jeudi 29 septembre 2011

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Thomas Geha Volume 3



Allez zou, on va se faire une trilogie Thomas Geha ! :))

J'ouvre le troisième opus de son interview participative pour que la lecture en soit plus agréable. Surtout que la réponse à la dernière question en date (celle d'Archessia) mérite presque un article à elle toute seule! :)

Pour rappel:

Interview participative de Thomas Geha tome 1
Interview participative de Thomas Geha tome 2


Une nouvelle inédite de Thomas Geha: Elle

Allez, c'est reparti pour une série de questions!! On compte sur vous !



*************************

Archessia:
Allez, je me lance !
Pure curiosité (en espérant que la question ne soit pas trop perso >.< ) : As-tu vécu des anecdotes cocasses, amusantes ou même émouvantes, en tant qu'auteur ou éditeur ?
Ou alors un souvenir marquant dû à l'une ou l'autre de ces casquettes ?
Du genre t'es t-il déjà arrivé de te dire "Haaa, rien que pour ça, je suis contente de faire ce métier." ?  


Thomas Geha:
Les petites choses qui sortent de l'ordinaire arrivent effectivement de temps en temps. L'anecdote plus marquante, je l'ai sans doute vécue... chez moi ! Je ne reçois pas beaucoup de retours de lecteurs par mail... encore moins par courrier traditionnel. Eh bien, quelle ne fut pas ma surprise de trouver un jour une lettre dans ma boite, une vraie, d'un certain monsieur Kling, qui m'écrivait pour me donner son avis sur mes romans, qu'il avait acquis directement sur mon site internet avec dédicace... Franchement, ça m'a pas mal ému que quelqu'un prenne le temps d'écrire un mot et de le poster. Oui, ça c'est vraiment chouette et oui, là on se dit qu'on ne fait pas se métier totalement pour des prunes. Tenez, je vous passe le scan de la lettre, gardée précieusement !
Après, il y a pas mal de petites anecdotes qui mises bout à bout donnent du courage... comme les lecteurs qui passent d'une année sur l'autre sur un salon pour venir chercher votre dernier livre. Cette année, un jeune lectrice de 13 ans qui avait adoré le premier tome du Sabre de Sang s'est déplacée avec ses parents à Rue de Livres rien que pour me rencontrer... elle était folle de joie (moi aussi du coup!)... bien qu'un peu déçue de ne pas trouver la suite du Sabre de Sang. Pas grave, elle a embarqué les Alone en me disant qu'elle reviendrait l'année prochaine !





(Note de Phooka: C'est magnifique cette lettre!! )


Lune:
Salut !
Je suis en train de lire le Sabre de sang tome 2 (je m'éclate !) et je me demandais comment on "invente" un langage ? on devine des mélanges, des inspirations, peux-tu nous en dire un peu plus ? J'aime particulièrement les expressions du style "chacun chez soi et les fjarks seront bien gardés" ou encore "il pleut comme rorq qui pisse" (celle-ci m'a interpelée, mais j'ai vite lu l'explication qui suivait !)

De même, comment décides-tu des noms propres (personnages, lieux géographiques...), c'est une partie de l'écriture qui m'a toujours intriguée : comment un auteur décide des noms qu'il donnera à ses personnages ?

J'apprécie en tout cas la cohérence qui se dégage dans ce monde !


Thomas Geha:
Dans le Sabre de Sang, je n'invente pas réellement de langage ; par contre, j'invente des cultures et ça me passionne. Mais ce qui me passionne, ce n'est pas de décrire dans son intégralité une culture mais plutôt de prendre le sujet par le petit bout de la lorgnette. C'est à dire que je me vois comme une sorte de peintre impressionniste qui par toutes petites touches permet de donner l'image d'un ensemble. C'est d'autant plus vrai dans le Sabre de Sang 2 où j'ai pu prendre plus de temps pour le faire parce que mon personnage principal s'y prêtait beaucoup plus que le précédent. J'interviens en particulier là-dessus pour donner du corps à l'univers :
- Les noms de personnages, lieux, nourritures, armes, objets divers, animaux, dieux, et expressions "locales".

Pour les personnages, par exemple, je trouve mon inspiration chez des peuples qui existent déjà. Les Shaos ont des noms à connotation salves, notamment serbo-croates, comme Tiric, Kardelj, Darsantic. Pour les Qivhviens, je cherchais des noms avec des phonèmes plus durs, âpres, pour que le lecteur, dès qu'il lit le nom, ait déjà une indication visuelle sans que j'aie besoin d'écrire une description. C'est vrai aussi pour les animaux (morq est phonétiquement proche de "orque", et donne déjà une impression visuelle). Si on prend les Carmintraos, ils sont un mix de culture celte et slave mais se rapprochent beaucoup plus des romanichels. D'ailleurs, j'ai écrit le Sabre 2 en pleine polémique sur le sort des roms : résultat, j'ai supprimé toute ma première partie pour la réécrire en incorporant ce peuple Carmintrao et leur coutume du Masque (qui elle prend sa source dans le théâtre antique). Comme une sorte de soutien personnel à la cause des roms. Les Samanciens, eux, pourraient être vus comme de purs celtes, mais avec certaines coutumes tribales plus proches de coutumes africaines ; d'ailleurs les tresses des femmes enduites de terre ocre viennent par exemple de la tradition Masaï. Les karaos ont des traditions plus proches de celles de certains peuples asiatiques, comme les chinois. Etc, je procède par petites touches et par récupération, je mets tout ça dans la même pâte à modeler et je regarde ce qui en sort, ce que je garde. Il me semble, sinon, qu'un certain côté orientalisant prédomine dans le Sabre. Des musiques orientales m'ont d'ailleurs énormément apporté à la construction de mon univers, pour en dégager l'ambiance générale. Mais j'ai brassé très large quoi qu'il en soit. Le mélange apporte l'exotisme. Bref, des traditions existantes me permettent d'en inventer de nouvelles ; pour certaines autres, bien sûr, je ne sais pas d'où elles sortent, hormis de mon cerveau dégénéré :-)

Pour les expressions, je reprends des adages, maximes ou proverbes que tout le monde connaît et les adapte avec le vocabulaire de mon univers. J'aime, si j'en ai la possibilité dans le récit, expliquer leur signification
dans mon univers. Comme pour le morq qui pisse. Tenez, voici l'extrait : Le lendemain, il plut comme morq qui pisse. Si l’on n’a jamais vu un morq faire cela, on a loupé quelque chose d’incroyable. Des jets écumeux jaillissent de l’eau et se propulsent vers le ciel. Quand je naviguais sur le Glorieux Samancien, j’avais pu de rares fois observer le phénomène. Les marins en riaient toujours et se jetaient sur le pont pour en récolter les retombées. La légende racontait que cela portait bonheur aux marins, et un marin aime parfois se laisser aller aux superstitions, même si elles paraissent absurdes. Je trouve que ce genre de procédé renforce la cohésion de l'univers, lui donne de la matière. On ne se trouve plus simplement dans le décalque du réel (celui qu'on connaît de l'expression), on est profondément ancré dans une autre réalité tout en conservant un ancrage qui permet au lecteur de rester en terrain connu et donc, de croire à ce qu'il lit. En gros, c'est juste un procédé rhétorique.

Sinon, je l'ai déjà dit quelque part mais quand je n'ai pas d'inspiration pour les lieux, noms, etc, je tape des lignes entières de n'importe quoi sur mon clavier puis j'analyse les séquences en découpant ce n'importe quoi par petits morceaux. Parfois j'y trouve des séquences phonétiques qui me plaisent, je les récupère et j'essaie d'en tirer bénéfice en modifiant quelques consonnes et voyelles pour trouver la sonorité finale qui correspond à ce que je veux. 




Phooka:
Une question très bête, mais je suis curieuse:
Quels sont tes projets en tant qu'auteur?
(On sait que ton prochain bébé sort bientôt chez rivière blanche, d'ailleurs si je ne me suis pas gourée dans la programmation on devrait en parler cet aprem' sur Bookenstock), mais ensuite? Tu as déjà des idées, voire même des choses concrètes? 


Thomas Geha:
Effectivement, il a des projets... Outre le space-opera qui sort (ça devrait plaire aux amateurs des Loups de Etoiles, de Le Faucheur, ou de la série Firefly) j'ai d'autres points de chutes temporels : en février/mars je sors aux éditions Critic un recueil de nouvelles intitulé pour le moment "Les Créateurs". Je ne peux pas encore parler du contenu parce qu'il n'a pas été totalement finalisé, mais il comportera des nouvelles déjà parues et une ou deux inédites. Les nouvelles appartiennent pour la plupart au fantastique, mais n'hésitent pas, pour certaines, à fusionner les genres. Sinon... eh bien, je prépare aussi un nouveau roman de fantasy dont les premiers chapitres sont écrits et qui paraîtra aussi l'an prochain si tout va bien. Voilà pour les projets étiquetés. Pour le reste, je passe bientôt aux corrections de mon roman de weird-chicklit et le proposerai enfin à un éditeur (lequel ? aucune idée) ; ensuite, je pense être libre de choisir ce que je veux ; et ce que je veux c'est écrire un roman de fantasy uchronique qui se déroule en Bretagne puis un polar, dont j'ai le synopsis depuis déjà plusieurs années, qui se déroule lui aussi en Bretagne. Il devrait être un peu dans le ton de la série Justified pour ceux qui connaissent ! J'ai aussi donné mon accord à Philippe Ward pour une suite à La Guerre des Chiffonneurs. Ensuite, je suis ouvert à tout, mais il y a des chances que je mette fin à ce rythme fou. Je passerai sans doute l'écriture au troisième plan, sachant que je ne peux pas en vivre et que Ad Astra, qui ne me fait pas vivre non plus, me demande énormément de temps aussi. Donc, ça signifie retrouver un "vrai" job puisque écrire (et publier) n'est pas considéré en France comme un travail.
  
Note de Phooka: De bonnes et de mauvaises nouvelles tout ça!
Moi le prochain Fantasy je l'attends avec impatience (j'attends évidemment les chifonneurs aussi! :)), et surtout le weird chicklit, je n'ose pas imaginer ce que c'est mais te connaissant ce sera forcément "quelque chose" !:)
Ma contre ta diminution de l'activité littéraire me navre, même si je comprends bien qu'on ne vit pas de livres et d'eau fraîche ...




Thomas John:
Tes envies ou tes objectifs sont-ils différents quand tu écris de la fantasy ou de la science-fiction ?
(PS hors sujet : je suis en plein milieu du Sabre de sang et je passe un bon moment de lecture :) ) 



Thomas Geha:
Merci Thomas pour ta question ! Je commencerai par te faire un peu de pub, c'est la moindre des choses quand un confrère dont je connais bien le livre pour l'avoir lu passe ici ! Donc à tous ceux qui ne connaissent pas Thomas John (Book en Stock connaît, Book en Stock a adoré son livre, femmes de goûts tiennent tenance ici), il a écrit un très bon premier roman, La Cité Noire, aux éditions Lokomodo. Une fantasy vraiment originale, qui m'a fait découvrir une cité pas comme les autres, un peu comme la Lankhmar de Fritz Leiber au travers de personnages vraiment hauts en couleurs. Vivement la suite.

Sinon, pour répondre à ta question, Thomas. Je dirais non. Non parce que, quel que soit le genre que j'ai choisi d'explorer, j'ai juste envie de raconter une bonne histoire. En règle générale, je ne pense pas instinctivement mes romans en termes de genres, parce que pour moi SF/Fantasy/Fantastique font partie de la même tambouille, mais en termes d'histoires. Je place des personnages dans une histoire et ensuite le cadre vient : parfois c'est de la fantasy, de la SF, du fantastique... donc mes envies et objectifs sont sans doute les mêmes, quel que soit le genre, que je j'écrive de la fantasy ou de la science fiction : divertir avec une bonne histoire. Je ne me sens capable que de ça quoi qu'il en soit et ça me convient parfaitement. Je laisse ma veine plus "expérimentale" s'exprimer dans les nouvelles, genre littéraire que je commence à explorer de nouveau assidûment (sûrement parce que j'ai en ce moment pas mal d'opportunités dans ce domaine). Sans doute parce que je suis moins fainéant qu'avant et que je prends dorénavant du plaisir à vraiment construire mes récits courts. Donc, pour ce domaine précis de la nouvelle, là, oui, je te répondrais que mes envies et objectifs sont très différents et que la question du genre se pose beaucoup, notamment parce que c'est typiquement le support qui permet de jouer avec les étiquettes et de donner un bon coup de pied dedans ! 


Phooka:
Tiens c'est rigolo ça, nos auteurs qui "s'entrelisent" (oui je sais ça n'existe pas ce verbe, mais il faudrait l'inventer! :))
Qu'est ce qui vous a donné l'envie mutuelle de vous lire (pour Thomas John de lire Le sabre et pour Thomas Geha de lire la Cité Noire)?

['l'autre' Thomas (John donc :)) est bienvenu pour répondre et si ça ne le gène pas, je pourrais aussi publier sa réponse dans cet article! ;)]


Thomas Geha:
Fichtre, la réponse est toute simple. Le pitch de La Cité Noire m'a fait baver et je l'ai acheté. Au tout départ je m'y suis intéressé parce que la couverture est de l'excellent Pascal Quidault, un artiste rennais que j'ai rencontré à une journée expo organisée (entre autres) par Eric Scala dans un café-expo de la ville. Je ne connais pas Thomas, je ne crois pas qu'on se soit déjà croisés, sauf erreur de ma part. Mais je suis aussi un gros lecteur depuis toujours, donc, eh bien, je lis fatalement mes confrères :-D et quand j'aime un livre j'ai tendance à essayer de le dire un peu partout ! 


Thomas John :


Hé bien, merci beaucoup Thomas !
Et ravi de répondre à ta question, Phooka :) De mon côté, j’ai vu le Sabre de Sang pour la première fois au Virgin Megastore, et c’est le super vendeur Jean-Damien Bastid, que je croise souvent là-bas, qui m’en a fait le premier l’article. Le bouquin était sur les présentoirs, forcément il attirait l’œil. Donc j’avais repéré le livre il y a quelque temps déjà. Ensuite, j’aime bien ce que raconte Thomas et son franc-parler, et ça m’a donné envie de le connaître un peu plus, notamment par le biais de son imaginaire de fantasy. Je ne suis pas déçu du voyage :)

Note de Dup: c'est génial cet échange... on devrait faire un Mois2 tous nos auteurs ! :))

 Lune:
Sinon une petite question pour Xavier/Thomas/Kanux (!!!) : que lis-tu en ce moment ? Et de tes dernières lectures laquelle (ou lesquelles) t'a (t'ont) le plus marqué, que ce soit en bien ou en mal d'ailleurs ? (je poserai des questions jusqu'au bout *rire démoniaque*) 

 Thomas Geha:
Lune, tu n'auras bientôt plus de questions en stock et tu ne sauras pas quoi me demander le 12 à Quimperlé !
Bref, en ce moment je lis surtout du Thomas Geha... et crois-moi, c'est vraiment lassant. Un peu comme trop écouter la même chanson. Sinon, je relis aussi le prochain roman édité par Ad Astra, Et pour quelques gigahertz de plus d'Ophélie Bruneau. Du plaisir. Ce livre est vraiment très fun.
Mais bon, j'imagine que tu voudrais que je parle d'autres lectures, comme si j'avais le temps en ce moment... allez, je le prends quand même, parce que c'est pour moi très important de lire... autre chose. Donc, je lis La Vestale du Calix, d'Anne Larue paru aux éditions L'Atalante. Je sais pas ce que c'est comme genre, sans doute un roman humoristique vu comment je rigole bien. C'est pétillant, rafraîchissant, imaginatif. Cela parle de décorporation et de chevaux et d'un peu de tout et n'importe quoi dans une joyeuse ambiance. J'ai presque achevé la première partie du roman et c'est déjà un gros coup de coeur. Je crois que ça plaira bien à tous ceux qui aiment les délires genre Princess Bride, le Disque-Monde, Xanth, ou les romans de Martin Millar. Après, ce qui m'a le plus marqué ces derniers temps n'est pas un livre de genre mais de littérature générale :  Les Chaussures Italiennes d'Henning Mankell. Un livre d'une beauté simple, à couper le souffle.

Phooka:
1/As tu découvert Le cycle de Lanmeur pendant tes nombreuses lectures et que tu avais envie de partager avec tes lecteurs. Peux tu nous en dire plus sur comment t'es venu l'idée de la publier?

2/ Le livre est accompagné de cartes postales absolument magnifiques (et d'un superbe marque page aussi). J'ai vu que les cartes postales de livres se développaient de + en +. C'est un fait? (Snif pour la collectionneuse de marque page que je suis! :))
 



 
Thomas Geha:
Question 1 :

J'ai une jolie anecdote sur le cycle de Lanmeur. Sur comment je l'ai découvert. Le samedi, quand j'étais gamin, nous allions avec ma mère faire les courses dans un supermarché guingampais. J'avoue que pendant que je la laissais faire, j'allais me scotcher devant le rayon livre, que j'auscultais avec minutie. Pour trouver de la SF, il fallait quand même fouiller. Bref, j'y ai trouvé des trucs aussi sympas qu'hétéroclites, comme du Jimmy Guieu, du Red Deff, Pierre Stolze, Asimov, Heinlein, Cherryh, etc. Il y avait surtout des J'ai Lu et des Fleuve Noir. Bref, une fois sur deux ou sur trois, ma mère m'achetait un livre. Ce qui m'ennuyait parce que j'avais TOUJOURS envie d'un nouveau livre et j'expérimentais donc la frustration de rentrer sans rien. Une fois, je l'ai bassinée parce qu'un livre de SF que je n'avais jamais vu encore avait été mis en rayon, un J'ai Lu pas cher dont le résumé et la couverture m'intriguaient. Il s'agissait du roman d'un inconnu pour moi : Les Masques du Réel, de Christian Léourier. Ce livre appartient au cycle de Lanmeur. Je le voulais, grave. Mais ma mère a refusé de le prendre. Alors, comme je le voulais grave de chez grave, j'ai décidé de... le voler. Ni une ni deux, il est passé sous mon pull, nous sommes passés à la caisse, rien n'a sonné, nous sommes sortis du magasin et... là j'ai eu des remords. J'ai sorti une excuse à ma mère genre " j'ai oublié mon pull" et suis retourné remettre le livre en rayon. Les vertus de la patience, ça m'a un peu appris ça : la semaine d'après, ma mère me l'a acheté. Et c'est ainsi que j'ai découvert le cycle de Lanmeur. Je n'ai pas regretté, j'ai adoré ce roman et, ensuite, me suis évertué à trouver tous les romans du cycle. J'ai peut-être une préférence émotionnelle pour "Les racines de l'Oubli" mais je dois dire que le cycle entier m'a marqué par son originalité, pour la qualité de son écriture. En moins "spatial"  (la plupart des romans se passent sur des planètes rétrogrades) cela m'a rappelé le cycle de Fondation d'Isaac Asimov, que je venais à peine de dévorer. Maintenant, je préfère nettement Lanmeur à Fondation, parce que j'ai grandi et que je ne goûte plus trop au déterminisme froid de l'oeuvre d'Isaac Asimov alors que j'adore toujours un certain côté chatoyant de Lanmeur (Ti-Harnog, Mille fois Mille Fleuves..., etc.) et une qualité de plume qui est largement supérieure à celle du maître US de la SF (qui a d'autres qualités).

Question 2 :


Les cartes, c'est surtout un outil promotionnel et une sorte de cadeau supplémentaire pour les souscripteurs, ceux qui font l'effort envers l'éditeur et l'auteur d'acheter le livre avant sa sortie. Je crois que ce sont le plus souvent les petits éditeurs qui agissent ainsi. Manière, sans doute, d'essayer de se démarquer un peu. Toujours est-il que pour les marque-pages, désormais Ad Astra en fera pour chaque livre.



Lune:
 Je vais finir la guerre des chiffonneurs ce soir (ça se lit un peu trop vite !) et je voulais savoir : pourquoi un chat humanoïde et pas une belette ou un ragondin ? Je regrette d'ailleurs l'absence de Raugri sur la couv' !
Maintenant je te laisse tranquille, et promis pour l'instant j'arrête de lire du Thomas Geha, car je vais attaquer le dernier RCW. (Le canadien)


Thomas Geha:
En fait, il s'agit d'une sorte d'hommage sibyllin à une race crée par Larry Niven à savoir les Kzins (Lire à ce propos son roman L'Anneau-Monde). Puis surtout, le space-opera se prête aux clichés et à l'interprétation personnelle de ces clichés. Bref, Raugri m'aide à la fois à entretenir ce cliché (parce que le lecteur se sent en terrain connu finalement) et à le tourner à ma sauce. C'est à dire que Raugri est un excellent personnage (pour moi of course^^) pour introduire plus d'humour dans le récit. Sa relation avec Marcus, le personnage principal, aide aussi à rendre Marcus plus intéressant. Dans la grande tradition des duos, en somme. En tout cas, je me suis bien amusé à écrire La Guerre des Chiffonneurs.
Mais sinon, Lune, non, ne me laisse pas tranquille, je veux bien ton avis de "première lectrice" !

 

28 commentaires:

Lune a dit…

Salut !
Je suis en train de lire le Sabre de sang tome 2 (je m'éclate !) et je me demandais comment on "invente" un langage ? on devine des mélanges, des inspirations, peux-tu nous en dire un peu plus ? J'aime particulièrement les expressions du style "chacun chez soi et les fjarks seront bien gardés" ou encore "il pleut comme rorq qui pisse" (celle-ci m'a interpelée, mais j'ai vite lu l'explication qui suivait !)

De même, comment décides-tu des noms propres (personnages, lieux géographiques...), c'est une partie de l'écriture qui m'a toujours intriguée : comment un auteur décide des noms qu'il donnera à ses personnages ?

J'apprécie en tout cas la cohérence qui se dégage dans ce monde !

Dup a dit…

Même si cette rencontre virtuelle entre toi et les lecteurs est magique, rien ne remplace la rencontre en vraie comme tu le disais à Archessia !

Ma question, très perso : quand t'exporteras-tu vers le grand Est ?

Anonyme a dit…

Qu'appelles-tu le Grand Est ?
Cette année j'étais à Épinal pour les Imaginales, mais je ne pense pas que je serai invité l'an prochain (mais le contraire est également possible, ne jurons de rien). Après, sinon, je suis ouvert aux propositions de libraires, médiathèques, etc., pour des rencontres. Le seul problème, c'est le financement des voyages, je n'ai clairement pas les moyens de me balader dans la France entière à mes frais, hélas :-D

Dup a dit…

Arrête de retourner le couteau dans la plaie, cela fait des années que je rève d'aller aux Imaginales !
Lyon? Besançon? (les Mots Doubs) c'est bientôt je crois

Anonyme a dit…

Malheureusement, tant que je ne suis pas invité à ces manifestations, je n'irai pas...
Mais je serai près de Lyon en novembre au salon fantasy de Crêche sur Saonne. Je crois bien que c'est le plus près de l'est que je ferai cette année^^

Dup a dit…

Google map de suite !

Me vient une idée : Si tu nous envoyais ton calendrier des manifs que tu vas faire les prochains mois, qu'on publie ça ?

Anonyme a dit…

je prépare ça^^

Lune a dit…

Merci de ta réponse !

Phooka a dit…

Une question très bête, mais je suis curieuse:
Quels sont tes projets en tant qu'auteur?
(On sait que ton prochain bébé sort bientôt chez rivière blanche, d'ailleurs si je ne me suis pas gourée dans la programmation on devrait en parler cet aprem' sur Bookenstock), mais ensuite? Tu as déjà des idées, voire même des choses concrètes?

Thomas John a dit…

Tes envies ou tes objectifs sont-ils différents quand tu écris de la fantasy ou de la science-fiction ?
(PS hors sujet : je suis en plein milieu du Sabre de sang et je passe un bon moment de lecture :) )

Phooka a dit…

Tiens c'est rigolo ça, nos auteurs qui "s'entrelisent" (oui je sais ça n'existe pas ce verbe, mais il faudrait l'inventer! :))
Qu'est ce qui vous a donné l'envie mutuelle de vous lire (pour Thomas John de lire Le sabre et pour Thomas Geha de lire la Cité Noire)?

['l'autre' Thomas (John donc :)) est bienvenu pour répondre et si ça ne le gène pas, je pourrais aussi publier sa réponse dans cet article! ;)]

Thomas John a dit…

Hé bien, merci beaucoup Thomas !
Et ravi de répondre à ta question, Phooka :) De mon côté, j’ai vu le Sabre de Sang pour la première fois au Virgin Megastore, et c’est le super vendeur Jean-Damien Bastid, que je croise souvent là-bas, qui m’en a fait le premier l’article. Le bouquin était sur les présentoirs, forcément il attirait l’œil. Donc j’avais repéré le livre il y a quelque temps déjà. Ensuite, j’aime bien ce que raconte Thomas et son franc-parler, et ça m’a donné envie de le connaître un peu plus, notamment par le biais de son imaginaire de fantasy. Je ne suis pas déçu du voyage :)

Phooka a dit…

J'adore ces échanges. Merci aux deux Thomas! ;)

Lune a dit…

Info : Thomas Geha nous fait l'honneur d'être présent pour une rencontre à la médiathèque de Quimperlé dans le Finistère le mercredi 12 octobre à 16h30 !

http://mediathequequimperle.blogspot.com/2011/09/rencontre-avec-un-auteur-thomas-geha.html

Phooka a dit…

Rhooo les veinards!!
je vais une annonce! ;)

Lune a dit…

Sinon une petite question pour Xavier/Thomas/Kanux (!!!) : que lis-tu en ce moment ? Et de tes dernières lectures laquelle (ou lesquelles) t'a (t'ont) le plus marqué, que ce soit en bien ou en mal d'ailleurs ? (je poserai des questions jusqu'au bout *rire démoniaque*)

Anonyme a dit…

Ah, j'avais pas vu la réponse de Thomas ! Effectivement, Jean-Damien est un super libraire ! Son rayon au mégastore est juste énorme.

Phooka a dit…

ET hop, mise à jour avec la réponse à la question de Lunequiposeradesquestionsjusquauboutetquenousonadoreça! :))

Oph a dit…

C'est qu'il me ferait rougir, le patron...
Ceci dit, je me marre en avançant sur mes corrections. C'est plutôt bon signe pour le livre, en effet. ^^

lael a dit…

merci pour l'interview ^^ Je me posais la même question à propos des noms.

Lune a dit…

Merci de ta réponse, encore une fois ! Je risque effectivement de te poser certaines questions auxquelles tu auras déjà répondu ici, et donc j'en connaitrais les réponses (enfin tu sais, j'aurais dormi entre les deux ;-) ), mais la rencontre sera surtout pour les lecteurs qui seront présents !

Phooka a dit…

Tiens j'ai encore deux questions idiotes (oui je sais c'est habituel chez moi! :))

Je viens de recevoir un certain cycle de Lanmeur à l'instant (rhooo trop génial merci!!!) et que j'ai hâte de découvrir.

Du coup je me pose 2 questions:

1/ Est ce un cycle que tu as découvert pendant tes nombreuses lectures et que tu avais envie de partager avec tes lecteurs. Peux tu nous en dire plus sur comment t'es venu l'idée de la publier?

2/ Le livre est accompagné de cartes postales absolument magnifiques (et d'un superbe marque page aussi). J'ai vu que les cartes postales de livres se développaient de + en +. C'est un fait? (Snif pour la collectionneuse de marque page que je suis! :))

Lune a dit…

Je vais finir la guerre des chiffonneurs ce soir (ça se lit un peu trop vite !) et je voulais savoir : pourquoi un chat humanoïde et pas une belette ou un ragondin ? Je regrette d'ailleurs l'absence de Raugri sur la couv' !
Maintenant je te laisse tranquille, et promis pour l'instant j'arrête de lire du Thomas Geha, car je vais attaquer le dernier RCW. (Le canadien)

Anonyme a dit…

Merci à tous pour ces interventions !
Je me tiens encore à disposition s'il le faut^^
Et le dernier RCW, pour les non initiés, c'est Julian de Robert Charles Wilson. Je l'ai aussi sur ma PAL. Depuis Spin, je suis fan de l'auteur. Non seulement sa SF est accessible et humaniste, mais en plus elle est sacrément bien écrite !

Phooka a dit…

Merci de la précision Thomas. J'aurais du penser à sous titrer! ;)

Lune a dit…

Il me reste 20 pages (Terra Nova durait plus longtemps que je le pensais) je le finis ce midi.
J'ai lu l'anneau-monde, mais il y a un bout de temps et je suis un poisson rouge !
Effectivement on ressent bien la dynamique de duo ans la Guerre des chiffonneurs, que tu intègres régulièrement dans tes romans (me semble-t'il)
Je te fais un retour dès que possible !
Merci encore, et à bientôt ;-)

Dup a dit…

Je reviens de ma maison de la presse où j'étais juste allée chercher un livre commandé pour mon fiston pour le lycée... et je suis revenue avec Les chaussures italiennes de Mankell !

Comment ça influençable ?

Phooka a dit…

Que tu es faible! mdr