lundi 10 juin 2013

KRAKEN de China Miéville



Editions Fleuve Noir
20 euros
453 pages


Présentation de l'éditeur:


Billy Harrow est le spécialiste des céphalopodes au Musée d’histoire naturelle de Londres. Il organise les visites pour les collections privées, dont le Architeuthis dux (un calmar géant) est la pièce majeure. Lors d’une de ces visites, il constate avec horreur que le mollusque de huit mètres a disparu ! La vie de Billy bascule très vite : une branche secrète de la police vient l’interroger, il découvre l’existence d’une secte des adorateurs du Dieu Kraken et comprend qu’il existe un Londres souterrain et surnaturel…



L'avis de Phooka:


De China Miéville, je connaissais Les scarifiés dont j'avais admiré l'originalité tant du ton que de la forme. J'avais aimé son univers tellement original, différent, très loin de ce que l'on peut lire par ailleurs. Alors lorsque Kraken m'est tombé dans les mains, je n'ai pas hésité une seconde.
D'autant que le concept est fichtrement original et carrément alléchant. Imaginez: un calmar géant, conservé dans une cuve de plusieurs mètres cubes au Musée d'histoire naturelle de Londres, disparaît sans aucune trace. Cette disparition est découverte par Billy Harrow, conservateur du musée et spécialiste des calmars. C'est même lui qui a "apprêté" celui ci pour le conserver après qu'il ait été sorti des profondeurs de l'océan. Ce que Billy ne sait pas à ce moment là, c'est que cette disparition va être pour lui le début ... de la fin !

De la fin oui parce que tout le roman tourne autour de la fin du monde, des croyances et des sectes qui l'entoure. Et comme le dit si bien China Miéville, quelque soit l'époque à laquelle on vit on est toujours au début ... de la fin du monde.

Et Billy va passer soudainement du statut d'homme "normal" avec une vie "normale" (non je ne fais allusion à personne !), à celui d'homme traqué par des gens, des organisations et sectes dont il ne sait rien, dont il n'a jamais entendu parler et dont il ignorait l'existence jusqu'à l’événement qu'est la disparition de ce calmar géant. Il subit tout ce qui se passe à côté de lui et à travers lui sans en comprendre les tenants et les aboutissants. Le problème c'est que lecteur aussi est souvent perdu et l'erreur fatale à commettre (et que j'ai commise j'y reviendrai)  c'est d'essayer de comprendre. Non, il ne faut pas. Il faut se laisser aller et se laisser emporter par le délire de l'auteur. Car oui, il s'agit d'un délire mais pas du genre loufoque non, un délire d'imagination. Et on sait que l'imagination de China Miéville est incroyablement fertile. S'il vous en faut une preuve, lisez donc ce roman.

L'intrigue évolue donc dans les bas-fonds de Londres, au milieu de personnages plus délirants les uns que les autres, de sectes, d'organisations étranges et de services de police "spécialisés" (pour eux aussi "la vérité est ailleurs"), à la recherche du calmar géant, cette chose tentaculaire que certains vénèrent comme un dieu. Les rebondissements s'enchaînent à une allure incroyable et surtout toujours dans le sens où on ne les attend pas. Un truc de fou et on sent bien que l'auteur s'est fait plaisir. Son imagination n'ayant pas de limite ou presque, attendez vous à tout. Les références sont nombreuses, je suis sûre que je suis passée à côté de beaucoup d'ailleurs, les situations sont proprement incroyables et imprévisibles, bref, du grand délire. N'empêche que  malgré tout ce déluge de "loufoqueries", l'intrigue est rondement menée et tient la route.

Ceci étant, parce qu'il y a un hic, c'est que justement soit on rentre "dans le truc", soit on y rentre pas. Le roman est tellement bourré d'idées ,de références, tellement foisonnant qu'on peut facilement s'y perdre.  Et pour ma part, je suis restée sur la berge. Je reconnais toute les qualités du roman et je ne saurais que le conseiller aux fans de l'auteur et aux autres, mais il faut être prévenu que vous risquez d'être un peu noyé dans ce déluge d'idées ébouriffantes. Ça fuse dans tous les sens, mais pas de façon désordonnée, l'auteur a bel et bien l'intention de vous emmener là où il le souhaite. C'est d'ailleurs tout le talent de Miéville. Cette fois cependant il risque de laisser sur le carreau certains de ses lecteurs dans cette folle cavalcade, mais on lui pardonnera parce que c'est lui justement et on sait qu'on se rattrapera sur le prochain! :)




D'autres avis chez:







6 commentaires:

Karine:) a dit…

Oh, moi, ça m'intéresse, les idées, les références et tout! Je vais commencer par ce que j'ai déjà de l'auteur... et ensuite, je vais lire celui-là, je pense!

Zina a dit…

De lui, j'avais lu The city & the city, que j'avais aimé pour l'originalité de son monde, mais dont l'intrigue m'avait laissé assez indifférente. Je ne suis pas sûre que celui-ci me corresponde au vue de ce que tu en dis...

BlackWolf a dit…

Il me fait bien envie ce roman :)

nymeria a dit…

Idem, il me fait envie quand même. Le côté loufoque pourrait me plaire, même si je redoute d'être un peu perdue comme toi ^^ Bon, j'ai toujours "Lombres" et "The city & the city" qui m'attendent gentiment dans ma PAL.

Anonyme a dit…

Je suis resté sur la berge pour ma part...j'ai trouvé ce roman prometteur dans ses intentions mais totalement hermétique dans son déroulement. On songe à du Pynchon mais la fluidité en moins.

Phooka a dit…

Je me sens moins seule là ! :)