jeudi 23 avril 2015

Cinquième volet de l'ITV de Manon Fargetton !



Pour lire, ou relire l'ITV fleuve de Manon voici les liens :






Bonjour, tous !


Première révélation d'importance : je n'aime pas les interviews.

(oui, je me suis dit que j'allais balancer cette information politiquement incorrecte d'entrée de jeu, comme ça c'est fait...)

Mon problème n'est pas l'idée de l'interview – je trouve ça chouette de pouvoir parler de mon travail et échanger avec mes lecteurs. C'est juste que ça prend un temps fou. Enfin, pour moi, parce que je n'aime pas répondre à moitié, ni répondre trois fois la même chose quand on me pose trois fois la même question dans des interviews différentes. J'aime bien creuser un peu, quoi.


Sauf que vous n'avez pas vue la tronche de mon planning (et vous ne la verrez pas, c'est personnel une tronche de planning, namého!). En plus de l'écriture, j'ai un autre métier : la régie lumière au théâtre ; je tente en parallèle de me remettre à la musique que j'ai délaissé ces dernières années ; et j'essaye aussi, parfois, un peu, d'avoir une vie personnelle. Par conséquent, lorsque je suis en train de répondre à une interview, surgit toujours dans ma tête une petite voix perfide qui me lance, au choix :


- Tu ne ferais pas mieux d'avancer sur ton bouquin en chantier, là ? T'as déjà du mal à trouver assez de temps pour écrire, qu'est-ce que tu fous à te demander si oui ou non Dune est ton roman préféré ever ? (ce à quoi je rétorque un timide : mais c'est important... et puis on attend ma réponse..., réflexion aussitôt mouché d'un « plus important que ton bouquin ? » devant lequel je m'incline sans plus de discussions.)


- Dis, tu ne devrais pas plutôt appeler le théâtre dans lequel ton spectacle joue la semaine prochaine pour vérifier qu'ils ont bien loué tout le matériel dont tu as besoin ?


- Tu ne crois pas que ton violoncelle en a marre de rester dans sa boîte ? Moi, à sa place, j'en aurais marre. Et puis tu vas encore devoir refaire toute la corne au bout de tes doigts...

- Tu ne ferais pas mieux de profiter de l'heure que tu as devant toi pour aller changer les ampoules chez ta mère comme elle te l'a demandé il y a trois semaines ?

- Et tes nièces, tu ne les as pas vu depuis combien de temps, tes nièces. Ouais. Bien ce que je pensais. Tata indigne.


Bref.
Vous voyez l'idée.



C'est pourquoi quand Dup et Phooka m'ont proposé d'être l'invitée du « mois de »... j'ai accepté avec enthousiasme !



Pas logique ?

Mais si ! J'ai fait un calcul savant (oui, on peut écrire des romans ET avoir fait un bac S!) qui a aussitôt relégué la petite voix perfide aux oubliettes de mon cerveau : si je prends le temps de répondre à toutes les questions imaginables durant un mois entier, je suis tranquille pour au moins un an ! Ben oui, quand on me demandera une interview dans ce laps de temps, je pourrais renvoyer mon interlocuteur vers ce blog avec un sacré défi : « trouvez-moi une seule question, en lien avec mes romans ou l'écriture (faut quand même pas déconner), que l'on ne m'a pas posée ici, et alors okay, j'accepte de vous répondre ».

Et j'espère bien que l'interlocuteur pré-cité n'en trouvera aucune.

Parce que c'est votre mission, qu'il n'en trouve aucune.

Je compte sur vous.

Et ça commence maintenant !




Heu...

Oui, alors en fait, ça ne va pas commencer maintenant-maintenant, rapport à la tronche du planning dont je vous parlais plus haut ; parce que là, tout de suite, je suis quelque part dans le Limousin pour assurer la régie lumière d'un super spectacle, et on est logée à un endroit où il n'y a pas de connexion internet. Voilà voilà. Du coup, ben, rendez-vous à mon retour, le 4 avril !


****************************************


Merci Manon pour toutes ces réponses ♥  On en apprend des choses, un régal :) Mais attention ce n'est pas fini donc aujourd'hui nouvelle question:

Aux vues de nombreuses photos que tu as partagé sur FB, on peut voir que tu as des affinités avec certains auteurs, as-tu déjà envisagé d’écrire un roman à quatre mains? Ou ne serais-ce qu’une nouvelle, genre comme un petit exercice juste pour voir ce que vos idées combinées pourraient déclencher?


Manon :


En fait, Elodie, j'ai beaucoup de mal avec l'idée d'une écriture à plusieurs. J'ai besoin de la solitude, la vraie, celle qui, parce qu'on se retrouve face à soi-même, permet d'admettre ce qui bouillonne en dedans, le beau comme le laid, pour le sublimer dans une histoire. Ce face à face m'est nécessaire. Il est essentiel, je crois, pour que le texte qui en émane soit juste. Si je me retrouvais face à quelqu'un au lieu de moi-même, je porterais forcément un masque, comme on en porte tous dans la vie sociale. Je vais mentir - du moins par omission - me mentir pour ne pas que l'autre distingue ce qui, dans les méandres de mon être, n'appartient qu'à moi et que je ne souhaite pas partager. Ce noyau, qui est la source de tous mes écrits. D'autres en sont manifestement capables. Moi, j'en doute. Ou alors il faudrait que ce soit avec quelqu'un qui me connaisse si intimement qu'il/elle a déjà entrevu ce noyau... ce qui limite trèèèèèès fortement les possibilités !

C'est drôle, je lisais hier soir "Ecrire" de Marguerite Duras, et elle a cette phrase, un peu trop définitive à mon goût mais qui est le reflet de sa propre conviction, et qui a trouvé un fort écho en moi : "Personne n'a jamais écrit à deux voix. On a pu chanter à deux voix, faire de la musique aussi, et du tennis, mais écrire, non. Jamais."Vous me direz, c'est faux, des livres ONT été écrits à deux voix. Mais je crois que ce qu'elle entendait par là, avec son absolue solitude d'écrivain, c'était la conviction qu'une deuxième voix brouillerait la première, et que donc, ce ne serait pas de "l'écriture" au sens où elle l'entend, c'est à dire empreint d'une pure intimité avec soi-même.

Et puis, de manière plus concrète, quand je veux travailler à plusieurs, je fais de la musique - qui s'y prête infiniment mieux ! - ou de la lumière avec une compagnie de théâtre. L'écriture, c'est à moi, juste à moi. Et ces deux pans de ma vie me sont aussi essentiels l'un que l'autre, ils s'équilibrent... alors il n'est pas question de les mélanger en ramenant d'autres personnes dans mon écriture ou en faisant du théâtre toute seule, ça ne m'intéresse pas. Sans mentionner le fait que, vraiment, je ne manque pas d'idées, je n'ai pas besoin que d'autres m'en donnent ! :p



Bonjour :-)
J'ai commencé hier et fini ce matin Le suivant sur la liste ! J'ai beaucoup apprécié l'intrigue et les personnages sont très attachants. Très bon livre, je me langui de découvrir la suite.

Sinon, j'ai pu remarquer que tu travailles beaucoup, mais parfois il faut prendre des congés. Du coup, tu aimes voyager ? Quelles ont été tes destinations ? Un lieu où tu aimerais visiter ?



Manon :


Bonjour Harmonie !
Prendre des "congés". Haha ! Pour moi, c'est un peu comme "week-end", un mot dont le sens s'est perdu... Pourtant tu as raison, de temps en temps, il faut en prendre, mais pour moi, mes congés sont seulement des congés de théâtre, je ne suis jamais en congé d'écriture. Même lorsque je pars en voyage, mon ordinateur m'accompagne. Alors forcément, j'écris moins que quand je suis chez moi, mais j'écris quand même.
J'ai toujours voyagé. Avec ma famille ou l'école, j'ai pas mal bougé en Europe (Écosse, Espagne, Portugal, Italie, Pays-bas, Suisse, Allemagne...). Mon tout premier souvenir, d'ailleurs est un souvenir de voyage, et nombre de mes souvenirs d'enfance se situent dans l'un de ces pays.
Pour les destinations que, plus tard, j'ai choisi, je suis surtout attirée par les hautes latitudes, proches des pôles. Ce sont les terres et les lumières qui me parlent droit au cœur. Du coup, j'ai été me balader en Islande, en Écosse, en Laponie, et au Québec, mais aussi à l'opposé, en Patagonie. J'ai été au Mexique, aussi, car j'en ai eu l'opportunité, c'est peut-être le voyage qui m'a le moins parlé, même s'il y a eu de beaux moments.
Souvent - le plus souvent possible -, je pars en solitaire, et pour une durée d'au moins trois semaines / un mois. C'est vraiment seule que je préfère voyager. Je ne sais pas si vous en avez déjà fait l'expérience, mais c'est d'une liberté incroyable. Aucun compromis. On peut entièrement écouter ses envies, les variations de ces envies, leurs voltes-faces, qui s'exécutent parfois si rapidement que, lorsqu'on est avec quelqu'un, on les fait taire, parce qu'on a décidé avec le/les autre/s de faire telle ou telle chose et que donc, on la fait. Seule, ça n'arrive pas. Il y a une épure, une évidence. Celle de la voix intérieure. Tu sors de ta tente pour aller quelque part, mais autre chose t'appelle en chemin, et tu ne te poses aucune question, juste, tu y vas. Tu as envie de rester à un endroit, tu y restes. Tu as envie de partir d'un endroit alors qu'en préparant le voyage tu avais projeté d'y passer plusieurs jours, tu en pars. Tu prends un bus. C'est aussi simple que ça. Certaines personnes, certaines femmes surtout, ont peur de voyager seules. J'ai la chance de n'avoir jamais eu cette peur, et d'avoir toujours trouvé sur ma route de belles personnes pour m'aider dans mes galères (il y en a eu !). Et puis j'ai été initiée très tôt par ma mère à la prudence en voyage, donc j'ai les bons réflexes. 
Je projette depuis quelques mois d'acheter un van pour refaire (encore !) l'écosse, explorer la Cornouaille et l'Irlande. Et puis il y a des chances que je retourne me balader une troisième fois en Islande, un de ces jours...


Elodie :

Même quand tu réponds aux questions il y a de la poésie dans tes mots.... C'est dingue ça ! :)Déjà le 5ème volet de l'interview ! Et ce n'est pas encore fini :p
On a tous notre propre façon de définir les choses donc aujourd’hui les définitions selon Manon de: Le métier d’auteur / Le fantasy / Le thriller ?



Manon :

Hello Elodie !

Alors, pour le métier d'auteur, j'ai déjà pas mal répondu. Je vais juste rajouter une précision sémantique, à propos de ce métier. Ni le terme "auteur" ni le terme "écrivain" ne me satisfait vraiment. On peut être auteur de plein de choses - d'un acte, d'une fusillade, d'une vidéo, d'un crime, d'un geste... -, ce n'est pas assez parlant. Et puis on est auteur de quelque chose de terminé, on est auteur "après coup", d'un livre qu'on peut déjà tenir entre ses mains, montrer à d'autres. En salon, en dédicace, en rencontre scolaire, d'accord, je suis auteur. Mais ce terme ne décrit pas du tout ma réalité de chantier d'écriture permanent. Mon quotidien : "écrivain" évoque mieux cette facette, pourtant, je préfère de loin le "writer" anglais, "celui-qui-écrit", "l'écriveur". Parce que c'est ça, ma vision de ce métier. C'est se coller à son ordi et écrire, quoi qu'il arrive.

La fantasy, waou, vaste sujet, j'en connais qui ont pondu des thèses entières pour essayer de donner une définition à ce terme ! Du coup, j'ai bien peur de ne sortir que des platitudes. Mais bon, allons-y. Déjà, le mot anglais fantasy signifie imagination. Partant de là, on peut conclure que TOUTES les œuvres de fictions sont des oeuvres de fantasy ! (muahaha !). Concernant le genre nommé fantasy, il s'agit généralement d'une histoire non basée sur la technologie, qui dessine une réalité différente (coexistant avec la notre ou sans aucun lien) dans laquelle existe souvent une forme de magie, et qui est parfois liée à certains de nos mythes... Voilà, c'est vague et très imparfait, car évidemment, on peut trouver des dizaines de textes de fantasy qui débordent de cette définition ou n'y correspondent pas du tout...

Le thriller, c'est plus simple : une menace surgit dans l'existence d'un ou de plusieurs héros et, jusqu'au bout, on ne sait pas s'ils vont réussir à échapper à cette menace ou si elle va les détruire malgré leurs efforts. Parfois, les héros eux-même créent la menace qui risque de les détruire. 



Ramettes :

Bonjour,
Je suis encore dans la trilogie "June" que j'aime beaucoup. Et j'ai une petite question (la réponse est peut-être dans ce que je n'ai pas encore lu) Tu as pris l'arbre comme point de départ et comme point central. Est-ce parce qu'il est d'une part ancré dans la terre (racines/ passé) et qu'il déploie dans les airs (branches feuillage et avenir) ? où parce que c'est un élément important dans la culture Celtique ? c'est la réflexion des enfants dans Tome 2 de June qui sont étonnés qu'elle ait vu un arbre alors qu'elle n'est pas adulte, puis l'apparition des racines dans la cave de Mahaut... je ne veux pas spoiler... sans parler des feuilles qui chantent dans le tome 1...


 
Manon :

Bonjour Ramettes,
L'image de l'arbre est centrale dans June, oui, de même que l'idée de hauteur - ce que je n'avais pas remarqué au départ, c'est une blogueuse qui m'a fait remarquer que mes personnages étaient toujours perchés ! (heu, au sens premier du terme, hein ! ... quoi que ! ^^). C'est venu naturellement, peut-être juste parce que j'ai passé mon enfance à grimper dans des arbres et que je continue dès que l'occasion se présente. Mais bien sûr, l'image de l'arbre est indissociable des symboles qui s'y rapportent : l'arbre de vie celtique (mais l'arbre représente la vie dans de nombreuses cultures), l'arbre-abri, l'arbre généalogique, les "racines" de chacun... 

Ce qui est drôle, c'est qu'en parallèle, j'ai travaillé ces dernières années sur un super projet théâtral avec Furiosa, l'une des compagnies avec qui je collabore en tant que régisseuse lumière, et ce spectacle s'intitule "Je est un arbre". Ce n'est pas moi qui l'ait écrit, mais j'ai adoré créer la lumière de ce spectacle, avec son arbre central utilisé comme métaphore de l'identité (le tronc entre les racines/passé et le feuillage/avenir/possibles, comme tu le disais dans ta question), parce qu'il entrait en résonnance avec mes propres questionnements. Vous pouvez trouver le teaser ici : http://fabiennemuet.wix.com/furiosart#!je-est-un-arbre/c23ih et des photos là : http://fabiennemuet.wix.com/furiosart#!photos-je-est-un-arbre/cpm3 .

J'ai utilisé l'image des racines dans le tome 2 de June à la fois parce que ces tours sont là depuis très longtemps, peut-être avant même l'arrivée des hommes, disparaissant et réapparaissant mystérieusement selon les époques. Et aussi parce que j'aime l'idée qu'un enchevêtrement souterrain (donc invisible) révèle la nature réelle de ce qu'on distingue à la surface, lui donne une cohérence impossible à deviner à première vue. Les racines, c'est le monde secret. Ce qu'on croyait inerte est vivant. Ce qu'on croyait isolé est relié. Dans cette ville, l'absence d'arbres est une absence de vie, et la cave de Mahaut, avec son trésor, est donc synonyme d'espoir...

Sia :


Bonjour Manon ! 

J'ai enfin rattrapé mon abyssal retard sur cette passionnante interview - je vais donc réagir à deux-trois réponses avant de poser une question !



J'ai trouvé extrêmement touchante l'anecdote du premier livre et, mine de rien, c'est une sacrée responsabilité ! (Et chapeau à la prof de français pour cette excellente initiative). Maintenant, chapeau à toi sur l'explication de "Comment est rémunéré un auteur" parce que c'est limpide !



Je vais revenir sur l'écriture à quatre mains ; est-ce qu'une collaboration comme celle de Pierre Bottero et Erik L'Homme sur 'A comme Association' serait envisageable ? Chacun faisait vivre son personnage, avec seulement quelques scènes tangentes mais (au départ du moins), ce n'était pas une série "écrite ensemble". Plutôt "écrite en parallèle" donc avec des confrontations peut-être moins importantes (je ne sais pas si c'est très clair, tout ça...).



Ensuite, j'avais une question sur June mais peut-être trouve-t-elle sa réponse dans la suite (je n'ai lu que le tome 1). Je m'interroge sur le choix de la maison close : pourquoi avoir choisi de faire grandir June et Locki à cet endroit ? (Hormis le fait que ça permettait d'avoir un super déclencheur pour la fuite bien sûr). J'ai trouvé l'idée à la fois très originale (de mémoire, je n'ai lu que deux romans présentant cette situation) et, en même temps, pleine de possibilités et avec un petit côté mêlant romanesque et exotisme (j'imaginais un établissement très baroque, peut-être totalement influencé par les western que j'ai vus plus jeune). Est-ce que l'endroit joue un rôle dans la suite ? 

Evidemment, quand j'ai pensé à cette question, j'avais plein de trucs en tête qui avaient l'air super intelligents sur la symbolique de l'endroit mais finalement, ça a l'air très tarte une fois que c'est écrit. Du coup je vais me contenter d'un simple et basique "pourquoi ce choix original ?". 

P.S. : Olivier, tu as mis la main sur Aussi libres qu'un rêve, c'est officiel, je te déteste. Mais je te souhaite quand même une bonne lecture !

P.S. 2 de Dup : Pour ceux qui ont vu passer sous leur nez le partenariat sur L'Héritage des Rois-Passeurs, Sia vous offre la possibilité d'en gagner 5 exemplaires en participant à son concours qui se passe sur son blog, par ici donc : Encres & Calames


Manon :


Hello Sia,

Une collaboration du type de celle de Pierre et Erik serait envisageable, en effet. Mais je ne suis pas sûre d'en avoir envie, ou en tout cas pas maintenant ! En fait, la seule personne avec qui je pourrais écrire en réel dialogue serait ma mère. Peut-être un jour. Ou jamais. On verra bien...

Ah, la maison close ! Comme tu dis, ça faisait un super déclencheur de fuite : c'est un lieu de vie menaçant pour une adolescente devenant femme. Ce point n'a pas été négligeable du tout dans mon choix. Par ailleurs, je voulais que June soit mise à l'écart des autres ("la fille du bordel", c'est pas super populaire à seize ans), et que par conséquent, elle soit très proche de son frère (qui lui est populaire, parce que "le mec du bordel", auprès des autres garçons de quinze ans, ça envoie du rêve ! ^^). J'aimais aussi l'idée que ce n'est pas parce qu'elle a grandi dans une maison close que ses relations amoureuses sont "simples" (même son copain trouve bizarre qu'elle habite là) et que sa "première fois" est moins une découverte. Et puis, je ne sais pas trop pourquoi, l'image de la patronne de bordel est assez puissante dans mon imaginaire. Peut-être parce que dans un monde médiéval ou assimilé, un monde où tout est verrouillé par les hommes, c'est l'une des rares femmes qui détient un pouvoir (tout relatif) sur eux (avec celles qui ont une couronne sur la tête, aussi... et encore !). Tu parles de western, j'imaginais plus un bordel du dix-neuvième, comme on peut en voir dans le film "l'Apollonide", mais en un peu plus baroque, oui. Quant à la question si ce lieu à une fonction dans la suite de l'histoire, assez peu, mais je ne vais pas en dire plus parce que je ne veux pas te spoiler ! ;)


Elodie :


Bonjour Manon ^^

En pleine lecture de L'héritage des rois-passeurs j'ai tilté sur un petit mot que l'on retrouve très souvent en fantasy et c'est pas la première fois que je me le demande donc peut être qu'il y a une vrai réponse derrière et pas seulement une coïncidence. Et ce petit mot c'est Tit' que l'on retrouve devant le nom des personnages. Est-ce que ça veut dire quelque chose? 

Manon :

Je ne sais pas quel sens a ce mot dans d'autres romans, mais dans l'Héritage des Rois-Passeurs (til, et non tit), il a en effet un sens particulier que je te laisse découvrir... :p


Dup :


Il ne nous reste plus qu'à aller plus avant alors pour en découvrir la signification de ce Til'

Moi j'aimerai te poser la question des prénoms. Je me demande comment tu procèdes pour en créer autant ? Tu as une recette, un grimoire déjà rempli ? Juhel, Talan, Cadoal, Nozaa...et je n'en suis qu'au début !



De même, tu inventes un langage du cru, et je trouve ça juste génial car on comprend bien : par exemple le piot pour dire le petiot, c'est tout con, mais je trouve ça énorme :)


Manon :


La question des prénoms est vaste.
D'abord, je suis persuadée qu'à force d'être appelés par le même mot (un prénom reste un mot !) depuis l'enfance, celui-ci influe sur ce qu'on est, ce qu'on devient, tout particulièrement sur le caractère. Pour certains personnages, c'est le nom qui vient en premier et définit tout le reste. Pour d'autres, le nom vient plus tard, mais il modifie toujours le personnage lorsque je le trouve.

Alors, comment je choisis un nom... je suis musicienne, donc sensible aux sonorités, et j'associe certaines sonorités à certains caractères. Le "J" de June est dynamique, mais il est contrebalancé par un "une" plus rêveur et introspectif. Nozaa, par ce z central et les deux a qui suivent, a forcément un côté énigmatique, tout comme Az dans les deuxième et troisième tomes de June. Talan (qui sonne comme "talent"), m'évoque quelque chose de pragmatique, efficace, bon dans ce qu'il entreprend, et généralement, les "a" sont pour moi des forces positives. Kléano, l'un des héros de mon premier roman, est porté vers l'action, il suffit de prononcer son nom à voix haute pour le comprendre, tout comme Izia. Sauf que cette dernière a aussi droit au z énigmatique / insolite, et au "i" plus ambivalent que le "a", plus secret. Le "o", dans sa rondeur, m'évoque une ouverture aux autres. Morgane (thriller), par exemple, est très sociable (même si la découverte de son don va y mettre un frein !), de même que Locki dans June (qui a le "i" ambivalent et le "k" de l'action... tout se recoupe !), Enora au début des Rois-Passeurs, Kléano ou Silnöa dans mon premier roman. D'ailleurs, sa jumelle Silnëi est elle plus secrète et réservée.  
Ravenn... c'est particulier. J'avais envie qu'elle ait une marque bretonne (le "enn" à la fin), sans pour autant porter un prénom celte (comme une bonne partie des personnages de ce roman). Parce que ce nom, elle l'a choisi elle même (son nom de naissance étant Elouane), il est son nom rêvé. Il porte donc à la fois une promesse d'action (le r du début), de rêve (le enn) et d'aventure (le a et le v, premières lettres du mot aventure d'ailleurs...). De plus, ce prénom ressemble au mot anglais "raven", l'un des oiseaux les plus intelligents au monde, donc évoque quelqu'un de rusé et d'indépendant.

D'ailleurs, il y a un autre type de prénom, que j'ai encore peu utilisé mais que je développe dans le roman que je suis en train d'écrire : les mots normaux qui deviennent des prénoms. Par exemple, dans l'Héritage, une magicienne nommée Bleue intervient à un moment (c'est l'une des héroïnes du roman que j'écris, mais chuuuuut ! ^^), et je viens de créer un personnage qui se nomme Minuit. Ces prénoms sont intéressants, parce qu'ils créent immédiatement des images et des impressions pour le lecteur, avant même qu'on décrive le personnage ou qu'il agisse. Ils parlent directement à l'inconscient. C'est puissant. Mais évidemment, il ne faut pas en abuser, sinon ça devient lourd !

Les prénoms ont aussi une utilité dans la narration : ils aident à définir une zone géographique. C'est flagrant dans June, par exemple. Au début, dans La Ville, tous les prénoms sont anglo-saxons. Sur l'île du nord, ce sont des prénoms islandais. Dans la ville aux cinq tours, les personnages portent des prénoms médiévaux. Dans le camp de Rôdeurs du troisième tome, ce sont des prénoms inspirés de noms indiens (ceux d'amérique !). Quant aux Veilleurs, on peut rarement rattacher leurs noms à l'une ou l'autre de ces origines, car ils viennent de partout. La conséquence de ce travail ? Le lecteur sait toujours - au moins d'instinct - quel personnage vient d'où dès qu'il apparaît, ce qui est bien utile pour ne pas se perdre en explications !

Comme vous le voyez, c'est un aspect de l'histoire auquel je réfléchis beaucoup ! Sans compter que si deux prénoms se ressemblent trop, le lecteur risque de confondre ces personnages. Je n'ai pas de grimoire à prénoms, mais je fais des recherches sur internet pour trouver les prénoms d'une population et/ou d'une époque précise. Après, je ne les adopte pas forcément tels quels, parfois je prends ce qui me plait d'un prénom existant et je le modifie.


Concernant le langage que je développe dans l'Héritage des Rois-Passeurs, je voulais créer une impression de "décalage" (vous comprendrez pourquoi en cours de lecture !), donc j'ai utilisé quelques termes de vieux français (le fameux piot est en vieux français le petit de la pie ou, au figuré, quelqu'un de bavard... il est devenu chez moi un surnom amical !), j'ai décalé des verbes (parler se dit braire ou héler selon le contexte), et j'ai tordu quelques structure de phrases ("de vrai, on me hèle Ju'"). Bref. J'ai bien rigolé !


Elodie :


Bonjour Manon :)

J'ai terminé L'héritage des rois-passeurs hier soir (plongée en pleine lecture, je n'étais plus repassée par là poser des questions lol) et j'ai adoré ! Ma chronique arrivera dans quelques jours, j'ai trop en tête là pour mettre mes idées au clair...

Tu disais que le roman que tu étais en train d'écrire s'inscrivait dans le même univers, tu cites d'ailleurs Bleue. Va-t-on se tourner vers les magiciennes? :D Quand j'ai refermé mon livre, je pensais qu'à ça "Manon a dit qu'il n'y aurait pas de suite directe mais qu'on retournait là bas" ma petite bouée de sauvetage tant je n'avais pas du tout envie de quitter l'histoire. Pour l'instant c'est en cours d'écriture et secret mais comme on est gentil on peut avoir quelques scoop? ;)


Manon :


Contente que tu aimes ce nouvel univers !

Dans le roman que je suis en train d'écrire, on se tourne en effet vers les magiciennes. Le titre de travail est "L'appel de Sav-Loar" (la ville des magiciennes, donc), et il commence peu après le départ de Ravenn, c'est à dire neuf ans avant l'Héritage des Rois-Passeurs. De nombreux personnages gravitent là encore autour de l'histoire, mais on suit principalement deux d'entre eux : Bleue (qui est une enfant au début de l'histoire) et Fèl (la fille avec qui Ravenn a fuit le royaume, et dont elle s'est séparée juste après avoir traversé l'océan). On retrouvera quelques personnages de l'Héritage, évidemment... ;)


Phooka :


Bonjour Manon,

Moi je ne suis pas comme les deux autres gourmandes là (Dup et Elodie), je n'ai pas encore fini L'héritage des Rois Passeurs , mais cela ne saurait tarder.
En tout cas, je me régale vraiment et c'est à regret que je le repose pour dormir !
Une petite question en passant, le nom de Til' m'a titillée, parce que c'est aussi le nom d'une héros d'une de mes série préférée, Edwin Til' Illan dans Ewilan du regretté Pierre Bottero.
Faut-il juste y voir une coïncidence ou est-ce un hommage?


Manon :

Comme je l'ai déjà dit à Elodie et Dup, Til' n'est pas un nom, c'est un... titre, disons, et tu comprendras en lisant ! ;p  Je ne peux pas dire que ce soit un hommage à Pierre, puisque je ne me souvenais pas du nom de ce personnage, mais j'ai lu et apprécié ses romans, donc le Til est peut-être ressorti de manière inconsciente...


La suite de l'ITV par ICI

19 commentaires:

Elodie a dit…

Même quand tu réponds aux questions il y a de la poésie dans tes mots.... C'est dingue ça ! :)
Déjà le 5ème volet de l'interview ! Et ce n'est pas encore fini :p
On a tous notre propre façon de définir les choses donc aujourd’hui les définitions selon Manon de: Le métier d’auteur / Le fantasy / Le thriller ?

Ramettes a dit…

bonjour,
Je suis encore dans la trilogie "June" que j'aime beaucoup. Et j'ai une petite question (la réponse est peut-être dans ce que je n'ai pas encore lu) Tu as pris l'arbre comme point de départ et comme point central. Est-ce parce qu'il est d'une part ancré dans la terre (racines/ passé) et qu'il déploie dans les airs (branches feuillage et avenir) ? où parce que c'est un élément important dans la culture Celtique ? c'est la réflexion des enfants dans Tome 2 de June qui sont étonnés qu'elle ait vu un arbre alors qu'elle n'est pas adulte, puis l'apparition des racines dans la cave de Mahaut... je ne veux pas spoiler... sans parler des feuilles qui chantent dans le tome 1...

Sia a dit…

Bonjour Manon !
J'ai enfin rattrapé mon abyssal retard sur cette passionnante interview - je vais donc réagir à deux-trois réponses avant de poser une question !

J'ai trouvé extrêmement touchante l'anecdote du premier livre et, mine de rien, c'est une sacrée responsabilité ! (Et chapeau à la prof de français pour cette excellente initiative). Maintenant, chapeau à toi sur l'explication de "Comment est rémunéré un auteur" parce que c'est limpide !

Je vais revenir sur l'écriture à quatre mains ; est-ce qu'une collaboration comme celle de Pierre Bottero et Erik L'Homme sur 'A comme Association' serait envisageable ? Chacun faisait vivre son personnage, avec seulement quelques scènes tangentes mais (au départ du moins), ce n'était pas une série "écrite ensemble". Plutôt "écrite en parallèle" donc avec des confrontations peut-être moins importantes (je ne sais pas si c'est très clair, tout ça...).

Ensuite, j'avais une question sur June mais peut-être trouve-t-elle sa réponse dans la suite (je n'ai lu que le tome 1). Je m'interroge sur le choix de la maison close : pourquoi avoir choisi de faire grandir June et Locki à cet endroit ? (Hormis le fait que ça permettait d'avoir un super déclencheur pour la fuite bien sûr). J'ai trouvé l'idée à la fois très originale (de mémoire, je n'ai lu que deux romans présentant cette situation) et, en même temps, pleine de possibilités et avec un petit côté mêlant romanesque et exotisme (j'imaginais un établissement très baroque, peut-être totalement influencé par les western que j'ai vus plus jeune). Est-ce que l'endroit joue un rôle dans la suite ?
Evidemment, quand j'ai pensé à cette question, j'avais plein de trucs en tête qui avaient l'air super intelligents sur la symbolique de l'endroit mais finalement, ça a l'air très tarte une fois que c'est écrit. Du coup je vais me contenter d'un simple et basique "pourquoi ce choix original ?".

P.S. : Olivier, tu as mis la main sur Aussi libres qu'un rêve, c'est officiel, je te déteste. Mais je te souhaite quand même une bonne lecture !

Elodie a dit…

Bonjour Manon ^^

En pleine lecture de L'héritage des rois-passeurs j'ai tilté sur un petit mot que l'on retrouve très souvent en fantasy et c'est pas la première fois que je me le demande donc peut être qu'il y a une vrai réponse derrière et pas seulement une coïncidence. Et ce petit mot c'est Tit' que l'on retrouve devant le nom des personnages. Est-ce que ça veut dire quelque chose?

Dup a dit…

Il nous reste plus qu'à aller plus avant alors pour en découvrir la signification de ce Til'
Moi j'aimerai te poser la question des prénoms. Je me demande comment tu procèdes pour en créer autant ? Tu as une recette, un grimoire déjà rempli ? Juhel, Talan, Cadoal, Nozaa...et je n'en suis qu'au début !

De même, tu inventes un langage du cru, et je trouve ça juste génial car on comprend bien : par exemple le piot pour dire le petiot, c'est tout con, mais je trouve ça énorme :)

Elodie a dit…

Oups faute de frappe.. ah ben je vais devoir lire plus vite alors grrr :p (ceci dit c'est la bonne excuse parce que je me régale avec cette lecture <3 )

Elodie a dit…

Ah ça y est! Hier soir j'ai eu la signification de Til' :)

Dup a dit…

Moi aussi, moi aussi :))
J'aimerai déjà être El'

Bouchon des bois a dit…

Tout comme Dup, j'admire ta capacité, Manon, à créer autant de prénoms. D'ailleurs qui sait, peut-être trouverons-nous enfin grâce à toi celui qui sierra le mieux à notre petit boy :D
Pas de question cette fois-ci, je file me plonger dans L'Héritage des Rois Passeurs. Avec grande hâte !

Dup a dit…

J'avoue un gros faible pour Lïam :))

Manon Fargetton a dit…

Alors Lïam, lui, son nom est directement inspiré d'un personnage de Feist ! ;)

Elodie a dit…

Bonjour Manon :)

J'ai terminé L'héritage des rois-passeurs hier soir (plongée en pleine lecture, je n'étais plus repassée par là poser des questions lol) et j'ai adoré ! Ma chronique arrivera dans quelques jours, j'ai trop en tête là pour mettre mes idées au clair...

Tu disais que le roman que tu étais en train d'écrire s'inscrivait dans le même univers, tu cites d'ailleurs Bleue. Va-t-on se tourner vers les magiciennes? :D Quand j'ai refermé mon livre, je pensais qu'à ça "Manon a dit qu'il n'y aurait pas de suite directe mais qu'on retournait là bas" ma petite bouée de sauvetage tant je n'avais pas du tout envie de quitter l'histoire. Pour l'instant c'est en cours d'écriture et secret mais comme on est gentil on peut avoir quelques scoop? ;)

Dup a dit…

Pareil... on a besoin d'un petit temps de digestion hein !
Et comme toi, je n'avais pas envie de quitter ces mondes et ces personnages :(

Phooka a dit…

Bonjour Manon,

Moi je ne suis pas comme les deux autres gourmandes là (Dup et Elodie), je n'ai pas encore fini L'héritage des Rois Passeurs , mais cela ne saurait tarder.
En tout cas, je me régale vraiment et c'est à regret que je le repose pour dormir !
Une petite question en passant, le nom de Til' m'a titillée, parce que c'est aussi le nom d'une héros d'une de mes série préférée, Edwin Til' Illan dans Ewilan du regretté Pierre Bottero.
Faut-il juste y voir une coïncidence ou est-ce un hommage?

Marina a dit…

Bonjour Manon,
Tout d'abord je m'excuse pour ce retard mais j'étais en période d'examens et d'écriture de mon mémoire donc je n'ai pas eu le temps de venir ici avant.
Je t'avais rencontré lors du salon des Halliennales an 3 et je t'avais pris Le suivant sur la liste que j'ai lu et vraiment apprécié. Et lorsque Book en Stock proposait ce super partenariat je me suis ruée sur la suite La nuit des fugitifs (ma chronique arrivera d'ailleurs demain désolée).
J'avais plusieurs questions à te poser mais j'ai vu qu'elles avaient déjà été posté pour la plupart. Par contre n'ayant pas réussi à tout lire je suis désolée si celle que je vais te poser t'a déjà été posé. Je comprendrais que tu répondes simplement que tu as déjà répondu.
Voilà ma question: Comment t'es venue l'inspiration pour tes différents personnages du suivant sur la liste et de la nuit des fugitifs? Je veux dire par là leur personnalité, leur caractère? T'es-tu inspirée de personnes que tu connaissais ou est-ce uniquement de la création? Ont-ils évolué pendant ton écriture ou avais-tu déjà toute leur évolution en tête?
Merci de ton temps pour ta réponse :)
Bonne Journée (puisque je suppose que tu verras cette question demain ^^)

Sia a dit…

Bonjour Manon !

On m'a posé une question sur mon blog et donc vu que tu es la mieux placée (c'est à propos de L'Héritage des Rois-Passeurs), je transmets : "J'ai hâte de savoir si le prénom Enora (qui signifie honneur) a été choisie par hasard..."
J'ai trouvé hyper intéressante l'explication sur les noms et la linguistique ! J'aime bien que le prénom ait vraiment une signification dans l'ensemble du roman et que ce ne soit pas un prénom choisi juste parce qu'il est joli, cool, ou autre critère.
Bon et donc, j'aurais tendance à dire que Enora n'a pas été choisi par hasard, et j'aimerais savoir pourquoi celui-là !

Ramettes a dit…

Bonjour Manon ...
La vacancière fatiguée est arrivée et elle est déjà en pleine lecture... de toute façon ma connexion est pourrie...

Bon alors "l'héritière du roi-passeur" ça commence sur les chapeaux de roue. Et je me dis tiens, encore des filles super dynamiques et aux cheveux courts... Forcément on se demande qu'elle part de toi ou de ce que tu voudrais faire entre dans la composition de tes personnages.
Le côté voltigeuse de Ravenne à un rapport avec ton travail au sein du théâtre ?
Conduis-tu comme Enora ?
etc...
Et pourquoi les mères meurent dans tes histoires ?!!!
Bon je continue à écouter chanter Enora... Au fait c'est facile (juridiquement) de reproduire les paroles d'une chanson ?
Bon dimanche

Mégane (EliaAliceRaven) a dit…

Ouf ! Me voilà de retour dans la civilisation Internet à temps pour pouvoir te poser quelques questions ! Surtout que cette présentation donne sacrément envie ;)
Alors déjà, j'ai reçu L'Héritage des Rois-Passeurs chez moi le 16 et je crois bien que ma mère t'a détestée le temps d'une journée, parce qu'il a été très difficile (voire impossible) de me sortir le nez du livre, et tant pis si je l'ai fini à 3h du matin ! D'ailleurs en parlant de L'Héritage des Rois-Passeurs j'ai une première question à te poser, et en anglais parce que ça sonne bien mieux : who in the world gave you the right to fuck me up so much ???!!! Wow non sérieusement, je ne m'étendrai pas afin de ne spoiler personne, mais 10 jours plus tard mon pauvre petit coeur ne s'est toujours pas complètement remis du voyage. (Et dès que ça sera le cas, comme je suis une masochiste de base, je vais probablement le relire direct - simplement parce que je l'adore - il est vraiment excellent ! - et que je suis certaine d'avoir raté des choses à la première lecture, comme toujours. Ou alors je vais relire June parce que je n'ai appris que récemment que tu as retravaillé les textes à l'occasion de la parution chez Rageot ! Eh oui, je fais partie de ceux qui ont découvert les premiers tomes chez Mango et me voilà donc toute impatiente de découvrir la "2e version" ;))
Bref (oui j'ai tendance à m'étaler quand je parle, oups), pour en rester à l'Héritage, voilà ma première vraie question : j'ai lu que tu écrivais / allais écrire un autre roman dans le même univers (ce qui fait que je saute déjà de joie) et qu'on retrouverait certains personnages... Donc, si tu peux me répondre sans risquer de me spoiler ou quoi que ce soit d'autre... Est-ce qu'on retrouvera Ravenn ? (Je ne me suis pas beaucoup trop attachée à elle, c'est pas vrai, pas vrai du tout. DU TOUT.) (Et puis ouiiiii on va revoir Bleue ! Et apparendre à connaître Fèl ! :D *Bon là tu peux pas me voir mais je saute de joie !* ... Ce qui me donne un peu d'espoir pour revoir Ravenn, dont j'adore le caractère bien trempé.) (Ouais bon d'accord, je les aime tous, les personnages, j'avoue... Mais j'ai quand même un faible pour Ravenn ^^)
Et on m'a volé ma deuxième question concernant Bottero du coup ! xD Je me demandais aussi pour ce fameux Til'. Du coup tant que j'y suis, comme j'ai cru repérer plusieurs références, conscientes ou inconscientes, à l'oeuvre de PB dans June et notamment le 3e tome, je vais tourner ma question autrement : l'Epreuve de Nathaniel est-elle inspirée de l'Ahn-Ju ? Parce que j'y ai pensé instantanément en lisant la scène et ça m'a valu une double décharge d'émotions. Ca y ressemble et en même temps c'est totalement différent et... Bref, c'est magnifique et j'adore ce passage. D'ailleurs, s'il s'agit d'une référence consciente, je tiens à te dire qu'il s'agit de mon point de vue d'adoratrice du style et de l'univers de Bottero d'un magnifique hommage à cet auteur parti trop tôt. (Et pour en finir avec Bottero, je ne sais pas si tu as lu ses livres autres que ceux appartenant à son univers fantasy, mais si tu ne les as pas lus je te les conseille : Zouck, Tour B2 Mon Amour, et même Amies à Vie ou Le Garçon qui voulait courir vite, etc - qui sont pourtant pour les deux derniers des livres pour enfants, mais très touchants chacun à leur façon.)
Désolée pour ce pavé (je suis beaucoup trop bavarde), bonne journée, bonne écriture et au plaisir de te lire dans un prochain livre ! ;D (Je me connais, je ne vais probablement pas tarder à guetter une date de parution pour ce livre dont tu parles dans les réponses précédentes ;))

Mariejuliet a dit…

Hello,
J'ai terminé les rois passeurs et ce livre se lit tout seul!
Ramettes a eu la bonne idée de poser la question que je me suis posée au début du livre, concernant les points commun entre ce que tu as pu nous dire de toi et Enora.
Les heures sombres m'ont fait penser au film American Nightmare, hasard ou coïncidence?
en tout cas je suis ravie que tu travailles sur un prochain livre se passant dans le même univers, car il est très riche et on a l'impression de l'avoir juste survolé.