vendredi 4 avril 2014

Le Mois de Fabrice Colin: ITV 2




On ouvre un deuxième tome d'interview, vous trouverez le précédent ici: ITV1


Copyright pour cette photo: Patrick Imbert




Ça va être un mois intéressant : au moins pour moi. En fait, et cette considération rêveuse répondra sans doute d’emblée à la question rituelle « mais pourquoi diable écrivez-vous, vous aussi ? », j’ai toujours l’impression de vivre des mois intéressants depuis que je fais ce boulot (et je n’emploie pas juste l’adjectif “intéressant” parce qu’il illustre une malédiction chinoise). Sauf que ce coup-ci, vous savez quoi ?, ça va être encore plus rigolo & spécial, dans la mesure où je vous embarque dans mes bagages, au sens figuré et au sens propre.

J’avais pensé, en matière d’introduction, vous servir un mini-texte malin façon interrogatoire de police made in Wyoming avec, évidemment, des murs crasseux, une ampoule nue, une table en fer et un commissaire fatigué / divorcé et à 95% alcoolique censé représenter l’instance Book en Stock (trop sympa)… et moi dans le rôle du prévenu malingre, du mec bizarre et agité à qui on s’est juré de faire cracher tous ses sales petits secrets – en fait, je me voyais un peu comme Rust Cohle dans True Detective, à confectionner des sculptures incompréhensibles avec des restes de cannettes de bière tout en lâchant de-ci de-là quelques aphorismes métaphysiques parfaitement énigmatiques.
Mais je ne suis pas Rust Cohle, ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour la communauté et, de nombreux auteurs ayant déjà fait en ces lieux étalage de leurs talents fictionnels en guise d’auto-présentation, je ne me voyais pas vraiment en rajouter une couche. (En revanche, s’il vous prend l’envie saugrenue, au cours des semaines à venir, de me demander d’écrire sur quelque chose en particulier – pas un gros texte, hein, 20-30 lignes maxi – eh bien, je relèverai le défi avec plaisir quel que soit le thème, tant il est vrai que j’adore les paris idiots et les exercices à contrainte.)

« Attendez, pourquoi ce type affirme-t-il qu’il va nous embarquer dans ses bagages au sens propre ? » vous demandez-vous à présent, légèrement anxieux(se), depuis le troisième balcon du Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg, en levant à vos yeux vos jumelles en nacre et laiton doré pour mieux suivre sur scène le spectacle déconcertant de mes gesticulations solitaires.
Simple. Dans quatre jours, et pour trois semaines, je pars à la Réunion. Et je n’y vais pas seulement parce que j’ai pris requin-tigre en seconde langue au collège, pas seulement parce que je suis convaincu que le dodo existe encore si on prend la peine de boire suffisamment de bières locales pour distinguer son ombre, pas uniquement parce que j’avais envie de suivre Chelsea-PSG à minuit heure locale dans un bar de Saint-Gilles-les-Bains tenu par des Marseillais, mais aussi parce que je vais rencontrer des collégiens pour parler littérature, comme je le fais depuis plus de douze ans maintenant. Et donc : causer avec vous de là-bas risque d’être particulièrement sympa. J’espère bien, au passage, que ça nous donnera l’occasion d’aborder le sujet de la littérature pour ados sous un angle suffisamment élargi – comment donner le goût de lire à ces passionnantes créatures, par exemple, comment croire encore, et plus que jamais, en l’avenir du livre, dans une civilisation dominée en apparence par le culte de l’immédiateté et une propension malheureuse à rédiger des statuts Facebook complètement ineptes.

Autre hasard du calendrier : mercredi soir, c’est la soirée Super 8, la nouvelle maison d’édition dont je suis le directeur éditorial. Je ne vous promets pas de photos compromettantes mais je vous assure que je ferai de mon mieux pour ne pas trop picoler afin d’être en mesure de répondre à vos questions dès le lendemain matin sans avoir l’impression qu’on m’enfonce une tige métallique chauffée à blanc dans l’œil droit à chaque fois que j’appuierai sur la touche espace de mon clavier.

A l’intention de ceux qui ne me connaissent pas ou qui n’auraient pas d’idées de questions gênantes à poser, sachez que j’écris des romans, des nouvelles (pour les adultes, pour les ados et pour les enfants) ainsi que des scénarios de BD, des pièces de théâtre radiophonique, des articles pour Chronicart tous les deux mois et des notices de blog.
Editeur, c’est juste pour passer le temps.

A part ça, un grand merci à Emma & Dup d’organiser cet échange. De façon très générale, il me semble primordial de donner au débat littéraire ce qu’il mérite, et ce sans quoi il ne saurait exister : du temps et de l’espace. Je vous attends !





**************************************








Bonjour ou Bonsoir (selon l'envie !)

Je suis vraiment très heureuse de te rencontrer et de pouvoir échanger avec un auteur que je lis depuis.. pfiou ! je ne sais même plus... Enfin, je sais que le premier roman que j'ai lu c'est Le Mensonge du Siècle avant de poursuivre avec les autres romans de la collection Autre-Monde. Et puis, j'ai grandi et j'ai à chaque fois trouvé un roman signé Fabrice Colin. Donc, je me demande (et je te demande) comment fais-tu pour écrire à la fois à des enfants, des préado, des ados, des "pré adultes", des adultes, des martiens ? 

Ensuite, tu nous as dit que tu partais à la Réunion pour rencontrer des élèves. Comment vis-tu ces rencontres ? Comment sont-elles préparées ? Y vas-tu pour un projet particulier ? des ateliers d'écriture ? Qu'est ce qui te plait le plus dans ces rencontres avec ces jeunes ? As-tu toi aussi l'impression que les jeunes lisent de moins en moins (c'est pas mon ressenti, mais des études semblent le prouver).
Que penses-tu du fait que tes livres soient des lectures imposées en classe ? 

Bon, je vais m'arrêter là... J'ai l'impression que c'est une belle rafale pour un début !! N'oublie pas la crème solaire et les casquettes !



Fabrice:



Je suis vraiment très heureuse de te rencontrer et de pouvoir échanger avec un auteur que je lis depuis.. pfiou ! je ne sais même plus... Enfin, je sais que le premier roman que j'ai lu c'est Le Mensonge du Siècle avant de poursuivre avec les autres romans de la collection Autre-Monde. Et puis, j'ai grandi et j'ai à chaque fois trouvé un roman signé Fabrice Colin. Donc, je me demande (et je te demande) comment fais-tu pour écrire à la fois à des enfants, des préado, des ados, des "pré adultes", des adultes, des martiens ? 

Salut Crunches, merci pour ce mot - sincèrement, ça fait plaisir d'être suivi ainsi. J'écris pour tous les publics parce que j'ai envie et parce qu'il y a des gens qui semblent penser que j'y arrive. C'est la réponse un peu décevante mais classique : "pourquoi tu fais ça ? - Parce que je peux."



Ensuite, tu nous as dit que tu partais à la Réunion pour rencontrer des élèves. Comment vis-tu ces rencontres ? Comment sont-elles préparées ? Y vas-tu pour un projet particulier ? des ateliers d'écriture ? Qu'est ce qui te plait le plus dans ces rencontres avec ces jeunes ? As-tu toi aussi l'impression que les jeunes lisent de moins en moins (c'est pas mon ressenti, mais des études semblent le prouver).

Les rencontres, j'en fait depuis dix ans. Le principe est très variable et j'anime de temps en temps des ateliers d'écriture mais en général, une rencontre tourne autour d'un livre que les élèves ont lu, Inch Allah. Ensuite, il y a des questions plus générales sur le métier d'écrivain, l'inspiration, etc.
Moi, j'aime assez le principe. Ces rencontres me permettent de rester proche de mes lecteurs, et de rompre la solitude relative à laquelle mon travail me contraint. Accessoirement, c'est payé, et plutôt bien.
Je ne sais pas si les jeunes lisent moins ou pas. Ces études me fatiguent un peu et, de façon générale, les études qui nous répètent sans cesse que tout va mal. Je trouve qu'on a tendance à s'auto-apitoyer pas mal dans ce pays.
Ceci étant dit, je pense - mais je peux me tromper - que la fracture sociale, qui était en son temps un thème de campagne électorale, est une réalité tangible, qui transparaît aussi dans les habitudes de lecture : d'un côté, des jeunes qui lisent énormément, de l'autre, des jeunes qui ne lisent pas du tout, qui n'en voient même pas l'intérêt.


Que penses-tu du fait que tes livres soient des lectures imposées en classe ?


Je pense que c'est toujours mieux de lire quelque chose plutôt que rien. On rêverait tous - et moi le premier, je t'assure - que les élèves dévorent spontanément Flaubert en 4e. C'est rarement le cas. Parfois, Projet Oxatan, c'est plus simple pour commencer, et ça peut développer d'autres envies. Soit on pleure, soit on fait avec.


Bon, je vais m'arrêter là... J'ai l'impression que c'est une belle rafale pour un début !! N'oublie pas la crème solaire et les casquettes !

Je n'ai pas trop une tête à casquette, hélas, ni à quoi que ce soit.





Je comprends pour les Utopiales, c'est dommage car vous auriez eu toute votre place auprès de Michael Moorcock l'année dernière pour le Elric que vous avez eu la chance d'écrire avec lui (^-^)

Autre petite question : j'aimerais savoir s'il y a un livre en particulier ou un auteur qui vous a mené à l'écriture ? Et d'ailleurs, à quel âge avez-vous commencé à écrire ?



Fabrice:


J'ai publié mon premier roman quand j'avais 26 ans je crois. Et mon premier article dans un magazine de jeux de rôle à 14 ans - j'étais très fier.
Mes auteurs fétiches, dans l'ordre ? Tolkien, Howard, Leiber, Moorcock, Rice - puis Philippe Djian, John Fante - et Nabokov.
Mais il y en a tant aujourd'hui.





Haloha,

J'attendais avec impatience cette nouvelle édition du "Le Mois de"

Alors, merci d'être présent.

J'ai beaucoup "entendu" parler de vous sur le toile mais j'avoue (et je sens que je vais me faire crier dessus) n'avoir jamais lu aucun de vos romans. 
Mais, je vais remédier à cela avec Passeurs de Mort, prochaine lecture d’ici un jour ou deux. Il me tarde.
S’il vous reste encore un peu de courage après avoir répondu à toutes les questions de Antoine18, pourriez-vous juste me dire quel est votre roman préféré ????
J’adore cette question.
Merci d’avance et bonne journée

Fabrice:


Mon roman préféré écrit par quelqu'un d'autre, c'est bien ça ?

(Phooka: Je me suis permise de réponse "oui" à ta place Myrddin)

Le Chardonneret, de Donna Tartt
Confiteor, de Jaume Cabré
Les Mille Automnes de Jacob de Zoet, de David Mitchell



Stellabloggeuse 

Bonjour Fabrice, bonjour tout le monde
Je ne me définirais pas comme une spécialiste de vos romans, mais j'en ai quand même lu un certain nombre, surtout ces derniers temps (cela relève de l'addiction, plus j'en lis et plus j'ai envie d'aller creuser dans cette longue bibliographie) et j'ai remarqué une récurrence de la mort, des attentats, de la fin du monde. Aussi, je me demande, vous êtes quelqu'un d'angoissé dans la vie ? Est-ce qu'écrire sur ces sujets vous apporte une forme d'apaisement ?
Autre question, j'apprécie particulièrement votre style (je suis en train de me régaler avec "Arcadia") et je me demandais si vous aviez pris des cours ou si vous aviez travaillé cela tout seul.
Merci aux filles pour ce mois dédié,
Amicalement,

Stella. 




Fabrice:


Salut, Stella et merci pour ce gentil mot - j'écris ces lignes depuis un restaurant de Saint-Gilles-les-bains, en direct de la Réunion, avec un petit déficit de sommeil, et j'espère que tu sauras faire preuve d'indulgence.
Je n'arrive pas à savoir si je suis angoissé ou non. Les sages bouddhistes disent qu'il faut penser à la mort en permanence et c'est en gros ce que je fais mais du coup, je me sens mieux armé sur le sujet qu'un certain nombre de mes semblables.
Les attentats ? Je pourrais écrire des pages et des pages là-dessus et te raconter, par exemple, comment est née l'idée de World Trade Angels, ma BD sur le 11 septembre sortie en 2006, mais je crois que tous les romanciers nourrissent des obsessions, ça n'a rien de follement éclairant.
Disons que je suis un pessimiste qui accueille avec grâce les bonnes nouvelles.
Le style ? Je n'en suis qu'au tout début avec cette question, je ne fais pas énormément d'efforts,la situation va peut-être changer prochainement.
Je prends des cours, oui - si l'on veut vient considérer que lire les maîtres, c'est apprendre.





Bonsoir Fabrice,

Je suis ravie de pouvoir discuter avec vous, c'est toujours un tel plaisir de découvrir les petits secrets d'un auteur!
Dans l'introduction à cette discussion, il était question de la possibilité d'écrire un petit texte. J'ai une ébauche d'idée (bonne ou mauvaise, je n'en sais rien, à vous de me dire, moi ça m'intéresserait). J'ai lu le premier tome de "la dernière guerre" et je vais entamer le second dans les jours qui viennent. J'ai donc fait la rencontre de Scarlett que j'ai eu du mal à cerner. J'en garde même un mauvais souvenir puisqu'elle m'a paru assez antipathique. Et j'aurais bien aimé savoir ce qui se passe dans sa tête à cette demoiselle bien manipulatrice! (En fait , j'aimerai juste en savoir plus sur elle ^^)

Maintenant, je suis curieuse. D'où a bien pu venir votre inspiration pour construire l'intermonde? Je ne me souviens pas d'avoir jamais lu de bouquins dont l'action prenne place d'en l'au-delà, et dont l'univers soit aussi étendu ...

Et enfin (pour l'instant), quelqu'un a demandé plus haut à quel âge vous avez commencé à écrire. A quoi occupiez-vous votre temps avant ?


Fabrice:


Bonsoir Fabrice,
Je suis ravie de pouvoir discuter avec vous, c'est toujours un tel plaisir de découvrir les petits secrets d'un auteur!
Dans l'introduction à cette discussion, il était question de la possibilité d'écrire un petit texte. J'ai une ébauche d'idée (bonne ou mauvaise, je n'en sais rien, à vous de me dire, moi ça m'intéresserait). J'ai lu le premier tome de "la dernière guerre" et je vais entamer le second dans les jours qui viennent. J'ai donc fait la rencontre de Scarlett que j'ai eu du mal à cerner. J'en garde même un mauvais souvenir puisqu'elle m'a paru assez antipathique. Et j'aurais bien aimé savoir ce qui se passe dans sa tête à cette demoiselle bien manipulatrice! (En fait , j'aimerai juste en savoir plus sur elle ^^)



Fabrice:

Hello Kllouche, et merci pour l'intérêt porté à ce "mois de" et à mes romans en particulier.
Scarlett est juste une amoureuse déçue, je crois ; et ça peut rendre les gens assez méchants. J'épiloguerais volontiers mais ça risquerait de déflorer l'intrigue, me semble-t-il. Non, la réalité, c'est que j'ai la flemme. Et qu'il est très difficile de répondre aux "pourquoi" des lecteurs de façon générale.
Si vous affinez énormément votre question, peut-être vous offrir quelque chose de plus satisfaisant.


Maintenant, je suis curieuse. D'où a bien pu venir votre inspiration pour construire l'intermonde? Je ne me souviens pas d'avoir jamais lu de bouquins dont l'action prenne place d'en l'au-delà, et dont l'univers soit aussi étendu ...


Ah, la question de l'inspiration. Très honnêtement, autant je suis à l'aise pour dire où je travaille, qu'est-ce que j'aime comme parfum de glace, combien je suis payé, bref, autant je suis à l'aise pour parler du concret, autant les questions sur la genèse d'un roman me paraissent très difficiles et pour tout dire, me paralysent. Que répondre ? J'aime les grands espaces et j'ai une imagination visuelle ? Tous les auteurs defantasy répondent ça, j'imagine.


Et enfin (pour l'instant), quelqu'un a demandé plus haut à quel âge vous avez commencé à écrire. A quoi occupiez-vous votre temps avant ?




Je travaillais dans le milieu du jeu de rôle. J'ai commencé à écrire sérieusement dans les années 90 pour Casus Belli. J'ai été salarié là-bas pendant un an ; puis à MultiSim, un éditeur de jeux de rôle aujourd'hui défunt, mais qui a donné naissance à Mnémos. CQFD.



Zina 

Bonsoir Fabrice et encore merci pour vos précédentes réponses.
Je reviens des Quais du polar (j’aurais eu plaisir à vous y voir !) et du coup, je me demande comment se passent les festivals du point de vue de l’auteur ? Comment-les vivez-vous et peut-être, comment les préparez-vous ? J’imagine que ces hordes de fans qui se ruent sur vous pour avoir leur dédicace doit parfois être assez éprouvant. Des anecdotes cocasses ou marquantes à nous raconter peut-être ?
En tout cas, pour avoir eu l’occasion de vous rencontrer en dédicace (mais pas aux Quais), je voudrais vous remercier de prendre le temps d’écrire un petit mot personnalisé. Pour le lecteur c’est bien agréable et tous les auteurs ne le font pas. 



Fabrice:




Bonjour Zina, je ne suis pas allé à Quais du polar cette année parce que 1) je n'étais pas invité et 2) je suis à La Réunion - voire plus haut.
Les hordes de fans, j'en suis assez protégé, Dieu merci, je n'ai pas assez de succès pour ça. Mais de façon générale, ce truc de salon est tout de même assez biaisé. Les auteurs s'y montrent sous leur meilleur jour, ça reste une opération de comm' avant tout, tout le monde le sait, personne ne l'avoue (bon, je connais deux ou trois auteurs exceptionnellement sympas qui sont vraiment dans la vie comme ils sont en salons, mais c'est presque du domaine du surnaturel).
Quand les lecteurs rentrent chez eux et qu'ils parlent de ce qu'ils ont vécu, ils ont des étoiles plein les yeux : "Machin est si simple, si gentil, pas du tout la grosse tête." Évidemment, que nous essayons d'être gentils et irréprochables. Mais je suis surpris de voir avec quelle facilité les gens tombent dans le panneau. C'est un jeu de dupes, en fait. La plupart des écrivains sont des personnes assez égocentrées.
Ceci étant, il m'est arrivé une fois de tomber sur un site où j'étais décrit comme un mec assez imbuvable et pas très dispo - "pas autant que untel ou untel", en tout cas. C'était aux Imaginales, je me revois assez bien, je parlais avec une copine ce jour-là, j'étais crevé, j'ai baissé ma garde, la sanction est tombée tout de suite. Je suis assez admiratif des auteurs qui arrivent à être au top tout le temps. J'ai la faiblesse de penser qu'un écrivain a aussi le droit de se montrer tel qu'il est en vrai, i.e. terriblement imparfait, mais c'est à ses risques et péril. Enfin, tout ça n'est pas bien grave. J'aime bien parler aux lecteurs mais c'est assez génant, dissiper cette relation dominant / dominé que rien ne justifie n'est pas chose aisée.
Ceci étant posé, des anecdotes, j'en ai pas mal mais, oh : rien de très spectaculaire. Il y a ce moment toujours marrant et doucement tragique où tu es confronté à un type qui t'a déjà acheté 50 bouquins et dont tu essaies péniblement de te rappeler le nom jusqu'au moment fatidique où tu ne peux plus reculer. J'ai surtout des super histoires avec d'autres auteurs, en fait, des moments de rigolade formidables.


J'aime beaucoup ton honnêteté quand tu parles de ce rapport faussé entre auteurs et lecteurs, même si, je dois le reconnaître je m'y suis parfois "laissée prendre". Je suis bon public aussi bien pour lire des romans, que dans les rencontres avec les auteurs et j'apprécie vraiment que tu 'oses' dire tout haut ce genre de choses.
N'y a t'il donc aucun rapport sincère avec les auteurs ? Sont-ils donc toujours en "représentation" , comme les politiques (aïe pas taper :))
est c que les réseaux sociaux ont faussé les rapports entre auteurs et lecteurs , donnant cette impression étrange d'être "potes"?
As tu eu d'ailleurs de ce fait , des anecdotes avec des lecteurs trop "entreprenants" parce qu'amis sur FB par exemple ?



Fabrice:




Oh, il ne faut pas caricaturer non plus. C'est, disons, une forme de sincérité sociale, celle qui rend de nombreuses circonstances agréables, ou plus agréables qu'elles le seraient si nous ne faisions pas tous un peu semblant.

La comparaison avec les politiques est à nuancer mais elle n'est pas totalement infondée. C'est un métier qui comporte une part de représentation (ça joue aussi dans les relations avec les éditeurs, notamment) : l'écrivain dépend du lecteur, à 100%, il essaie donc d'inverser le rapport, au moins dans sa tête, c'est normal.
Bon, maintenant, tous les gens qui m'auront lu et avec lesquels je me montrerai sympa dans un salon penseront que je joue la comédie (ici, insérer un soupir). Qu'ils n'oublient pas de me rappeler cette réponse : ça simplifiera les choses.



Est ce que les réseaux sociaux ont faussé les rapports entre auteurs et lecteurs , donnant cette impression étrange d'être "potes"?

C'est une question si riche et complexe qu'il faudrait un essai entier pour y répondre. Mais je suis devenu copain avec certaines pensées rencontrées sur des réseaux sociaux, bien sûr.Je n'ai pas une assez haute opinion de mes talents d'écrivain (et de mon importance en tant que tel) pour penser que je dois me protéger de cela à l'excès.


As tu eu d'ailleurs de ce fait , des anecdotes avec des lecteurs trop "entreprenants" parce qu'amis sur FB par exemple ?

Bof. J'en ai mais ça ne serait pas très gentil de les révéler. Disons que tu tombes parfois sur des gens qui confondent, justement, ce que tu joues à être et ce que tu es vraiment.




Bonjour Fabrice, j'espère que tu as du soleil à La Réunion, parce qu'en Bretagne on se les pèle !

Je me pose une question sur le "virage réaliste" pris par la suite que tu as donné à 49 jours (que j'ai adoré pour son mélange des genres), que je viens de lire mais que j'ai moins apprécié que le 1er tome pour le coup. Mais c'est compliqué de poser ma question, sinon je spoile tout le monde ! Donc je me tais (intervention utile s'il en est.)

Sinon j'ai une question qui fâche : des nouvelles de la publication de la suite de La Fin du monde ?

Et pour finir, je te lirais bien en polar, lequel de tes romans me conseillerais-tu ?

A + et merci !



Fabrice:


Salut Lune. Soleil ou pas, il fait 29° dehors et 28° dans l'eau. Je ne me plains pas.


Je me pose une question sur le "virage réaliste" pris par la suite que tu as donné à 49 jours (que j'ai adoré pour son mélange des genres), que je viens de lire mais que j'ai moins apprécié que le 1er tome pour le coup. Mais c'est compliqué de poser ma question, sinon je spoile tout le monde ! Donc je me tais (intervention utile s'il en est.)


Sinon j'ai une question qui fâche : des nouvelles de la publication de la suite de La Fin du monde ?



Le problème, c'est que j'ai tardé à boucler cette suite. Et que désormais, Mango ne publie plus de fiction grand format. Il faut donc que je trouve une maison à cette suite. "C'est compliqué", comme on dit.


Et pour finir, je te lirais bien en polar, lequel de tes romans me conseillerais-tu ?



Blue Jay Way. Il est en poche, si tu n'aimes pas, tu auras perdu moins d'argent.



Stellabloggeuse

Bonjour Fabrice, merci pour tes réponses précédentes.

Je voulais rebondir sur la question posée par Lune à propos de la Dernière Guerre avec une question un peu provoc' (sans spoiler) : es-tu satisfait de la fin que tu as donné à Seconde Vie ? Je dois reconnaître avoir été assez frustrée par cette ellipse temporelle et cet épilogue très court, je n'aurais pas été contre une centaine de pages supplémentaires. Bref, peux-tu nous donner ton ressenti vis à vis de cette fin sans en dire trop pour ceux qui ne l'ont pas lu ?

Et, rien à voir avec ma question précédente, mais je me demandais s'il y a un genre dans lequel tu t'éclates le plus en écrivant ? Un de tes livres dont tu serais particulièrement fier ?

Qu'est-ce qu'on est curieux ! Profite bien du soleil de la Réunion en tout cas ;) 



Fabrice:



Salut Stella. C'est très délicat. L'histoire du tome 2 est née en même temps que celle du tome 1. Visiblement, le parti prisn'a pas plus à tout le monde. Peut-être que c'est trop rapide. Je voulais donner une impression d'irréalité au sein de la réalité en jouant sur ce genre de leviers temporels. Je me trompe souvent.


Et, rien à voir avec ma question précédente, mais je me demandais s'il y a un genre dans lequel tu t'éclates le plus en écrivant ? Un de tes livres dont tu serais particulièrement fier ?



Je suis fier de certains passages du roman que je suis en train d'écrire maintenant et duquel je ne dirai pas grand-chose, sinon qu'il est pour adultes et que, s'il est publié, ce sera chez un éditeur de littérature générale.Sinon, et je le dis sans fausse modestie aucune, je ne relis pas ce que j'ai écrit et publié - l'impression est quasi invariablement désagréable.


Qu'est-ce qu'on est curieux ! Profite bien du soleil de la Réunion en tout cas ;)

Merci. On fait ce qu'il faut !



Dup 

A moi, à moi, à moi, avant qu'on me "pique" ma question !

Du jeunesse, du YA, du adulte. 
De la fantasy, du fantastique, du thriller
Tu écris selon tes envies du moment ou selon les demandes des éditeurs ?
Est-ce variable d'un éditeur à un autre ? 



Fabrice:



Hello Dup,
J'écris pour un éditeur, en fait. Si cet éditeur ne veut pas du livre, je l'oublie (le livre, pas l'éditeur). Le choix de l'éditeur est lié à de nombreux facteurs : les personnes, le genre, l'âge, etc. Mais je n'ai pas de préférence véritable, ou si j'en ai une, je ne me l'avoue pas.



Nahe


Bonjour Fabrice, 

après être passée en lectrice, je me lance dans les questions : on a parlé de "productivité", du nombre de genres et de publics que vous abordez, avez-vous dans cette galerie un personnage fétiche ? Dans la même logique, en parlant des maîtres, y a-t-il un roman que vous auriez aimé écrire ? 


Fabrice:


Hello Nahe,
J'aurais aimé écrire Ada ou l'ardeur de Nabokov. Un livre si joyeux, si merveilleux, et un auteur si visiblement heureux d'écrire.
Pour le reste, j'ai un petit faible pour Mary Wickford, de La Malédiction d'Old Haven, si c'était bien ta question.



Re,
Merci pour votre réponse franche sur les salons et qui m’a fait beaucoup rire. Je me suis tout à fait reconnue dans la description du lecteur qui revient des étoiles plein les yeux ^^ 
Je pense que fondamentalement, on le sait très bien que c’est un plan com’ (d’où ma question sur l’épreuve que cela peut être) mais qu’on est simplement content et d’une, d’avoir pu rencontrer nos auteurs fétiches, et de deux, de voir qu’ils ont eu envie de faire un effort pour être aimables avec nous, pour répondre à nos questions et de nous faire, au-delà de leurs écrits, encore rêver. Ceci étant, je pense que la plupart des lecteurs comprennent que le genre « écrivain », est aussi un être humain, avec ses humeurs, et pas un robot avec un stylo accroché au bout du bras. Et le lecteur exigent, impatient, parfois asocial n’est pas avare de ses propres défauts ;)
Donc, non, pas de question aujourd’hui, c’était juste pour continuer la conversation. Ne vous sentez pas obligé de répondre :)


Fabrice:


Ma prochaine dédicace : 

A Zina.
Puisque tu sais comment ça se passe
Et que moi aussi
On peut arrêter tout ce cirque.
Quel soulagement !
Amitiés,
F/.






Bonsoir, 
Merci pour vos réponses!
En fait je me disais qu'il devait y avoir un film, ou un bouquin, ou un jeu que sais-je qui aurait pu être à l'origine de l'intermonde (et que j'aurai pu aller voir/lire). Les idées ne sortent jamais de nulle part.
Pour intervenir dans le débat sur les rencontres auteur/lecteur, moi ça me gêne un peu quand un auteur est trop à l'aise avec son lectorat, trop social... J'ai dans l'idée qu'un auteur est une personne qui vit dans son monde, et qui est donc introverti et réservé. Pour moi, ça casse le "mythe" de l'écrivain de voir qu'il n'a aucun problème communicationnel. C'est stupide et réducteur mais c'est comme ça que je le ressens. Par exemple, Musso/Levy/Kennedy sont des auteurs que je ne lis pas en parti à cause du fait qu'ils sont trop "people" au moins en façade. Je préférerai toujours un auteur qui n'a rien à me dire autre que "vous avez aimé mon bouquin?" à quelqu'un qui s'empressera de proposer de faire une photo avec ....
Une petite question qui n'a rien à voir:
Vous avez déjà expérimenté la co-écriture d'un livre. Y-a-t-il un auteur avec lequel vous aimeriez beaucoup écrire à l'heure actuel, parce que vous avez adoré ce que vous avez lu de lui/d'elle? 



Fabrice:


Hello Kllouche
Marrant ce que tu dis de Musso ; ça ne cadre pas avec ce que je connais de lui : un garçon très humble, qui fuit les mondanités. Tu parles d'une expérience personnelle ?
Je suis en train de lire un énième livre sur Kafka, le plus grand écrivain du 20e siècle, sans doute. L'idée qu'il n'a jamais signé un livre de sa vie me plaît mais, s'il avait dû le faire, il aurait probablement correspondu à l'idée que tu te fais de l'écrivain en dédicace idéal. Le type qui écrit un truc du genre "avec mon profond respect" et au-revoir.
La photo avec le lecteur ! J'avais oublié cette épreuve ! On fait un métier difficile quand même.




Phooka

Pour en revenir à la question de Dup. Tu as abordé beaucoup de genres, mais quel est le genre littéraire que tu n'as pas abordé (pour le moment) et dans lequel tu te projetterais volontiers ?



Fabrice:

Le roman de terroir.Non, je déconne. Je crois que je vais me diriger lentement mais sûrement vers la littérature générale - le genre qui peut contenir un peu tous les autres.

21 commentaires:

Stellabloggeuse a dit…

Bonjour Fabrice, bonjour tout le monde
Je ne me définirais pas comme une spécialiste de vos romans, mais j'en ai quand même lu un certain nombre, surtout ces derniers temps (cela relève de l'addiction, plus j'en lis et plus j'ai envie d'aller creuser dans cette longue bibliographie) et j'ai remarqué une récurrence de la mort, des attentats, de la fin du monde. Aussi, je me demande, vous êtes quelqu'un d'angoissé dans la vie ? Est-ce qu'écrire sur ces sujets vous apporte une forme d'apaisement ?
Autre question, j'apprécie particulièrement votre style (je suis en train de me régaler avec "Arcadia") et je me demandais si vous aviez pris des cours ou si vous aviez travaillé cela tout seul.
Merci aux filles pour ce mois dédié,
Amicalement,

Stella.

Kllouche a dit…

Bonsoir Fabrice,
Je suis ravie de pouvoir discuter avec vous, c'est toujours un tel plaisir de découvrir les petits secrets d'un auteur!
Dans l'introduction à cette discussion, il était question de la possibilité d'écrire un petit texte. J'ai une ébauche d'idée (bonne ou mauvaise, je n'en sais rien, à vous de me dire, moi ça m'intéresserait). J'ai lu le premier tome de "la dernière guerre" et je vais entamer le second dans les jours qui viennent. J'ai donc fait la rencontre de Scarlett que j'ai eu du mal à cerner. J'en garde même un mauvais souvenir puisqu'elle m'a paru assez antipathique. Et j'aurais bien aimé savoir ce qui se passe dans sa tête à cette demoiselle bien manipulatrice! (En fait , j'aimerai juste en savoir plus sur elle ^^)

Maintenant, je suis curieuse. D'où a bien pu venir votre inspiration pour construire l'intermonde? Je ne me souviens pas d'avoir jamais lu de bouquins dont l'action prenne place d'en l'au-delà, et dont l'univers soit aussi étendu ...

Et enfin (pour l'instant), quelqu'un a demandé plus haut à quel âge vous avez commencé à écrire. A quoi occupiez-vous votre temps avant ?

Zina a dit…

Bonsoir Fabrice et encore merci pour vos précédentes réponses.
Je reviens des Quais du polar (j’aurais eu plaisir à vous y voir !) et du coup, je me demande comment se passent les festivals du point de vue de l’auteur ? Comment-les vivez-vous et peut-être, comment les préparez-vous ? J’imagine que ces hordes de fans qui se ruent sur vous pour avoir leur dédicace doit parfois être assez éprouvant. Des anecdotes cocasses ou marquantes à nous raconter peut-être ?
En tout cas, pour avoir eu l’occasion de vous rencontrer en dédicace (mais pas aux Quais), je voudrais vous remercier de prendre le temps d’écrire un petit mot personnalisé. Pour le lecteur c’est bien agréable et tous les auteurs ne le font pas.

Phooka a dit…

J'aime beaucoup ton honnêteté quand tu parles de ce rapport faussé entre auteurs et lecteurs, même si, je dois le reconnaître je m'y suis parfois "laissée prendre". Je suis bon public aussi bien pour lire des romans, que dans les rencontres avec les auteurs et j'apprécie vraiment que tu 'oses' dire tout haut ce genre de choses.
N'y a t'il donc aucun rapport sincère avec les auteurs ? Sont-ils donc toujours en "représentation" , comme les politiques (aïe pas taper :))
est c que les réseaux sociaux ont faussé les rapports entre auteurs et lecteurs , donnant cette impression étrange d'être "potes"?
As tu eu d'ailleurs de ce fait , des anecdotes avec des lecteurs trop "entreprenants" parce qu'amis sur FB par exemple ?

Nahe a dit…

Bonjour Fabrice,

après être passée en lectrice, je me lance dans les questions : on a parlé de "productivité", du nombre de genres et de publics que vous abordez, avez-vous dans cette galerie un personnage fétiche ? Dans la même logique, en parlant des maîtres, y a-t-il un roman que vous auriez aimé écrire ?

Dup a dit…

A moi, à moi, à moi, avant qu'on me "pique" ma question !

Du jeunesse, du YA, du adulte.
De la fantasy, du fantastique, du thriller
Tu écris selon tes envies du moment ou selon les demandes des éditeurs ?
Est-ce variable d'un éditeur à un autre ?

Lune a dit…

Bonjour Fabrice, j'espère que tu as du soleil à La Réunion, parce qu'en Bretagne on se les pèle !

Je me pose une question sur le "virage réaliste" pris par la suite que tu as donné à 49 jours (que j'ai adoré pour son mélange des genres), que je viens de lire mais que j'ai moins apprécié que le 1er tome pour le coup. Mais c'est compliqué de poser ma question, sinon je spoile tout le monde ! Donc je me tais (intervention utile s'il en est.)

Sinon j'ai une question qui fâche : des nouvelles de la publication de la suite de La Fin du monde ?

Et pour finir, je te lirais bien en polar, lequel de tes romans me conseillerais-tu ?

A + et merci !

Stellabloggeuse a dit…

Bonjour Fabrice, merci pour tes réponses précédentes.
Je voulais rebondir sur la question posée par Lune à propos de la Dernière Guerre avec une question un peu provoc' (sans spoiler) : es-tu satisfait de la fin que tu as donné à Seconde Vie ? Je dois reconnaître avoir été assez frustrée par cette ellipse temporelle et cet épilogue très court, je n'aurais pas été contre une centaine de pages supplémentaires. Bref, peux-tu nous donner ton ressenti vis à vis de cette fin sans en dire trop pour ceux qui ne l'ont pas lu ?

Et, rien à voir avec ma question précédente, mais je me demandais s'il y a un genre dans lequel tu t'éclates le plus en écrivant ? Un de tes livres dont tu serais particulièrement fier ?

Qu'est-ce qu'on est curieux ! Profite bien du soleil de la Réunion en tout cas ;)

Crunches a dit…

Merci pour les réponses apportées et pour nous narguer avec ce soleil et cette mer à 28° !! Heureusement, j'ai un rayon de soleil juste à côté de moi sans quoi ce serait déprimant :)

Je rebondis sur une de tes réponses à propos de 2° vie et de sa fin. J'avoue que je lis les fins des romans avant de les commencer et que celle de 2° vie me laisse perplexe. Mais je pense que je le lirais dès que ma bibliothèque aura investi !
Et je me demande, quand tu commences à écrire un roman, est-ce que (en général) tu sais déjà comment il va se terminer ? tu as déjà prévu les grandes lignes ou tout dans les moindres détails ?
Je comprendrais que ce ne soit pas aussi concret que le nombre de pages écrites en un jour, mais c'est ce processus de création qui est vraiment intéressant !

Profite bien du soleil ! et si les casquettes ne te vont pas, il reste les bobs (de pêcheur, look imparable) ou les chapeaux de pailles !

Phooka a dit…

Pour en revenir à la question de Dup. Tu as abordé beaucoup de genres, mais quel est le genre littéraire que tu n'as pas abordé (pour le moment) et dans lequel tu te projetterais volontiers ?

Zina a dit…

Re,
Merci pour votre réponse franche sur les salons et qui m’a fait beaucoup rire. Je me suis tout à fait reconnue dans la description du lecteur qui revient des étoiles plein les yeux ^^
Je pense que fondamentalement, on le sait très bien que c’est un plan com’ (d’où ma question sur l’épreuve que cela peut être) mais qu’on est simplement content et d’une, d’avoir pu rencontrer nos auteurs fétiches, et de deux, de voir qu’ils ont eu envie de faire un effort pour être aimables avec nous, pour répondre à nos questions et de nous faire, au-delà de leurs écrits, encore rêver. Ceci étant, je pense que la plupart des lecteurs comprennent que le genre « écrivain », est aussi un être humain, avec ses humeurs, et pas un robot avec un stylo accroché au bout du bras. Et le lecteur exigent, impatient, parfois asocial n’est pas avare de ses propres défauts ;)
Donc, non, pas de question aujourd’hui, c’était juste pour continuer la conversation. Ne vous sentez pas obligé de répondre :)

Kllouche a dit…

Bonsoir,
Merci pour vos réponses!
En fait je me disais qu'il devait y avoir un film, ou un bouquin, ou un jeu que sais-je qui aurait pu être à l'origine de l'intermonde (et que j'aurai pu aller voir/lire). Les idées ne sortent jamais de nulle part.

Pour intervenir dans le débat sur les rencontres auteur/lecteur, moi ça me gêne un peu quand un auteur est trop à l'aise avec son lectorat, trop social... J'ai dans l'idée qu'un auteur est une personne qui vit dans son monde, et qui est donc introverti et réservé. Pour moi, ça casse le "mythe" de l'écrivain de voir qu'il n'a aucun problème communicationnel. C'est stupide et réducteur mais c'est comme ça que je le ressens. Par exemple, Musso/Levy/Kennedy sont des auteurs que je ne lis pas en parti à cause du fait qu'ils sont trop "people" au moins en façade. Je préférerai toujours un auteur qui n'a rien à me dire autre que "vous avez aimé mon bouquin?" à quelqu'un qui s'empressera de proposer de faire une photo avec ....

Une petite question qui n'a rien à voir:
Vous avez déjà expérimenté la co-écriture d'un livre. Y-a-t-il un auteur avec lequel vous aimeriez beaucoup écrire à l'heure actuel, parce que vous avez adoré ce que vous avez lu de lui/d'elle?

Ramettes a dit…

Bonjour,
Je voulais savoir si le choix des USA (je n'ai lu que "Bal de Givre à NY" et "Passeurs de Mort" était dû à quelque chose en particulier, comme par exemple, plus facile à transposer des images mythologiques... Les grattes-ciel (verticalité et chemin vers le ciel) l'eau (horizontalité) Central Parc (horizontalité) avec par exemple la barque de Charon comme un parallèle avec la barque des passeurs... Je ne sais pas si je suis claire...

Dup a dit…

Du roman de terroir, mdr ! Ou du Harlequin ? :))
La littérature générale donc... de toute façon, ton lectorat te suivra. Et puis passer du polar à la littérature générale a bien réussi à Pierre Lemaitre, alors c'est tout le mal que je te souhaite !
Bon, je papote, je papote et tout cela n'a rien à voir avec ma question. En fait je voulais revenir sur le sujet de ma question précédente : Albin Michel, Michel Lafon; Flammarion, Sonatine, Bragelonne... l'éventail est large, en fait on te retrouve un peu partout ! Est-ce toi qui a fait la démarche de les contacter où sont-ils venus te chercher pour te proposer un thème, une orientation ? Une anecdote à ce sujet ?

Lune a dit…

Merci de ta réponse Fabrice, je suis bibliothécaire, nous avons tes polars, donc tu peux me conseiller celui que tu veux ;-)

Cornwall a dit…

Bonjour Fabrice !

Tu m'excuseras, je ne sais pas vouvoyer ^^
Je ne me fais pas d'illusion sur les auteurs en salon, et je pense que nombre de lecteurs l'ont également compris, une belle opération de com'. Je conçois que ça soit éprouvant, faire des dédicaces, vendre ton sourire à l'objectif que tu n'as même pas demandé. Put** je détesterais ça !
Mais je t'avoue j'ai déjà pris un mur de la part d'un auteur, juste parce qu'il ne m'a pas considéré, comme si je ne méritais pas ces écrits et ça bordel, je crois qu'il se serait pris propre et net son bouquin dans la tr... si la rencontre avait été physique ( j'ai revendu son livre d'ailleurs ^^) Bref je pense aussi que le lectorat qu'on l'estime ou pas peut être respecté.

J'en viens à mes questions, comment travailles-tu tes personnages ? Comment tu les fais « naître » ?
Et quand tu écris un roman, sais-tu par avance pour quel public il sera adressé ? Si oui, comment cela se travaille-t-il ? Quels sont « les codes » pour un Jeunesse/YA adult, qu'on ne retrouvera pas pour la littérature adulte ? Au niveau de la correction après écriture, y-a t-il des différences fondamentales en fonction du public visé ?

Sinon ai-je des chances de te rencontrer sur Etonnants Voyageurs ?

Cornwall a dit…

Han l'autre frimeuse :p
Je te vois venir, on commence par dire qu'on est bretonne, ensuite bibliothécaire.
Après tu demandes si un choc thermique ne le traumatiserait pas et après hop tu l'invites à la médiathèque :p

paikanne a dit…

Une réflexion qui n'attend pas forcément de nouvelle réponse : personnellement, j'aime pouvoir quand même échanger quelques mots avec l'auteur, sans pour autant que cela dure "des heures" car les autres lecteurs attendent aussi. Et ceux qui sont/paraissent "trop people", ne serait-ce pas, pour certains, davantage parce qu'ils sont "poussés" par la maison d'édition ?

Didi a dit…

Bonsoir à vous,

Je m'étais promis de trouver une question et à ce que j'ai pu lire déjà il y a eu beaucoup de questions ! Il faut dire que votre bibliographie est assez conséquente et vos fans nombreux ! Pour ma part j'ai lu uniquement Blue Jay Way que vous m'avez de plus gentiment dédicacé à la fête du livre de Saint-Étienne.
Par ailleurs je vous lis presque quotidiennement sur votre blog que j'apprécie beaucoup (même si parfois je ne vous suis pas sur certains avis musicaux ou que je ne parviens pas à déterminer si oui ou non vous avez aimez un film....Alors Grand Budapest Hôtel c'était bien non ?).
Une chose que j'aime particulièrement sur votre blog c'est vos billets sur vos voyages ! Un régal !!! J'adore . Un carnet de voyage vous tenterait-t-il ?
Je suivrais également avec attention votre projet de co-écriture "Vers chez les morts". Je trouve le concept très intéressant. J'adorerais prendre le temps de vous envoyez un petit quelque chose mais je ne sais pas, je n'arrive pas à m'y mettre.... ça ne s'improvise pas l'écriture...
Bon voilà, c'est plus un petit commentaire que de réelles questions même si j'en pose finalement.
Au plaisir de vous lire

Didi a dit…

lire "de vous envoyer"... mes excuses.

Didi a dit…

Oups je crois n'avoir pas mis au bon endroit mon commentaire... Il y a une ITV n° 3
Merci de mettre mon commentaire où il doir être
Merci les filles et bisous !