vendredi 10 avril 2015

LA VOIE DES ÂMES de Laurent Scalese




Éditions Belfond
624 pages
21,90 euros


Le pitch :


Elles sont partout, elles sont invisibles, elles se sont emparées de nos corps et veulent nous posséder. Ce sont les âmes noires de nos ancêtres. Un seul homme pourra les combattre. Pour sauver la femme qu'il aime...

Richard Neville est un flic français comme il en existe peu. En touchant la main d'une victime il parvient à reconstituer les derniers instants de la vie de celle-ci, et à identifier son assassin – ce qui lui vaut d'être régulièrement sollicité par les polices du monde entier. Cette fois à NY il est parti en mission accompagné de sa femme Clara... assassinée en pleine journée à Central Park. Lui, le super flic, n'a pas pu protéger l'amour de sa vie, la mère des ses enfants... Mais dès le soir du meurtre d'étranges incidents surviennent : Richard pense d'abord que Clara cherche à communiquer avec lui de l'au-delà. Jusqu'à ce qu'une femme étrange le visite pour lui proposer un marché incroyable : revenir quelques instants avant le meurtre de sa femme pour qu'il essaie de la sauver, en échange de son obéissance aveugle...



L'avis de Dup :

Richard Neville est un lieutenant au 36 Quai des Orfèvres comme tant d'autres. En fait non, Richard n'est pas comme les autres, c'est un Reviver  (voir Treize ou relire le résumé plus haut ). Sauf que dans le monde de Richard, qui est le notre, un tel don est unique... surtout pour la PJ.

Mike Rosener, son équivalent au NYPD patauge sur une série de meurtres et on va lui imposer le frenchie. Et pendant que Richard "bosse", Clara sa femme qui a fait le déplacement avec lui, se balade dans New York pour shooter des scènes pittoresques. Mais il va lui arriver quelques bricoles, Laurent Scalese nous scotche dès le premier chapitre en assassinant cette Clara que l'on commençait déjà à apprécier ! Richard va se servir de son don malgré la douleur de la perte, "voir" ce qui s'est passé, et établir un lien plus qu'improbable entre l'affaire de Mike et le meurtre de Clara.

Ensuite ils vont devoir comprendre pourquoi, et ce pourquoi sera le fil conducteur de cet énorme pavé de plus de 600 pages. Fil conducteur qu'il ne faudra pas perdre de vue sous peine de se noyer dans toutes les richesses développées par l'auteur. Faire une  chronique de ce roman est un véritable défi que je ne suis pas sûre de réaliser à son avantage. Et pourtant, la première chose que je voudrais dire c'est que j'ai bien aimé cette lecture. Comme je le disais à Laurent Scalese aux Quais du polar il y a quelques jours, c'est un "j'ai beaucoup aimé, mais".

Car ses richesses sont nombreuses et elles sont toutes super bien exploitées. Il y a avant tout l'amour que ces couples partagent ; Richard et Clara, Mike et Kate. L'amour soumis aux épreuves de la vie, les enfants avec les joies et les soucis qui vont avec, ou alors le manque d'enfant qui pèse, une belle-mère désagréable, les coups de canifs au contrat, etc... Laurent Scalese ose ce que peu d'auteurs osent, une véritable ode à l'amour conjugal, je le salue bien bas. Les histoires qu'il nous raconte sont bien celles de tout un chacun et on ne peut que se projeter à travers eux. L'empathie est totale et c'est mission accomplie. La mort et le deuil, fortement développés mais avec subtilité, viennent renforcer cette empathie. 

L'amitié qui se développe entre Mike et le frenchie est aussi une belle histoire que l'on découvre. Alors que c'était bien mal parti au début de leur collaboration.

On trouve également une énorme richesse dans la description des lieux où se déroule l'enquête de nos deux hommes. La part belle est faite à New York qui s'étale vraiment devant nos yeux, on s'imprègne de sa beauté. Mais les autres lieux ne sont pas en reste, Laurent Scalese nous entraîne en Normandie, en Irlande et même dans le bush Australien.

Une grosse part de fantastique sera mêlée dans le réel de l'enquête et cet aspect là non plus n'est pas pour me déplaire, d'autant qu'il est intelligemment amené. Entre un Richard que plus rien ne surprend et pour cause, et un Mike déboussolé mais qui prend le parti finalement d'accepter ces aberrations dont il est le témoin. 

Alors me direz vous, pourquoi ce mais ? Je crois qu'il me vient de la dichotomie trop marquée qui a été faite entre le bien et le mal qui est le fil conducteur de l'intrigue. Chacun est représenté par un personnage qui agit en son nom. Nancy, ou Akatastania, le mal, qui essaye d'en faire un maximum en se défiant de Phos le bien, qui lutte en permanence pour atténuer à défaut d'éradiquer le mal. Un poil trop cliché pour moi. C'est le seul bémol et il est bien petit à côté de tous les points positifs qui précèdent.

Je le redis, ce livre est un magnifique roman qu'il faut lire. Les 600 pages défilent toutes seules et l'auteur nous a concocté une fin plus que surprenante, comme il sait le faire : une belle pirouette. Un bien beau retour sur la scène livresque d'un auteur que j'apprécie beaucoup ! J'ai lu tous les Scalese et garde une tendresse particulière pour Le baiser de Jason.

2 commentaires:

Le Chat du Cheshire a dit…

Encore un excellent livre de Laurent Scalese <3 !

Anonyme a dit…

L'univers de cet auteur me fait terriblement envie ! Merci :)