mardi 16 mai 2017

LES DIEUX SAUVAGES # 1 de Lionel Davoust (Phooka)


1 - LA MESSAGÈRE DU CIEL



Éditions Critic
650 pages
25 euros




Mériane est une trappeuse, une paria, une femme. Autant de bonnes raisons d’en vouloir aux Dieux qui ont puni le peuple de la Rhovelle pour les fautes de ses aïeux. Car depuis la chute du glorieux Empire d’Asrethia, le monde est parcouru de zones instables qui provoquent des mutations terrifiantes, les gens ont faim, et une religion austère qui prêche la haine des femmes soutient un système féodal.

Pourtant, quand les Dieux décident de vider leur querelle par l’intermédiaire des humains, un rôle crucial échoit à Mériane. Pour elle débute une quête qui la verra devenir chef de guerre et incarner l’espoir de tout un peuple.



L'avis de Phooka:


Bien,bien,bien ...
Bon ...
Je me lance ...
Bien difficile d'écrire une chronique sur un roman aussi dense, aussi riche et aussi tout ! Je comprends les hésitations de Dup qui ne savait pas par quel bout commencer sa propre chronique et qui la trouvait bien en dessous de ce qu'elle aurait aimé. Car oui, il est impossible de faire une chronique à la hauteur du roman. Ça c'est dit et donc on va faire au mieux.

Avec La messagère, je découvre Lionel Davoust, son "monde", Evanégyre, et plus particulièrement le royaume de Rhovelle. Un royaume composé de sept duchés, dirigé par le roi Eol et sous la surveillance quasi maternelle du dieu Wer. Dieu qui d'ailleurs n'hésite pas à y envoyer des Héraults quand la situation l'exige. Et là, elle l'exige effectivement.
Le roi Eol est malade, incapable de diriger et comme toujours en ce cas, certains ducs se verraient bien "calife à la  place du calife" ... Et ce n'est pas la reine qui peut contenir ces fortes têtes car bien qu'étant compétente, elle n'est "qu'une femme et une étrangère qui plus est".

Parce que oui, dans le royaume de Rhovelle, les femmes sont considérées comme des êtres inférieurs, en particulier par les religieux au service de Wer. Donc je vous laisse imaginer, la réaction de ces "religieux "quand Wer décide de faire de Mériane sont Hérault.

Mériane, une femme et une paria. La lie de la société. Se faire reconnaître comme Hérault de Wer ne sera pas aisé. Surtout que Mériane a bien compris que Wer s'en fichait pas mal de sa situation à elle, comme de celle de la plupart des femmes du royaume. D'ailleurs comme elle le dit si bien (voir la chronique de Dup qui avait noté la même phrase que moi) "il n'y a même pas de féminin pour Hérault". Mais petit à petit, Mériane va accepter que la voix qu'elle entend dans sa tête est bien celle de Wer et qu'elle a un rôle à jouer. Rôle d'autant plus important qu'une menace terrible s'approche du royaume. En effet, Aska, le frère de Wer a décidé de jouer à un petit jeu avec son frère, histoire de voir qui est le meilleur dieu des deux. Et ce petit jeu commence par la conquête de Rhovelle.  Aska envoie ses monstruosités, des êtres faits de chairs et de métal, attaquer le royaume. Et face à sa gigantesque armée se dresse ...Mériane.

Un peu ce style quoi ...







Bref, pas facile d'être Mériane dans ce monde de brutes, dans lequel les dieux jouent avec les humains comme s'ils étaient des simples jetons. Des dieux bien sauvages oui! Mais si ce n'était que ça ...

Le duc de Magnécie, Juhel, complote pour obtenir le pouvoir. Il veut profiter de la faiblesse du roi pour obtenir la main mise sur la Rhovelle. Discréditer la reine n'est pas compliqué puisque comme dit plus haut elle combine deux terribles "faiblesses": être femme et étrangère. Juhel se présente comme le vrai défendeur du royaume, conscient de ses devoirs, prêt à aider les duchés voisins quitte à y envoyer ses armées ...

Il est difficile de parler de tous les protagonistes du récit mais certains veulent que je parle d'eux. Luhac, le frère du roi, proche de la reine, ne s'intéressant pas aux intrigues du royaume et dont le seul souhait est de protéger son fils Erwel. Ganner, le Hérault d'Aska, un monstre de chair et de métal. Chunsène et Nehyr- "Mange-doigts" qui vont suivre la progression de l'armée d'Aska que nous verrons ainsi par leurs yeux. Leopol, ce "croisé" dont le destin et le déchirement m'ont vraiment touchée. Et beaucoup d'autres ...

Tous des personnages touchants, troublants et incroyablement construits, avec un réalisme confondant. Et le lecteur suit le récit à travers leurs yeux, car chaque chapitre ou partie de chapitre est consacré à l'un d'entre eux. Ainsi nous sommes plongés dans le récit de plain pied et sous des visions différentes. C'est incroyablement immersif.

Et c'est maintenant que je vais dire sans doute une énorme connerie bêtise, mais moi je vois Mériane comme une Jeanne d'arc qui aurait échappé au bûcher, elle veut protéger la Rhovelle contre l'invasion anglaise/Aska/Juhel et mettre Charles VII/Erwel sur le trône. Voilà, voilà, je ne peux pas m'empêcher de la voir comme ça et je sens que beaucoup vont se marrer ...Bref!

Ce qui est sûr, c'est que ce récit est incroyablement envoûtant, dense et riche. Riche de ses personnages, riche de ses situations, riche de son imaginaire, riche de sa complexité, mais aussi riche de ses mots car la plume de Lionel Davoust est un pur régal. Ce n'est pas le genre de roman qui se lit en une soirée, il faut en prendre possession, l'appréhender, le savourer, le décortiquer pour en ressentir tous les subtils parfums. Bref, un roman magnifique et magique que je conseille absolument à tous. Un énorme coup de cœur.




5 commentaires:

Rachel a dit…

UUUUUuuuuh Je me réjouis de lire parce que ça donne vraiment envie!

Phooka a dit…

Tu vas te régaler!

Amélire_enrouge a dit…

Merci pour cette chronique! Ça me donne encore plus envie de vite l'acheter ^^

Phooka a dit…

C'est un de ces romans qu'il ne faut pas manquer! ;)

Unknown a dit…

Je le veux. Tellement. Il sera mien ce weekend aux Imaginales :D