samedi 29 septembre 2018

La couv du prochain Manon Fargetton chez Gallimard jeunesse !



En grand, pour son originalité !



Sortie prévue le 18 octobre !



Le pitch :

“ Deux lignes d’explosions ravagent la Terre. Nul n’en connaît l’origine mais, quand elles se rejoindront au large de notre côte atlantique, notre monde sera détruit. Sur les routes encombrées de fugitifs qui tentent en vain d’échapper au cataclysme, six hommes et femmes sont réunis par le destin. Ensemble, ils ont dix jours à vivre avant la fin du monde...”


jeudi 27 septembre 2018

OLANGAR 1/2 de Clément Bouhélier (Phooka)



OLANGAR

BANS ET BARRICADES

1/2



Éditions Critic
446 pages
22 euros



Dix-sept ans ont passé depuis la bataille d’Oqananga, où la coalition entre les Elfes et les Hommes a repoussé les Orcs par-delà les frontières.
À l’approche des élections, Olangar est une capitale sous tension, véritable poudrière où seule manque l’étincelle. Tandis que les trois candidats noircissent les journaux de leurs promesses, les accidents se multiplient sur les chantiers navals ; les salaires se font attendre et la Confrérie des Nains menace d’engager un mouvement de grève d’une ampleur jamais vue. À leur tête, Baldek Istömin ira jusqu’au bout.
Au même moment, Evyna d’Enguerrand, fille d’un ancien seigneur de guerre, débarque en ville pour chercher la vérité sur la mort de son frère, soldat assassiné au Grand Mur dans d’étranges circonstances. Pour l’aider, elle fait sortir de prison Torgend Aersellson, un Elfe banni par les siens et vieil ami de son père. Ensemble, avec l'aide de Baldek, ils se lencent dans une enquête acharnée qui les mènera des bas-fonds de la cité aux confins du royaume, là où l'ombre des orcs menace encore.






Voilà de la fantasy comme j'aime (non je ne fais pas de pub pour un régime ou plutôt si, mais un régime de lecture !). Parce que j'ai tout aimé dans ce roman. J'ai aimé les personnages, j'ai aimé leurs destins, j'ai aimé les décors, j'ai aimé le récit, j'ai aimé le contexte, j'ai aimé le monde créé par l'auteur. J'ai tout aimé !!!

La guerre est finie depuis 17 ans. Les orcs, aussi dénommés Peaux Vertes, ont été vaincus et repoussés au delà du mur. Les hommes, les nains et les elfes vivent en relative harmonie à Olangar. Relative parce que ce n'est pas non plus le grand amour, mais ils se supportent, chacun vivant dans son coin. Les elfes ont payé un lourd tribu à la guerre, et parmi eux Torgend qui en a gardé de lourdes séquelles. Il vivote à Olangar, essayant d'échapper aux cauchemars récurrents. Pour ça tout est bon: alcool, bagarres ... L'idéal est de se prendre un bon coup sur la tête et de rester sur le carreau. Comme ça au moins il peut dormir quelques heures ... même si c'est en prison. Et c'est d'ailleurs en prison qu'il va rencontrer Evyna, la fille d'un grand seigneur du sud blessé pendant la guerre contre les peaux vertes. Evyna est venue spécialement de sa province pour le chercher. Elle a besoin d'aide et c'est naturellement qu'elle s'est tournée vers un ancien compagnon de guerre de son père, même si elle ne s'attendait pas à devoir aller le retrouver au fin fond d'une geôle pouilleuse ...

Evyna veut comprendre pourquoi et comment son frère est mort. Il était militaire dans le corps d'armée chargé de surveiller le mur. Or les conditions de sa mort sont suspectes et lorsque qu'Evyna et son père ont essayé d'en savoir plus, ça a été un silence total. Alors la suspicion s'est faite encore plus forte et Evyna a décidé d'enquêter. Pour cela, elle est venue à Olangar et elle a besoin de l'aide de Torgend qui connaît le milieu militaire comme sa poche. Enfin ses derniers temps il connaît surtout les prisons et les bas fonds ...

A Olangar la population vit pour la plupart dans les bas fonds, bas fonds qui sont sous la tutelle de Mandrac, un truand qui a une main mise totale sur les gens et les commerces. Mandrac est une légende, un monstre que personne ne veut croiser. Pourtant une communauté lui résiste. Celle des nains, réunis en confrérie et dont le chef Baldek va croiser le chemin d'Evyna. Sans le savoir, leurs destins seront liés et leurs intérêts vont converger. Pourtant tout les sépare à priori. Baldek, nain syndicaliste-révolutionnaire, citadin, adepte des grèves et des barricades et Evyna la campagnarde, fille de noble.

Toute cette trame, tous ces personnages qui vont se croiser, se rencontrer et interférer, ne serait pas si réussie si le dernier personnage n'était pas si bien mis en place. Et ce dernier personnage c'est Olangar, la ville. Clément Bouhélier nous la fait découvrir, parcourir, ressentir et surtout la fait vivre sous nos yeux. Ses quartiers riches ou pauvres, son port, ses conflits, ses bouges, sa populations. Tout y est d'un réalisme frappant. Mais le plus bluffant est sans doute ce mélange de réalité et de fantasy. Réalité avec une ville ouvrière, ses chantiers de construction navale, ses ouvriers exploités, mal protégés, la technologie à ses balbutiements. Et la fantasy avec les nains qui triment, les elfes qui se dissimulent et les Peaux Vertes qu'on exhibe comme des monstres de foire. Quelle ambiance! Quelle saveur !!

Comme je le disais au tout début de cette chronique, j'ai tout aimé. Les personnages si différents, si fouillés, si réels. Torgend ne devient pas d'un seul coup un héros parce qu'il croise Evyna. Evyna n'est pas une jeune noble sans ressource, bien au contraire. Son intelligence et son habilité au combat en font une adversaire redoutable. Quant à Baldek, il ne se retrouve pas dans ce récit par grandeur d'âme, mais bel et bien par intérêt. Reste Mandrac, un personnage bien difficile à cerner, sauf qu'il est clair qu'il vaut mieux ne pas avoir à faire à lui. 

Et puis, il y a ce mélange des genres! Evyna et Torgend c'est la grande aventure typique de fantasy, alliance de deux peuples, humain et elfe, alliance d'une jeune fille et d'un vieux guerrier aguerri, du très classique. Oui mais ... oui mais il y a cette attaque de train, digne des plus grands westerns et qui à elle seule vaut le détour. Et puis, il y a la confrérie des nains, le conflit ouvrier, la grève et les barricades qui nous propulsent dans un monde à la Zola. Sans compter l'atmosphère fantasy à la limite steampunk, de la fantasy industrielle quoi.

Quel savoureux cocktail aux parfums inattendus.

Si je conclus en vous redisant que j'ai TOUT aimé, ça vous suffit où je dois en remettre une couche ? Vous faites quoi encore devant votre écran alors que vous devriez déjà être chez votre libraire préféré pour dégoter cette perle d'Olangar ?


Voir aussi la chronique de Dup bien sûr.

mercredi 26 septembre 2018

Partenariat spécial mois2 STEFAN PLATTEAU



Les Éditions J'ai Lu s'associent à Bookenstock

et vous proposent de découvrir Stefan Platteau avec


des exemplaires de MANESH





Quelque part dans la forêt de Vyanthryr réside le Roi-Diseur, l’oracle légendaire. Dernier espoir d’une nation ravagée par la guerre civile, le capitaine Rana remonte le fleuve à sa recherche, entraînant dans sa quête une poignée de braves. Personne n’a jamais navigué si loin en amont, à des milles de toute civilisation. Et pourtant, voilà qu’un naufragé dérive à leur rencontre, accroché à une simple branche. Qui est-il, et que lui est-il arrivé ? Lui qui se fait appeler « le Bâtard», est-il un simple humain, ou l’héritier d’un sang plus ancien ? En ces terres du Nord, les géants et les dieux marchent encore sous les arbres. Déjà, la forêt frémit des prémices de leur colère…



Pour postuler à ce partenariat, il suffit d'un mail, si vous êtes ok avec les règles.




LE MAIL :


adresse : lemoisde[at]gmail[point]com

intitulé : partenariat le mois de Stefan Platteau


avec :


* l'adresse de votre blog
* votre pseudo, si vous en avez un sur livraddict/facebook/bit-lit.com/google+ etc..
* votre nom et adresse 




Les résultats du partenariat seront annoncés dans un billet dans les jours qui suivent. Nous ne prévenons pas les bénéficiaires par e-mail.




LES RÈGLES :




* Nous envoyer un mail pour annoncer que vous avez bien reçu le livre.


* Lire et chroniquer ce roman au plus tard le 25 novembre 2018, avec les liens vers Bookenstock dans votre chronique , et nous envoyer votre lien également.


* Annoncer le Mois de Stefan Platteau sur votre blog au début du mois de novembre.


* Venir participer au Mois de Stefan en posant plusieurs questions (ou commentaires) pendant son "Mois de ...".



Le partenariat restera ouvert plusieurs jours. Notre choix se basera sur des critères totalement subjectifs tels le "plouf plouf" ou le "choipeau" voire même le "ça sera toi qui ..."




Novembre sera...




...le mois de Stefan Platteau !





Découvert "pour de vrai" cet été, il fallait que je vous entraîne tous dans la boucle ! Et quoi de mieux qu'un mois2 pour ça ?!

J'avais déjà lu Dévoreur qui m'avait juste mise en appétit...

Manesh a été un coup de foudre.

Un petit tour d'horizon des publications de l'auteur.

Manesh première version.
(Édition reliée)


Manesh deuxième version...
(Édition souple)


Manesh version poche



Puis vient la suite de ces Sentiers des astres :





Plus deux petites friandises :



Un bien beau billet n'est-ce-pas ?
Bref, un auteur gâté par les illustrateurs des Moutons et de J'ai Lu:))

Un partenariat en approche pour découvrir Stefan Platteau !

mardi 25 septembre 2018

[Sortie] Les nuages de Magellan de Estelle Faye



En grand, juste pour le plaisir des yeux !
Une couverture de Benjamin Carré



Sortie prévue le 4 octobre !


27ème siècle. L’Humanité s’est étendue à toute la Voie Lactée. La nouvelle frontière, ce sont désormais les Nuages de Magellan, mais les Compagnies ont fini par renoncer à tout projet de colonisation, préférant les affaires aux rêves d’exploration spatiale. Deux siècles auparavant, l’humanité a pourtant maîtrisé l’énergie sombre, une ressource quasi illimitée, mettant ainsi fin aux guerres pour les énergies fossiles. Ont suivi plusieurs siècles de liberté, d’exploration, d’avancées… Puis, insidieusement, de nouveaux jeux de pouvoir et d’influence se sont mis en place, conduisant à la multiplication des hors-la-loi. Depuis, un mythe court la galaxie : des pirates auraient créé sur Carabe, une planète perdue, une république idéale, hors d’atteinte du pouvoir des Compagnies. Dans l’un des derniers postes frontières avant les Nuages, Dan, une jeune serveuse idéaliste, chante du blues dans un bar pseudo texan tout en rêvant d’aventures stellaires. Elle est fascinée par Mary, une cliente taciturne dont on dit qu’elle serait peut-être une ex-pirate…


lundi 24 septembre 2018

LA PESTE ET LA VIGNE de Patrick K. Dewdney



LE CYCLE DE SYFFE

# 2 -  La peste et la vigne



Illustrations de Fanny Etienne-Arthur

Éditions Au diable vauvert
608 pages
23 euros


Le pitch :

Adolescent sans famille, Syffe est réduit à l’esclavage, dans une époque de guerres et de grandes épidémies. Lorsque la peste s’abat sur les mines où il est prisonnier, il trouve l’occasion de prendre la fuite. Une seule idée l’obnubile, retrouver Brindille, son amour d’enfance, captive des énigmatiques Feuillus. Son périple mouvementé au travers des Primautés de Brune le conduira à se faire tour à tour instructeur, vagabond et mercenaire, tandis qu’il assiste, impuissant, aux tourments d’un pays déchiré par la guerre civile.







Lorsque nous retrouvons Syffe, cinq années ont transformé le gamin qu’il était en jeune homme. Cinq ans dans les mines d'Iphos, le bagne des Carmides. Mais il va nous raconter son calvaire par le menu. Cinq ans à attendre la faille, la brèche qui lui permettra de fuir, de rentrer chez lui. Et celle-ci va se présenter sous la forme la plus sournoise qui soit : la peste venue des îles marquaises qui décimera les quelques six mille prisonniers, mais également tous les gardiens.

Marqué sur la joue au fer rouge du triangle des esclaves carmides il ne peut se risquer sur les routes, aussi choisit-il de traverser le Mur Carmois, cette haute chaîne de montagnes qui borde au sud la zone d'Iphos et fait office de frontière avec Grisarme, Collinne... Là où il a été capturé après la défaite de la bataille d'Aigue-Passe. 

Presque la moitié de ce volume sera consacrée à cette traversée, et à sa rencontre avec le peuple des Arces, des montagnards reclus qui y vivent en autarcie complète. Cette partie du roman est tout simplement magique, grâce aux descriptions sublimes de l’auteur qui manie avec justesse l'émerveillement et l’angoisse de son lecteur devant les situations critiques, périlleuses que traverse Syffe. Même s’il va passer pratiquement une année auprès des Arces, prisonnier volontaire le temps de se refaire une santé, il a toujours le même but : rejoindre la ville de Spinelle, retrouver le pérégrin et enfin Brindille, son amour d’enfance. L’empathie que l’on éprouvait pour l’enfant Syffe se trouve encore renforcée pour le jeune adulte qu’il est devenu.

Lorsqu’il rejoindra la plaine, ce sera pour découvrir que Bourre et Collinne n’ont pas cessé de s’entre-tuer pendant toutes ses années d’exil, que l’influence des Vars n’est plus qu’un souvenir. Il traversera la région pour rejoindre Spinelle dans le pays de Vaux où là encore l’accueillera une autre guerre : les Vaux contre les Feuillus. Pour approcher au mieux les mystérieux Ketoïs, Syffe n’aura d’autre choix que de s’enrôler dans une compagnie mercenaire qui part les combattre…

Chaque partie de cet opus qui en comprend quatre, est une facette différente du monde de Syffe, un peu comme un immense kaléidoscope où les décors, les ambiances, les pensées et les croyances varient, s'affrontent. Cela permet également à l’auteur d’approfondir les mythes et légendes de son univers si riche.

Un parcours de 600 pages semé d'embûches, de pièges, de questionnements qui contribue à forcer l’admiration que j’avais déjà éprouvé à la lecture de L’enfant de poussière. Patrick Dewdney a une plume qui m’enchante réellement, un vocabulaire soutenu, un juste équilibre entre dialogue, monologue et narration qui nous entraîne au fil des pages sans jamais nous lasser. Deuxième tome, deuxième coup de cœur. Vivement la suite ! 
Mais je ne peux conclure cette chronique sans parler de l'ouvrage lui-même qui est encore une fois magnifique. La couverture est sublime, rappelle énormément celle du premier tome créant ainsi une unité, avec des teintes plus bleutées. Chaque démarrage de partie est accompagné d'une carte et d'une illustration de Fanny Etienne-Arthur. Vraiment un bel ouvrage que je suis ravie d'accueillir dans ma bibliothèque. Vivement les Imaginales que je puisse me le faire dédicacer !!!


vendredi 21 septembre 2018

LA MYTHOLOGIE VIKING de Neil Gaiman





Editions Pocket
288 pages
7.50 euros
Parution: 16/04/2018



La légende raconte qu'il existerait neuf mondes, reliés par Yggdrasil, le frêne puissant et parfait. C'est là le théâtre des aventures d'Odin, le plus grand et ancien dieu, Père de tout ; de son fils aîné Thor, fort et tumultueux, armé de Mjollnir, son légendaire marteau ; et de Loki, séduisant, rusé et manipulateur inégalable. Dieux trop humains, parfois sages, souvent impétueux, quelquefois tricheurs, ils guerroient, se défient et se trahissent. Jusqu'à Ragnarok, la fin de toutes choses.








Bon je vais y aller de mon mea culpa déjà et ce sera fait. Quand j'ai découvert ce livre chez Pocket, je n'ai vu que deux choses: Viking et Neil Gaiman. La première, la mythologie viking m'attirait énormément parce que je l'ai toujours trouvée fascinante, et en plus je venais de finir la série Viking donc ça collait pile poil à mes envies du moment. La seconde, c'est bien sûr Neil Gaiman que j'aime beaucoup, même si je me rends compte que je ne l'ai jamais chroniqué sur le blog (j'ai dû lire ses romans avant de bloguer ..). Par contre, ce à quoi je n'ai pas prêté la moindre attention, c'était que ce roman n'en est pas un, mais c'est un recueil de nouvelles. Et alors que j'adorais les nouvelles étant jeune (oui l'imprimerie existait déjà quand j'étais jeune pfff 😀), je n'arrive plus maintenant à m'y plonger. Je fais un blocage. Il faut dire que la quatrième de couverture n'est pas claire non plus sur ce sujet, et toc! Bref tout ceci pour expliquer que j'ai mis un temps fou à le lire, malgré l'auteur, malgré le sujet et malgré ses qualités.

Ben oui, parce que des qualités il en a plein. D'abord le sujet, sur lequel je ne vais pas revenir mais bon la mythologie nordique est vaste et passionnante. Mais ce qui la rend encore plus passionnante c'est le talent de conteur de Neil Gaiman. Il crée des personnages bien campés, Thor, Loki, Freya et Odin sont plus vrais que nature. Plus vrais mais aussi moins "lisses" que dans mes maigres souvenirs. Il faut dire que l'auteur exacerbe leurs défauts et on est assez loin du Thor de Marvel, quoique ... Sous la plume de Gaiman, les dieux ne sont pas très futés et Loki est bien plus nuancé que dans l'imaginaire habituel. Mais ce qui fait la force de ce livre c'est que finalement cette succession de petites nouvelles forme au final une grande histoire quasi linéaire. Ouf, sauvée ! On finit bien sûr sur le Ragnarok !

Avec Mythologie Viking (qui devrait d'ailleurs plutôt garder son titre original de Mythologie Nordique mais ça doit être moins vendeur ...) , Neil Gaiman réécrit à sa manière l'histoire des dieux nordiques. On les redécouvre sous un autre jour et avec une touche d'humour fort plaisante. Bref, une lecture bien agréable et qui montre tout le talent de Neil Gaiman. Rappelez-vous juste: c'est un recueil de nouvelles ! :)
jeudi 20 septembre 2018

OLANGAR 2/2 de Clément Bouhélier


OLANGAR

BANS ET BARRICADES

2/2


Éditions Critic
490 pages
22 euros


4ème de couv :

À Olangar, le combat des nains a laissé des traces sanglantes dans le quartier portuaire. D’âpres négociations s’ensuivent tandis que les candidats à la Chancellerie multiplient les manœuvres politiques et les coups bas pour l’emporter. Pour mener à bien la lutte des ouvriers et contrer les agissements du clan de Malberg, le nain Baldek être obligé d’avancer masqué. Il entame un jeu dangereux avec ses ennemis directs, comme avec ses alliés les plus loyaux.
Pendant ce temps, loin de la capitale, Evyna et Torgend débarquent à Frontenac pour y trouver Stej Lombor, un ancien ami d’Andréan d'Enguerrand. Dans la chaleur étouffante et la cacophonie permanente de la Ville de Fer, la sœur meurtrie et l’elfe découvre une vérité terrifiante. Séparés au gré des épreuves, confrontés aux plaines arides de l’Oydimörk, ils sont forcés de nouer une alliance contre nature pour venger enfin le frère d'Evyna et mettre au jour le complot qui menace le royaume.








Après une première traversée mouvementée en train puis à cheval vers l’ouest, Evyna et Torgend, rejoints par Silja, une elfe amie d’enfance de ce dernier, approchent de Frontenac. Pour eux, ils sont tous à l’ouest, mais si on regarde la carte fournie dans les premières pages du livre, il y a encore un bout avant d’atteindre la Mer des Tempêtes.




Et nous allons découvrir en même temps qu'eux cette ville effarante, surnommée la Ville de Fer. Et là, de suite je tire mon chapeau à Clément Bouhélier pour ses descriptions ! On la voit, on l’entend, on la hume et on la subit de plein fouet cette ville entièrement dédiée à la métallurgie. C’est tout simplement énorme, à découvrir vraiment, même si on n’aimerait pas du tout y séjourner... Olangar la puante, Olangar la polluée au mildur brûlé par les nombreuses usines, c'est du pipi de chat à côté !

Dans Frontenac, ils recherchent l’ami d’enfance d’Andréan, le frère d’Evyna, qui pourrait les éclairer sur les circonstances de la mort de ce dernier. Parfois ensemble, parfois séparés, les chapitres alternent de plus en plus vite, accélérant la cadence de lecture. Surtout que l’on continue à suivre également Baldek à Olangar qui poursuit son bras de fer avec les grands patrons et la Chancellerie. Un complot gigantesque qui se dessine de plus en plus, en pleine bataille électorale. Les ficelles à tirer qui se présentent sont nombreuses, mais il ne faut pas se tromper dans le choix. Baldek joue un jeu d’équilibriste mortel.

La piste d'Evyna va finalement envoyer le trio complètement à l’ouest, passer le mur, puis traverser le désert de l’Oydimörk. Ce qu’ils vont découvrir sera à l’origine du complot suspecté par Baldek. Une découverte qui rapproche encore le monde imaginaire d'Olangar à notre société actuelle, et j'ai adoré ce qu'en a fait l'auteur ! Du coup seul le lecteur est omniscient car la communication ne passe pas entre l’Oydimörk et Olangar. Cela ajoute à la tension, au suspense. Ce deuxième volume est un vrai page-turner, une fois commencé on ne peut plus le lâcher.

On n’en apprend plus sur le passé de Torgend, des révélations surprennent, on découvre la magie des elfes et on approche un peu plus, bien plus, les orcs. Ces Peaux-Vertes honnis parce que différents, et que la différence fait peur…

OLANGAR, tome 1 ET 2 car ils sont indissociables, est un roman de Fantasy engagé, fort, qui ne peut laisser indifférent. Un univers riche qui ne demande qu’à être exploité encore et encore. Des personnages profonds et attachants, même les secondaires, et j'en profite pour faire une mention spéciale à Brynger, issus de tous les peuples de la fantasy qui me laisseront une empreinte certaine. Une intrigue puissante et  savamment menée  qui maintient le lecteur en haleine jusqu’au point final et quel point final ! Il m’a bien tordu les tripes... Bref vous l’avez compris, c’est un gros, gros coup de cœur.


mercredi 19 septembre 2018

[Sortie] Anatèm Tome 1 de Neal Stephenson

Anatèm Tome 1 de Neal Stephenson

Prix Locus & N°1 Best Seller du New-York Times

Editions Albin Michel Imaginaire
A paraître le 26 septembre 2018


Fraa Erasmas est un jeune chercheur vivant dans la congrégation de Saunt-Edhar, un sanctuaire pour les mathématiciens et les philosophes. 
Depuis des siècles, autour du sanctuaire, les gouvernements et les cités n’ont eu de cesse de se développer et de s'effondrer. Par le passé, la congrégation a été ravagée trois fois par la violence de conflits armés. Méfiante vis-à-vis du monde extérieur, la communauté de Saunt-Edhar ne s'ouvre au monde qu'une fois tous les dix ans. C'est lors d'une de ces courtes périodes d'échanges avec l’extérieur qu’Erasmas se trouve confronté à une énigme astronomique qui n’engage rien de moins que la survie de toutes les congrégations. Ce mystère va l’obliger à quitter le sanctuaire pour vivre l’aventure de sa vie. 
Une quête qui lui permettra de découvrir Arbre, la planète sur laquelle il vit depuis toujours et dont il ignore quasiment tout.

Neal Stephenson (né en 1959) est l'auteur culte de Le Samouraï virtuel, Cryptonomicon, L’Âge de diamant (prix Hugo), Seveneves (en cours d'adaptation en long métrage). Anatèm est considéré comme son chef-d’œuvre.

Traduction de Jacques Collin
Illustration de Gaëlle Marco
mardi 18 septembre 2018

L'AUTOMNE DES MAGICIENS Tome 2 de Helène Mérelle


L'Automne des magiciens
 Tome 2: La Reine Noire


Editions Bragelonne
Collection Fantasy
Date de parution: 16/08/2018
503 pages
25 euros

Seule héritière légitime du trône, Octavianne se retrouve reine d’Elgem malgré elle, un destin qu’elle n’a jamais voulu. Et cette succession ne va pas sans heurt : elle fait l’objet de mystérieuses agressions à plusieurs reprises. D’autres défis l’attendent, comme aider son peuple à affronter la menace de la famine hivernale, en dépit de la méfiance ou de la condescendance de ses conseillers, qui ne voient en elle qu’une gamine inexpérimentée.

Et comment apaiser son compagnon Adalgis, qui considère le palais royal comme une cage dorée ? Surtout qu’un rival inattendu se révèle : Maurin, le capitaine de la garde, qu’Octavianne a aimé autrefois et qu’elle croyait mort. La jalousie de l’homme-lion est féroce, tandis que Maurin de son côté lui rend bien son hostilité, car il ne voit en Adalgis qu’un animal. Entre ces deux êtres que tout oppose, la nouvelle reine aura-t-elle encore la liberté de choisir ?






**Attention c'est une chronique de tome 2 donc il y a quelques spoilers sur le tome 1**

Si vous souhaitez découvrir le tome 1, ça se passe ICI

Le récit de ce second opus est en directe continuité avec le précédent. Octavianne a sauvé Adalgis de justesse en puisant profondément dans sa magie. Mais bien que vivant, Adalgis est totalement inconscient et ne semble pas se réveiller malgré tous les soins et la magie que lui apporte Octavianne. Elle a essayé tout ce qu'elle connaissait, elle a puisé dans ses ressources les plus profondes, elle a écumé tous les livres  de la bibliothèque et a même demandé conseil à Gungor, mais rien ne marche ...

Octavianne est obnubilée par le coma d'Adalgis, à tel point que rien d'autre ne compte. Et rien d'autre ... c'est "juste" le fait qu'elle soit reine, qu'elle ait un royaume à gérer et un peuple qui compte sur elle. Mais son amour est trop fort et occupe toutes ses pensées. Bien évidemment, d'autres se verraient bien gouverner à sa place, du moins prendre les décisions. A commencer par sa propre soeur Quintinie qui l'abreuve de conseils en tous genres et essaye de la secouer pour qu'elle reprenne sa place au conseil en tant que reine. Petit à petit Octavianne va céder et tenter de gouverner Elgem. Là, elle va se rendre compte que ce n'est pas si simple, que sa jeunesse va lui poser problème et que beaucoup de personnages haut-placés en profitent pour prendre des décisions à sa place. Mais Octavianne n'est pas là par hasard. Les péripéties de son périple passé lui ont forgé le caractère et l'ont instruite. Et surtout, elles lui ont donné une idée fixe dont elle ne démordra pas: l'esclavage doit disparaître. Et pas seulement dans son royaume comme c'est déjà le cas, mais dans tous les royaumes voisins. C'est "son projet" ! :)

Octavianne doit se battre contre bien des gens mais aussi contre elle-même. Ce qui est certain, c'est qu'il y a quelqu'un sur qui elle peut compter en toutes circonstances : le capitaine Maurin. Il assure sa protection rapprochée, la suit partout. C'est son ombre, toujours présent, silencieux, efficace ... et amoureux! Oui amoureux comme aux premiers jours, mais de l'eau a passé sous les ponts depuis alors il n'en montre strictement rien. Il excelle juste dans ce qu'il fait.

C'est avec beaucoup de plaisir que je me suis replongée dans l'automne des magiciens. Le personnage d'Octavianne, si fort et si plein de magie montre tellement de failles ... On se demande comment elle va évoluer. Elle a un côté obscur parfois, et si sa bonté et sa droiture font toujours front jusqu'à présent, on est en droit de se demander si cela sera toujours le cas. Les pressions et les coups du sort qu'elle subit vont elle la changer ? Pas facile d'être à la fois reine, puissante magicienne, femme et amoureuse. Arriver à gérer tous ces différents côtés est une gageure de tous les instants. 

Et là, je vais digresser, car à travers Octavianne, c'est un peu le sort de beaucoup de femmes que l'auteure décrit. Et ce "petit" détail (pas si petit en fait) nous amène à ce qui fait que ce roman est si actuel bien que de la pure fantasy. Il y a donc bien sûr le destin d'Octavianne à mettre en parallèle avec le destin de toute femme qui veut mener de front vie professionnelle et privée. Mais aussi, et surtout, le parallèle entre la lutte d'Octavianne contre l'esclavage et celle, plus actuelle, contre le travail des enfants ou des employés sous payés du monde entier. En "boycottant" les marchandises produites par les pays esclavagistes, Octavianne nous montre peut-être la voie pour faire de même vis à vis des pays faisant travailler des enfants, ou des pays polluants ou ..ou ... Bref, Octavianne a le courage de faire ce que beaucoup de nos politiciens actuels ne font pas. Et ça ne se fait pas sans casse ...
Alors bien sûr, ces digressions de ma part sont peut-être pures supputations, et ne constituent en aucun cas la trame du récit. Car oui, nous sommes bien face à de la pure fantasy. Et de la bonne ! Combats, magie, trahisons, manipulations et manigances en tous genres en sont le fil conducteur, et Octavianne va devoir faire face à tout ça. Elle le fera avec brio parfois, avec naïveté aussi. Elle fera des erreurs, comptera sur les mauvaises personnes, mais une chose est sûre elle rebondira toujours.

La reine noire est un vrai plaisir de lecture. Totalement immersif, le roman se dévore rapidement. Octavianne grandit sous nos yeux, apprend, évolue et le lecteur se l'approprie totalement. Le monde créé par Hélène Mérelle sonne juste, on y évolue avec un immense intérêt. On en redemande. Vivement la suite !!



lundi 17 septembre 2018

LE DOMPTEUR D'AVALANCHES de Margot Delorme





Éditions Les moutons électriques
222 pages
16,90 euros


4ème de couv :

Ditto, quatorze ans, tient lieu de guide à des excursionnistes venus des plaines. Un jour, lors de l’attaque d’un monstre des cimes, il se découvre un don pour déclencher avalanches, coulées et crues. Un don puissant. Or les écouleurs sont craints et haïs par les montagnards. Bientôt, Ditto se retrouve dans la peau d’un paria et contraint à la fuite. En compagnie d’amis inattendus , il va demander son aide à la Lorlaïe, la nymphe du grand glacier. Mais le marché que lui propose cette dernière lui paraît inacceptable…







Une fois n’est pas coutume, je vais râler dès le départ de cette chronique, comme ça ensuite je pourrais dire tout le bien que je pense de ce roman ! Oui je râle parce que nulle part sur cette couverture, qui par ailleurs est magnifique et je salue encore une fois le talent de Melchior Ascaride, il n’est mentionné que c’est un premier tome d’une série. Je m’attendais à un one-shot et je suis frustrée par une fin qui n’en est pas une !

Ceci mis à part, je me suis régalée avec cette lecture qui a tout d’une fable ou d’un conte sublimant la montagne et son univers caractéristique. Alors qu’il servait de guide pour des excursionnistes venus de la ville, Ditto se voit attaqué par un dragon-cristal qui vient de décimer son troupeau d’ânes. Peu disposé à servir de dessert au rapace écailleux et, avouons le, mort de trouille caché derrière son rocher, il déclenche sans bien savoir comment une terrible avalanche qui englouti le dragon. Tout a été balayé sauf une zone parfaitement dégagée pile autour de lui. Et c’est ainsi que Ditto découvre son pouvoir : il est un écouleur, un Ardent. Mais il va découvrir également le corollaire de ce don, il va être pire que banni de son village, de sa famille, à cause d’une vieille superstition : c’est le Mal qui coule dans ses veines. Les villageois, son père en tête, vont le traquer pour l'éliminer purement et simplement...

Ce récit est une véritable quête initiatique où le jeune ado va partir à la recherche de divinités susceptibles de l’aider à maîtriser ce puissant pouvoir. Il sera accompagné d’une marmotte et d'un lynx des neiges qui sont des Ardents comme lui. Ils ont chacun un pouvoir particulier, ma foi original, et surtout ils parlent. Il y a également un professeur, un ardeurologue qui se joindra à l’expédition. Ils ne seront pas trop de quatre pour échapper à de puissants ennemis qui en veulent à ce don puissant que possède Ditto.

Mais le personnage principal de ce roman est sans aucun doute la montagne, sublimée ici par des descriptions à couper le souffle. C’est superbement bien fait, à tel point que l’on a l’impression d’y être transporté ou de regarder un documentaire télévisé. J’ai vraiment beaucoup apprécié ma lecture. De même les noms de lieux, de plantes traduisent vraiment un état d’esprit montagnard (comme le gratte-à-cul pour le chardon) et m’a fait sourire plus d’une fois. 

Et dans ce paysage superbe, l’auteur y installe un bestiaire des plus fantaisistes qui est un régal pour l’imagination : des cocons de goblinoux qui éclosent la nuit en libérant des lutins malicieux ou des tyroli-trolls qui plairaient beaucoup à Célindanaé :)... etc

Bref ce récit m’a enchantée et bien évidemment même si cela me fait râler, je serai au rendez-vous pour lire la suite. Je veux poursuivre un bout de chemin encore en compagnie de Ditto qui visiblement va devoir quitter sa montagne pour affronter un désert puis la mer. Je suis curieuse de voir ce que donnera l’imagination de l’auteur dans un cadre radicalement différent ! 



vendredi 14 septembre 2018

[Sortie] Mage de Bataille de Peter A. Flannery


Voici une des sorties que j'attends le plus en cette période de rentrée. Il me tarde de l'avoir entre les mains !!!


Mage de bataille - tome 1





Édition Albin Michel Imaginaire
24.00 €

Date de parution: 26 Septembre 2018 

Falco Danté est un gringalet dans un monde en guerre peu à peu conquis par l'armée infernale des Possédés. Pire, Falco est méprisé, mis à l’écart, à cause de son père qui fut un immense mage de bataille avant de sombrer dans une folie meurtrière. Alors que la Reine tente de rassembler toutes les forces armées pour repousser les Possédés, Falco prend une décision qui va l'amener aux marges du désespoir : il va entrer à l'académie de la guerre, une école d’excellence pour les officiers. Là, il devra surmonter ses doutes, ceux de ses amis et même ceux de la Reine.



jeudi 13 septembre 2018

[Audio] LE LION DE MACÉDOINE # 1 de David Gemmell




# 1





Série : Le Lion de Macédoine, livre audio 1
Durée : 18 h et 44 min
Version intégrale Livre audio
Date de publication : 30/01/2017
Langue : Français
Éditeur : Hardigan



Quatre cents ans avant Jésus-Christ. Sparte l'orgueilleuse, la cité guerrière, célèbre ses victoires... et plus personne n'écoute les oracles. Pourtant les présages se multiplient. Une guerre se prépare. Plus terrible que toutes celles qui n'ensanglanteront jamais la Grèce, elle mettra en jeu le sort de l'humanité. Le Dieu Noir s'est éveillé, il patiente dans l'ombre. Lorsqu'il prendra forme humaine, le mal déferlera sur le monde. Mais il reste un ultime espoir. Qui en sera porteur ? Xénophon, le glorieux général athénien ? Tamis, la sombre prêtresse qui manipule les fils de la destinée ? Ou Parménion, ce jeune sang-mêlé qui ose tenir tête aux descendants des rois...






Remarque préalable : certains noms de lieux ou de personnages ont peut-être, probablement, été écorchés... ceci est une écoute non une lecture.



La saga Le Lion de macédoine a été initialement publiée en quatre volumes. Audible a fait le choix de les regrouper par deux. Ainsi cette écoute correspond à "L’enfant maudit" et "La mort des nations". Nous sommes dans la Grèce Antique, entre 400 et 350 av. J.-C., à une époque où la Grèce est loin d’être un état à part entière. C’est en fait une multitude de cités-états perpétuellement en guerre entre elles.

David Gemmell nous plonge dans Sparte à un moment où celle-ci est à l’apogée de sa gloire, redoutée de tous. Il faut dire que Sparte ne vit que pour la guerre : chaque petit garçon est embrigadé et formé à cet art dès le plus jeune âge et avec la plus grande sévérité. C’est ainsi que nous faisons la connaissance du jeune Parménion pour qui le parcours est encore plus douloureux. Méprisé de tous à cause du sang macédonien qui coule pour moitié dans ses veines, haït pour ses performances chèrement acquises. Il poursuit néanmoins sa formation jusqu’à atteindre le grade suprême de Stratégos : le meilleur stratège de Sparte.

Avec brio, comme à son habitude, David Gemmell mèle les vérités historiques avec les mythologies antiques pour tisser sa fiction sur la vie de ce grand Général de guerre qui aura côtoyé les plus grands comme Aristote, Philippe II de Macédoine et Alexandre le Grand. Un Parménion manipulé par une prêtresse, Tamis , voulant faire de lui une arme pour contrer les forces du Chaos. Pas grand-chose ne lui sera épargné, et plus il avance dans la vie et plus il vouera une haine profonde à Sparte. Comble de l’ironie, dès qu’il quittera sa ville natale qui le rejetait, partout où il ira, il sera "Le spartiate".

David Gemmell va nous faire circuler dans cette Grèce Antique: Sparte, Thèbes, la Thrace, puis la Macédoine au côté de Philippe II. Il fait la part belle aux combats et surtout à la stratégie de ces combats. Son écriture tellement visuelle nous propulse à l’époque décrite avec d’autant plus de force que Nicolas Planchais, le narrateur excelle à accélérer le rythme quand il faut. Il ne faut pas avoir peur des détails sanglants de ces guerres, car avec Gemmell, le sang, la cervelle ou les boyaux giclent plus souvent qu'à leur tour !
 
Mais le point fort de l’auteur reste toujours la force de ses personnages : même le plus insignifiant vis-à-vis de l’intrigue est présenté avec moult détails qui rendent cette lecture écoute captivante. On se sent concerné par leur sort à tous et la gorge se serre plus d’une fois. Quant à certains personnages historiques, il prend parfois la liberté de les modifier un brin pour qu’ils collent à son intrigue ! Ainsi Aristote par exemple, se voit posséder des dons de magus assez extraordinaires, tout en restant le sage philosophe connu de la postérité.

Ce mélange de mythologie, d’historique et de Fantasy me rappelle grandement la trilogie Troie qui avait été un énorme coup de coeur. J’attends de voir ce que donnera la deuxième partie pour me prononcer en faveur de l’une ou de l’autre. Pour l’instant je trouve qu'elles ont la même envergure : j’adore !



mercredi 12 septembre 2018

OMG !!! Celui qu'on attendait plus, NABIL OUALI le retour !!!



NABIL OUALI

LA VOIX DE L'EMPEREUR III

Le Courage et le Vent




Sortie prévue en novembre !
2018, si, si :))

Que j'ai hâââââââte !!!



Sortie du tome 3 de Sharakhaï de Bradley Beaulieu

Sharakhaï, T3 : Le Voile de lances

Sortie annoncée le 14 novembre 2018



576 pages
25 euros
chez Bragelonne

Depuis la Nuit des Innombrables Lames, les rebelles des Hôtes sans Lune sont traqués sans relâche. La plupart d'entre eux ont été obligés de fuir la cité. Çeda, qui s'est réfugiée dans le désert, découvre qu'un Roi compte se retourner contre les autres souverains. Elle espère exploiter ces dissensions, mais en qui peut-elle faire confiance ? Tous sont susceptibles de la trahir.
Çeda imagine alors un plan risqué : libérer les asirim, les esclaves immortels des Rois. Mais le meilleur stratège de ces derniers, le Roi des Lames, est à ses trousses...
Tandis que la jeune fille tente de sauver les siens, la machiavélique reine de Qaimir, l'impitoyable mage de sang Hamzakiir et le Roi des Lames se préparent au terrible affrontement qui décidera du sort des peuples du désert...


Et du coup j'ai vu que le tome 1 est disponible en audio , ce qui me titille beaucoup ! 😁




mardi 11 septembre 2018

LES MONDES-MIROIRS de Vincent Mondiot et Raphaël Lafarge





Éditions Mnémos
427 pages
23 euros


4ème de couv :


Elsy et Élodianne ont grandi dans les rues crasseuses de Mirinèce, vaste cité à l’ombre des Arches, une architecture titanesque qui enjambe les pays et relie les métropoles. Pourtant, leurs chemins se sont éloignés. Devenue magicienne, Élodianne officie désormais pour le gouvernement. Quant à Elsy, à la tête d’une agence de mercenaires, elle navigue en eaux troubles.


Mais lorsque les blasphèmes, d’atroces créatures, émergent des mondesmiroirs et se déchaînent sur la capitale, les deux femmes n’ont d’autre choix que d’unir leurs forces pour mener l’enquête. Face à la menace, elles découvriront combien elles ont changé, et jusqu’où elles pourront aller… Car le sort de Mirinèce est en jeu.






Elsy et Élodianne sont deux amies d’enfance, élevées sous le même toit, dans le quartier ouest de Mirinèce. Dire le quartier ouest sous-entend le plus pourri de la ville. Si Elsy y est toujours, Élodianne  elle a réussi à s’en extraire, étant la plus sérieuse des deux. Elle a fait des études de magie et maintenant elle dépend du Palais, même si la discipline qu’elle a choisi semble méprisée par les autres mages. Mais Elsy a la niaque, elle ne désire qu’une chose, échapper au quartier ouest. Elle a monté sa propre agence de mercenaires et guette l’opportunité qui lui permettra de faire des éclats. Et justement celle-ci se présente lorsque la capitale est soudainement menacée par des attaques terroristes violentes.

Elsy c’est un peu une Lara Croft, mais avec la crinière blanche : badass quoi… Peut-être un poil trop caricaturale, mais qu’importe, les auteurs lui prêtent un humour et une répartie qui suffit à me faire gommer les autres imperfections. Elle sait ce qu’elle veut et jusqu’au bout elle tiendra tête : - à l’ennemi même lorsqu’elle est morte de trouille - aux puissants dirigeants même quand elle n’est pas en position de marchander, et puis... elle est toute petite en taille... donc forcément… =D
Élodianne, sa sœur adoptive est carrément plus fade à côté, mais sa magie, celle des mondes-miroirs, va la mettre elle aussi au devant de la scène.

Alors revenons à l’intrigue par le biais de ces derniers. Certains miroirs donc, sont enchantés par des mages et donnent ainsi accès à un monde parallèle, copie inversée du réel, mais où la réalité peut être sujet à caution car ce n’est qu’un reflet des souvenirs de celui qui l'a créé. Autre particularité de ces mondes-miroirs, la magie y est complètement absente, c’est un monde ouaté, sans bruit ni odeur. Et justement, ce sera par le biais de quelques miroirs enchantés disséminés dans la capitale Mirinèce que vont surgir des abominations, tuant tous ceux à leur portée et semant la panique aux quelques chanceux ayant réussi à fuir. Ces horreurs aux descriptions qui donnent parfois la nausée seront appelés Blasphèmes et vont très vite être revendiqués par des partisans de Teliam Vore. Ce dernier étant un ami du proconsul actuel, mais retiré depuis de nombreuses années du monde politique. Elsy, ses mercenaires et Élodianne vont être dépêchés par le pouvoir en place pour aller traquer les responsables, accompagnées de quelques magiciens et de quelques guerriers.

J’ai beaucoup apprécié l’originalité de ces mondes-miroirs et l’utilisation qu’en ont fait les auteurs. L’imagination de ces derniers semble foisonnante, j'avoue même ne pas avoir réussi à me figurer le look final de la forteresse de Teliam Vore, entre les descriptions et le jeu de cache-cache qui se passe à la fin entre monde réel et mondes-miroirs. J’avais un immense kaléidoscope coloré devant les yeux et j’étais perdue ! Mais peu importe, l’intrigue nous accapare bien et nous fait tourner les pages rapidement jusqu’à la fin.

Une intrigue mêlant des sujets actuels comme les inégalités sociales, les quartiers défavorisés où règne le chômage, la drogue et l’alcool, les attaques terroristes et leur impact sur la population, sans oublier leur manipulation politique par les dirigeants en place. La religion aussi n’est pas épargnée par les coups de griffes des auteurs. Le tout avec un humour souvent cynique, bref je me suis régalée.

Si j’ai un reproche à faire à ce roman c’est que l’imagination sans borne des auteurs nous a dévoilé tout un tas de structures qui font de cet univers un monde vraiment original et unique, notamment ses énormes arches reliant la capitale aux autres régions, sans qu'on sache comment elles sont arrivées là et pourquoi, à quoi servent-elles ? De même, des titans figés sont éparpillés sur le territoire mais on n’en sait pas plus. C’est terriblement frustrant et cela m’empêche de faire un coup de cœur de cette lecture qui par ailleurs m’a beaucoup plu. J’espère bien que Vincent Mondiot et Raphaël Lafarge reviendront dans ce monde de Mirinar afin de nous en apprendre plus. Je déteste rester ainsi sur des interrogations. J'espère bien que ce roman est une introduction, et quelle introduction !!!



lundi 10 septembre 2018

MANESH de Stefan Platteau



LES SENTIERS DES ASTRES

# 1

MANESH



Éditions Les moutons électriques
464 pages
24 euros


4ème de couv :


Quelque part dans la nordique forêt du Vyanthryr, les gabarres du capitaine Rana remontent le fleuve vers les sources sacrées où réside le Roi-diseur, l’oracle dont le savoir pourrait inverser le cours de la guerre civile. À bord, une poignée de guerriers prêts à tout pour sauver leur patrie. Mais qui, parmi eux, connaît vraiment le dessein du capitaine ? Même le Barde, son homme de confiance, n’a pas exploré tous les replis de son âme. Et lorsque les bateliers recueillent un moribond qui dérive au fil de l’eau, à des milles et des milles de toute civilisation, de nouvelles questions surgissent. Qui est Le Bâtard ? Que faisait-il dans la forêt ? Est-il un danger potentiel, ou au contraire le formidable allié qui pourrait sauver l’expédition de l’anéantissement pur et simple ?








ActuSF m’avait demandé il y a quelques mois de citer trois livres que j’aimerais lire au cours de cet été 2018. L’heure du bilan a sonné : deux sur trois… pas trop mal finalement. Le premier c’est déjà fait : L’enfant de poussière de Patrick K. Dewdney et voici donc le second : Manesh

De cet auteur je n’avais lu que Dévoreur. Cette lecture avait été suffisante pour me donner envie d’en découvrir plus sur l’univers de l’auteur, sur ce lien entre l’homme et les astres abordé dans sa nouvelle. Manesh s’inscrivant comme le premier tome de la série « Le sentier des astres », cela me semblait comme une évidence. Qui plus est, ce roman de Fantasy a reçu le prix des Imaginales 2015, il fallait donc que je le découvre !

Cette lecture m’a enchantée. Je ne m’attendais pas à découvrir en Stefan Platteau un si merveilleux conteur que je place sans hésiter aux côtés de Patrick Rothfuss. Que j’aime ces romans où les personnages se racontent ! Et ici comble du bonheur, nous suivons deux récits qui s'entrecroisent. Nous avons le dit de Fintan Calathynn, le barde embarqué sur une des deux gabarres lancées dans une expédition vers le Grand Nord. Fintan tient un journal de bord que nous découvrons. Et celui de Manesh notre héros, qui au début de ce roman vient d’être repêché alors qu’il était blessé et inconscient, dérivant sur le fleuve glacé, accroché à du bois flotté.

Fintan va soigner Manesh, et dès que celui-ci ira mieux, il aura pour mission de le faire parler. D’où vient-il ? Que lui est-il arrivé ? Où sont ses compagnons ? Car dans ces contrées on ne peut espérer survivre seul. Mais Manesh n'ira jamais droit au but, il va choisir de se raconter, en commençant par le tout début : sa venue au monde de bâtard du dieu Errant, un dieu solaire. Puis son enfance, son adolescence mais aussi sa vie de jeune adulte qui n’aura rien de banal. En bon orateur il saura tenir Fintan en haleine, accro à son récit tout comme Stefan Platteau vis-à-vis de son lecteur.

Deux récits qui cheminent lentement, au fil de l'eau, au même rythme que cette expédition dont le but reste bien mystérieux. On pressent tout juste une volonté guerrière derrière celle-ci, mais elle ne se dévoilera que par petites touches dans les dires de Fintan ou lors des événements qui se dérouleront à la fin du volume, lorsque les deux récits se rejoindront.

Deux récits enchanteurs et hypnotisants qui captivent le lecteur sans jamais le lâcher. Deux récits dont il faut se délecter calmement, sans précipitation. C’est la première fois que je mets autant de temps à lire un livre (15 jours), sans éprouver de l’irritation à ne pas avancer plus vite. Comme si les mots de l’auteur me retenaient à chaque page : sensation nouvelle et délicieuse. L’impression d’être bercée par les mythes et légendes que brassent l’auteur dans son roman. Un mélange de rites chamaniques, de cultes hindous, de mythes celtiques crée un univers à nul autre pareil.

Les mystères et les points d'interrogation s'accumulent pendant plus de 400 pages, on est en immersion complète dans ce monde, bercée comme je le disais, et tout d’un coup, sur les 50 dernières pages les révélations affluent, les réponses pleuvent sur un rythme frénétique pour finir par nous laisser sur un affreux cliffhanger des familles qui ne peut que nous forcer à vouloir découvrir la suite. Suite qui porte comme titre le prénom de la seule femme de l’expédition : Shakti, si on excepte sa fille. Toutes deux sont d’ailleurs bien mystérieuses et enjoignent elles aussi à se précipiter vers cette suite.

Une très belle plume riche et envoûtante que je vous enjoins à découvrir. Un univers mystique unique et des personnages très attachants. Bref Manesh rassemble tous les ingrédients nécessaires pour un gros coup de cœur.