jeudi 24 mars 2016

LA GESTE DU SIXIÈME ROYAUME de Adrien Tomas





Éditions Mnémos
623 pages
25 euros


4ème de couv :


Les cinq royaumes : des nations turbulentes et ambitieuses souvent en guerre. Au coeur des terres, un sixième royaumes : La Grande forêt légendaire, impénétrable et hostile. Dans la maisonnée de Sélénir, dans les cases de Val ou dans les yourtes des nomades des steppes de Khara, le soir au coin du feu, on raconte aux enfants la légende suivante : tes rêves, tes cauchemars comme les créatures fantastiques des contes que tu aimes tant peuplent le sixième royaume...


Alors pourquoi un baladin perdu, une belle sorcière aux terribles pouvoirs endormie depuis cinq cent années, un jeune voleur des rues amoureux, un demi-nain commerçant débonnaire et un homme-loup monstre de foire se retrouvent-ils attirés par la Grande Forêt ?

Que découvriront-ils ? La fin d'un monde ? Le sang et les larmes ? L'amour et la tragédie ?



L'avis de Dup :


Cette Geste que nous propose Adrien Tomas est de la pure Fantasy épique comme je l'aime. Le monde créé par l'auteur comporte donc six royaumes. Cinq peuplés d'humains entourant le sixième qui est une immense forêt peuplée d'êtres mythiques : sylphides, dryades, elfes, dragons, garous... Classique direz-vous ? Que nenni ! L'auteur détourne les codes : les sylphides sont loin de l'image habituelle des petites fées gracieuses, les elfes sont des êtres consanguins dégénérés et stupides, les dragons de placides herbivores chantant, etc. Un beau bestiaire néanmoins, qui ne serait pas complet sans les enclaves : trois monastères en périphérie de la forêt, indépendants et appartenant aux terribles Sorcières Grises et bien sûr des nains se terrant dans les deux chaînes montagneuses de cet univers. 

Le sixième royaume va se retrouver en guerre contre le reste du monde, hormis les nains qui vont jouer aux Suisses le plus longtemps possible ! Manipulations, intimidations, alliances, traîtrises, tout y passe pour arriver à cette situation. Chaque partie étant persuadée du bien-fondé de son engagement, lequel étant souvent radicalement opposé à celui de son voisin. Et pour cause, tout ce monde-là est manipulé par des instances supérieures encore aux divinités, que l'on appellera les Aspects du monde. Et depuis la nuit des temps ces deux Aspects rivalisent, se maintiennent à distance et parfois s'affrontent. 

On a le Père, l'Aspect qui concerne la nature et les peuples non humains, qui s'oppose à l'Autre, l'Aspect qui concerne le progrès et la technologie. Lorsque la guerre est déclarée entre ces deux Aspects, elle doit se faire selon des règles immuables. Chacun se choisit cinq Héraults : une Dame, un Soldat, une Bête, un Danseur et un Prophète. Chaque hérault conduira un peuple à la bataille. Supervisant tout ce monde-là, on a également une autre espèce à part : l'Ordre des Chroniqueurs fait d'Historiens qui apparaissent avec leur orbe et leur stylet, prêt à tout noter dès qu'un événement majeur va avoir lieu. Ils sont immortels et neutres... normalement. Pourquoi faire une règle ? Et bien pour la détourner n'est-ce pas ! 

Ce thème de l'importance des deux Aspects pour la survie de l'homme sera développé par chacun des camps, mais ce que j'ai apprécié, jamais imposé. Le final, grandiose de cette Fantasy épique résumera bien la nécessité de préserver ces deux facettes pour l'équilibre de l'homme. Une fin pleine d'humour également, avec l'avènement d'un nouveau peuple. Et oui, il manquait dans la liste du début. J'espère bien d'ailleurs une suite à cette Geste afin de poursuivre les aventures aux côtés du jeune Moineau !


Cela nous fait donc déjà dix personnages à suivre avec les Héraults ; à ceux-là s'ajoutent les personnages clés de chaque peuple, et le tout se présente sous la forme d'un roman choral, chaque personnage intervenant lors de courts chapitres. Cela donne une dynamique incroyable à ce récit, une réelle profondeur à chacun des personnages que l'on suit avec passion. Et malgré cette foultitude de protagonistes, l'auteur réussi le tour de force de ne pas nous perdre en cours de route. Même si parfois on prend peur, comme lorsqu'on aborde un nouveau personnage alors que l'on est déjà aux trois quarts du roman. 

Bref, j'ai adoré cette lecture et j'en fais sans hésiter un coup de cœur. Le style d'écriture et la profondeur des personnages m'ont ravie, comme cela a été le cas lors de ma découverte de cet auteur avec La Maison des Mages. C'est un univers riche, foisonnant d'idées puisées dans l'imaginaire classique, mais détournées de façon à être uniques. Un monde dans lequel on se sent bien. Il ne me reste donc plus qu'à me procurer Notre Dame des loups et m'inscrire au fan-club d'Adrien Tomas.


4 commentaires:

Léa Touch Book a dit…

Ta chronique donne terriblement envie :)

Dup a dit…

Merci de ce beau compliment Léa <3

Elhyandra a dit…

Faut que je me le note 😊

Elhyandra a dit…

Faut que je me le note 😊