lundi 10 septembre 2012

Troisième volume de l'ITV participative avec Sire Cédric


On ouvre aujourd'hui le troisième volet de cette interview fleuve. Vous trouverez le début ici et .

Bonne lecture, merci à Sire Cédric et continuez à poser vos questions.




Phooka Est ce que l'actualité (je pense à ce qui s'est passé en Haute-Savoie hier) peut influencer votre écriture? On a l'impression que parfois la réalité est encore pire que la fiction...

Sire Cédric




Bien sûr, Phooka !



Mais, ceci étant dit, ce n’est pas une impression : la réalité est TOUJOURS pire que la fiction ! Les histoires qu’on se raconte sont des divertissements, des créations esthétisées. Un auteur brode une histoire, il peint des tableaux, il cherche à évoquer des émotions. Il met les choses en perspectives.

Selon moi, c’est là que réside la différence fondamentale entre art et réalité : l’art transcende la réalité. Il n’en est, en aucun cas, une simple copie.



deliregirl1 Comment cette littérature s'est-elle imposé à toi plus qu'une autre ?


Sire Cédric


Chère deliregirl1,

Je ne sais pas si une littérature s’est plus imposée à moi qu’une autre. Ce sont les bonnes histoires qui m’ont séduit, depuis mon enfance. Le plaisir incroyable que j’y trouvais. Les frissons qu’elles me procuraient. Ce sentiment d’évasion sans pareil. Le fait de mieux me comprendre, et de mieux comprendre le monde qui m’entourait aussi, grâce à ces aventures par procuration.

Je ne fais donc pas de distinction entre les genres. Juste la qualité des livres. L’expérience qu’ils font vivre. Cette expérience peut varier d’un lecteur à l’autre, bien sûr. Pour ma part, Duras m’a autant fasciné que King. Vautrin que Brussolo. Comme je le disais il y a un instant, ce sont les histoires qui transcendent la réalité qui m’ont toujours attiré.


Wal Merci, Dup, d'avoir osé pousser la curiosité aussi loin !
J'en profite pour rebondir dessus et être encore plus indiscrète !!!

Sire Cédric, tu dis avoir fait, entre autre, de l'accueil dans un cabinet médical... C'est là que me vient LES questionS suivante: quel look avais-tu à cette époque là ? étais-tu déjà gothique ? t'es gothique depuis combien de temps ?

(PS: et le nutella ? tu aimes le nutella ?)

Sire Cédric

Wal, je suis accro au Nutella ^___^

J’ai grandi en écoutant du rock et du métal, oui. Mais… et alors ? Je veux dire, je me suis retrouvé à l’accueil dans un cabinet médical, et chez Air France à une autre époque, d’ailleurs, avec les cheveux longs, sans que cela pose le moindre problème à qui que ce soit… (Je me faisais davantage draguer par les hôtesses, peut-être ^___^)

Les gens peuvent qualifier ce « look » du terme qu’ils veulent, c’est juste… le mien !



Wal oups ! j'oublais autre chose: tu dis t'inspirer d'histoires existantes pour tes romans. Pour De fièvre et de sang, là, je connais, il s'agit de "la Comtesse de sang", Erzebeth Bathory (orth ?). Une légende extra d'ailleurs, que je recommande aux amateurs de viande saignante :p

Mais pour L'enfant des cimetières ????????????



Sire Cédric

L’histoire de la comtesse Bathory n’est pas une légende, mais un fait historique. Ses crimes ont bel et bien eu lieu. Tout comme ceux de notre Gilles de Rais national, par exemple (son équivalent presque parfait) perpétrés au château de Tiffauges.

L’enfant des cimetières est, en revanche, une légende urbaine : ce genre de mythes n’ont aucune fondation réelle, ils sont des fictions qui se propagent par bouche à oreille, sur les blogs, etc. Le propre de ces mythes urbains est qu’ils n’existent pas, mais qu’ils sont révélateurs de nos angoisses.






Heclea   Bonsoir Cédric :)

À mon tour de faire ma curieuse !
As-tu un roman préféré chez Stephen King ? Un truc qui te plaît particulièrement chez cet auteur ?

Dans un autre registre, tu participes souvent à des séances de dédicaces, que ressens-tu quand tu vois de longues files de fans qui attendent pour te parler ? As-tu une anecdote à nous raconter ?

Merci du temps que tu prends pour satisfaire notre curiosité ;)


Sire Cédric 

Chère Heclea,

Tout le plaisir est pour moi ^___^

J’ai découvert Stephen King à l’âge de onze, douze ans, à peu près. Je me souviens de la claque magistrale prise en lisant Ça, Simetierre, Dead Zone… Ces romans resteront à jamais dans mon esprit. Quelques années plus tard, je peux citer Misery, ou encore La part des ténèbres, qui m’ont aussi durablement marqué. Pourquoi cela ? Parce que c’était un génie littéraire, qui a changé le visage de la fiction contemporaine. Quand je l’ai découvert, j’ai aussi découvert que cet homme écrivait mille fois mieux que les classiques qu’on me forçait à lire à l’école. Et qui en plus parlait de la société contemporaine, de nos vies de tous les jours, de notre cœur secret. Je peux dire que j’ai appris à écrire en lisant King.

En ce qui concerne les séances de dédicaces, je suis toujours extrêmement touché que des personnes se déplacent pour venir me voir. Sincèrement. J’écris pour les lecteurs. Uniquement pour eux. Les voir « en vrai » devant moi n’a pas de prix. Partager quelques instants avec eux, c’est essentiel à mes yeux. Le reste de l’année je suis enfermé dans une pièce, l’écriture est un art solitaire. Les dédicaces permettent l’équilibre, l’échange humain.

Des anecdotes ? J’ai en ai tellement ! Mais rien ne me touche plus que de voir des familles entières venir me voir, parfois trois générations dans la même famille se passant mes romans, et venant me rencontrer : enfants, parents, grands-parents… Quand je les vois, je SAIS pour qui j’écris. Je sais que toutes ces heures de travail acharné n’ont pas été en vain…


Crunches

une autre question (oui, encore moi.... mais on n'est que le 9...)

Est ce que c'est vous qui choisissez à quel salon, expo vous voulez participer ? ou bien votre éditeur vous propose un certains nombre de manifestations ? ou vous les impose-t-il ?

(je sais, ça fait 3 questions... mais j'ai toujours eu du mal à me restreindre !) 

Sire Cédric 

Crunches,

En fait, les dédicaces (et mes présences en salon) ne dépendent pas de moi !

Tout part de l’initiative d’un libraire, ou bien des organisateurs d’un festival, qui ont envie de m’inviter. Ils contactent alors le service commercial de mes éditeurs (Le pré aux clercs ou Pocket) pour organiser l’événement. Les détails techniques ne passent jamais par moi directement.

Cela dit, rien ne m’est jamais imposé. Si jamais je n’avais pas envie de me déplacer tel ou tel jour, je pourrais sans problème décliner l’invitation, bien sûr !

Véronique :

Bonjour Cédric
En premier merci pour vos ouvrages qui sont un délice à lire et surtout au plaisir que l'on prend à en discuter aprés avec des amis, vos livres se prêtent vraiment bien à cela, chacun a un avis et une vision personnelle de l'histoire et il m'est arrivé d'en discuter de longues heures.
Juste une question sur votre façon de construire vos histoires. Dans vos derniers romans le couple Alexandre/Eva revient, et on suit leur histoire avec plaisir et impatience mais pensez vous en premier à une intrigue policière et vous greffez par dessus l'histoire du couple ou alors ce sont à vos deux personnages principaux que vous pensez en premier et l'enquête ne vient qu'en second. Je ne sais pas si je suis trés claire !
Enfin merci encore et rendez vous au salon du livre 2013 où comme les années précedentes vous aurez la gentillesse de me dédicacer votre nouveau roman.



Sire Cédric :


Merci beaucoup Véronique  ^___^ et oui, oui, la question est très claire !

À vrai dire, je ne pense pas à l’intrigue policière et à l’aventure humaine de mes personnages de manière séparée. Pour moi, tout est lié dès le départ, tout naît à peu près au même moment et ensuite se tisse ensemble.

L’idée du roman De fièvre et de sang, par exemple, est venue de mon envie d’utiliser le thème de la comtesse Bathory à ma manière, dans une résurgence contemporaine et où il y aurait beaucoup d’action. Mettre en scène la policière albinos Eva Sväta dans cette histoire me semblait évident, je voulais que ce roman soit une histoire de femme, une histoire qui traite de l’apparence, de la manière dont la société nous impose une dictature de la jeunesse… Bref, je n’ai pas eu à penser à deux thématiques différentes, pour moi les deux allaient de pair dans mon esprit.

Pour Le premier sang, cela s’est passé de la même manière exactement. Je savais précisément où je voulais en venir, j’avais la dernière page déjà en tête avant même d’écrire la première, et je voulais que ce roman-là parle d’Eva avant tout, des spectres de son passé et de sa relation actuelle avec Alexandre. L’intrigue policière est indissociable de leur relation. Y compris la manière dont ils la mènent, chacun de leur côté, comme une quête initiatique dont le but ultime est, bien sûr, leur réunion…

Phooka :

Bonjour Cédric

En regardant les statistiques du blog, je suis tombée sur cette recherche google qui a atterri ici :
"fan club sire cedric"

D'où ma question, y'a t'il un ou des fan(s) club(s) Sire Cédric? :)



Sire Cédric :


Ah, non, je ne crois pas que ce genre de chose existe ! (Rires.)

Cela dit, pour rebondir sur ce sujet, si certains parmi les lecteurs de ce blog souhaitent m’aider, je suppose que vous avez tous constaté que mes romans sont encore mal distribués. Une grande partie des libraires s’imaginent que je fais de la fantasy pour ados (je vous assure que c’est vrai !) et ne commandent pas mes livres, par peur de ne pas les vendre…

Face à cette situation, j’ai créé deux pages PDF que vous pouvez télécharger à cet endroit http://www.sire-cedric.com/libraires et qu’il vous suffit d’imprimer, d’amener à votre libraire habituel, au rayon thriller, lui expliquer que c’est ce que j’écris, et surtout essayer de le convaincre de jouer le jeu et d’en commander plusieurs exemplaires pour mettre sur table !

Des volontaires ?   ^___^

7 commentaires:

Jeanmi a dit…

En tant qu'auteur de polars, je pars souvent d'un fait divers (Sans tête par ex) puis je brode.

Phooka a dit…

Bonjour cédric

En regardant les statistiques du blog, je suis tombée sur cette recherche google qui a atterri ici :
"fan club sire cedric"

D'où ma question, y'a t'il un ou des fan(s) club(s) Sire Cédric? :)

Phooka a dit…

Bonjour Cédric,

je suis vraiment étonnée que les libraires pensent que vous écrivez de la fantasy jeunesse. Avez-vous une idée de la raison de cette confusion?

Marion a dit…

Ah, Cédric, cet été il y avait justement De fièvre et de sang en pile sur une table polar/thriller à la librairie où j'ai travaillé. Pas de panique, tes livres se trouvent quand même dans certaines librairies !

Sinon, je reviens à la charge avec une petite question concernant ta participation au mois 2 sur Bookenstock.
Est ce que tu peux nous expliquer comment est ce que cela s'est fait ? Dup et Phooka t'ont contacté directement ? Quelle a été ta réaction après que les filles t'aient demandé de venir sur Bookenstock pour participer à des interview et tout le tralala ?

Les filles, cette question s'adresse aussi à vous si vous voulez :D J'aime bien faire ma curieuse et voir l'envers du décor !

Crunches a dit…

On arrive à la moitié de l'ITV.... Et je reviens avec d'autres questions !
je voulais savoir où et comment vous écrivez ? dans un café ? n'importe où ? dans votre bureau ? avec ou sans musique ? avec ou sans boisson ? sur l'ordi ? à la main ? sur des calepins ? des feuilles volantes ? avec une antique machine à écrire ?


Comment ça, pas de fan club ? il va falloir changer ça !!!!

Nahe a dit…

Bonjour Cédric,

je viens de découvrir, grâce à ce mois, votre écriture et vos personnages. On y devient tès vite accro...

A propos des noms de vos personnages, Vauvert est associé dans une expression au diable. Simple coïncidence, future surprise ?

deliregirl1 a dit…

Même si généralement l'écriture est une démarche solitaire, pense-tu un jour si on te le proposais pouvoir écrire avec un(e) autre auteur. Si oui, avec qui aimerai-tu collaborer ?