mardi 23 septembre 2014

L'INNOCENCE de Brian Deleeuw




Éditions Super 8
300 pages
20 euros


4ème de couv :


Il s'appelle Luke Nightingale et il a 6 ans. Lors d'un froid après-midi de novembre, dans une allée de Central Park aux abords du Metropolitan Museum, il rencontre Daniel. Et sa vie bascule.
Claire, la mère de Luke, est dépressive ; elle n'a guère le temps de s'occuper de son fils et de son nouvel ami. Il y a pourtant quelque chose d'anormal chez Daniel. Exclusif et cruel, il s'emploie à faire le vide autour de Luke comme s'il se nourrissait de son malheur. Ça tombe bien : Luke est souvent malheureux. Mais ne pourrait-il l'être davantage encore ? Peu à peu, ce qui ressemblait à une simple amitié entre deux enfants revêt les allures d'une terrifiante emprise dont il devient vital pour Luke de se défaire.
Douze ans plus tard, tandis que l'enfant devenu adulte entre à l'université, Daniel, qui avait disparu, est de retour. Et Luke doit désormais se battre pour conserver le contrôle de son existence. Car certaines amitiés semblent destinées à ne jamais mourir.



L'avis de Dup :

Ouch ! Voilà un roman bien difficile à chroniquer. Je ne sais par quel bout démarrer mon speech à vrai dire... Je suis dans ma période "schizophrénie " en ce moment ! Non, pas moi, pas encore du moins, mais mes lectures ! Après Contrecoups de Nathan Filer, voici donc L'innocence qui traite du même thème. Et pourtant, on peut dire que ces deux romans sont diamétralement opposés, même s'ils sont marquants tous les deux. Je dirai même que l'impact de ce dernier est beaucoup plus fort. Contrecoups est touchant. L'innocence est dérangeant. C'est voulu et c'est super bien orchestré.

Le narrateur est Daniel, cet ami que se fait Luke lorsqu'il a six ans. Et il en a bien besoin d'un ami le pauvre Luke. Il a été retiré de l'école et vit seul avec sa mère récemment divorcée. Celle-ci est dépressive, très instable psychologiquement, et fait même parfois des crises de schizophrénie où elle se prend pour sa mère qui est exaspérée par son enfant : Claire, elle-même donc. Mais ce Daniel est loin d'être sympathique. Il est malsain et volontairement sournois. Il a tendance à entraîner Luke dans les mauvais plans.

Il m'aura fallu passer un tiers du livre pour comprendre réellement qui était Daniel. J'ai d'ailleurs relue cette première partie pour voir si j'avais laissé échapper un indice sur son identité. Mais non, rien ! C'est hyper bien fait, chapeau à l'auteur. Et lorsqu'on connait un peu mieux Daniel, le livre, l'histoire de Luke devient de plus en plus glauque. Comme le dit si bien le résumé : chronique d'un désastre annoncé.

Luke qui a grandit se débat, lutte, mais s'enfonce irrémédiablement sous l'emprise de Daniel. L'ambiance est sombre, stressante, angoissante. Il a déjà bien assez de soucis à se faire avec sa folle de mère ce pauvre gamin ! Et comme l'auteur nous met dans la tête de cet horrible Daniel, on se sent sali, moite. 

La fin est glaçante et ma foi je dois avouer que j'étais contente de l'avoir fini. Mais en aucun cas je ne regrette ma lecture, car ce livre est une expérience à lui tout seul ! Je serai incapable d'en faire un coup de coeur tant cette lecture m'a dérangée, cependant je ne peux dire qu'une chose : il est à lire ! Un livre marquant, qui sort des sentiers battus, mais qu'il vaut mieux aborder avec un bon moral. Décidément les éditions Super 8 nous réservent bien des surprises !!!




2 commentaires:

Yvan a dit…

Rien à redire sur cette chronique, tout est dit et bien dit. Et l'ai eu les mêmes soucies pour écrire la mienne ;-)
Tentez ce bouquin, ça vaut la peine

Bouchon des bois a dit…

Oulalala... Tu n'y vas pas de main morte ! Ce roman a l'air glaçant... Je note !