mercredi 3 juillet 2013

WASTBURG de Cédric Ferrand





Edition Folio SF
404 pages
7.50 euros



Premiers chapitres chez Les moutons électriques 


Présentation de l'éditeur


Wastburg, une cité acculée entre deux royaumes, comme un bout de bidoche solidement coincé entre deux chicots douteux. Une gloire fanée qui attend un retour de printemps qui ne viendra jamais. Dans ses rues crapoteuses, les membres de la Garde battent le pavé. Simple gardoche en train de coincer la bulle, prévôt faisant la tournée des grands ducs à l'œil ou bien échevin embourbé dans les politicailleries, la loi leur colle aux dogts comme une confiture tenace. La Garde finit toujours par mettre le groin dans tous les coups foireux de la cité. Et justement, quelqu'un à Wastburg est en train de tricoter un joli tracassin taillé sur mesure. Et toute la cité attend en se demandant au nez de qui ça va péter. Roman à facettes, fantasy crépusculaire, Wastburg propose la vue en coupe d'une cité médiévale d'où la morale et la magie ont décampé.


L'avis de Phooka:

Ne vous étonnez pas, vous allez lire là une chronique bien étrange. Sans doute aussi étrange que ce roman qu'est Wastburg. La chronique d'un roman que j'ai abandonné, provisoirement je le souligne, mais qui ne sera pas négative pour autant. Voilà, vous êtes fixés d'entrée de jeu, si vous voulez plus de détails, je vous invite à continuer votre lecture.

Étrange donc, semble être le mot d'ordre de cette chronique et du livre lui même.

Étrange par le langage utilisé, un langage de rue que certains ont même comparé à du Audiard (je ne me souviens plus qui). Je n'irai pas jusqu'à comparer au grand maître, mais il est vrai que le langage utilisé par Cédric Ferrand pour écrire son roman est un langage de rue. Rien d'étonnant à cela puisqu'il met en scène des gens ordinaires, des gens des bas-fond, pour lesquels ce langage peu châtié est le seul qu'ils connaissent. Je peux tout à fait convenir d'ailleurs que cette écriture puisse en rebuter certains tandis qu'elle en ravira d'autres. Pour ma part, cela ne m'a ni dérangée, ni enthousiasmée, c'est une figue de style sympathique, mais pas non plus révolutionnaire. Je vous mets juste un extrait pris totalement au hasard, pour que vous vous fassiez votre propre idée:

Qu'un vieux briscard se saoule, c'est de la lucidité. Mais qu'un jeunot picole, cela tenait de la calamité.

"Prévôt Wekter au rapport."

Toujours cette odeur de piccolo, comme le fond d'une chopine qu'on ne lave jamais et qui fouette quand on met le groin dedans.
C'est effectivement du langage de rue, mais d'une richesse souvent étonnante. Et si vous voulez en lire plus je vous conseille de jeter un coup d'oeil aux premiers chapitres chez Les moutons électriques .


Mais revenons à ce côté étrange. Ce qui m'a sans doute le plus déroutée et qui m'a finalement fait abandonner ma lecture (pour le moment comme je l'ai déjà dit), c'est le manque de fil conducteur. En effet, on passe d'un personnage à un autre, on suit quelques instants de leurs vies. En un chapitre, Cédric Ferrand peut nous faire découvrir un personnage, nous le faire apprécier, puis le faire mourir laissant le lecteur orphelin. Chapitre suivant on passe à quelqu'un d'autre. Si le procédé m'a séduite un moment, cette absence de fil conducteur m'a surprise, puis tracassée, au point que je me suis mise à le chercher désespérément (en parlant même à La Licorne qui se heurtait à ce moment au même soucis que moi). Et puis tout à coup la lumière m'est enfin apparue: il ne fallait pas chercher un héros humain, non. L'héroïne c'est Wastburg, la ville elle -même. Oui je sais parfois je suis longue à la détente. Et j'ai enfin compris que Wastburg est une sorte de recueil de chroniques autour de cette ville, étrange (une fois encore) et dont les habitants en sont le faire valoir. Wastburg EST l'héroïne. Du coup, même si j'en étais presque à la moitié du roman, j'étais passée totalement à côté. A ce niveau là, ma seule alternative était d'en arrêter provisoirement la lecture et de reprendre dans quelque temps, à un moment où mon esprit y sera plus ouvert.

D'où cette chronique bancale et étrange, à l'image du roman. Un roman, qui pourrait tout à fait être une série de petites nouvelles centrées sur cette ville de Wastburg. Un roman dont j'attendais sans doute un peu trop. Il faut reconnaître que depuis sa sortie chez Les moutons électriques, il me faisait énormément envie et quand j'ai appris sa sortie en Folio SF, je me suis jetée dessus. Ce n'est sans doute pas le coup de coeur que j'attendais et même de loin, mais clairement il mérite mieux que d'être abandonné en cours de lecture. C'est un roman atypique, un peu OVNI et à découvrir. Je recommencerai, c'est certain.


D'autres avis chez:








10 commentaires:

Lelf a dit…

C'est dommage pour cette rencontre ratée. Mais ça me permet de mieux savoir comment aborder la chose si jamais je m'y mets un jour, donc merci ^^

Phooka a dit…

Je n'abandonne pas complètement. Maintenant que je sais comment aborder le livre, je m'y replongerai avec plus de facilité

Les lectures de Licorne a dit…

Nous avons vraiment ressenti la même chose, j'ai beaucoup aimé le langage fleuri, mais la trame de l'histoire m' a vraiment fait défaut à moi aussi. j'ai mis un lien de ta chronique sur mon blog ! merci pour le clin d'oeil. Bises de La Licorne !

Anonyme a dit…

Etrange, oui c'est le mot ! Dommage la couverture invitait pourtant bien au voyage :/.

Marion a dit…

Phooka, c'est exactement la raison pour laquelle j'ai abandonné le livre. Sauf que moi je ne réessaierai pas !

Phooka a dit…

Je ne savais pas que tu avais abandonné aussi ! je me sens moins seule du coup.

Zina a dit…

Ok, je suis complètement à contre-courant de vous toutes, mais j'ai adoré ! Pour moi, ça l'a complètement fait :)

Dup a dit…

Mais c'est génial justement que tout le monde ne soit pas du même avis ! C'est tout l'intérêt de la blogosphère d'ailleurs ! ;)

Hilde a dit…

Je le note! J'aime bien les histoires un peu étranges. Dommage en effet que la rencontre n'ait pas eu lieu.

Anonyme a dit…

moi aussi zina j'ai adoré, je l'ai lu tres lentement pour le deguster. amatrice d'histoire et d'histoire medievale, je nageais dans wastburg, cette ville qu'au final personne ne dirige. impossible de s'attacher à un personnage, donc on s'attache (je) à tous. c'est tres drôle et cruel à la fois. la fin est completement loufoque. le fait que cedric ferrand conçoive des jeux de rôles explique peut etre la structure de son recit. je suis fan