mardi 1 mars 2016

PRETTY GIRLS de Karin Slaughter




Éditions Mosaïc
517 pages
20,90 euros


4ème de couv'


Deux sœurs. Deux étrangères.

Plus de vingt ans auparavant, Julia a disparu à seize ans sans laisser de trace. Depuis, Claire et Lydia, ses sœurs, ne se sont plus parlé. Seule la haine farouche qu’elles nourrissent l’une pour l’autre les rapproche encore. La haine, et le désespoir : jamais elles ne se sont remises de la tragédie qui a fracassé leur famille. Deux événements violents vont venir cruellement raviver leurs blessures mais aussi les obliger à se confronter : l’assassinat du mari de Claire, et la disparition d’une adolescente.
A tant d’années de distance, ces événements ont-ils un lien quelconque avec Julia ? Lasses de se faire la guerre, Claire et Lydia plongent dans la noirceur du passé familial. Une spirale sanglante...




L'avis de Dup :


À travers ce thriller psychologique Karin Slaughter explore les ravages causés dans la famille Caroll par la disparition d'un de ses membres, l'aînée des trois filles. Le père, après avoir tanné les inspecteurs prendra le relais de l'enquête. La mère sombrera dans la dépression et l'alcool. Lydia la cadette plonge dans la drogue et les liaisons d'un soir. Claire, la petite dernière se renferme sur elle-même et les années passent... Julia ne réapparaît pas, on ne retrouve pas son corps. 

Avec énormément de sensibilité et d'intensité l'auteur nous plonge aux côtés des deux sœurs restantes, aujourd'hui, 20 ans après le drame. Depuis le mariage de Claire, 18 ans en arrière, Lydia la cadette a pris le large et coupé les ponts. Depuis, leur père obnubilé par son enquête s'est suicidé alors que la mère, petit à petit a refait surface, et pris le parti de Claire. C'était, avant la disparition de Julia, une famille unie, aimante et équilibrée... 

Les deux sœurs sont on ne peut plus opposées. Claire vit dans l'opulence, auprès d'un mari qui semble aimant et super protecteur. Son foyer semble cependant vide et froid. Lydia, après en avoir bavé et puis remonté la pente de la drogue, travaille beaucoup mais joint difficilement les deux bouts. En revanche l'ambiance chez elle est chaleureuse, entre sa fille, une ado facile, et son compagnon. 

La disparition d'une ado ressemblant fortement à Julia dans la région va raviver chez les Caroll toutes les souffrances déjà vécues. Mais c'est le meurtre de Paul, le mari de Claire qui va rapprocher les deux soeurs. Car c'était lui la cause de leur séparation, il avait "juste" tenté de violer Lydia ! Mais les accusations de cette dernière n'ont jamais été prises au sérieux. Suite à ce décès, Claire va tomber sur des activités annexes de son mari : son ordinateur est rempli de vidéos de snuff movies. Hélas cela ne va être que le début de découvertes macabres. Plus on avance dans le livre est plus la descente aux enfers de Claire s'accélère. Le gentil mari architecte bien lisse, bien prévisible et bien prévoyant qu'était Paul s'avérait être un psychopathe de la pire espèce doublé d'un manipulateur hors pair. 

Un coup de théâtre survient au milieu de ce roman, que je n'ai absolument pas vu venir et tout s'accélère. Claire embarque Lydia dans cette spirale infernale et on nage dans le gore le plus complet. Mais je dois avouer que Karin Slaughter fait très bien passer cette sauce amère car elle est largement adoucie par le lien si fort qui existe entre les membres de la famille Caroll que l'on voit se reconstruire sous nos yeux. La psychologie de ces trois personnages principaux, Lydia Claire et Paul est fort bien décrite et nos sentiments ou ressentiments sont exacerbés. L'angoisse et le stress ne nous lâchent plus jusqu'au dénouement final. 

Autre chose qui m'a beaucoup plu dans ce roman, c'est que l'auteur fait intervenir en voix off le père de la famille Caroll alors qu'il est décédé, via une série de lettres qu'il écrivait à sa fille disparue. Cette relation épistolaire à sens unique m'a beaucoup touchée, c'est très poignant, jamais larmoyant. Il y a même de l'humour qui se glisse entre ces lignes lorsqu'il raconte à sa fille ses démêlés avec les Je-Sais-Tout, comme il appelle les inspecteurs. Toutes ces lettres s'intercalent dans le récit et apportent un peu de douceur et d'apaisement au lecteur.  

Karin Slaughter est une habituée des thrillers chocs et gores qui sont presque tous des Best-Sellers. Celui-ci fait exception néanmoins dans sa production car c'est son premier thriller psychologique. Je dois avouer que l'essai est plus que transformé, c'est un roman que j'ai beaucoup aimé et que je conseille. Mais seulement aux amateurs du genre, car il faut avoir les tripes bien accrochées...



3ème thriller pour la 3ème session du Challenge de la Licorne. 






2 commentaires:

Boom a dit…

Avoir les tripes bien accrochés? Un thriller qui pourrait me plaire, je note :D

Belledenuit a dit…

Je l'ai dans ma PAL. Il faut que je liiiise viiiite :)