vendredi 31 juillet 2015

LE CONTRAT SALINGER de Adam Langer





Éditions Super 8
312 pages
20 euros



4ème de couv :


Journaliste sur le retour, Adam Langer s’ennuie loin de New York. Jusqu’à ce que sa route croise celle d’une vieille connaissance, Conner Joyce – auteur de thrillers à succès sur le retour –, venu à Bloomington, Indiana, pour assurer péniblement la promotion de son dernier roman. Bientôt, Conner révèle à Adam qu’il a reçu une offre des plus étonnantes : celle d’un certain Dexter Dunford (« Dex »), homme d’affaires richissime flanqué d’un inquiétant garde du corps, qui lui propose d’écrire un roman rien que pour lui, moyennant une rétribution considérable. Où est le piège ? Le contrat, précise Conner, s’assortit de certaines clauses bien spécifiques : d’abord, le livre rejoindra la collection privée d’exemplaires uniques de Dex, pour lequel ont déjà travaillé des écrivains aussi renommés que Thomas Pynchon, Norman Mailer ou J.D. Salinger, et disparaîtra avec lui. Ensuite, Dex se réserve le droit d’apporter quelques modifications au manuscrit. Pour finir, l’accord doit rester absolument secret.


Tandis qu’Adam devient le confident exclusif de Conner, l’attitude de Dex à l’égard de son ami devient de plus en plus inquiétante, et les problèmes s’accumulent. L’homme n’a évidemment rien d’un philanthrope, et le contrat que Conner a signé commence à ressembler à un pacte faustien.




L'avis de Dup :

Bon, c'est encore d'un Super 8 dont je vais parler aujourd'hui... alors vous m'excuserez si j'ai tendance à répéter toujours les mêmes phrases. Car encore une fois c'est un roman hors-norme, inclassable et terriblement marquant. Encore une fois j'ai été obnubilée par ce récit lu d'une traite, et j'en ressors estomaquée.

D'abord par sa construction. L'auteur se met en scène lui-même, en prêtant son nom à un personnage principal du récit. Il se présente comme un père au foyer, s'occupant de ses deux petites filles et des tâches ménagères. Le métier de sa femme, professeur en faculté rapportant plus que le sien, journaliste. Et puis il a écrit un livre lui aussi il y a quelques années : "Neuf pères", un récit où il imagine quelle aurait été sa vie selon que son père aurait été chirurgien, marin, écrivain, etc...Car oui, Adam Langer ne sait rien de l'identité de son père, sa mère n'a jamais rien voulu lui divulguer, comme mue par une promesse, un contrat...  C'est donc Adam Langer, le narrateur qui va nous conter comment il va devenir, bien malgré lui, le confident d'un auteur de thriller qu'il avait croisé et interviewé des années auparavant : Conner Joyce.

Va commencer alors une alternance entre ces deux narrateurs. Le récit de Conner est tout bonnement ahurissant.  La vente de ses thrillers est en chute libre, ses tournées de promotion et dédicaces n'attirent pas les foules et les fins de mois commencent à être difficiles à boucler. Alors l'appât du gain, de l'argent facile le pousse à signer ce contrat loufoque avec Dex. Dex, c'est Dexter Dunford, un milliardaire excentrique flanqué d'un garde du corps au look de barbouze russe, qui visiblement fait collection de manuscrits. Ce contrat c'est écrire un thriller, rien que pour un seul lecteur, Dex. Écrire, ça c'est son domaine, n'en parler à personne en revanche... Puis, il faut que ce soit crédible son histoire pour contenter Dex, alors il va se mettre en scène réellement, imaginer, penser comme Cole Padgett, son héros récurrent. Et c'est à travers le récit de Conner que nous allons découvrir ce que cache ce fameux contrat.

Outre l'alternance de narrateurs entre Adam et Conner, on a une imbrication des récits. Entre ce que raconte Conner et ce qu'il vit, entre ce que relate Adam et ce qu'il aimerait écrire. Mais également entre le passé d'Adam et les auteurs de renom ayant signé le contrat de Dex. Plus on approche de la fin et plus la pelote de noeuds est énorme. Et puis deux pages avant la fin, un noeud se défait, puis deux et tout se dénoue. 
C'est magistralement construit. 
C'est bluffant. 
Je vous le conseille vivement.



1 commentaire:

Louve a dit…

dans ma PAL parce que j'ai remarqué que les éditions Super 8 publient peu, mais publient bien ! Chaque fois des romans atypiques et accrocheurs !
merci pour cet avis ! il me tarde d'en commencer la lecture du coup ^^