi ! ). Nos auteurs français aiment rendre honneur aux contes qui ont bercé notre jeunesse et enflammé notre imagination, pour mieux les détourner et pour mieux nous surprendre. C'est une idée que personnellement je trouve très agréable et souvent prometteuse. Avec Victor Dixen et Animale, j'en suis encore plus convaincue. Son "revisitage" de Boucle d'or est tout simplement bluffant. Mais de fait, la fin arrive un peu vite, comme toujours avec les romans qu'on aime, et il reste des sujets en suspend, en particulier effectivement le "méchant" qu'on aimerait bien voir puni ... A suivre alors? Siouplé ..


Tel Dupont ( donc toi Phooka tu es Dupond ) " Je dirai même plus : Une suite siouplé ! "

Bon, Animale va dans nos coup de coeurs de ce mois évidemment ?

Bien évidemment, et comme on l'a lu toute les deux, va-t'elle compter double pour le GpP ?




Pour en savoir plus:


Le Mois de Victor Dixen:




6 commentaires:

Sia a dit…

Sympa, votre chronique à quatre mains ! Elle attise diablement ma curiosité sur cet auteur, du coup, que je n'ai pas encore eu le plaisir de lire !

Clairdelune a dit…

Je dois dire que ce livre me donne de plus en plus envie de le lire. Je ne vois que des critiques élogieuses dessus !

Margotte a dit…

Boucles d'or ? Voilà qui me rappelle les contes de mon enfance... mais je pense que cela n'a aucun lien...

Dup a dit…

Si si, justement Margotte !

Faelys a dit…

une belle lecture pour moi aussi, et une façon originale de la présenter dans ce billet, bravo!

Anonyme a dit…

Très belle découverte, à la fois du livre Animal et d'un auteur avec aussi le cas Jack Spark