jeudi 9 novembre 2017

PIERRE-FENDRE de Brice Tarvel




Les moutons électriques
272 pages
19,90 euros


4ème de couv :

Un immense château…


On n’y entre pas plus qu’on n’en sort. On y naît, on y vit, puis on y meurt. Un monde clos de murailles infranchissables, chapeauté d’un éteignoir de grisaille. Certains ont l’illusion d’un nid somme toute douillet, d’autres ragent d’habiter une prison. Dulvan et son ami Garicorne appartiennent à ces derniers. Sans savoir ce qu’est vraiment le Grand Dehors, ils aspirent à en percer les mystères et rêvent d’une existence tout autre. Mais, pour ce faire, il convient de faire tomber l’enceinte géante, c’est-à-dire se rendre dans la salle-territoire de l’éternel hiver afin d’arracher la Sommeilleuse à ses songes. Comme le racontent les vieux récits, l’énigmatique endormie est-elle cependant bien une déesse dont les errances oniriques ont fait que le château et tout son contenu soient devenus réalité ?


Parce qu’elle ne peut supporter l’idée de perdre son frère, Aurjance quittera son cher royaume du printemps pour se lancer à la poursuite du jeune homme. Quant à Murgoche, la peu recommandable sorcière, elle n’entendra pas se laisser flouer par deux foutriquets.







Voilà un livre dont le pitch plus que la couverture m'avait interpellé dans la sélection des moutons électriques. Mais comme je voulais absolument postuler pour Le Lys noir de François Larzem, je me suis abstenue ne voulant pas abuser... Seulement la tentation est revenue me friser les moustaches lorsque Phooka participait à la rencontre Decitre-Grenoble d'octobre dernier où l'auteur était invité.
Bien m'en a pris de le "commander" car je me suis régalée avec cette plume si singulière, et en plus la couv' est magnifique -évidemment- pourquoi en avais-je douté vu que c'est encore et toujours sieur Melchior Ascaride aux crayons ?  (En tout petit, sur le pdf, je la trouvais bien sombre.)




Dulvan et Garicorne quittent donc en catimini Viridis, la Salle du Printemps, avant le lever du jour. Enfin, en l'occurrence ici ce sera avant l'envol des premiers héliavis, ces oiseaux de lumière qui tournicotent inlassablement sous le plafond de la salle, répandant la lumière diurne. Main dans la main, se roucoulant des mamours, mais tout de même armés jusqu'aux dents car ils savent que leur périple ne sera pas sans dangers.

Affolée des conséquences désastreuses que pourrait avoir leur projet de réveiller la Sommeilleuse, Aurjance se lance à leurs trousses, accompagnée par son amie d'enfance Farille, pour tâcher de raisonner son petit frère Dulvan.

Quant à l'énorme et vieille sorcière Murgoche, craignant elle de perdre toutes les aises qu'elle a acquises à Viridis, elle décide également de tracer la route pour empêcher ces deux trousse-pets (mdr) d'atteindre Pierre-Fendre, la Salle d'Hiver. Elle s'alliera avec Yuk Long Renard, un bandit viridien et sa troupe de malfrats pour le trajet.

C'est ainsi que l'auteur, que j'ai bien envie d'appeler Brice-Tarvel car c'est le roi des noms composés, va alterner les chapitres en nous faisant suivre tantôt nos deux amoureux, tantôt nos deux filles et tantôt la sorcière et ceux dont elle s'est entourée.

On va donc traverser une portion de Viridis où les ennuis commencent déjà, Chaloir la Salle de l'Été, Feuille-Sèche celle de l'Automne et enfin Pierre-Fendre. Des portions se feront pour certains par les hauteurs, les coursives et les chemins de ronde longeant les créneaux, d'autres par le sol, d'autres encore par les sous-sols. Quelque soit la voie choisie, les dangers les guettant seront là, et je dois avouer, pour notre plus grand plaisir, l'imagination débridée de l'auteur étant un régal.

Le monde créé par Brice Tarvel est d'une inventivité et d'une ingéniosité fabuleuse. Les descriptions sont savoureuses, très souvent hilarantes. Un bestiaire totalement tarvélien mais en parfaite adéquation avec le monde dont il est issu, bref ce n'est que du bonheur. Et le vocabulaire, mon Dieu, le vocabulaire !!! Rien que lui vaut l'achat de ce livre, franchement ! Entre l'utilisation de noms ou d'adverbes de vieux français comme vitement, mêmement, souventefois et la quantité de noms composés loufoques créés, vraiment cette lecture est un délice. J'ai souri tout du long, parfois même éclaté de rire. Je vous jette là quelques exemples en plus du trousse-pets. Un galope-chopines, un traîne-chemins qui n'a rien à voir avec un guette-chemins, un frappe-devant... etc. Je vous rassure, je vous en ai laissé plein à découvrir ! Notamment, il serait très drôle de compter le nombre de "synonymes" utilisés ou créés pour désigner l'énorme fondement de Murgoche =D

Bref Pierre-Fendre est un roman que je ne peux que vous conseiller d'acquérir ET DE LIRE (message aux empileurs de PAL :)). Un one-shot des plus délicieux avec une fin qui m'a agréablement surprise et qui donne matière à réflexion. Oh gentiment hein, pas prise de tête du tout ! Allez, foncez chez votre dealer préféré, c'est de la bonne came !



3 commentaires:

Zaphrina Makichan a dit…

Je l'ai lu aussi et beaucoup aimé. C'est vrai que ça sort de l'ordinaire. Dommage, j'ai beau être une empileuse de PAL, ça ne marche pas sur celui-ci :D

Aelinel Ymladris a dit…

C'est vrai que le roman avait l'air super original mais j'avoue que l'attitude de l'auteur à cette fameuse soirée Décitre m'a complètement glacé... Peut-être que je me laisserai tenter par sa Fantasy maritime. A voir...

Zaphrina Makichan a dit…

À ce point là?