mercredi 20 mars 2013

LA GRIFFE ET LE SANG de François Larzem





Editions Le pré aux clercs
Collection Pandore
308 pages
16 euros


Résumé :

Mina, jeune Tsigane au caractère trempé, trouve refuge avec sa mère dans une vallée des Carpates. Très vite, elles sont victimes de la méchanceté des villageois. Ils les obligent à porter un manteau à capuchon rouge, la marque d’infamie. Quand arrive un mercenaire vêtu de noir, à la beauté du loup, qui décide de les protéger, Mina pense avoir trouvé la paix. Mais un chevalier à l’armure écarlate vient la visiter en songe : Vlad, jadis seigneur du pays, serait Dracul, le fils du démon ...



L'avis de Dup :


Mina aura passé son enfance à Craiova, entourée de ses parents, quand l'envahisseur ottoman surgit dans la ville pour semer la terreur et la mort. En voulant sauver une fillette violentée, Dvorek, son père se fait tuer. Alors Mina et sa mère, Liuda, partent. Elles veulent poursuivre le rêve de Dvorek : rejoindre les Carpates. La vieille jument Kuska est à nouveau attelée à la roulotte et les deux femmes reprennent la route. Elles sont des Tsiganes, mais si pour Liuda cette vie sur les chemins est habituelle, normale, il tarde beaucoup à Mina de se poser.

L'auteur nous entraîne aux côtés de Mina sur les chemins de la Roumanie, direction la Transylvanie et la chaîne montagneuse des Carpates. Mina qui, la nuit retrouve son père en rêve, le jour rêve toute éveillée d'un cavalier en armure de sang qui répond au doux nom de Vlad Tepes... Un Vlad Tepes décédé depuis plusieurs siècles néanmoins. Mais il y a aussi Viorel, ce mystérieux mercenaire, tout de noir vêtu, avec des yeux dorés comme ceux d'un loup, qui semble toujours là pour la protéger.

Que ce soit en chemin, ou enfin posées à destination, les deux femmes sont sans cesse houspillées par le mépris des hommes pour ce peuple du vent. Elles suscitent jalousie, envie, haine, peur... François Larzem explore tout cela, creuse et développe ainsi l'empathie que l'on peut ressentir pour cette adolescente. Peu farouche, la langue bien pendue, elle m'a souvent fait rire avec son jeu favori : lancer des sorts. Surtout lorsqu'elle est confrontée à la bêtise humaine. Mina se construit en force vis à vis de cette adversité, et elle va avoir bien besoin de cette force aux vues des épreuves que va lui soumettre l'auteur. Car la vindicte des humains n'est rien en comparaison de ce qui l'attend dans ces fameuses Carpates. Car elles vont s'arrêter pas  loin de Bran, là où se trouve les ruines du château de Vlad l'Empaleur...

François Larzem cultive l'illusion avec son récit. On ne sait jamais si on est dans la vraie vie ou dans les rêves, dans la réalité ou dans les cauchemars de Mina. C'est vraiment bluffant. Le must c'est quand on se rend compte qu'au milieu de la narration certains contes de notre enfance surgissent sans prévenir. Ils n'ont rien à faire là et pourtant ils s'intègrent à merveille. Les trois petits cochons version François Larzem, pour n'en citer qu'un, vaut vraiment le détour. C'est génial, car on ne s'en rend compte qu'à la fin, lorsque le loup les aura tous mangés ! :))

J'ai beaucoup aimé cette lecture et je ne peux que vous la conseiller. Un récit passionnant servit par une écriture fluide. De l'humour de-ci de-là. Un auteur sans concession avec ses personnages, qu'il a su rendre attachants. Un final qui m'a plus que ravie. Franchement, je ne sais pas ce que vous faîtes encore ici à perdre votre temps à me lire !




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