vendredi 9 septembre 2011

LE SABRE DE SANG 1 et 2 de Thomas Geha, lu et chroniqué par Nicole Provence



Vous le savez , Nicole Provence, est un peu (beaucoup ?) notre chouchoute ici et elle est surtout la marraine de notre Mois de ... . Alors qu'elle n'est pas fan de Fantasy elle a lu les deux tomes du Sabre de Sang de Thomas Geha et vous savez quoi?

Elle a adoré !!!

Mais elle va vous le dire elle-même, je lui laisse la parole...









 Le sabre de sang 1 et 2

Le sabre de Thomas

Je ne suis pas une fondue de la Fantasy et dès les premières pages j’ai un peu frémi. Zut  ai-je pensé, me voici dans un remake de la planète des singes, des humains faits prisonniers  par des créatures animales douées d’intelligence qui vont subir le même sort que celui réservé aux animaux dans le monde dit civilisé.  Et puis….non finalement, c’était juste une mise en bouche pour  planter le décor. Avec Thomas Geha, nous survolons toutes les civilisations, les anciennes, qui nous plongent dans le passé glorieux des combats, victoires et défaites et les actuelles, qui nous donnent l’impression de voyager en pays de connaissance.
Au fil des pages nous retrouvons toutes les ethnies et leurs caractéristiques, le tout mêlé à des réflexions d’un certain humour. L’écriture de Thomas est amicale, moderne, en cela il se démarque des autres auteurs de Fantasy. Son don pour transformer certaines expressions ou dictons connus de nos jours à la sauce Shao nous arrache souvent un sourire. J’ai adoré entre autres «  ronds comme des boules carrées » ainsi que «  Chacun chez soi et les fjarks seront bien gardés » car Thomas a su dépasser la base immuable du Fantasy, « médiévale à tout prix »,  pour nous emmener dans son monde à lui. Qui plus est, il ne se contente pas d’écrire une histoire à  faire lire, il prend le temps de nous la raconter. On ne  lit pas Thomas Géha, on l’écoute. Il nous prend à témoin de ses réflexions et attendrait presque notre avis et nos suggestions. J’ai aimé son ton léger, complice qui met aussitôt le lecteur à l’aise et l’installe à ses côtés, tout ouïe.

Tome 1
Tiric Sherna

Tout le long du roman, je suis restée accrochée aux  basques de Tiric comme son ombre. Je ne l’ai pas lâché d’une semelle, et Dieu sait qu’il nous fait courir. Thomas relie le lecteur à son héros par un fil invisible mais solide. J’ai souffert de ses blessures récoltées dans les arènes qivhviennes,  respiré les vapeurs méphitiques dans sa geôle du palais impérial,  tangué avec lui sur l’Arbigande. J’étais même assise à ses côtés sur sa couche de paille dans l’auberge quand il attendait le retour de la belle reptilienne qui a sauvé sa vie et celle de ses compagnons Kardelj et Apéô. Et puis enfin, après la révélation de la création du sabre de sang en début de roman, un sabre maudit  et sa découverte par Tiric à la fin du premier tome, le drame, celui que l’on refuse mais que l’on doit accepter.

Tome 2
Kardelj Abaskar

Je voudrais même dire Tome 3 car j’aurais bien aimé que Thomas Geha nous gratifie d’un graaaand tome intermédiaire. Pourtant je râle souvent en lisant des textes dilués ou bourrés de digressions qui transforment un simple roman en pavé et obligent à acheter un tome supplémentaire pour connaître enfin le dénouement. Ce procédé pousse le lecteur à sauter des pages, ce qui est très désagréable. Avec Thomas, ce n’est pas le cas. Je lui en veux un peu d’avoir fait l’impasse sur l’ascension de Tiric dans ses conquêtes, sur quelques manifestations de son sabre magique et destructeur. J’aurais voulu savoir quels arguments ou quels artifices il a utilisés pour convaincre la belle reptilienne aux yeux violets de s’allier à lui jusqu'à envisager leur mariage. Il me manque beaucoup de détails que l’on devine certes à travers les infos distillées par Kardelj mais qui, sous l’écriture de Thomas, auraient été magnifiques à lire.
Dans ce tome 2, Tiric est très loin, presque en filigrane et je le regrette, il nous faut arriver presque à la fin pour le retrouver et assister enfin à sa déchéance.
Bon, tant pis, je me suis régalée avec ce tome 2, même si les différents chapitres dans un ordre particulier m’ont un peu gênée au début.  Puis-je avouer que je l’ai préféré au tome 1 qui pourtant m’avait séduite. L’histoire de Kardelj et de ses sinueux, de ses péripéties à vous couper le souffle, celle de tous ceux qui l’accompagnent et sont promis à d’incroyables aventures, nous tiennent en haleine. J’ai aimé tout ce que l’esprit de Thomas a inventé et mis en scène,  ses magies,  ses effets surprenants, jusqu'à cette naissance plutôt inattendue qui fera de Kardelj un être plein de tendresse. On s’attache à tous ses personnages et là je pense particulièrement à cette dernière Rimaol qui m’a tant émue et donné envie de la protéger et la caresser.

Mais avec Thomas Géha, rien n’est jamais perdu et les miracles auront bien lieu.


Nicole Provence, auteur.


4 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci Nicole pour cette belle chronique, je suis rouge de confusion !

Nicole Provence a dit…

:-))
Elle est amplement méritée et je suis certaine que très vite d'autres viendront à sa suite
Encore bravo
Nicole

niki a dit…

bon, c'est décidé, je note les titres, mais j'attendrai qu'ils arrivent en poche ;)

Anonyme a dit…

Très sincèrement, niki ? Tu risques d'attendre très longtemps. Les éditeurs poches ne sont visiblement pas intéressés par ces romans, hélas.