jeudi 8 juin 2017

UN ÉCLAT DE GIVRE de Estelle Faye






Les moutons électriques
256 pages
21 euros


4ème de couv :


Un siècle après l’Apocalypse. La Terre est un désert stérile, où seules quelques capitales ont survécu. Dont Paris.



Paris devenue ville-monstre, surpeuplée, foisonnante, étouffante, étrange et fantasmagorique. Ville-labyrinthe où de nouvelles Cours des Miracles côtoient les immeubles de l’Ancien Monde. Ville-sortilège où des hybrides sirènes nagent dans la piscine Molitor, où les jardins dénaturés dévorent parfois le promeneur imprudent et où, par les étés de canicule, résonne le chant des grillons morts. Là vit Chet, vingt-trois ans. Chet chante du jazz dans les caves, enquille les histoires d’amour foireuses, et les jobs plus ou moins légaux, pour boucler des fins de mois difficiles.

Aussi, quand un beau gosse aux yeux fauves lui propose une mission bien payée, il accepte sans trop de difficultés. Sans se douter que cette quête va l’entraîner plus loin qu’il n’est jamais allé, et lier son sort à celui de la ville, bien plus qu’il ne l’aurait cru.



L'avis de Dup :

Ce roman je l'ai acheté l'an dernier aux Imaginales 2016, lors de ma première rencontre avec Estelle Faye. Je venais d'achever sa trilogie La voie des oracles qui m'avait tant plu. Pourquoi celui-là ? C'est bien évidemment la couverture sublime d'Aurélien Police qui m'a fait craquer. Et puis... le premier paragraphe du résumé...voilà, vous avez compris : de la SF, ce qui m'a fait ranger le livre dans ma bibli le coeur gros. Et puis il y a eu Bohen qui est passé par là, confirmant mon attachement à cette plume singulière. Et surtout, "le mois d'Estelle" qui est venu enfoncer le clou. Beaucoup d'intervenants ont parlé de Chet, d'Un éclat de givre, de Chet encore... Alors quand il a fallu choisir "un livre traînant dans sa pal depuis au moins un an" pour le défi d'un challenge, je n'ai pas hésité une seconde : je voulais découvrir Chet.

J'ai donc fait fi de mes craintes et oh comme j'ai eu raison ! Quel immense plaisir de lecture, quelle plume fabuleuse elle a cette auteur. Ce roman m'a touchée, ce personnage m'a chamboulée, je l'ai aimé profondément. On va vivre toute l'histoire de son point de vue car Estelle Faye utilise la narration à la première personne dès le début. L'empathie est complète et pourtant je vous promets qu'il n'a rien d'un héros notre Chet. Cette forme narrative nous permet de partager avec lui tout ce qu'il ressent. Ses craintes, ses peurs, son égoïsme souvent, son cynisme parfois. Son autodérision surtout. Un Chet qui se grime tous les soirs pour chanter du jazz. Un Chet qui fait battre les coeurs des femmes, et des hommes. Il en joue, il s'en sert... mais il aime aussi, une femme, des hommes. 

Fin du premier chapitre :Voilà, je m'appelle Chet, j'ai vingt-trois ans, nous sommes le 6 juillet 2267. Deuxième moitié du vingt-troisième siècle. Mon siècle. Je chante le soir dans les bars. Je pense à Tess, je flirte avec des inconnus. Et au matin je vomis.

Quant au Paris post-apocalyptique qu'on découvre, c'est juste ahurissant. Dès les premières pages on a une description de Montmartre et franchement Aurélien Police s'est calqué à merveille sur les mots d'Estelle. Je l'aime encore plus cette couv depuis que je l'ai lu. Un Paris cradingue et surpeuplé, où la moindre place est exploitée, où on a l'impression de revenir au moyen-âge avec des constructions sur les ponts, disparus les grands boulevards. Un Paris décadent offrant un aspect radicalement différent d'aujourd'hui, où on y croise des hybrides, des enfants psy aux pouvoirs terrifiants, des sirènes carnivores, et pourtant un Paris qui reste fondamentalement aimé par ses habitants, par Chet. Un Paris écrasé par une canicule peu naturelle alors que fleuri sous le manteau une nouvelle drogue qui permet de supporter cette chaleur...

Et c'est par amour pour Paris, pour son chevalier Galaad, pour sa princesse Tess qu'il va se lancer dans cette enquête pleine de dangers, de bastons, d'action. L'histoire que l'auteur nous déroule nous prend au collet dès les premières pages et ne nous relâche qu'à la dernière. J'ai englouti ce livre alors que je voulais le faire durer. L'écriture d'Estelle est toujours aussi riche et colorée, même lorsqu'elle nous décrit des horreurs. J'ai aimé ce Paris post-apo, j'ai aimé Chet, j'ai adoré cette ambiance jazzie qui se dégage de ce roman. Énorme coup de coeur.


Estelle Faye sur Bookenstock :

















Et comme je le disais en introduction, ceci est une lecture faite 
dans le cadre du challenge Le défi des 4 As
organisé par dame Licorne
défi N°4



Mais Chet, il picole pas mal, mais jamais de la bière ! Raté pour l'autre challenge !
:)


3 commentaires:

celindanae a dit…

J'ai adoré aussi ce roman qui reste mon préféré d'Estelle Faye.

Nath Aely a dit…

Toujours pas découvert la plume d'Estelle mais suivant votre conseil les vénérables j'ai craqué pour Bohen, il est dans ma PAL ;)

paradisio a dit…

Arf, j'ai pas osé l'acheter à trolls et légendes car je lui ai déjà pris le seigneur de Bohen, mais du coup, je sais que qu'il n'y aura aucun doute sur le fait que je lui prendrai lors des halliennales de 2017.