jeudi 17 mars 2016

DE FORCE de Karine Giébel





Éditions Belfond
528 pages
19,50 euros


4ème de couv' :

« Le temps de l'impunité est révolu. Le temps des souffrances est venu. » 


Elle ne m'aimait pas. 
Pourtant, je suis là aujourd'hui. 
Debout face au cercueil premier prix. 
Car moi, j'ai voulu l'aimer. De toutes mes forces. 
De force. Mais on n'aime pas ainsi.  

Lorsque j'arrive devant la porte de mon ancienne chambre, ma main hésite à tourner la poignée. 
En allumant la lumière, je reste bouche bée. 
Pièce vide, tout a disparu. 
Il ne reste qu'un tabouret.  
Sur le tabouret, une enveloppe. 
Sur l'enveloppe, mon prénom écrit en lettres capitales. 
Deux feuilles, écrites il y a trois mois. 
Son testament, ses dernières volontés. 

Je voulais savoir. 
Maintenant, je sais. 
Et ma douleur n'a plus aucune limite. 

La haine. 
Voilà l'héritage qu'elle me laisse.



L'avis de Dup :


Mon Dieu comme j'aime cette auteur ! Chaque année l'attente de son nouveau roman est un sacré événement pour moi, car je sais que je vais aimer et je sais aussi que je vais être surprise. Car si le style de Karine Giébel est toujours le même, un style d'ailleurs vraiment caractéristique, reconnaissable dès les premiers chapitres, ce qu'elle nous propose est toujours différent. Chaque roman est unique, chaque roman est un coup de poing asséné au lecteur et ce petit dernier De force n'échappe pas à la règle. Dès le premier chapitre elle nous empoigne, nous serre à la gorge et ne nous relâche qu'après le point final.


Maud, 20 ans, se fait agresser violemment alors qu'elle promenait son chien, par un inconnu qui visiblement la connait, elle.
Luc, 26 ans, faisant son jogging pas loin va prendre sa défense.
Le premier chapitre et d'une violence extrême, comme l'auteur sait si bien les faire. Juste les faits, brutaux, dans des phrases courtes et sèches qui mettent d'entrée de jeu le lecteur en condition.

Maud est la fille unique du grand chirurgien reconnu de Nice, Armand Reynier, et très vite ce dernier comprend que c'est à lui qu'on en veut. Il va alors engager Luc pour protéger sa famille car il se trouve que ce dernier est garde du corps de formation.

Luc va donc emménager chez les Reynier et va rapidement réaliser que sa tâche sera loin d'être aisée au milieu du harem du Professeur : Maud, Charlotte sa belle-mère et Amanda la jeune intendante-cuisinière-ménagère du domaine. Derrière le faste et l'opulence, il se rend compte aussi qu'il s'y cache beaucoup de secrets, pas toujours reluisants...

Mais les incidents se multiplient, le persécuteur se joue de cette famille, il provoque ou agresse tour à tour chacun des membres et même Luc n'y échappe pas. Il a toujours une longueur d'avance et la tension monte inexorablement, de chapitre en chapitre. Et justement, ces chapitres sont courts, percutants, angoissants. Le rythme imposé par Karine Giébel est infernal et il devient très vite impossible de reposer ce livre.

Toute l'intrigue repose sur ces cinq personnages ce qui fait que l'auteur a le temps de bien les camper, ils sont tous parfaitement ciselés, avec leurs forces et leurs fêlures. Bref, profondément humains. Elle nous décortique la peur qui s'installe dans chacun des personnages et les impacts psychologiques qu'elle entraîne varient d'un individu à l'autre.

Plus on approche de la fin, et plus on flippe et moins on comprend ! On n'a pas assez d'indices, ou trop pour poser des hypothèses. Et puis d'ailleurs, on n'en a pas le temps ! Pas le temps de réfléchir avant que nous explose le final grandiose en pleine face. Quelle claque phénoménale !!! Il est juste énorme ce roman, sombre, noir. Du grand Giébel encore une fois ! C'est un coup de coeur et je n'ai qu'une seule chose à rajouter : Foncez !



3 commentaires:

Les lectures de Licorne a dit…

C'est ma prochaine lecture prévue ! j'avoue avoir été un poil déçue par Satan est un ange que je viens de finir ! Je suis impatiente de commencer celui-là. ;)

Valentine Pumpkins a dit…

J'ai toujours peur avant de commencer un Giebel, c'est tout ou rien entre elle et moi, soit j'adore, soit je déteste :) Toutefois, ta chronique me donne très envie de découvrir celui-ci ! En espérant que je l'apprécie autant que le Purgatoire des Innocents ou que Meurtres pour Rédemption :)

Dup a dit…

Tu me mets la pression là ! Non, je n'en ai pas que je déteste, dans toute sa production je dirai qu'il y en a deux qui m'ont moins plu. C'est Chiens de sang et Satan était un ange.
Bon, Meurtres pour rédemption reste encore numéro 1...