mardi 29 octobre 2013

Interview de David S. Khara Tome 4


Il est toujours avec nous, ses réponses sont un vrai délice. 
Il n'hésite pas, alors vous aussi, lâchez vous !
Je vous rappelle que c'est zéro joker sur Bookenstock :))

Les tomes précédents sont ici :



(c) Hannah Assouline 


Accoudé contre la bibliothèque en bois clair, le géant observait avec attention l’imprimante dont la diode verte, annonçant l’arrivée imminente de nouvelles pages, refusait désespérément de s’allumer. L’imposant personnage fouilla dans les poches de sa veste de treillis. Il en sortit une boîte d’allumettes et un cigare qu’il alluma aussitôt.
Coutumier des longues planques et des attentes interminables, il tira tranquillement une bouffée et expira un panache blanchâtre tout en passant une immense paluche sur son crâne chauve.
Il n’est pas pressé, et ça tombe bien, moi non plus, pensait-il quand son attention fut attirée par le fin filet de brume qui s’engouffrait sous la porte fermée du bureau.
La brume se fit plus dense puis prit peu à peu forme humaine sans que le géant s’en émeuve. Son regard se porta de nouveau sur l’imprimante, toujours muette.
— Du neuf ? lui demanda l’homme d’une cinquantaine d’années aux tempes grisonnantes et à la mise élégante qui venait de se matérialiser à ses côtés.
— Toujours rien. Pour vous comme pour moi, du reste…
— Fâcheux.
— Gonflant, vous voulez dire.
— Ce vocabulaire vous sied plus qu’il ne me correspond, mais je concède en partager l’idée. Que fait-il ?
— Monsieur répond aux questions des lectrices et lecteurs de Bookenstock, soupira le géant, ça va durer tout le mois d’octobre…
— Et pendant ce temps, il nous relègue au second plan, se lamenta le quinquagénaire en réajustant le nœud de sa cravate pourpre.
Il lissa les pans de son manteau de cachemire bleu et approcha ses doigts de l’imprimante.
— En dépit de mes efforts pour m’adapter à votre époque, je ne suis guère spécialiste de cet outil, êtes-vous certain de son bon fonctionnement ?
— Ouaip, répondit distraitement le chauve en dégainant un pistolet automatique calé à l’arrière de ses jeans motif camouflage. Bon, vous je ne sais pas, mais moi, j’entends bien passer à l’action.
Sur ces mots, il fit sauter la sécurité de son arme et vissa sur le canon un silencieux récupéré dans l’une des poches de sa large veste.
— Vous êtes donc l’agent secret, constata l’homme en se fendant d’un sourire carnassier dévoilant des incisives acérées.
— Et vous êtes le vampire, souffla le géant en lui présentant sa main libre.
 Deux paumes se rencontrèrent, l’une chaude, l’autre glacée. Ils échangèrent une poignée de main cordiale.
— Werner, enchanté de vous rencontrer enfin en personne.
— Eytan, de même.
— Croyez-vous que notre créateur leur dira tout ?
— À Bookenstock ? S’il est comme moi, je serai surpris qu’il ait la langue dans sa poche. Et s’il est comme vous…
—… il pourrait avoir la dent dure…



**********************************************


Bonjour David et merci de cette réponse : je n'imaginais pas cette précision, ce sens du détail à longue échéance.

En dehors de ce "full time job" d'auteur, reste-t-il un peu de temps au lecteur ? Quelles sont les lectures qui vous tentent ?

A bientôt,

Nahe


David :

Bonjour Nahe,
oui, il reste du temps au lecteur, peu, mais il en reste, et ce temps n'est pas dédié à la fiction, mais à la documentation.
C'est un vrai souci depuis le début de cette aventure, et je crains que les choses ne s'arrangent pas de sitôt. C'est aussi la conséquence directe de mes choix, dès lors que j'explore l'histoire ou la recherche scientifique, il me faut beaucoup fouiller et souvent en profondeur, même si, comme tu le fais remarquer à juste titre, on n'imagine pas forcément ce que cela implique.
Je confesse également, à ma grande honte (c'est un infâme mensonge...), me vider l'esprit en massacrant des innocents sur des jeux de combat en réseau. Et le pire, c'est que certaines situations en jeu m'ont inspiré...
Auteur, oui, Geek, encore plus !



Phooka

Coucou David

Avant la fin de ce Mois de passionnant, je me dois de te poser ma question habituelle:

Quel livre aurais tu aimé écrire et pourquoi ?

(ne t'inquiète pas j'ai encore d'autres questions en stock, je reviens bientôt :))



David :
Sans hésiter : 50 nuances de Grey, parce que nous sommes tous corruptibles et, à ce nombre d'exemplaires, il n'y a plus de morale qui vaille !

Evidemment, je rigole (je précise par sécurité...). Le choix est tellement vaste qu'en choisir un est très compliqué et surtout fluctuant suivant les humeurs. Pour aujourd'hui, je dirais volontiers Mystic River, car il y a tout ce que j'aime dans ce chef-d'oeuvre. Humanité, blessures, enjeux de l'amitié, drame, cercle infernal... Un monument.
Phooka

Encore moi ...:)

Compte tenu du contexte des trois "projets", je me demandais si ma seconde guerre mondiale et toutes les atrocités qui y sont liées, sont un sujet qui te tient particulièrement à coeur.

Es-tu un fan d'Histoire (avec un grand H)? 

Si oui, l'es tu depuis petit ?

Tiens et puis quel genre d'élève étais tu? Lisais tu beaucoup ? Ecrivais tu déjà quand tu étais à l'école ?

Bon j'arrête là ... pour le moment ! :)) 


David :


Alors oui, je suis féru d'histoire, mais c'est venu relativement tard. Enfant, je me passionnais pour les sciences et ce n'est qu'à mon entrée en fac que je me suis pris de passion pour les répercussions du passé sur notre présent. Les effets collatéraux du Droit Constitutionnel...
La Seconde Guerre mondiale a marqué une telle série de tournants décisifs, qu'il s'agisse d'industrie, de médecine, de sciences en général, qu'elle a redéfini complètement le monde et a modifié, sans doute accéléré, sa course. Outre les pans dont je traite et qui sont souvent méconnus, et pourtant bien réels, je m'interroge sur notre capacité à tirer les véritables leçons de cette période folle. Mon constat est, hélas, celui d'une faillite, morale, éthique, humaine, en dépit de discours convenus et superficiels pour endormir les consciences.
J'étais un enfant plutôt réservé, bien plus mutique qu'aujourd'hui. Cela a un peu changé après le collège...
Je lisais énormément, absolument tout ce qui me passait sous la main, à tel point que je lisais même à table. Et quand je dis tout, c'était vraiment tout, depuis les quotidiens, jusqu'aux romans en passant par les livres sur l'astronomie, ou les BD. Je n'écrivais pas, et l'idée ne m'a pas traversé l'esprit avant la fin de l'adolescence. Deux hommes m'ont donné l'envie d'écrire un jour : Gilles Le Goffic, extraordinaire professeur de français du Lycée Zola à Rennes, et Serge le Tendre avec sa Quête de l'Oiseau du Temps, dont la fin m'a bouleversé. J'avais dix-sept ans à l'époque, et je n'ai franchi le pas que dix-sept ans plus tard avec les Vestiges de l'Aube.



Merci pour ta belle réponse à mes questions précédentes. J'ai de plus en plus envie de me ruer sur les 2 autres projets, ma PAL va m'assassiner... Mais c'est vrai qu'Eytan est un personnage incroyable... Avoir eu la force de survivre à la guerre et avoir aussi celle de continuer à affronter la vie malgré les souvenirs qui doivent le hanter....

J'aime beaucoup ton intervention sur les "cases". Certains auteurs ont un genre bien défini, mais J'admire toujours ceux capables de jongler avec des univers très différents. C'est une forme de prise de risques, mais l'écriture est un art, et un art trop réglementé/borné n'en est plus vraiment un quand on y pense. J'ai hâte de voir ce que ton imagination nous réservera à l'avenir.

Ah je vois le mot "geek", je suis donc obligée de faire ma geekette !
Quel est ton jeu-vidéo culte ? ^^

Pour rester dans les questions un peu farfelues... Si tu trouvais la lampe magique d'un génie, quels seraient tes 3 voeux ? 



David :




Alors je vais te dire un truc du fond du cœur : sans prise de risque, je ne continue même pas à écrire ! J’aime encore mieux me vautrer lamentablement en explorant d’autres territoires que de rester à végéter sur d’hypothétiques lauriers.
Mais balayons les considérations égotico-littéraro-etjesaispasquoi, et soyons sérieux : parlons jeux vidéo !!!
Attention, confession intime... Je joue depuis la fin des années 70, j’ai éclusé les divers Atari, Oric, Commodore, PC, PS1, PS2, Dreamcast, SuperNes, PS3,Xbox, Xbox 360, PSP, PSVita, et très prochainement, la PS4. Donc, je ne suis pas un simple geek, madame !
JE SUIS UN GIGANTESQUE GEEK ! AHAHAHAHAHAH....hum, désolé...
Donc je reprends. Pouf, pouf.
Ma plus grande expérience vidéo-ludique fut World of Warcraft, durant la Béta car tout était à découvrir, et c’était juste hallucinant.
Mon jeu préféré tout support confondu reste Red Dead Redemption, ne serait-ce que pour sa fin incroyable, puissante, déchirante, détestable, Leonesque.
Mes meilleurs souvenirs “old school” seraient certainement Dungeon Master, Ghost’n’Goblins, Dragon’s Lair, Karateka, Commando, Master of Magic...
Mon plaisir coupable est le multi de n’importe quel Call of Duty, car de temps en temps, il est sain de rappeler aux jeunes générations de quoi un vétéran est capable. Moins rapide que les jeunots, certes, mais nettement plus vicelard, le papy !
Voilà, je viens de perdre le peu de crédibilité qui me restait, merci Thalyssa
Alors maintenant, la lampe et le génie...
Je ne vais dévoiler qu’un vœu, les deux autres resteront secrets. Mais voici ce vœu dont je te garantie l’absolu sincérité : je souhaiterai qu’un auteur avec mes inquiétudes quant à la noirceur de la nature humaine n’ait plus matière à écrire quoi que ce soit...


Wal 

Bonsoir David,

me revoila, je mets le temps à intervenir mais comme le "Mois de" n'est pas fini, j'en profite jusqu'à la dernière goutte !



Vous avez écrit un livre "de vampires" (houuuu la vilaine formule !!!! bref, on se comprend hein ?)

Pourquoi êtes-vous passé ensuite à des romans plus "historiques" ?
Ou alors, en posant la question dans l'autre sens, pourquoi les vampires ? Y'a t-il une symbolique particulière dans votre choix ? (cette fameuse peur de la mort peut-être ?)


Vous même lisez-vous des histoires de vampires ? (le soir sous les draps avec la lampe de poche pour seule lumière) 



David :


Bonsoir Wal,
il faut en profiter, c’est hautement recommandé !
Je vais prendre vos questions en ordre inverse si vous le voulez bien.
Alors non, je ne lis pas d’histoires de vampire, ni le soir, ni sous les draps, ni les deux, ni jamais. De toute ma vie, je n’ai lu que trois romans mettant en scène un vampire : Dracula de Stolker, et au risque de m’attirer les foudres des fans (que je comprends et respecte), je m’y suis copieusement ennuyé. Le roman est très certainement excellent, mais je n’ai pas mordu au truc, si vous me passez ce lamentable trait de (non) esprit. Il y eu ensuite Lestat le vampire, que j’avais adoré au début des années 90, puis Moi, Stradh, Journal d’un vampire que j’avais également dévoré tout cru en 1996 si ma mémoire est bonne. Et c’est tout. Aucun snobisme intellectuel, juste pas l’occasion. Ce qui est d’autant plus idiot que j’adore les films de vampire. Allez comprendre...
Pourquoi un vampire dans les Vestiges de l’Aube ? C’est tout simple : il me fallait opposer deux époques, confronter deux hommes ayant vécu un drame similaire à cent cinquante ans d’écart. Et c’est la personnalité de Werner qui m’a poussé à en faire un vampire de manière presque naturelle. Mais attention, pas le vampire tout gentil qui aime tout le monde et guette le grand amour au coin de la rue. Werner est un homme d’une cinquantaine d’année, un homme d’argent et de pouvoir, au cynisme exacerbé, mais qui a donné un sens à son existence peu avant sa mort et sa renaissance. Werner apportait déjà une touche historique puisque les fait relatés dans les Vestiges sont issus de la réalité de la guerre civile américaine. De la même manière, Barry Donovan, le policier relate le 11 septembre depuis l’intérieur des tours jumelles, et là encore je me base sur des témoignages et documents. Donc, la démarche n’est pas différente entre les aventures d’Eytan et celles de Werner, seul le décor change. Ma démarche est avant tout humaniste, j’essaye de poser sur la table nos interrogations et nos dilemmes.
Je n’écris que des romans qui ne sont pas ce à quoi ils ressemblent. J’emprunte des codes, et je m’amuse à les détourner pour y dissimuler mes vrais intentions. Dans les Projets, l’espionnage est un décor, dans les Vestiges, le fantastique est un décor. Et dans les deux cas, seul l’humain m’intéresse. C’est pour cette raison que je ne crois pas aux genres. Je crois que c’est Pratchett qui a dit que la SF, c’était de Fantasy avec des boulons. J’adhère totalement à l’idée. Et puis, j’ai deux exemples absolus et imparables : Hamlet et Don Giovanni. L’histoire entière repose sur le postulat qu’un fantôme apparaît à Hamlet. Dans Don Giovanni, la statut du Commodore entraîne le séducteur aux enfers. Shakespeare est-il classé en littérature fantastique ? Mozart se trouve-t-il relégué dans un bac “musique pour débiles profonds” ? Evidemment non. Mozart n’a pas, que je sache, refusé d’écrire la musique d’un livret fantastique. La raison pour laquelle je m’autorise tout, c’est que je ne reconnais pas les catégories dans lesquelles il faudrait se laisser enfermer sans rien dire. Un roman est un roman, une histoire est une histoire.
Quant à la peur de la mort, vous m’avez démasqué, et ce d’autant plus que je n’en ai pris conscience que récemment. Werner comme Eytan défient la mort. Bon, à cause de vous, et pour ne pas transformer mes bouquins en psychanalyse, je vais devoir en tuer un ! Les fans sauront qui blâmer...
Injuste, non ?

Un immense merci pour vos questions, Wal, vous avez encore un peu de temps avant la cloche fatidique...





Wal 

Ha non hein ? ne me collez pas la mort d'un de vos extraordinaires personnages sur le dos ! Je ne veux pas me faire d'ennemis ! (Je serais obligée de raser les murs pendant les salons littéraires, non, ce ne serait plus une vie !
Mais si vraiment vous n'avez pas le choix, je me propose pour embaumer le cadavre: j'ai une formation de "croque-mort" !)

Trève de plaisanterie, je rebondis sur votre réponse à mes premières questions (tome 2) quand vous parliez de bosser dans l'humanitaire:
quel secteur ? C'est quoi la cause qui vous prend le plus aux tripes ? 



David :

Rassurez-vous, Wal, j’assumerai pleinement mes décisions sans vous jeter en pâture à la foule haineuse et revancharde qui, assoiffée de sang et les yeux rougis par la rage... mais je m’égare...
Donc, des causes qui me tiennent à cœur, il y a plein, trop pour en dresser une liste cohérente tant notre monde accumule les absurdités voire les infamies et s’en accommode fort bien dès lors qu’on ne décale pas Danse avec les Stars ou que le prochain IPhone aura bien 18 caméras intégrées. Attention, je ne m’exclue pas du cercle des inconséquents, je suis en plein dedans, ne serait-ce qu’avec mes petits soucis d’écrivaillon finalement sans importance.
Sachez juste qu’en observant la voie que prend l’humanité, et en regardant aujourd’hui nos sociétés à l’aune des trois années passées dans les affres du passé, je comprends mieux le désespoir de Zweig...
Bref, tout ça pour vous dire que je ne peux pas vous citer une cause spécifique, mais je peux vous dire que mon engagement personnel se porterait directement sur MSF, dans l’administratif, car d’un point de vue strictement médical, mon expérience est nettement plus grande dans le rôle du blessé que celui de médecin !

Chica:



"Bonjour!
Tout d'abord un graaaand merci à Dup et Phooka qui me permettent une nouvelle fois de faire une fabuleuse découverte! Je ne sais pas si vous vous Souvenez mais nous nous sommes rencontrés aux Halliennales cette année et quand je pensE que je pourraIs vous connaitre depuiS un an deja! Mais heureusemenT le mal est repare grace a nos deux miss! Alors merci a vous 2 les filles.
Merci aussi a vous pour ce super moment lors de ma dedicace aux halliennales! Elle figure parmi mes meilleures rencontres du jour! Et ho que je regrette maintenannt de ne pas m'etre laissee tenter et d'avoir pris la suite. Car depuis que j'ai refermé votre livre je n'arrete pas d'y penser. Je n'ai pas lu beaucoup de thrillers et autres cette annee alOrs en plus cela me change de mes lectures habituelles et me mArque encore plus!!!! 
Ne pouvant lire les queStions quI vous ont deja ete posees malheureusement je vais concentrer les questions sur les salons pr une fois : tout d'abord en faites-vous beaucoup? Appreciez-vous cela ou est-ce plus une "obligation" pr vous? Quelle est la rEncontre qui vous a le plus marqué depuis que vous avez coMmencé vos salons et seances de dEdicace?
Enfin preferez vous l'ambiancE d'uN salon qui est peut etRe l'occasion de voir ou revoir d'autres auteurs oU des seances de dedicace plus "imtimistes" dirons-nous avec seulement qqs auteurs?
Merci beaucOup D'avance de vos reponses! Et desolee de ne pas avoir pu intervenir plus tot (je suis eN plein demenagement et internet c'est compliqué... merci bcp d'ailleurs a Phook qui accepte de vous transmettre la question)
A tres vite j'espere et encore merci pr ce super moment aux Halliennales :-)



David :

Bonjour Chica !Vous semblez contente, et vous m’en voyez comblé. Je me souviens parfaitement de notre rencontre et de notre discussion, preuve que le plaisir fut partagé 😊Je fais assez peu de salons aujourd’hui, déjà pour des raisons liées à ma production qui est actuellement pléthorique, vous vous en rendrez compte durant les deux années à venir. En toute franchise, je n’avais jamais mis les pieds dans un salon littéraire avant de me retrouver du côté “auteur” de la table. Mes premières participations furent marquées du sceau de la curiosité, voire de la surprise. Aujourd’hui, l’attrait de la nouveauté est passé, mais je ne les vois pas comme une obligation car personne ne m’oblige à rien. Je sélectionne en fonction de mon emploi du temps, de mon planning de travail et de ma vie de famille qui prime tout le reste.Honnêtement, je suis plus à l’aise lors des rencontres en librairie. Je préfère les cadres intimistes, propices aux échanges. En plus, entre ma timidité et mon manque total d’organisation, je suis assez mal à l’aise en salon. J’ai l’impression de n’avoir le temps pour rien ni personne, de ne pas vraiment être moi-même et au final je repars souvent en colère contre moi-même. Ou pour être plus précis et plus cru, je me considère souvent comme un infâme connard durant les salons. Vrai ou pas, peu importe, c’est mon ressenti. D’un manière générale, et pas seulement dans le cadre littéraire, je suis plus un homme de petits comités que de grandes soirées.Quant à voir les auteurs, cela me permet effectivement d’en croiser que je n’ai pas l’occasion de voir ailleurs, mais là encore, je préfère les rencontres dans un cadre plus réservé, à l’instar de ce que nous faisons avec la Ligue de l’Imaginaire ou Calibre 35. Un bar, un restaurant, parler un peu du métier, beaucoup de tout le reste, et si en plus des lecteurs se joignent à nous et que le lien s’établi en dehors de la distance d’une table de dédicace, alors c’est du pur bonheur.L’épisode qui m’a le plus marqué concerne les Vestiges de l’Aube. Une dame s’était présentée à une dédicace en librairie. Elle paraissait émue, ce qui me surprenait car, franchement, il n’y a rien d’émouvant en soi à me rencontrer. Elle m’a expliqué qu’elle avait perdu son mari quelques années plus tôt, et que depuis, elle n’avait pas réussi à finir un livre. Mais, ajouta-t-elle, elle avait trouvé dans les Vestiges (dont la perte de l’être aimé est l’élément central) un réconfort inattendu. J’étais bouleversé, et si j’avais pu me cacher entre les étagères et les murs, je l’aurais fait illico ! J’y repense souvent, dans les moments de doute, et je me dis que, quoi qu’il advienne de ma carrière dans le futur, j’ai peut-être touché quelqu’un et servi à quelque chose.Voilà, mon souvenir le plus fort.Et pour finir sur une note plus légère : bon déménagement et profitez de la vie sans Internet, ce n’est pas mal non plus de temps en temps !

Antoine:


Bonjour,

J'arrive à la toute dernière minute apparemment.
Tu as apparemment pas mal de projets en cours chez plusieurs éditeurs. Mais plus rien chez tes éditeurs initiaux: rivière blanche et critic.
Y a-t-il une chance que tu publies à nouveau chez ces "petits" éditeurs ?
Merci et à une prochaine (j'imagine que tu seras beaucoup sur la route en 2014),
Antoine



David :


Bonjour Antoine,
le dicton est formel : vieux motard que jamais !
Alors, du côté de Rivière Blanche, il y a quelque chose en l'air, pas un original, mais une vraie surprise et de taille donc je ne peux te la dévoiler pour l'instant. Les sieurs Ward et Lofficier savent ma reconnaissance et l'importance qu'ils conserveront pour moi. Tiens, au passage, et pour tordre le cou à certains commentaires imbéciles que j'ai pu lire dans le passé, les Vestiges de l'Aube ne s'étaient retrouvés chez Michel Lafon qu'avec l'accord de Philippe et Jean-Marc. Sans cet accord, rien ne se serait fait. A bon entendeur... Donc, 2014, sauf incident, la Rivière devrait voir passer une embarcation suprenante.
Du côté de Critic, rien de prévu pour le moment ni dans un futur proche, mais bien malin qui peut dire de quoi l'avenir sera fait !

Beaucoup de route en 2014, sans doute, donc plein d'occasions de nous rencontrer :)

7 commentaires:

Phooka a dit…

Coucou David

Avant la fin de ce Mois de passionnant, je me dois de te poser ma question habituelle:

Quel livre aurais tu aimé écrire et pourquoi ?

(ne t'inquiète pas j'ai encore d'autres questions en stock, je reviens bientôt :))

Anonyme a dit…

Merci pour ta belle réponse à mes questions précédentes. J'ai de plus en plus envie de me ruer sur les 2 autres projets, ma PAL va m'assassiner... Mais c'est vrai qu'Eytan est un personnage incroyable... Avoir eu la force de survivre à la guerre et avoir aussi celle de continuer à affronter la vie malgré les souvenirs qui doivent le hanter....

J'aime beaucoup ton intervention sur les "cases". Certains auteurs ont un genre bien défini, mais J'admire toujours ceux capables de jongler avec des univers très différents. C'est une forme de prise de risques, mais l'écriture est un art, et un art trop réglementé/borné n'en est plus vraiment un quand on y pense. J'ai hâte de voir ce que ton imagination nous réservera à l'avenir.

Ah je vois le mot "geek", je suis donc obligée de faire ma geekette !
Quel est ton jeu-vidéo culte ? ^^

Pour rester dans les questions un peu farfelues... Si tu trouvais la lampe magique d'un génie, quels seraient tes 3 voeux ?

Phooka a dit…

Encore moi ...:)

Compte tenu du contexte des trois "projets", je me demandais si ma seconde guerre mondiale et toutes les atrocités qui y sont liées, sont un sujet qui te tient particulièrement à coeur.

Es-tu un fan d'Histoire (avec un grand H)?

Si oui, l'es tu depuis petit ?

Tiens et puis quel genre d'élève étais tu? Lisais tu beaucoup ? Ecrivais tu déjà quand tu étais à l'école ?

Bon j'arrête là ... pour le moment ! :))

Anonyme a dit…

Bonsoir David,
me revoila, je mets le temps à intervenir mais comme le "Mois de" n'est pas fini, j'en profite jusqu'à la dernière goutte !

Vous avez écrit un livre "de vampires" (houuuu la vilaine formule !!!! bref, on se comprend hein ?)
Pourquoi êtes-vous passé ensuite à des romans plus "historiques" ?
Ou alors, en posant la question dans l'autre sens, pourquoi les vampires ? Y'a t-il une symbolique particulière dans votre choix ? (cette fameuse peur de la mort peut-être ?)
Vous même lisez-vous des histoires de vampires ? (le soir sous les draps avec la lampe de poche pour seule lumière)

Anonyme a dit…

Ha non hein ? ne me collez pas la mort d'un de vos extraordinaires personnages sur le dos ! Je ne veux pas me faire d'ennemis ! (Je serais obligée de raser les murs pendant les salons littéraires, non, ce ne serait plus une vie !
Mais si vraiment vous n'avez pas le choix, je me propose pour embaumer le cadavre: j'ai une formation de "croque-mort" !)

Trève de plaisanterie, je rebondis sur votre réponse à mes premières questions (tome 2) quand vous parliez de bosser dans l'humanitaire:
quel secteur ? C'est quoi la cause qui vous prend le plus aux tripes ?

Antopine a dit…

Bonjour,
J'arrive à la toute dernière minute apparemment.
Tu as apparemment pas mal de projets en cours chez plusieurs éditeurs. Mais plus rien chez tes éditeurs initiaux: rivière blanche et critic.
Y a-t-il une chance que tu publies à nouveau chez ces "petits" éditeurs ?
Merci et à une prochaine (j'imagine que tu seras beaucoup sur la route en 2014),
Antoine

Anonyme a dit…

Nous sommes encore en octobre, une petite dernière !?!

Comment avez-vous trouvé cette interview ?

Grand merci pour votre disponibilité et votre humour (que vous avez transmis à Jay on dirait !), c'était un excellent "Mois de",
Merci aussi aux filles ;)